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terreur

S'il y a bien une vérité concernant la danse macabre c'est la suivante : les romans, les films, les dramatiques télé et radio, et même les bandes dessinées, qui relèvent de l'horreur fonctionnent toujours sur deux niveaux. Le premier est celui du haut-le-cœur pur et simple (...) Mais il existe un autre niveau, beaucoup plus puissant, où l'horreur peut être comparée à une danse, une quête dynamique et cadencée. Et l'objet de cette quête c'est le lieu où vous-même, lecteur ou spectateur, vivez à votre niveau le plus primitif (...) L'oeuvre d'horreur est-elle une oeuvre d'art ? Lorsqu'elle fonctionne à ce second niveau, elle n'est jamais autre chose ; elle accède au statut d'oeuvre d'art tout simplement parce qu'elle est en quête de quelque chose qui transcende l'art, qui est antérieur à l'art.

Auteur: King Stephen

Info: Anatomie de l'horreur, tome 1

[ cinéma ] [ littérature ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conseil de lecture

Nous aimions en particulier Kant et ses trois Critiques. Ce sont des livres longs, on s’y sent seul, tout semble baigné dans une épaisse brume du Nord. Mais, pour peu que l’on réussisse à s’y faire, que l’on trouve le bon rythme de lecture et parvienne à progresser dans ces pages austères et froides, pleines de concepts superposés les uns sur les autres, on accède de temps à autre à des sortes de points culminants, panoramiques, splendides. Le paysage qu’on y découvre nous donne à voir dans une intuition, comme un grand coup d’œil, le milieu de vie de ce philosophe que l’on a peu à peu fait sien, éclairant soudain sous un autre jour tout le chemin que l’on vient de parcourir. Et cette joie très vive fait oublier le long effort au prix duquel on y est parvenu.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, page 45

[ analogie ] [ découverte ] [ vie intérieure ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

conscience

Comme Baruch [Spinoza] est résolument un homme serviable, il est aussi là pour calmer la tempête en nous transmettant quelques précieux conseils au sujet de la vertu. Attention, être vertueux pour lui, [...]. C'est plutôt acquérir une vraie connaissance de nos passions, comprendre le dynamisme qui est en nous, être capable de définir ce qui nous plaît. C'est cette écoute du réel et de nous-mêmes qui nous permet d'atteindre la plénitude, la sérénité tant recherchée. Le sage n'est pas celui qui est raisonnable, mais celui qui accède à un savoir réel sur lui et sur les choses qui l'entourent, qui arrive à comprendre ce qui nous porte autant que ce qui nous plombe. Avoir du désir est normal, et même bénéfique, mais ce qui est essentiel, c'est d'apprendre à le reconnaître pour que l'on soit moins contrarié et donc agité, dès qu'il vient à se manifester. Être vertueux, ce n'est pas museler son conatus*, c'est en faire un familier.

Auteur: Marie Robert

Info: Kant tu ne sais plus quoi faire il reste la philo, Spinoza chez Ikea. *puissance propre et singulière de tout "étant" à persévérer dans cet effort pour conserver et même augmenter sa puissance d'être

[ connais-toi toi-même ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

pays de cocagne

- Au Vanuatu, il y a de la nourriture partout. Nous n’avons jamais dû la produire. On tend les deux mains, il tombe dans l’une une noix de coco, dans l’autre un régime de bananes. On entre dans la mer pour se rafraîchir, et on ne peut éviter de ramasser d’excellents coquillages, des oursins, des crabes et des poissons à la chair raffinée. On se promène un peu dans la forêt, où il y a trop d’oiseaux : on est forcé de leur rendre service en enlevant de leurs nids les œufs excédentaires, et parfois de tordre le cou à l’un de ces volatiles qui ne s’enfuient même pas. Les femelles phacochères ont trop de lait, car elles sont suralimentées, elles aussi, et elles nous supplient de les traire pour les en débarrasser : elles poussent des cris stridents qui ne cessent que si l’on accède à leur demande.
Il se tut. Au terme d’un silence, il ajouta :
- C’est terrible.

Auteur: Nothomb Amélie

Info: Biographie de la faim

[ exagération ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Contrairement à une croyance répandue, le rejet des filles en Asie ne semble donc pas devoir être imputé à la pauvreté, à l'analphabétisme ou au sous-développement. Sur le continent, la masculinisation est en effet "plus forte parmi les personnes éduquées ou parmi les citadins", résume le démographe Christophe Z. Guilmoto. Si, autrefois, la pauvreté pouvait en partie expliquer l'infanticide des filles (moins de bouches à nourrir), elle ne peut plus expliquer aujourd'hui la sélection prénatale. Car, depuis vingt ans, l'élimination des filles ne fait que s'amplifier dans des pays (Inde, Corée du Sud, Chine, Taïwan ...) qui connaissent un développement socio-économique sans précédent, et surtout parmi des populations de plus en plus éduquées et qui accèdent à un meilleur confort matériel.

