Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 570
Temps de recherche: 0.056s

fonction phatique*

Dans un pays aussi vaste que les Etats-Unis, c’est très important d’économiser quelques fils, et de faire passer les fadaises qui se véhiculent généralement sur ces sortes d’appareils de transmission par le moins de fils possibles. C’est à partir de là qu’on a commencé à quantifier la communication. On est donc parti, vous le voyez bien, de quelque chose qui est très loin de ce que nous appelons ici la parole. Il ne s’agissait pas du tout de savoir si ce que les gens se racontent avait un sens. D’ailleurs, ce qui se dit au téléphone, vous l’avez remarqué par expérience, n’en a strictement jamais aucun. Mais on communique, on reconnaît la modulation d’une voix humaine, et on a ainsi cette apparence de compréhension qui résulte du fait qu’on reconnaît les mots déjà connus. Il s’agit de savoir quelles sont les conditions les plus économiques qui permettent de transmettre des mots que les gens reconnaissent. Le sens, personne ne s’en occupe.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", pages 104-105. *Rôle que joue un énoncé dans l'interaction sociale entre le locuteur et le locuté, par opposition à l'information effectivement contenue dans le message.

[ technologisation ] [ quantitatif-qualitatif ] [ sarcastique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

castration

Chacun sait que Freud était un grossier matérialiste. D’où vient alors qu’il n’ait pas su résoudre le problème, pourtant si facile, de l’instance morale par le recours classique de l’utilitarisme ?

Ce recours, c’est, en somme, l’habitude dans la conduite, recommandable pour le bien-être du groupe. C’est si simple, et en plus, c’est vrai. L’attrait de l’utilité est irrésistible, au point que l’on voit des gens se damner pour le plaisir de donner leurs commodités à ceux dont ils se sont mis en tête qu’ils ne pourraient vivre sans leur secours. […]

Il n’y a qu’une chose qui fait difficulté, c’est que, quels que soient le bienfait de l’utilité et l’extension de son règne, cela n’a strictement rien à faire avec la morale, qui consiste primordialement – comme Freud l’a vu, articulé et n’en a jamais varié, au contraire de bien des moralistes classiques, voire traditionalistes, voire socialistes – dans la frustration d’une jouissance, posée en loi apparemment avide.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 31-32

[ préjugé ] [ psychanalyse ] [ belle âme ] [ inconscient ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

parole

Avec Freud apparaît pour la première fois une théorie de l’homme dont le principe est en contradiction fondamentale avec le principe hédoniste. Un accent tout différent est donné au plaisir, pour autant que, chez lui, ce signifiant même est contaminé de l’accent spécial avec lequel se présente the lust, la Lust, la convoitise, le désir.

Contrairement à ce qu’une idée harmonique, optimiste, du développement humain pourrait après tout nous conduire à supposer, il n’y a pas d’accord préformé entre le désir et le champ du monde. Ce n’est pas ainsi que s’organise, que se compose le désir. L’expérience analytique nous l’apprend, les choses vont dans un sens tout différent. Comme nous l’avons ici énoncé, l’analyse nous engage dans une voie d’expérience dont le développement même nous fait perdre l’accent de l’instinct primordial, invalide pour nous son affirmation.

C’est à savoir que l’histoire du désir s’organise en un discours qui se développe dans l’insensé. Ceci, c’est l’inconscient.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 425-426

[ psychanalyse ] [ décentrage ] [ rupture philosophique ]

 
Commentaires: 5
Ajouté à la BD par Coli Masson

tremendum fascinans

La crainte de Dieu [...] est principe d’une sagesse et fondement de l’amour de Dieu. [...]

La crainte de Dieu est un signifiant qui ne traîne pas partout. Il a fallu quelqu’un pour l’inventer, et proposer aux hommes, comme remède à un monde fait de terreurs multiples, de redouter un être qui ne peut, après tout, exercer ses sévices que par les maux qui sont là, multiplement présents, dans la vie humaine. Remplacer les craintes innombrables par la crainte d’un être unique qui n’a d’autre moyen de manifester sa puissance que par ce qui est craint derrière ces innombrables craintes, c’est fort. [...]

Cette fameuse crainte de Dieu accomplit le tour de passe-passe de transformer, d’une minute à l’autre, toutes les craintes en un parfait courage. Toutes les craintes – Je n’ai point d’autre crainte – sont échangées contre ce qui s’appelle la crainte de Dieu, qui, si contraignante que ce soit, est le contraire d’une crainte.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 420-421

[ effets ] [ changement de perspective ] [ individuel-universel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

linguistique

Une des choses qui m’ont le plus frappé quand j’étais en Amérique, c’est ma rencontre, tout à fait intentionnelle de ma part, avec Chomsky. J’en ai été à proprement parler soufflé. Je le lui ai dit. Ce qui m’a soufflé est l’idée du langage dont je me suis rendu compte qu’elle était la sienne. Je ne peux pas dire qu’elle soit d’aucune façon réfutable, puisque c’est l’idée la plus commune. Qu’il l’ait à mon oreille affirmée m’a fait aussitôt sentir toute la distance où je suis de lui. Cette idée, idée commune donc, et qui me paraît précaire, part de la considération du corps conçu comme pourvu d’organes. Dans cette conception, l’organe est un outil, outil de prise, d’appréhension, et il n’y a aucune objection de principe à ce que l’outil s’appréhende lui-même comme tel. Ainsi, Chomsky peut bien considérer le langage comme déterminé par un fait génétique. En d’autres termes, a-t-il dit devant moi, le langage est lui-même un organe. 

Auteur: Lacan Jacques

Info:

[ transparence ] [ critique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe-sur-philosophe

[...] rien n’est plus éloigné de devoir nous satisfaire que la théorie de Bergson, du mécanique surgissant au milieu de la vie. Son discours sur le rire reprend de façon condensée et schématique le mythe de l’harmonie vitale, de l’élan vital, caractérisé par sa prétende éternelle nouveauté, sa création permanente. On ne peut manquer d’en percevoir le caractère extravagant quand on lit qu’une des caractéristiques du mécanique en tant qu’opposé au vital, ce serait son caractère répétitif, comme si la vie ne nous présentait aucun phénomène de répétition, comme si nous ne pissions pas tous les jours de la même façon, comme si nous ne nous endormions pas tous les jours de la même façon, comme si on réinventait l’amour chaque fois qu’on baise. Il y a là véritablement quelque chose d’incroyable. L’explication par le mécanique se manifeste elle-même tout au long du livre comme une explication mécanique, je veux dire qu’elle tombe dans une stéréotypie lamentable qui laisse absolument échapper l’essentiel du phénomène.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, page 130

[ critique ]

 
Commentaires: 5
Ajouté à la BD par Coli Masson

discours scientifique

[...] la science, dont il est manifeste qu’elle ne progresse que par la voie – c’est sa méthode, c’est son histoire, c’est sa structure – que par la voie de boucher les trous. Elle y arrive, elle y arrive toujours. "Elle y arrive toujours", ça veut dire quand elle y arrive. Comme me disait une charmante amie que j’avais en un temps, qui n’était pas une lumière mais qui était une femme très charmante ; elle était vaudoise : "Rien n’est impossible à l’homme, me répétait-elle, avec sa modulation vaudoise, ce qu’il ne peut pas faire, il le laisse". C’est la même chose pour la science. Elle y arrive toujours, et c’est ce qui la rend sûre ; c’est qu’elle n’authentifie quoi que ce soit que quand elle en est sûre ; et là où elle n’est pas sûre, elle n’authentifie rien. Ça la fait sûre pour tout le monde. Moyennant quoi on ne peut pas dire que ça lui donne plus de sens.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Intervention à la Grande Motte

[ sélectivité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

genèse d'un concept

L’inconscient échappe tout à fait de ce cercle de certitudes en quoi l’homme se reconnaît comme moi. [...]

Voilà le registre où ce que Freud nous apprend de l’inconscient peut prendre sa portée et son relief. Qu’il ait exprimé cela en l’appelant l’inconscient le mène à de véritables contradictions in adjecto, à parler de pensées [...] inconscientes. Tout cela est terriblement embarrassé parce que la perspective de la communication, à l’époque où il commence à s’exprimer, il est forcé de partir de l’idée que ce qui est de l’ordre du moi est aussi de l’ordre de la conscience. Mais cela n’est pas sûr. S’il le dit, c’est en raison d’un certain progrès de l’élaboration philosophique qui formulait à cette époque l’équivalence moi = conscience. Mais plus Freud avance dans son œuvre, moins il arrive à situer la conscience, et il doit avouer qu’elle est en définitive insituable. Tout s’organise de plus en plus dans une dialectique où le je est distinct du moi.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", "Le moi dans la théorie de Freud", pages 17-18

[ néologisme contraint ] [ continuité philosophique pesante ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

structure psychique

[...] le sujet se trouve effectivement confronté au désir de sa mère comme tel, et qu'il se trouve, en présence de ce désir, sans aucun recours.

Cette position d'être sans recours, c'est ce que Freud, dans son article de 1917 sur L'Inconscient, appelle l'Hilflosigkeit.

Elle est plus primitive que tout, plus primitive que l'angoisse, qui est déjà une ébauche d'organisation, pour autant qu'elle est attente, Erwartung, même si on ne sait pas de quoi, même si on ne l'articule pas tout de suite. Auparavant, il y a l'Hilflosigkeit, le sans recours.

Le sans recours devant quoi?

Ceci ne peut être défini, centré, que comme le désir de l’Autre. La relation du désir du sujet au désir de l'Autre est dramatique, pour autant que le sujet a à se situer devant le désir de l'Autre, lequel pourtant l'aspire littéralement et le laisse sans recours.

C'est dans ce drame que se constitue une structure essentielle, non seulement de la névrose, mais de toute autre structure analytiquement définie.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le désir et son interprétation"

[ origine ] [ grand Autre ] [ ché vuoi? ] [ maman-enfant ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

ex nihilo

Il y a tout de même une chose qui échappe à la trame symbolique, c'est la procréation dans sa racine essentielle - qu'un être naisse d'un autre. La procréation est, dans l'ordre symbolique, couverte par l'ordre instauré de cette succession entre les êtres. Mais le fait de leur individuation, le fait qu'un être sorte d'un être, rien ne l'explique dans le symbolique. Tout le symbolique est là pour affirmer que la créature n'engendre pas la créature, que la créature est impensable sans une fondamentale création. Dans le symbolisme, rien n’explique la création.
[…] Il y a en effet quelque chose de radicalement inassimilable au signifiant. C'est tout simplement l'existence singulière du sujet. […] Le signifiant est incapable de lui donner la réponse, pour la bonne raison qu'il le met justement au-delà de la mort. Le signifiant le considère déjà comme mort, il l’immortalise par essence. […]
Comme telle, la question de la mort est un autre mode de la création névrotique de la question, son mode obsessionnel.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Le séminaire, livre III : Les psychoses

[ anagogie ]

 

Commentaires: 0