Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 82
Temps de recherche: 0.0512s

intuition intellectuelle

Ainsi, puisque la théologie négative consiste à traiter les concepts comme des symboles, et non comme des choses, elle ne peut accomplir sa tâche qu’en parvenant à détacher l’image conceptuelle de son plan de manifestation, le miroir mental, et à remonter vers son modèle. Du moins est-ce là sa première opération. Or, cette tâche sera à tout jamais impossible, si le théologien n’est pas en mesure de percevoir le modèle comme transcendant à son reflet dans la pensée. Sinon, la négation du concept ne sera que sa destruction pure et simple. Mais si l’intelligence théologique peut percevoir cette transcendance, c’est qu’elle est intrinsèquement capable d’une connaissance supra-mentale, et donc supra-conceptuelle et non-discursive, puisque le concept est une forme mentale et que la discursion est le passage obligé d’un concept à un autre. Sans l’œil de l’intellect, pas de théologie apophatique.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, page 111

[ anagogie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

rationalisme moderne

Quant à la négation de l’intellectus, ou intellect intuitif, elle est l’œuvre de la philosophie kantienne. S’efforçant de prendre une conscience critique de la raison (Critique de la raison pure), Kant n’y aperçoit pas ce pouvoir de connaissance intuitive (intellectus intuitivus) dont le dotait Descartes (sive intellectus, sive ratio). Et, puisqu’il n’y a pas d’intellectus, il n’y a point de métaphysique possible : “[…] l’intuition intellectuelle, en effet, n’est pas la nôtre, et […] nous ne pouvons même pas en envisager la possibilité”. [*] La raison (Vernunft) devenant alors la faculté supérieure de connaissance, Kant est amené à inverser les rapports que toute la tradition antérieure avait admis, et à appeler entendement (Verstand, intellectus) l’activité cognitive inférieure, à savoir, celle qui revêt les connaissances sensibles d’une forme conceptuelle et que nous avons appelée mentale. De la confusion à l’inversion négatrice, tel est le chemin parcouru par la pensée occidentale. 

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité. La voie chrétienne de la charité, chap. VII : "La constitution de l’Homme selon la méthode philosophique", III, "La tripartition anthropologique", 7, "Intellect et raison", L’Harmattan, coll. Théôria, Paris, 2011, pp. 111-112, * Critique de la raison pure, trad. Trémesaygues et Pacaud, P.U.F, p. 226.

[ décadence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

grands initiés

Chez S. [saint] Justin, patron chrétien des philosophes, martyr de la foi, apparaît l’idée majeure que, si la raison peut trouver en elle-même les vérités que le Christ révélera, c’est parce que la lumière qui est en elle est une émanation du Verbe divin : chaque intelligence humaine a été "ensemencée" par le Logos éternel. C’est la fameuse théorie du Logos spermatikos, du "Logos qui ensemence" [...]. [...] On rencontre cependant, chez Justin, une idée, celle d’une "révélation" particulière accordée à certains hommes privilégiés. Il ne s’agit donc plus seulement de l’ensemencement par le Verbe de toute intelligence, y compris celle des laboureurs et des artisans, mais d’une sorte de grâce donnée à quelques-uns [...]. [...] Qui sont ces "hommes sacrés" à qui fut "envoyée" à l’origine, la philosophie ? Selon Daniélou – que nous suivons – il ne peut guère s’agir que de sages non hébreux.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 66-67

[ parole ] [ naturel-surnaturel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

fermeture épistémique

Ce n’est donc pas la réduction du concept au langage bien fait qui définit la science. Mais c’est l’acte par lequel le savant décide de renoncer à l’ouverture ontologique du concept, autrement dit, décide de renoncer à la connaissance éventuelle de l’essence des choses, car cette ouverture (caractéristique de la connaissance philosophique) implique un autre renoncement, le renoncement à l’achèvement conceptuel de la connaissance mentale. […]