"En bref, elle est liée à la prospérité, pas à la pauvreté", conclut lui aussi Ashish Bose. Une réalité qui met à mal bien des clichés et bouscule la théorie selon laquelle le développement améliore à coup sûr le statut des femmes.

Auteur: Manier Bénédicte

Info: Quand les femmes auront disparu : L'élimination des filles en Inde et en Asie

[ disparité ] [ inégalité ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

croître

Les psychonévroses "surtout celles de niveau supérieur" offrent la possibilité de "prendre sa vie en main". Elles sont l'expression d'une pulsion d'autonomie psychique, notamment morale, par la transformation d'une structure plus ou moins primitivement intégrée. Il s'agit d'un processus dans lequel l'individu lui-même devient agent actif de sa désintégration, voire de son effondrement. Ainsi, le sujet parvient à se "guérir", non pas au sens d'une réhabilitation, mais plutôt parce qu'il accède à  un niveau plus élevé que celui auquel il se trouvait avant sa désintégration. Cela se produit par le biais d'un processus d'éducation de soi et d'une transformation psychique intérieure. L'un des principaux mécanismes de ce processus est le sentiment continu de regard sur soi, comme s'il venait de l'extérieur, suivi d'une affirmation ou d'une négation consciente des conditions et des valeurs dans les environnements interne et externe. Par la création constante de lui-même, par le développement du milieu psychique intérieur et le développement du pouvoir de discrimination par rapport à ces milieux intérieur et extérieur, l'individu peut passer par des niveaux toujours plus élevés de 'névroses' et donc simultanément par des niveaux toujours plus élevés de développement universel de sa personnalité.

Auteur: Dabrowski Kazimierz

Info: 1972, p. 4

[ développement intérieur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

exil

Qu'on ne se contente pas trop facilement des explications les plus simples - un hasard, le mécénat, les commandes - quand il s'agit de cette question qui me paraît essentielle : pourquoi un peintre a-t-il changé de pays, laissant pour d'autres horizons, d'autres couleurs, et toujours une autre lumière, le lieu où il a vécu, où il a déjà travaillé ? Puisque sa grande page immobile peut s'ouvrir aux mouvements les plus rapides du ciel, aux indices les plus furtifs du passage de la journée ou du siècle, puisque son regard peut suivre sur un visage le cours paisible ou tragique de l'existence, puisque son rêve - si c'est cela qu'il préfère - peut s'évader de ce monde par simplement la contemplation d'un peu de pierre qui brille ou d'un bateau qui quitte le port, pourquoi fallait-il qu'il se dédidât à partir, et quelquefois pour si loin, comme s'il se lançait dans une poursuite, et cédait donc à une inquiétude ? Que peut espérer découvrir, là où il n'est pas arrivé encore, celui qui accède à tout, déjà, ou presque à tout, en chaque endroit où il passe ? Que semble promettre l'ailleurs à ceux qui savent l'ici du monde ?

Auteur: Bonnefoy Yves

Info: Début de "Le peintre dont l'ombre est le voyageur", in "Rue Traversière, et autres récits en rêve", éd. Poésie-Gallimard, p. 159-160

[ interrogation ] [ voyage ] [ quête ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

cogito

Descartes déduit justement que le sujet est, du seul fait qu’il pense ; mais il omet que penser est une opération logique, dont il n’arrive nullement à purifier les termes seulement pour en avoir évacué toute idée de savoir. Il élide que ce qui est comme sujet, c’est ce qui pense : ouvrez les guillemets, "Donc, je suis". Mais il arrive que ça pense là où il est impossible que le sujet en articule ce "Donc je suis" parce que là est exclu structuralement qu’il accède à ce qui, depuis Descartes, est devenu son statut sous le terme de "conscience de soi". Quel est le statut du sujet, là où ça pense sans savoir ? Non seulement ce que ça pense, mais même que ça pense, entendez : sans pouvoir jamais le savoir ! Ce que cela suggère à tout le monde, c’est que là, ça est encore plus fortement, à condition que quelqu’un d’autre puisse en savoir quelque chose. Et comme c’est fait depuis Freud, puisque c’est ça l’inconscient, tout le monde en est bien content (hum…) ! Il n’y a qu’une seule chose qui cloche, c’est que ça ne peut dire d’aucune façon : "Donc je suis" c’est-à-dire se nommer comme étant ce qui parle

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien à la RTB III, 14 décembre 1966

[ philosophie ] [ limite ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

insomnie

De tous les plaisirs délicieux que mon corps a commencé à me refuser, le sommeil est le plus précieux, le don sacré qui me manque le plus. Le sommeil sans repos m’a laissé sa suie. Je dors par fragments, quand j’arrive à dormir. Lorsque j’envisageais la fin de ma vie, je ne m’attendais pas à passer chaque nuit dans l’obscurité de ma chambre, les paupières à demi ouverts, calée sur des coussins ratatinés, à tenir salon avec mes souvenirs.
Le sommeil seigneur de tous les dieux et de tous les hommes. Ah, être le flux et le reflux de la vaste mer. Quand j’étais plus jeune, je pouvais dormir n’importe où. Je pouvais m’étaler sur un canapé, m’y enfoncer, l’obligeant à m’accueillir en son sein, et disparaître dans les enfers somnolents. Dans un océan luxurieux je plongeais, dans ses profondeurs je m’abîmais.
Virgile appelait le sommeil frère de la mort, et Isocrate avant lui. Hypnos et Thanatos, fils de Nyx. Cette façon de minimiser la mort est peu imaginative.
"Il est tout aussi indigne, de la part d’un homme pendant, de croire que la mort est un sommeil", a écrit Pessoa. La règle de base du sommeil est que l’on s’en éveille. Le réveil est-il alors une résurrection ?
Sur un canapé, sur un lit, sur une chaise, je dormais. Les rides s’évanouissaient de mon visage. Chaque silencieux tic-tac de l’horloge me rajeunissait. Pourquoi donc est-ce à l’âge où l’on a le plus besoin des vertus curatives d’un sommeil profond qu’on y accède avec le plus de mal ? Hypnos dépérit tandis que Thanatos approche.
Quand je songeais à la fin de ma vie, je n’envisageais pas que je passerais des nuits sans sommeil à revivre mes années antérieures. Je n’avais pas imaginé que je regretterais autant la librairie.
Je me demande parfois à quel point ma vie aurait été différente si je n’avais pas été embauchée ce jour-là.

Auteur: Alameddine Rabih

Info: Les vies de papier, Page 32

[ vieillesse ]

 

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hérésie chrétienne

Le défi que les Frères du Libre Esprit lancent à la voie chrétienne de l’intériorité [...] concerne en dernier ressort la dualité créé-Incréé, sur le plan de laquelle se situe l’exotériste pieux. Celui-ci croit se garantir contre les horreurs de ce qu’on appellera plus tard le panthéisme et les déviations morales qu’il entraîne, en posant une distinction ontologiquement radicale entre le Créateur et la créature. Mais cette garantie se révèle à l’examen moins efficace que ne le croit une théologie un peu sommaire. Car voici l’objection : si Dieu est l’être absolu et infini, comment pourra-t-il exister en dehors de Lui un autre être ? Un tel être, non-divin, constituerait en effet, pour l’Être infini, une limitation ; ce qui est contradictoire. Ne faut-il pas alors conclure, ou que la créature n’existe pas – ce qui est impossible – ou que son être est l’Être même de Dieu ? Quand cette conclusion théorique se transforme en prise de conscience effective, estime l’adepte du "libre Esprit", l’âme accède à la "gnose" libératrice de sa nature divine. Pour elle, Dieu est mort en tant qu’idole morale et conceptuelle : elle est vraiment délivrée et tout lui est permis.

La réponse qu’apporte la Theologia teutsch à ce défi radical nous paraît d’une grande profondeur et doit être écoutée attentivement. [...]

Si l’on identifie la créature au Créateur (en quoi consiste le panthéisme), ne risque-t-on pas de tomber dans l’athéisme pur et simple ? Et, si l’on nie la réalité de l’infini divin, qu’en est-il alors de la liberté de l’Esprit ? Seule subsiste la finitude du créé, de la nature et de ses lois, et la prétendue libération de toute règle se réduit à un asservissement indéfini aux déterminismes des instincts les plus aveugles. Il s’agit donc de montrer que la solution du Libre Esprit est une illusion, qu’elle conduit à la servitude, non à la liberté, mais sans renoncer à la vérité de l’Esprit, à son exigence d’unité et d’intériorité, qui nous conduit à dépasser l’interprétation exotérique de la dualité du créé et de l’Incréé. Maintenir cette dualité telle quelle, en effet, n’a que les apparences d’une fidélité à l’orthodoxie de la foi. Par cette dualité même, la transcendance de Dieu est sans doute sauvegardée, mais l’indépendance et la suffisance de la créature sont en même temps posées, comme si la créature pouvait exister en dehors de Dieu et se passer ontologiquement de Lui. Il faut donc dépasser la dualité, mais sans l’abolir, de telle sorte qu’au contraire elle soit fondée et confirmée. La créature est à la fois en Dieu et hors de Dieu. Il convient cependant d’observer que la Theologia germanica se préoccupe plus d’enseigner une voie spirituelle qui permette de réaliser cette non-dualité, que d’en exposer théoriquement la doctrine métaphysique.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 169-170

[ problème ] [ ésotérisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson