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écriture

Je ne décide rien, c'est le livre qui décide. Je suis juste une partie de cette littérature qui vient de partout.

Auteur: Tawada Yoko

Info:

[ création ] [ secondéité carrefour ] [ médium ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

addictions

Si l'on ne veut pas être victime d'une nouvelle guerre de l'opium, il faut essayer de comprendre ce que l'extase procurée par les drogues a à voir avec la langue.

Auteur: Tawada Yoko

Info: Journal des jours tremblants : Après Fukushima précédé de Trois leçons de poétique

[ analogie ] [ mots plaisir ] [ refuge ] [ enivrants idiomes ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

ville

J'ai longtemps pensé que la nuit était plus claire que le jour, jusqu'au moment où ma famille a déménagé du centre de Tokyo vers la banlieue : j'avais alors cinq ans.

Auteur: Tawada Yoko

Info: Journal des jours tremblants : Après Fukushima précédé de Trois leçons de poétique

[ lumière ] [ artificielle ] [ enfance ]

 

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déclaration d'amour

Chaque idiome présente des lacunes, les langues sont faites de trous, comme des circonlocutions prudentes de ma langue natale. En japonais, “je t’aime” se dit “watashi wa anata ga suki desu”. Ce qui, retraduit mot à mot, donne : "En ce qui me concerne, tu es désirable."

Auteur: Tawada Yoko

Info: Yoko vit en Allemagne, elle publie en allemand et en japonais

[ translangue ] [ traduction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

parents-enfant

Hilde et le philosophe avaient fait un enfant ensemble, qui naquit de sexe féminin et fut nommé Olivia. Chacun des parents avait une raison à soi pour attribuer ce nom à cet être. Aussi auraient-ils dû, pour éviter toute confusion, lui donner deux prénoms : Olivia Olivia.

Auteur: Tawada Yoko

Info: Le voyage à Bordeaux

[ prénom ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Aujourd'hui encore, ne pas répondre tout de suite positivement à une demande est considéré au Japon comme un manque de courtoisie. C'est l'avenir qui dit si on le peut ou le veut vraiment. Le temps de trouver sa réponse s'ouvre par un "oui", mais il se peut que la réponse définitive soit "non". Pour qu'une négociation s'amorce, il faut commencer par témoigner de ses bonnes intentions.

Auteur: Tawada Yoko

Info: Journal des jours tremblants : Après Fukushima précédé de Trois leçons de poétique

[ engageant ] [ acquiescer ] [ commerce ] [ Asie ]

 

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impérialisme

Le 5 mai 1951, interrogé sur la différence existant entre les Allemands et les Japonais, le commandant en chef des forces alliées Douglas MacArthur répondit que si l'on comparait la culture anglo-saxonne à un homme de quarante-cinq ans, alors que la culture allemande avait à peu près le même âge tandis que la culture japonaise avait douze ans. Selon lui, les Allemands avaient sciemment commis une erreur pendant la guerre et ils devraient la corriger d'eux-mêmes à l'avenir, tandis que le Japon avait commis la même erreur, mais par ignorance. Une argumentation qui non seulement rendit MacArthur impopulaire au Japon, mais servit aussi à légitimer l'ingérence dans la politique japonaise.

Auteur: Tawada Yoko

Info: Journal des jours tremblants : Après Fukushima précédé de Trois leçons de poétique

[ bêtise ] [ Usa ] [ arrogance ]

 

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protestantisme

Dans les pays industriels, seuls les enfants ont droit à des vêtements très colorés. Les adultes, eux, doivent s'orienter vers des coleurs ternes. Même le temps de Hambourg est parfois plus coloré que les passants de la ville.

Renoncer aux couleurs fait partie intégrante de la fierté du Nord réformé. L'absence de couleurs lors des cultes à l'église Saint-Michel m'impressionnait toujours. L'esthétique des incolores a non seulement décoloré leurs propres cérémonies et rituels, elle a aussi lavé les statues antiques grecques pour les placer dans les musées, ou encore elle a découvert au Japon l'esthétisme sévère des maisons de thé. Sans Bruno Taut, l'architecture sans couleur du palais de Katsura ne se serait pas imposée comme la norme de la beauté japonaise. Aujourd'hui, quand on voyage avec les hôtes d'Europe du Nord, il faut taire son amour pour le temple coloré de Tôshôgû à Nikkô.

Auteur: Tawada Yoko

Info: Journal des jours tremblants : Après Fukushima précédé de Trois leçons de poétique

[ terne ] [ morne ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

langages

À Hambourg, où jamais elle ne prenait le train urbain sans avoir un auteur français avec elle, jamais Yuna ne serait posé la question de savoir pourquoi elle ne voulait pas apprendre le français. Cette vieille interrogation dont Yuna ne s'était jamais souciée se présenta à elle en gare de Bruxelles. Bruxelles, ce n'était pas le but de son trajet, ce n'était qu'un point d'interrogation sur le trajet. Elle avait une correspondance à y prendre et cette question à se poser : pourquoi n'ai-je pas voulu apprendre cette langue et pourquoi ne me suis-je jamais demandé à quoi cela tenait? Yuna regarda sa montre-bracelet comme si les chiffres du cadran pouvaient lui livrer réponse. Il restait encore du temps avant que n'arrive le train par lequel elle poursuivait son voyage jusqu'à Bordeaux. Elle alla dans un café à tables hautes de la gare et commanda un express. Elle s'y trouva environnée de voix parlant un français dont la mélodie lui sembla plus violemment étrangère que jamais. Fais attention! Quelque chose d'inconnu, peut-être même de dangereux, t'y attend. Cette mise en garde la secoua, son coeur battit plus nettement qu'auparavant, son sang circula plus vite, elle se mit à avoir chaud. Elle respira plus profondément, plus vite, se mit sans arrêt à changer de posture. Sa nervosité ressemblait à une sensation de bonheur. Peu après, un couple d'un certain âge se plaça près de Yuna, il parlait en néerlandais. Elle se sentit apaisée par la sonorité de cette langue qui lui donnait la sensation de ne pas être encore bien loin de chez elle. Bruxelles, est-ce loin ou près? Qui donc sait répondre à cette question embrouillée? Tour coeur est pris dans au moins un -sinon plusieurs- conflit de langues. Chaque tête contient une carte déformée de l'Europe. Sur la carte de Yuna, Bruxelles était partout sauf là où elle aurait dû se trouver. Il n'y avait qu'un trou. Un nom depuis longtemps oublié lui revint à l'esprit : Viviane. Au même instant, Yuna déchire si maladroitement le bâtonnet de sucre que de la poudre blanche se répandit sur le sol noir en ardoise. Elle essaya de balayer discrètement avec ses chaussures mais n'osa pas aller ensuite reprendre un sachet de sucre à la caisse. Le goût amer de l'express fit revenir Viviane, elle se tenait devant Yuna.

Auteur: Tawada Yoko

Info: Le voyage à Bordeaux

[ vieux continent ] [ idiomes ] [ sonorités ]

 
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Ajouté à la BD par miguel