Au fond, le philosophe n’a jamais fini de penser, tant que sa pensée n’a pas trouvé son Maître dans cela même qu’elle pense. Le savant, lui, met fin à l’acte de sa pensée par décision technicienne, parce que l’activité pratique est cet au-delà même de la pensée à partir duquel il est possible de clore le concept comme étant précisément le concept de cette activité. Il n’y a, pour un être vivant, que deux moyens de cesser de penser : ou de contempler ou d’agir.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, pages 101-102

[ voies différentes ] [ arrêt ] [ focalisation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

religieux

Bien que le terme [ésotérisme] appelle de fortes réserves et qu’il ne remonte pas au-delà de 1830 environ – mais on trouve l’adjectif "ésotérique" dès le 1er siècle av. J.-C. – il est d’usage commode pour désigner un enseignement, non pas nécessairement caché, mais réservé à ceux qui peuvent le comprendre, consistant en une interprétation plus élevée et plus intérieure, c’est-à-dire plus métaphysique et plus mystique du donné révélé. [...]

On le voit, nous envisageons l’ésotérisme comme relevant du genre herméneutique, étant entendu que l’herméneutique intégrale ne se réduit pas à l’interprétation des textes, mais comprend aussi la mise en pratique des vérités que l’exégèse a dégagées. [...]

L'ésotérique ne saurait exclure, rejeter ou contredire l’exotérique. Au contraire, en le dépassant, il le confirme. Mais, évidemment, l’exotérique (c’est-à-dire la lettre) peut nier l’ésotérique (l’esprit), puisque ses limites constitutives sont celles de sa compréhension, c’est-à-dire, aussi bien, de son incompréhension.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 164-165

[ défini ] [ intériorité ] [ complémentaires ] [ historique ] [ initiés ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

raisonnement scientifique

En voulant définir le signe d'une manière purement linguistique, […] il [Saussure] se situe à un niveau nécessairement métalinguistique, tout en prétendant contradictoirement demeurer à l’intérieur de la linguistique elle-même. En "fermant" linguistiquement le signe, unité bifaciale du signifiant et du signifié, de telle sorte que l’un n’est que le corrélat de l’autre, et qu’ils se situent tous les deux à l’intérieur de la langue, il paraît conférer à l’unité linguistique une définition rigoureuse, mais c’est au prix d'une contradiction. […] En réalité, la définition saussurienne du signe fait intervenir des éléments non linguistiques, et c’est pourquoi elle n’est pas dépourvue de validité opératoire ; mais cette capacité opératoire lui vient d’un principe auquel elle s’interdit d’avoir droit. Ce principe est celui de la fonction signifiante, c’est-à-dire cette propriété qu’ont les signes de signifier, savoir : se rapporter à un objet. Cette propriété est extra-linguistique ; elle relève d'une philosophie du langage, puisqu’elle réfère le signe à l’ordre des choses.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, pages 117-118

[ critique ] [ faiblesse ] [ troisième terme subreptif ] [ codage consensus ] [ secondéités inévitables ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

harmonie cosmique

Si nous cherchons à caractériser les effets qu’a produit la révolution galiléenne sur la conception du monde et les bouleversements qu’elle y a apportés, un premier trait nous paraît devoir être souligné : contrairement à ce que l’on a dit très souvent, et comme l’a montré notre bref historique, l’ “humiliation cosmologique” que l’homme aurait subie du fait de l’héliocentrisme ne semble avoir joué aucun rôle*. Il n'en est jamais question, du moins à notre connaissance ; il est même question du contraire, c’est-à-dire d’une réhabilitation de la Terre : “Que la Terre soit errante et surpasse en splendeur la Lune – qu’elle ne soit point la sentine des ordures sordides, nous le confirmerons par des démonstration et d’innombrables raisons naturelles.” Cette déclaration de Galilée, quelque peu lyrique, tirée du Message Céleste (1610), et qui annonce le grand exposé cosmologique du Dialogue sur les grands systèmes (1632), exprime très clairement l’idée qu’il se fait de la signification cosmologique de ses thèses. 

