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homme mystérieux

"Je n’ai pas vu Spinoza" disait Valéry. Moi non plus. Du vivant de Spinoza, l’homme disparaît déjà derrière ce qu’il écrit et la légende déforme les maigres informations que l’on possède sur son mode de vie dans le but de déprécier l’œuvre ou de la magnifier. On balance entre l’hagiographie la plus plate et l’expression d’une détestation extrême. Il n’y a pas d’intermédiaire.

Auteur: Rödel Patrick

Info: Dans "Spinoza, le masque de la sagesse", page 12

[ projections ] [ affabulations ] [ extrêmes ]

 

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lutte existentielle

Spinoza essaie d’y voir clair là où les autres hommes vivent dans l’obscurité ; il tente d’introduire sa raison, la Raison, dans l’enchevêtrement insensé des choses et il est des moments où il croit y être parvenu – c’est alors l’acceptation joyeuse et libératrice de la nécessité de ce qui est, une fois dissipées les brumes illusoires de la croyance en un Dieu créateur - ; mais la joie n’est pas un état durable, c’est une éclaircie dans le noir de l’existence.

Auteur: Rödel Patrick

Info: Dans "Spinoza, le masque de la sagesse", pages 53-54

[ idéal-réalité ] [ doute ]

 
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étymologie

Oui, Baruch dérive de la racine BRK qui signifie s'agenouiller (BéRèk c'est le genou) et bénir. De la même racine dérive BeRaKHA, la chance, la baraka. Baruch est donc l'équivalent exact du latin Benedictus, Benoît, à cette différence près que l'hébreu privilégie le geste au lieu que le latin accorde la primauté au langage.
Et Baruch [Spinoza], face à la malédiction dont il est l'objet, réaffirme en un geste de joyeuse provocation qu'il demeure le Béni, n'en déplaise à ses juges ; mais il le fait dans une langue étrangère où n'existe pasla nuance de soumission incluse dans le terme hébreu et où triomphe l'idée d'acceptation positive de ce qui est ; il devient Benedictus.

Auteur: Rödel Patrick

Info: Dans "Spinoza, le masque de la sagesse", page 39

[ réinvention ]

 

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toute-puissance philosophique

Le Dieu de Spinoza pourrait donc n’être qu’une immense et fabuleuse araignée qui tisse la toile de l’univers dont il est à la fois le centre et la circonférence, infiniment multipliés, ce qui donnerait une dimension bien étrange à la fascination que Spinoza éprouvait pour la gent arachnéenne. Il y a plus encore. Par une contamination que permettent la langue allemande et le goût nietzschéen pour les calembours, c’est Spinoza lui-même qui devient une araignée (die Spinne) et qui suce le sang du monde réel pour en faire cette coquille vide qu’est l’Ethique sous la solidité apparente de son amure géométrique. Spinoza et Dieu ne font qu’un : "le Dieu occidental est devenu araignée (Spinne) sub specie Spinozae."» L’œuvre de Spinoza qui nous donne l’épure de la totalité se réduit à son tour à une toile d’araignée, et Spinoza rit.

Auteur: Rödel Patrick

Info: Dans "Spinoza, le masque de la sagesse", pages 54-55

[ performatif ] [ spéculations ] [ vision du monde ] [ mise en abyme ]

 

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emploi du temps

Spinoza se claquemure dans sa mansarde et en interdit l’entrée à quiconque ne s’est pas annoncé deux ou trois jours auparavant ; il veut être tout entier à ce qu’il fait et s’impose à cet effet l’emploi du temps le plus strict : pendant deux heures, le matin, il taille et polit ses verres ; lorsqu’il a fini, il peut se mettre à lire ou à écrire jusqu’à l’heure où son hôtesse lui apporte un repas léger qu’il mange avec application mais rapidement – il devrait, il le sait, sortir ensuite pour une promenade digestive mais il est d’ordinaire si pressé de renouer le fil de sa réflexion qu’il y renonce aisément ; il lui est arrivé de ne pas quitter sa chambre durant plus semaines. Vers le milieu de l’après-midi, il réserve une heure ou deux aux visiteurs et à la correspondance. Puis il aime, jusqu’au souper toujours frugal, bavarder avec ses logeurs. Après quoi, il reprend son travail jusque tard avant dans la nuit.

Auteur: Rödel Patrick

Info: Dans "Spinoza, le masque de la sagesse", page 73

[ vie quotidienne ] [ fragment biographique ]

 

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biographie

Je ne m’intéresse pas à l’enfance de Spinoza. Sans doute parce qu’il me semble qu’il n’a pas eu d’enfance, petit garçon sérieux trop vite devenu un adolescent révolté qui ne supporte plus l’enseignement de l’Ecole talmudique ou plutôt qui a hâte d’en appliquer la méthode de lecture à d’autres choses qu’à l’absurdité des Ecritures Saintes, qui refuse tous les compromis, qui n’éprouve plus pour ses vieux parents qu’une affection condescendante et ne s’est jamais entendu avec ses sœurs – quelle rancœur d’ailleurs chez ces dernières lorsqu’à la mort du père elles se sentent autorisées par la loi rabbinique à refuser à Spinoza d’avoir part à son héritage ! Elle ne s’explique que par la jalousie d’avoir vu ce gamin trop précoce être le favori du père.
L’enfance n’a d’autre intérêt que celui que lui accorde l’homme mûr à la recherche de ses racines, de l’origine de ses angoisses et de ses désirs. Elle n’a visiblement aucune valeur aux yeux de Spinoza, comme s’il ne naissait en vérité que lorsqu’il naissait à la vérité et donnait congé aux rêveries, aux songes, aux mensonges qui avaient peuplé les premières années de sa vie.

Auteur: Rödel Patrick

Info: Dans "Spinoza, le masque de la sagesse", page 25

[ jeunesse ] [ insignifiante ]

 

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adaptation sociale

[…] il reste à trouver un mode de relation avec autrui qui n’entame pas trop la sérénité du philosophe, qui ne trouble pas le calme dont il a besoin pour mener à bien son travail. Spinoza a trouvé la solution : il suffit de renvoyer à son interlocuteur l’image qu’il est capable de recevoir. Ainsi lorsqu’il devise avec ses hôtes, il parle de bagatelles, de petits riens sans importance, du temps qu’il fait, des couches de la femme, du métier de l’homme, du sermon du pasteur – masque ? Ainsi lorsqu’il rencontre Leibniz, qui fera autant d’efforts pour nier qu’il a vu Spinoza qu’il fit de démarches pour l’approcher, il parle politique et raconte quelques anecdotes, il répond aux questions philosophiques que Leibniz lui soumet mais se garde bien de se dévoiler totalement – autre masque ? Pour Casearius, Spinoza se fait serviteur modeste de la pensée cartésienne – encore un masque ? Pour les frères de Witt qui viennent le consulter, il est le conseiller occulte – un masque de plus ?
Il y a de quoi s’y perdre mais Spinoza est passé maître à ce jeu et chacun repart enchanté de lui, persuadé que Spinoza lui a donné le meilleur de lui-même. Jeu de miroirs, jeu de masques, politesse lisse sur laquelle glissent les occasions de conflit mais qui n’offre pas davantage de prise à ces liaisons qui emprisonnent, qui empoisonnent. Spinoza est libre.

Auteur: Rödel Patrick

Info: Dans "Spinoza, le masque de la sagesse", page 80

[ personnalité comme-si ] [ distance relationnelle ] [ lien impossible ]

 
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