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con

La princesse de Portugal étant promise à Charles II, il envoya une flotte pour la chercher. On lui manda qu'elle était prête à s'embarquer et qu'on l'avait fait raser. Il dit qu'il n'avait que faire de cela et qu'il n'aimait point le c... rasé. Les ministres, qui craignait qu'il ne la renvoyât ou qu'il n'en eût du dégoût, ordonnèrent à l'amiral d'attendre jusqu'à ce que son poil fût revenu, et on fit la supputation combien chaque poil coûtait à la nation.

Auteur: Montesquieu Charles de

Info: Spicilège/Oeuvres complètes II/la Pléiade/nrf Gallimard 1951, p.1388

[ vagin ]

 

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philosophie

On était autrefois philosophe à bon marché : il y avait si peu de vérités connues ; on raisonnait sur des choses si vagues et si générales. Tout roulait sur trois ou quatre questions :
Quel était le souverain bien.
Quel était le principe des choses : ou le feu, ou l'eau, ou les nombres.
Si l'âme était immortelle.
Si les Dieux gouvernaient l'Univers.
Celui qui s'était déterminé sur quelqu'une de ces questions était d'abord philosophe, pour peu qu'il eût de la barbe.

Auteur: Montesquieu Charles de

Info: Mes pensées, Oeuvres complètes I/la Pléiade/Gallimard 1949, 587 p.1080

[ antique ] [ question ]

 

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discussion

Les inconvénients dans lesquels on a coutume de tomber dans les conversations sont sentis de presque tout le monde. Je dirai seulement que nous devons nous mettre dans l'esprit trois choses : La première, que nous parlons devant des gens qui ont de la vanité, tout comme nous, et que la leur souffre à mesure que la nôtre se satisfait ; La seconde, qu'il y a peu de vérités assez importantes pour qu'il vaille la peine de mortifier quelqu'un et le reprendre pour ne les avoir pas connues ; Et enfin, que tout homme qui s'empare de toutes les conversations est un sot ou un homme qui seroit heureux de l'être.

Auteur: Montesquieu Charles de

Info: Mes pensées, Oeuvres complètes I, la Pléiade, Gallimard 1949, 626 p.1148

[ . ]

 

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tracas

Il me semble que la Nature a travaillé pour des ingrats : nous sommes heureux, et nos discours sont tels qu'il semble que nous ne le soupçonnions pas. Cependant, nous trouvons partout des plaisirs : ils sont attachés à notre être, et les peines ne sont que des accidents. Les objets semblent partout préparés pour notre plaisir : lorsque le sommeil nous appelle, les ténèbres nous plaisent ; et lorsque nous nous éveillons, la lumière du jour nous ravit. La nature est parée de mille couleurs ; nos oreilles sont flattées par les sons ; les mets ont des goûts agréables ; et, comme si ce n'était pas assez du bonheur de l'existence, il faut encore que notre machine ait besoin d'être réparée sans cesse pour nos plaisirs.

Auteur: Montesquieu Charles de

Info: Mes pensées, Oeuvres complètes I, la Pléiade, Gallimard 1949, 549, p.1061

[ ennuis ]

 

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équité

Insuffisance de la justice divine : La crainte des peines de l'autre vie n'est pas un motif si réprimant que la crainte des peines de celle-ci, parce que les hommes ne sont pas frappés des maux à proportion de leur grandeur, mais a proportion que le temps où ils arriveront est plus ou moins éloigné, de façon qu'un petit plaisir présent nous touche plus qu'une grande peine éloignée : témoin les femmes, qui ne font pas de cas des peines de l'enfantement, dans le moment qu'elles vont se les procurer, parce que l'enfantement est une chose éloignée : le plaisir agit de près ; la douleur affecte de loin ; de façon que c'est un grand bonheur de la nature qu'il faille tant de temps depuis la conception jusqu'à l'enfantement. Or ceux qui voient les maux aussi près que le plaisir, comme ceux qui craignent les maux vénériens, s'abstiennent du plaisir ordinairement.

Auteur: Montesquieu Charles de

Info: Mes pensées, oeuvres complètesI/la Pléiade/Gallimard 1949, 1945 p.1472

[ différée ] [ temporelle ]

 

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harmonie

Le Père Buffier a défini la beauté : l'assemblage de ce qui est le plus commun. Quand sa définition est expliquée, elle est excellente, parce qu'elle rend raison d'une chose très obscure, parce que c'est une chose de goût.
Le Père Buffier dit que les beaux yeux sont ceux dont il y en a un plus grand nombre de la même façon ; de même, la bouche, le nez, etc. Ce n'est pas qu'il n'y ait un beaucoup plus grand nombre de vilains nez que de beaux nez ; mais que les vilains sont de bien différentes espèces ; mais chaque espèce de vilains est en beaucoup moindre nombre que l'espèce des beaux. C'est comme si, dans une foule de cent hommes, il y a dix hommes habillés de vert, et que les quatre-vingt-dix restants soient habillés chacun d'une couleur particulière : c'est le vert qui domine.
Enfin, il me paroît que la difformité n'a point de bornes. Les grotesques de Callot peuvent être variés à l'infini. Mais la régularité dans les traits est entre certaines limites.
Ce principe du Père Buffier est excellent pour expliquer comment une beauté française est horrible à la Chine, et une chinoise, horrible en France.
Enfin, il est excellent peut-être pour expliquer toutes les beautés de goût, même dans les ouvrages d'esprit. Mais il faudra penser là-dessus.

Auteur: Montesquieu Charles de

Info: Mes pensées

[ beau ] [ rassurer ] [ habitude ]

 

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déclaration d'amour

Je pense et repense tous les jours à ce profond silence. La solitude où je suis entretient encore mes chagrins et ma profonde mélancolie. Des intérêts d’honneur et de famille m’attachent encore pour sept ou huit mois dans ce pays-ci : je commence à sentir combien ce temps me va coûter cher.

Ce sera la dernière lettre dont je t’accablerai : je ne te demande qu’une grâce, qui est de croire que je t’aime encore ; peut-être que c’est la seule chose que je puisse à présent espérer de toi.

Mets au feu toutes les bagatelles que tu sais. J’ai juré de ne plus écrire de ma vie, puisque je n’ai pas réussi pour la seule personne du monde à qui j’aurais souhaité de plaire.

L’état d’incertitude où je suis me paraît plus rude que tous les malheurs que je crains. Je vous demande en grâce, Madame, de m’instruire d’une chose qui doit intéresser toute ma vie. La dernière lettre que vous m’écrivîtes était une lettre très tendre ; je la relus cent milles fois, et je n’aurais jamais soupçonné qu’elle dût être la dernière.

Mon cher cœur, si tu ne m’aimes plus, cache-le-moi encore pour quelque temps ; je n’ai pas encore la force qu’il faut pour pouvoir l’apprendre. Ayez pitié d’un homme que vous avez aimé, si vous n’avez pas pitié du plus malheureux de tous les hommes.

Auteur: Montesquieu Charles de

Info: Lettre à à Marie-Anne Goyon de Matignon, marquise de Graves. In Correspondance de Montesquieu, Paris, Champion, 1914, p. 74

[ rupture ] [ couple ] [ épistole ]

 

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Ajouté à la BD par miguel