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aurore

A l'horizon l'anthracite et la pourpre alignent leurs bataillons de molécules. Une lumière laiteuse monte de la terre. Des îlots de braise crèvent les dernières franges nocturnes. Puis le rouge forcené du soleil s'enroule dans son cercle. Un foyer d'attraction aimante le cosmos. Le ciel a des éclats de tuerie. Des chairs, des tissus perdent leur sang. Et l'hémorragie se résorbe, le partage des règnes s'accomplit, la ville s'ordonne sous le soleil. La voiture ivre la transperce. Massacre de chromes et de freins hurlants.

Auteur: Le Guillou Philippe

Info: Le dieu noir, p 17

[ matin ] [ Afrique ]

 

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mourir

Il y avait une semaine qu'avait fini dans la capitale Koné Ibrahima, de race malinké, ou disons-le en malinké : il n'avait pas soutenu un petit rhume...
Comme tout Malinké, quand la vie s'échappa de ses restes, son ombre se leva, graillonna, s'habilla et partit pour le lointain pays malinké natal pour y faire éclater la funeste nouvelle des obsèques. Sur des pistes perdues au plein de la brousse inhabitée, deux colporteurs malinké ont rencontré l'ombre et l'ont reconnue. L'ombre marchait vite et n'a pas salué.

Auteur: Kourouma Ahmadou

Info: Les Soleils des indépendances

[ littérature ] [ Afrique ]

 

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curiosité

Grand-mère, pourquoi dit-on en bambara m’bé sira ming – je bois du tabac - ? Ming veut dire absorber tandis qu’en oulofou avaler de l’eau se dit nane et aspirer la fumée touhe. Il y a donc deux mots, comme en français. Pourquoi nous, les bambaras, nous n’avons pas aussi deux mots ? La vieille Niakoro trouva d’abord la question dépourvue de sens, puis elle la jugea impertinente et le dit sévèrement. Cette enfant la déconcertait. Ce n’est pas à l’enfance que doit appartenir le savoir, mais à la vieillesse.

Auteur: Ousmane Sembène

Info: Les bouts de bois de Dieu

[ jeunesse ] [ langage ] [ Afrique ]

 

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femmes-par-femmes

La classe de sixième se divisa bientôt en deux clans : il y avait celles qui avaient des seins et celles qui n'en avaient pas. Celles qui avaient des seins se mirent à mépriser celles qui n'en avaient pas. Elles discutaient beaucoup avec les grandes qui, toutes, avaient des seins. On aurait dit qu'elles avaient des secrets à partager. Modesta faisait partie de celles qui n'avaient pas de seins. Deux petits mamelons gonflaient pourtant sa poitrine, des bourgeons de seins. Mais les grandes, Modesta se demandait pourquoi, n'avaient pas voulu l'accueillir dans leur secte.

Auteur: Mukasonga Scholastique

Info: Notre-Dame du Nil

[ Afrique ] [ adolescent ] [ conflits ]

 

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théâtre

LE GRIOT - Comment dirais-je ce que mes yeux ont vu ? L'écuyer galope devant le messager, comment dirais-je ce que mes yeux ont vu ? Il dit qu'un chien peut être dérouté par les nouveaux parfums d'êtres qu'il n'a jamais imaginés, aussi doit-il précéder le chien au ciel. Il dit qu'un cheval peut trébucher sur d'étranges rochers et devenir boiteux, aussi court-il au ciel devant le cheval. Il dit qu'il vaut mieux ne faire confiance à aucun messager qui peut défaillir à la porte extérieure ; oh ! Comment dirais-je ce que mes oreilles ont entendu ?

Auteur: Soyinka Wole

Info: La mort et l'écuyer du roi

[ Afrique ] [ indicible ] [ épique ] [ marabout ] [ magie ]

 

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aube

Quelques silhouettes s'arrachent aux ténèbres. On voit leur profil de sabre, leurs yeux écarquillés. Ils jaillissent de leurs maisons basses, niches de parpaings et de torchis que les pluies chaudes durcissent, ils s'alignent, quelque chose de royal émane de leurs poses, de leurs gestes sacrés, faciès épatés, cous graciles, ils se logent dans l'anfractuosité de leurs portes : sacrificateurs de la nuit qui s'éclipse, veilleurs incertains du jour qui s'annonce, eux les migrants, les terrassiers, minables employés, dockers en surnombre qui se précipitent chaque matin au port pour vider les soutes du premier navire de passage.

Auteur: Le Guillou Philippe

Info: Le dieu noir, p 17

[ matin ] [ Afrique ] [ aurore ]

 

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bidonville

Dèkoungbé, un des quartiers de Godomey, ville de la banlieue de Cotonou. De simple bourgade au début des années quatre-vingt, il était devenu, en l'espace d'une décennie, l'une des zones les plus populeuses et les plus tumultueuses, à mi-chemin entre village, brousse et foutoir. Foutoir, surtout lorsque arrivent les pluies, la saison dite des chiens.
D'ailleurs, avec l'orage d'il y a deux jours, la crue ne s'était pas fait prier pour s'installer. Les eaux débordaient de partout. Elles sinuaient dans les rues, croupissaient dans les maisons, faisaient gonfler les ordures en même temps qu'eles arrachaient aux latrines leurs sympathiques contenus.

Auteur: Couao-Zotti Florent

Info: Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire

[ Afrique ] [ mousson ]

 

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musique

La voix traînante de John Lee Hooker semble repousser obstinément le flux ravageur du désespoir, de la mort lente. Chaque chanson est une opportunité de jeter dans le combat pour la vie toute sa dévotion, tout son dévolu, comme si l'apocalypse était pour l'instant d'après. Cette voix a quelque chose d'obstiné, de résolu, d'absolu ; quelque chose de renversant, de bouleversant ; quelque chose qui prend d'assaut, et le corps, et l'esprit, et qui les pétrit rythmiquement dans le spleen. Elle exprime la misère, la souffrance, l'humiliation, la solitude de l'homme d'ébène qui endure la plus tragique destinée de tous les temps.

Auteur: Nangala Camara

Info: Le Printemps de la liberté

[ blues ] [ Afrique ]

 

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colonialisme

La colonisation a introduit dans la société dahoméenne un antagonisme qui se développe de plus en plus aux dépens de la tradition. La route goudronnée qui vient de Bohicon représente ici une véritable épine dorsale le long de laquelle se dispose l'essentiel de l'apport nouveau: les écoles, l'hôpital, le bureau de poste, le château d'eau, le commissariat de police, enfin le cimetière où une centaine de tombes flamboient au soleil. Autrefois, on enterrait les morts dans les maisons, parce qu'ils appartenaient corps et âme à la famille. La fidélité à leur souvenir était devenue un culte. L'actuel isolement est l'indice d'une lente mais douloureuse rupture.

Auteur: Pliya Jean

Info: L'arbre fétiche

[ infrastructures ] [ changement ] [ moeurs ] [ Afrique ]

 

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tribal

Oui nous avons le droit d’imposer qui nous voulons [qu’elle épouse] à Kany parce que Kany a quelque chose de nous : elle porte notre nom, le nom de notre famille. Qu’elle se conduise mal et la honte rejaillit sur notre famille. Il ne s’agit donc pas d’une personne, mais de tout le monde. Tu me parles de ton camarade ? Voyons, qui est-ce qui l’a choisi ? Kany, me diras-tu ; mais, dis-moi, crois-tu que Kany, à elle seule, puisse mieux juger que nous tous réunis ? Le mariage n’est pas une plaisanterie, il ne peux être réglé par ceux qui ne rêvent que de cinéma, de cigarettes et de bals.

Auteur: Badian Seydou Kouyaté

Info: Sous l'orage ; suivi de La mort p. 54-55, Chapitre 5

[ noces ] [ Afrique ] [ union forcée ]

 

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