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apprendre

D’où la méthode primitive des maîtres d’école d’il y a cinquante ans, dont j’ai pu moi-même faire l’expérience. On nous enseignait l’alphabet au moyen d’un fouet. Nous étions huit garçons assis sur un banc, et le maître tenait un fouet fait de trois baguettes de saule, juste assez long pour toucher tous les dos d’un coup. Il nous disait : ça, c’est le A (tac !), et ça, c’est le B (tac !). L’ancienne méthode éducative, voyez-vous, consistait à induire une sensation physique. Ce n’était pas trop douloureux, puisque notre professeur devait taper sur huit dos à la fois – on se dérobait plus ou moins et l’on ne sentait pas grand-chose. Mais cette façon d’agir impressionnait, car les garçons se redressaient et s’appliquaient. Elle remplaçait le "je vous prie de bien vouloir faire attention" que personne n’écoute en pensant que le maître est un pauvre imbécile.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Energies de l'âme", conférence du 19 octobre 1932, pages 100-101

[ violence ] [ efficace ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

individu

Presque toujours le suicidaire est un sadique ; seul le sadique, en effet est capable de vouloir et d'agir en fonction du présent. Un masochiste passerait d'abord une éternité à se demander s'il a le droit de se tuer et si c'est vraiment indispensable.

Le sadique cherche à procurer à ses semblables (contre leur volonté ou leur disposition habituelle) la douleur ou le bonheur (momentanées) ; il est reconnaissant ou épris de vengeance.

Or, dans la gratitude comme dans la soif de vengeance, il y a toujours une absence de pitié et même d'égards envers l'autre, considéré comme situé en dehors du temps ; ces deux sentiments sont comme toute immoralité, des franchissements de limites autrement dit des liaisons fonctionnelles avec autrui.

La pudeur psychique c'est à dire la continuité qui fait qu'un contenu de détail n'échappe pas aisément au Moi (cf : sexe et caractère) est masochique.

Auteur: Weininger Otto

Info: des fins ultimes (1907, 240 p.)

[ suicide ] [ violence ] [ être ]

 

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pudeur

Voyez-vous, il suffit que je me rende compte que j'ai dormi la bouche ouverte dans l'avion pour me sentir gênée. Or je réalisai peu à peu le nombre d'hommes qui m'avaient vue nue cette nuit-là. J'ai fait le compte : Peter (1), qui avait pourchassé Brook (2), Carl (3) , qui s'était accroupi à côté de moi. Les membres de la fraternité (4,5,6,7) qui avaient appelé la police. Un type (8) qui avait braqué une torche sur mon corps avant de fuir la scéne. L'agent Taylor (9), qui avait été envoyé sur place, le type (10) qui l'avait conduit jusqu'à moi. Puis l'agent Braden Shaw (11) et son collégue Eric Adams (12). Suivis par l'ambulancier Shaohsuan Steven Fanchaing (13) et son collégue Adam King (14), (...).

Ces photos, ainsi que celles prises à l'hôpital allaient être projetées au tribunal pour que tout le monde les voie. C'est là que j'ai perdu le compte.

Auteur: Miller Chanel Zhang Xiao Xia

Info: J'ai un nom

[ énumération ] [ viol ] [ femmes-hommes ] [ rapports humains ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fils-père

un des trucs les plus chanceux

qui me soit arrivé

fut d’avoir un père

cruel et sadique.



après lui

les pires choses que la Destinée

m’a fait endurer

ne m’ont pas semblé si

terribles –

des choses qui pousseraient d’autres

hommes

vers la colère, le désespoir, le dégoût,

la folie, des pensées suicidaires

et

plus encore

n’ont eu qu’un impact mineur

sur moi

du fait de mon

éducation :

après mon père

presque tout le reste m’a paru

correct.



je devrais vraiment avoir

de la gratitude pour ce

vieil enfoiré

mort depuis si longtemps

dans la mesure où

il m’a préparé

pour tous les nombreux

enfers

en m’y menant

plus tôt

que prévu

lors de ces années

où on ne peut pas s’échapper.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " cher vieux papa"

[ haine ] [ violence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

langage populaire

Non l'argot ne se fait pas avec un glossaire, mais avec des images nées de la haine, c'est la haine qui fait l'argot. L'argot est fait pour exprimer les sentiments vrais de la misère. Lisez L'Humanité, vous n'y verrez que le charabia d'une doctrine. L'argot est fait pour permettre à l'ouvrier de dire à son patron qu'il déteste : tu vis bien et moi mal, tu m'exploites et roules dans une grosse voiture, je vais te crever.

Mais l'argot d'aujourd'hui n'est plus sincère, il ne résiste pas dans le cabinet du juge d'instruction.

J'attends toujours le truand qui fera fuir le juge avec son argot. Dans les prisons d'aujourd'hui, on file doux :

Oui Monsieur, bien Monsieur. On y est bien sage et on n'y parle pas l'argot, j'en ai fait l'expérience. Le temps est loin où Mandrin risquait chaque jour la Grève.

Il n'y a plus aujourd'hui que l'argot des bars à l'usage des demi-sels pour épater la midinette, et l'argot prononcé avec l'accent anglais à l'usage du XVIe.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info:

[ court-circuitage ] [ déstabilisation ] [ violence ] [ pulsion verbales ] [ rage ] [ sémantique primaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

célébration

Et puis il y a dans les écoles de France, maintenant, le problème posé par les fêtes des Mères et des Pères. Quelles horreurs les enfants n'ont-ils pas à vivre, à l'occasion de ces fêtes !

Les enfants ont pour leur mère et pour leur père des sentiments intimes qui ne peuvent absolument pas coïncider avec les mièvreries qui leur sont dites en classe à ce sujet.

La "maman chérie", Dieu sait que ces mots-là, dans certaines familles, sont tout à fait hors de propos (parce que la mère est malade, dépressive, partie, a abandonné le foyer, est morte ... et que sais-je encore) : que font tous ces pauvres enfants avec ces fêtes des Mères qui ne font qu'enclaver le problème, alors qu'à cette occasion, justement, et en la préparant, ce pourrait être la fête de l'enfant lui-même, de son désir d'être né de l'union sexuelle de ses parents, qui a eu un sens, et qui en aura toujours un, le sens de son désir de vivre qui le relie à deux lignées à travers ceux qui l'ont conçu.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 181

[ critique ] [ violence uniformisante ] [ sentiment d'anormalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

boîte échangiste

Quelque chose, depuis l’année dernière, semble s’être durci. Un couple de jeunes fait l’amour sur la piste ; l’homme a de longs cheveux bouclés et blonds, son ventre est plat et musclé. La femme est brune, sa peau est mate. Il la prend par-derrière, ses fesses parfaitement rondes sont soulevées très haut, la cambrure de ses reins est magnifique. Un quinquagénaire s’approche, essaie de la toucher ; elle le repousse d’un geste brusque. Les autres couples, maintenant, restent à distance ; ils font cercle, à trois mètres des jeunes gens. L’homme se retire un instant, son sexe est brièvement baigné par un éclat de lumière violette ; puis il recommence à pénétrer la femme, sur un rythme plus rapide ; la lumière stroboscopique joue sur ses abdominaux en plein effort. Je vais m’asseoir sur une banquette. Près de nous, un couple de sexagénaires allemands ; l’homme est débraguetté et mou. La femme porte une guêpière en latex, mais sa viande dépasse d’un peu partout ; son regard est désemparé : ils sont vraisemblablement proches de la retraite. Elle pose une main sur le sexe de son mari, sans parvenir à le ranimer ; puis ils terminent leur bière. Nous repartons assez vite.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Lanzarote", Librio, 2021, page 81

[ violence symbolique ] [ professionnalisation ] [ débandade ] [ exclusion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

scrupules

J'ai eu envie de poser ce problème, et en même temps cela me gênait de le faire, surtout compte tenu du fait qu'évidemment je n'ai jamais torturé, ni été torturé, ni vu torturer. Au début, j'étais allé voir Jean Cayrol, l'auteur du commentaire de Nuit et Brouillard pour lui demander conseil, mais il m'a beaucoup déconseillé de montrer la torture, et je le comprends très bien. Je pense que si j'avais jamais été torturé, je n'aurais jamais osé le montrer, et que, si l'on peut dire, j'ai été aidé par mon manque d'expérience personnelle de la chose. Ceci dit, j'ai décidé de montrer la torture de la manière la plus discrète possible. C'est pourquoi je fais dire au début de cette scène : "La torture, c'est monotone et triste, et c'est difficile d'en parler ; j'en parlerai peu." Je n'ai pas cherché à faire réaliste, à bouleverser le spectateur, à lui montrer des systèmes de torture et leurs effets. J'ai simplement montré le minimum d'images nécessaires pour exprimer le fait que des personnes en font souffrir volontairement d'autres. Je n'ai d'ailleurs pas évoqué ceci comme une scène vécue, mais comme le souvenir d'une scène vécue, comme une réflexion sur le phénomène. Je n'ai pas voulu faire s'évanouir les gens dans la salle, mais les faire réfléchir.

Auteur: Godard Jean-Luc

Info: in "Cinéma 61", n°52, janvier 1961 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 770

[ représentation ] [ violence ] [ cinéma ] [ référence cinématographique ] [ pari sur l'intelligence ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

attentats

Les attaques du 11 septembre 2001 ont été un formidable prétexte pour accélérer le développement de la dernière grande passion occidentale, la seule que les Occidentaux soient encore en état de s’offrir, et ce n’est nullement la guerre mais la petite manie maniaque de la sécurité ou de l’assurance tous risques. Et qu’en l’occurrence le troupeau abattu ne soit pas le bon (celui qui propage le virus du terrorisme international) n’a aucune importance. Ce qui compte c’est d’appliquer le principe préventif des abattages dissuasifs (les troupeaux voisins y regarderont à deux fois, maintenant, avant de nous emmerder). Mais ce principe, lui non plus, n’est pas historique. Il n’est que médical et prophylactique. Il relève de l’obsession de l’assurance-vie, c’est-à-dire du terrorisme de la survie, du contrôle de la mort par sa neutralisation. Et jamais, dans l’Histoire, aucune guerre n'a été décidée sur le modèle des traitements contraceptifs élevés au niveau de la géopolitique. Quand être protégé est la dernière preuve que l’on parvienne encore à s’administrer que l’on n’est pas mort, c’est la vie elle-même qui est pour ainsi dire dissuadée par sa protection même. Après l’Histoire, écrirait aujourd’hui Hegel, la vie protégée, c’est-à-dire la mort par anticipation, vit une longue vie humaine. Et fabriquer de la sécurité est la dernière activité, le dernier faire qui donne encore l’impression que l’on fait quelque chose. Le droit d’ingérence, dans ces conditions, devient aussi le droit du plus mort.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1537-1538

[ obsession sécuritaire ] [ orient-occident ] [ monopole de la violence ]

 

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fascisme

C'était des mots qui l'avaient décidé (à rejoindre la poignée d'hommes décidés à trahir et tenter de renverser Hitler), de simples mots qui avaient résonné en lui plus fortement encore que le goût de la vengeance, des mots prononcés pendant la guerre civile espagnole, un jour d'octobre 1936, par le recteur de l'université de Salamanque. Karlheinz voyait encore la frêle silhouette de Miguel de Unamuno se dresser dans l'amphithéâtre bondé de nationalistes vociférant leur amour de la mort en conspuant cet esprit libre. -
Je viens d'entendre le cri nécrophile "Viva la muerte !" qui sonne à mes oreilles comme "À mort la vie !" s'était écrié le philosophe, avant d'ajouter : - Vous vaincrez mais vous ne convaincrez pas. Vous vaincrez parce que vous possédez une surabondance de force brutale, vous ne convaincrez pas parce que convaincre signifie persuader. Et pour persuader il vous faudrait avoir ce qui vous manque : la raison et le droit dans votre combat... Ses adversaires, fous de rage, avaient hurlé : "À mort l'intelligence !" À ce moment précis, Karlheinz avait choisi son camp. Comment peut-on insulter l'intelligence et rester vivant ? Il avait donc fait le choix de la vie, mais aussi de la raison et du droit, deux valeurs qu'il avait longtemps délaissées, tout entier consumé par sa haine du communisme et son mépris pour les démocraties corrompues. Des valeurs qui avait été celles de son père et qu'il lui avait fallu retrouver pour ne pas perdre son âme.

Auteur: Révay Theresa

Info: La vie ne danse qu'un instant, p 372

[ violence ] [ révolte ]

 
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