Auteur: Borella Jean

Info: La crise du symbolisme religieux, chap. II, art. 2, section 1 * contrairement à l'opinion de Freud

[ ordonnancement de l'univers ] [ astronomie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

connaître

[...] la connaissance s’opère par une certaine participation de l’intelligence connaissante à la forme intelligible de l’être connu ; mais c’est à condition d’ajouter, avec Aristote : "d’une certaine manière", ce que Guénon omet toujours de mentionner [...]. [...] L’identité par la connaissance, dont parle Guénon à ce propos, doit être bien comprise. Elle n’est pas "purement théorique" comme il le pense (en y voyant la preuve de l’incomplétude de la métaphysique occidentale) ; au contraire, elle est tout à fait réelle : quand elle reçoit en elle la forme intelligible dégagée de l’être connu, l’intelligence devient très réellement cette forme. Mais cette intelligence, ou cette âme intellective, n’est pas l’être humain lui-même, elle n’est que ce par quoi l’homme connaît : "c’est l’homme qui connaît, par son âme". L’identification dont parle Aristote ne réfère donc pas directement à la réalisation spirituelle ou métaphysique ; elle est au contraire comme naturelle et constitue le processus même de la connaissance humaine.

Auteur: Borella Jean

Info: "Esotérisme guénonien et mystère chrétien", éditions l’Age d’Homme, Lausanne, 1997, page 43

[ informer ] [ description ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

Le premier théologien à être entré dans la plénitude du "Je suis l’Immaculée Conception" est saint Maximilien Kolbe. Ce fils de saint François d’Assise est un prêtre polonais, mort martyr à Auschwitz le 14 août 1941. Fait unique dans les annales de l’horreur concentrationnaire, il offrit spontanément de prendre la place de l’un des dix otages – un père de famille – que les autorités du camp avaient condamnés à mourir de faim dans un bunker, en représailles de l’évasion d’un détenu. Quatorze jours plus tard, après avoir soutenu le courage de ses neuf compagnons et apaisé leur haine dans la prière et les chants religieux, le Père Kolbe fut retrouvé, seul survivant, veillant et priant, et achevé d’une piqûre de phénol. "A la question brutale de Fritsch, le chef du camp, absolument ahuri par l’audace de ce bagnard qui voulait prendre la placé d’un condamné : "Qui donc es-tu ?", Maximilien Kolbe donna cette simple réponse : "Je suis un prêtre catholique"." [Karol Wojtyla, 1971].

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 120-121

[ élément biographique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

sécularisation

Notre époque se croit réaliste. Jamais époque n’a été plus idéaliste, jamais elle n’a moins eu le sens du charnel. Elle oublie que l’homme est un esprit dans un corps et que pour lui le corporel est la médiation obligatoire du spirituel. On veut qu’il rejoigne immédiatement la foi pure, l’esprit pur, l’amour pur, et par un étrange retour des choses, on finit par immerger tout le spirituel dans le politique. On affirme alors que la religion, et spécialement la liturgie, parce qu’elle parle d’un autre monde, et qu’elle le rend quasiment perceptible, est la plus dangereuse des aliénations : elle nous détourne de combattre pour celui-ci, elle est l’opium du peuple. Ce qu’on veut détruire, ce que l’on a déjà détruit, ce sont les formes sacrées. Il ne demeure qu’une foi nue, tellement transcendante et subtile qu’elle ne se distingue plus guère de l’athéisme, mais qui continue d’exiger tout autant plus d’être incarnée dans des formes concrètes : l’ordre sacral étant détruit, il ne reste que l’ordre politico-social.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 19-20

[ règne de l'imaginaire ] [ actions profanes ] [ désincarnation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson