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hasards

Puisque j’étais acculé à reconnaître

Que je n’avais rien fait de bon de mon destin

Sinon à rechercher mon âme

A la trouver parfois

Dans les poubelles hétéroclites

Auteur: Chavée Achille

Info: L'éléphant blanc

[ existence ] [ perdu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

acculé

Et pourtant je sais, puisque que le libre arbitre est une illusion, que tout est prédéterminé : qui va sombrer dans quelque mutisme akinétique et qui ne le fera pas ? Personne n'y peut rien ; on ne peut  choisir l'effet que le Prédicateur a sur soi. Certains d'entre vous succomberont et d'autres non, et le fait de vous avertir n'y changera rien. Alors pourquoi l'ai-je fait ? Parce que je n'avais pas le choix.

Auteur: Chiang Ted

Info: What's expected of us. Nature 436, 150 (2005)

[ contraint ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

homme-animal

Je connais bien sûr les raisons de ma passion pour les reptiles, mais, aplatie dans l'herbe haute, je les comprends mieux encore. C'est que, outre leur beauté, leurs couleurs qui me font chanter la tête, face au danger, ils savent se camoufler, faire front lorsqu'ils sont acculés. Ils sont comme moi, farouchement individualistes, ne vivent pas en couple, se rencontrent à la saison des amours et se séparent le plus simplement du monde. Parfaitement libres sur leur territoire de chasse et de mort.

Auteur: Viloteau Nicole

Info: La Femme aux Serpents

[ identification ]

 

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acculé

Le lien est indissoluble entre l'insomnie et le désespoir. Je crois bien que la perte totale de l'espérance ne se conçoit pas sans le concours de l'insomnie. Le paradis et l'enfer ne présentent d'autre différence que celle-ci : on peut dormir, au paradis, tout son soûl ; en enfer, on ne dort jamais. Dieu ne punit-il pas l'homme en lui ôtant le sommeil pour lui donner la connaissance ? N'est-ce pas le châtiment le plus terrible que d'être interdit de sommeil ? Impossible d'aimer la vie quand on ne peut dormir.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Sur les cimes du désespoir, OeuvresQuarto Gallimard 1995, p.77-78

[ agrypnie ] [ désespoir ]

 

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progressisme

Acculés dans les cordes du positif, ils ne cessent de nous répéter, en effet, mais sans jamais vraiment l’énoncer ainsi, que "tout est bien". [...] L’interdiction de penser est portée par l’éloge constant d’un monstrueux devenir. L’éloge est la forme moderne de l’interdiction. Il enveloppe l’événement de sa nuée et empêche, autant qu’il le peut, que cet événement soit soumis au libre examen, qu’il devienne objet d’opinions divergentes ou critiques. De sorte que la divergence ou la critique, lorsqu’elles se produisent malgré tout concrètement, apparaissent comme une insulte envers l’éloge qui les avait précédées.

Auteur: Muray Philippe

Info: 23 janvier 2003

[ fabrique du consentement ] [ laudation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

féminisme

Elle avait lu ce livre plusieurs années auparavant, mais elle se souvenait très bien de son contenu : ce livre parlait du long cortège des femmes déchues, blessées, délaissées, trahies, bafouées, assassinées, acculées à la folie ou à la mort dont les malheurs faisaient depuis toujours les délices des amateurs d'opéra. A l'opéra, toutes les femmes mouraient. Sans exception. A l'opéra, les femmes étaient toujours malheureuses. A l'opéra, les femmes avaient toujours une fin tragique. Princesses, roturières, mères, putains : l'opéra était le lieu de leur défaite inéluctable - elle se sentit de plus en plus mal à l'aise.

Auteur: Clément Catherine

Info: L'Opéra ou la défaite des femmes, cité par Bernard Minier dans : N'éteins pas la lumière

[ musique ]

 

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déception

Toute ma vie, j’avais désiré devenir écrivain, mais maintenant que je tenais le bon bout, rien ne venait. Il n’y avait ni corridas, ni matches de boxes, ni jeunes señoritas. Il n’y avait même pas d’inspiration. J’étais refait. Je n’arrivais pas à écrire un mot et ils m’avaient acculé dans un coin. Voilà, il n’y avait plus qu’à attendre la mort. Pourtant, j’avais toujours vu les choses différemment. L’écriture, je veux dire. Peut-être à cause du film de Leslie Howard. Ou des biographies de Hemingway, ou de D. H. Lawrence. Ou de Jeffers. On peut se mettre à écrire pour toutes sortes de raisons. Après, on écrit un peu. On rencontre quelques écrivains. Des bons et des mauvais. Tous ont la cervelle en compote. Suffit de discuter cinq minutes avec eux pour s’en apercevoir. Il n’y a qu’un grand écrivain tous les cinq cent ans, tu n’étais pas celui-là, et je suis prêt à parier gros qu’eux non plus.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Au sud de nulle part" page 176

[ page blanche ] [ identité publique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

obèse

La masse de la patronne remplit un grand fauteuil d'osier auquel chacun de ses mouvements arrache des gémissements douloureux.
Elle est vêtue d'une simple combinaison beige qui déborde par tous les orifices de son tablier à fleurs. Par-devant, les boutons, acculés à l'extrémité de la bride, contiennent vaillamment les amas indistincts de son ventre et de ses mamelles.
La peau de ses jambes et de ses bras est si distendue qu'elle en est transparente. On voit, à travers, une chair rosâtre alvéolée de blancheurs, qui ressemble à du hachis à saucisse.
Elle n'a plus ni poignets ni chevilles.
Ses pantoufles tuméfiées, dont la languette de molleton inversée s'étale comme l'appendice d'un étranglé, contiennent à grand-peine la plante de ses pieds.
Depuis longtemps, la graisse est venue à bout de tous ses membres.
Il ne restait que le visage. Des détachements luisants de fraîcheur se sont lancés à l'assaut de la gorge, du menton, des joues déjà en pleine déconfiture. Seuls, le nez, le front et, retranchés au fond des orbites, les petits yeux pétillants lui échappent encore, et ils émergent de ce fatras adipeux comme les vestiges d'un empire éboulé.

Auteur: Job Armel

Info: Baigneuse nue sur un rocher

[ littérature ]

 

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non-conformisme

j’habitais cette pension de famille à Philadelphie, j’avais 22 piges

crevais la dalle et perdais les pédales dans un monde en guerre qui prospérait

et puis une nuit où j’étais assis à ma fenêtre j’ai vu dans une chambre de l’autre côté

de la rue à l’intérieur d’une autre pension de famille de Philadelphie

une jeune femme qui s’agrippait à un jeune homme pour l’embrasser avec

joie et passion.

c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience du recoin

dépravé dans lequel je m’étais

acculé :

je voulais être ce jeune homme à cet instant

mais je n’avais aucune envie de faire les nombreux efforts qu’il avait dû consentir pour me hisser

là où il était arrivé.

pire encore, j’ai réalisé que je pouvais avoir tort.

j’ai quitté ma piaule et commencé à déambuler dans les rues.

j’ai continué de marcher en dépit du fait que je n’avais pas

mangé ce

jour-là.

(le jour t’a mangé ! fait la chanson)

j’ai marché, j’ai marché.

j’ai dû marcher 8 kilomètres, après quoi je

suis rentré.

les lumières dans la chambre d’en face étaient

éteintes.

les miennes aussi.

je me suis désapé et me suis mis au lit.

je n’avais pas envie d’être ce qu’ils voulaient que je

sois.

et alors

tout comme eux

j’ai dormi.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " seul à une époque où les armées avaient le vent en poupe"

[ impossible ] [ envie ] [ hommes-femmes ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfant-roi

Nous vivons, pour la première fois, dans une société où l'immense majorité des enfants qui viennent au monde sont des enfants désirés. Cela entraîne un renversement radical : jadis, la famille "faisait des enfants", aujourd'hui, c'est l'enfant qui fait la famille. En venant combler notre désir, l'enfant a changé de statut et est devenu notre maître : nous ne pouvons rien lui refuser, au risque de devenir de "mauvais parents"...

Ce phénomène a été enrôlé par le libéralisme marchand : la société de consommation met, en effet, à notre disposition une infinité de gadgets que nous n'avons qu'à acheter pour satisfaire les caprices de notre progéniture.

Cette conjonction entre un phénomène démographique et l'émergence du caprice mondialisé, dans une économie qui fait de la pulsion d'achat la matrice du comportement humain, ébranle les configurations traditionnelles du système scolaire.

Pour avoir enseigné récemment en CM2 après une interruption de plusieurs années, je n'ai pas tant été frappé par la baisse du niveau que par l'extraordinaire difficulté à contenir une classe qui s'apparente à une cocotte-minute.

Dans l'ensemble, les élèves ne sont pas violents ou agressifs, mais ils ne tiennent pas en place. Le professeur doit passer son temps à tenter de construire ou de rétablir un cadre structurant. Il est souvent acculé à pratiquer une "pédagogie de garçon de café", courant de l'un à l'autre pour répéter individuellement une consigne pourtant donnée collectivement, calmant les uns, remettant les autres au travail.

Il est vampirisé par une demande permanente d'interlocution individuée. Il s'épuise à faire baisser la tension pour obtenir l'attention. Dans le monde du zapping et de la communication "en temps réel", avec une surenchère permanente des effets qui sollicite la réaction pulsionnelle immédiate, il devient de plus en plus difficile de "faire l'école". Beaucoup de collègues buttent au quotidien sur l'impossibilité de procéder à ce que Gabriel Madinier définissait comme l'expression même de l'intelligence, "l'inversion de la dispersion".

Dès lors que certains parents n'élèvent plus leurs enfants dans le souci du collectif, mais en vue de leur épanouissement personnel, faut-il déplorer que la culture ne soit plus une valeur partagée.

Auteur: Meirieu Philippe

Info:

[ consumérisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel