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corps-esprit

Vous voulez être plus efficace au travail ? Prenez exemple sur les musiciens de jazz

Vous voulez être plus efficace lorsque vous travaillez ? Les musiciens de jazz pourraient avoir des choses à vous apprendre. Une étude a montré que ces derniers étaient capables d'atteindre un état de transe : le " flux ", durant lequel ils sont entièrement dévolus à leur tâche et plus créatifs.

Ce travail de recherche, publié dans la revue Neuropsychologia, porte sur ce que l'on appelle le " flux " (" flow ", en anglais). Un terme qui désigne un état de concentration absolu durant lequel le corps et l'esprit sont entièrement absorbés par une seule et même tâche. Le psychologue américano-hongrois Mihály Csíkszentmihályi a été le premier à s'intéresser à ce sujet dans les années 1970, au cours de recherches sur le processus créatif.

​​Depuis, les recherches en psychologie ont démontré que l'expérience du flux peut accroître les performances physiques et mentales. N'importe qui peut expérimenter des moments de flux durant son temps libre ou au travail. Mais les athlètes et les artistes sont plus susceptibles d'être fréquemment plongés dans cet état psychologique.

C'est pourquoi des chercheurs affiliés à l'université Drexel (États-Unis) ont recruté une trentaine de guitaristes de jazz pour comprendre les processus cérébraux clés associés au flux. Ils étaient plus ou moins expérimentés, en fonction du nombre de représentations publiques qu'ils avaient données. 

Une affaire d'expérience

Les scientifiques ont placé des électrodes sur leur tête pour enregistrer leurs ondes cérébrales pendant qu'ils improvisaient sur des séquences d'accords et des rythmes qui leur avaient été fournis. Par ailleurs, les guitaristes devaient évaluer le degré de flux qu'ils ont ressenti pendant qu'ils jouaient de la guitare. Des experts ont également écouté les morceaux que les participants avaient créés pour déterminer dans quelle mesure ces derniers avaient fait preuve de créativité.

Il s'avère que les performances jugées les plus créatives sont celles durant lesquelles les guitaristes ont dit être dans un état de flux. Les musiciens les plus aguerris avaient davantage tendance à expérimenter des moments de flux pendant qu'ils jouaient leur instrument que les novices, ce qui laisse penser que l'expérience est une condition préalable pour accéder à un état de flux. 

D'un point de vue cérébral, les chercheurs ont constaté que les musiciens expérimentés qui ont vécu des instants de flux pendant qu'ils jouaient de la guitare présentaient une activité réduite dans les parties de leur lobe frontal, connues pour être impliquées dans les fonctions exécutives. À l'inverse, les aires cérébrales impliquées dans l'audition et la vision étaient davantage sollicitées, ce qui est logique étant donné que les guitaristes improvisaient tout en lisant des suites d'accords et en écoutant des rythmes musicaux. 

Le " flux ", un état de transe ?

Ces découvertes montrent à quel point le cerveau est dans un état mental différent de l'éveil ordinaire quand on fait l'expérience du flux. Cela prouve que " le flux créatif correspond à un traitement optimisé d'un domaine spécifique, rendu possible par une pratique intensive associée à un contrôle cognitif réduit ", comme l'écrivent les chercheurs dans leur étude, que le média The Conversation a relayée.

Ce travail de recherche approfondit notre compréhension des mécanismes cérébraux propres au flux. Il montre que cet état demande une certaine maîtrise technique. Lorsque l'on est plongé dans le flux, les choses semblent se dérouler avec facilité. On a l'impression de maîtriser totalement ce que l'on fait. Ce sentiment de maîtrise est d'ailleurs ce qui rend les moments de flux si agréables. 

​​​​​​​Pour en faire l'expérience régulièrement, il faut s'évertuer à devenir meilleur dans ce que l'on fait en se fixant, par exemple, des défis stimulants à relever. Mais attention à ce qu'ils ne soient pas irréalistes. Sinon, le stress se substituera au flux.

Auteur: Internet

Info: https://www.futura-sciences.com/ 24 avril 2024

[ concentration ] [ absorption ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

cognition

On se souvient davantage des événements négatifs

INTERVIEW - Le Pr Francis Eustache est directeur de l'unité de neuropsychologie et neuroanatomie fonctionnelle de la mémoire humaine à l'université de Caen et président du conseil scientifique de l'Observatoire B2V des mémoires.

LE FIGARO. - Il semble que la dimension affective de la mémoire ait été beaucoup moins étudiée que la capacité à augmenter celle-ci, par exemple. Pourquoi ?

Pr Francis EUSTACHE. - Il est vrai que le premier intérêt pour ce que nous appelons la "mémoire des souvenirs" est né à la fin du XIXe siècle, avec les travaux d'un philosophe comme Théodule Ribot notamment. C'est l'époque où la dimension subjective de la mémoire triomphe, et elle intéresse aussi les écrivains (cf. Marcel Proust). Mais par la suite, le courant béhavioriste l'a faite passer à l'arrière-plan, et l'approche cognitiviste des années 1960-1970 n'a pas tout de suite intégré cet aspect émotionnel de la mémoire. En 1972 cependant, le grand chercheur Endel Tulving, de l'université de Toronto, a défini la "mémoire épisodique" comme le processus par lequel on se souvient des événements vécus avec leur contexte (date, lieu, état émotionnel…), la mémoire sémantique étant destinée aux faits et aux concepts. C'est alors ce voyage mental dans le temps, y compris dans ses aspects les plus subjectifs, qui suscite à nouveau de l'intérêt.

- La clinique des traumatismes n'a-t-elle pas aussi favorisé cet intérêt?

- Effectivement, mais ces mémoires sont pourtant bien différentes: dans la mémoire épisodique, la personne, grâce à quelques indices - le contexte, la date, etc

 peut retrouver l'impression du moment vécu en voyageant mentalement, mais en ayant conscience qu'il s'agit d'un événement du passé ; dans la mémoire traumatique, le sujet est au contraire envahi par le passé qui est vécu au présent, sans aucune distanciation possible opérée par les souvenirs. Et d'ailleurs, les personnes atteintes d'ESPT (état de stress post-traumatique) font tout pour éviter de "revivre" l'événement passé en question. De manière générale, force est de constater que les événements négatifs, très émotionnels, sont davantage mémorisés que les agréables. C'est la même chose avec les pensées noires: celles-ci nous marquent plus que les pensées positives… Cet aspect est exacerbé dans la dépression.

- Est-ce de cette mémoire épisodique dont il est question dans le fameux épisode de la madeleine dans l'oeuvre de Marcel Proust?

- C'est un bel exemple. Si l'on veut faire remonter nos souvenirs, il nous faut récupérer toute une série d'indices, par exemple "c'était samedi soir, lors de ce dîner, ma voisine de table portait une robe rouge…" et peu à peu ces indices vont en faire remonter d'autres. C'est exactement ce que relate Marcel Proust. Il éprouve d'abord une impression particulière, d'ordre olfactif et gustatif, puis une émotion émerge et enfin ce n'est que quatre à cinq pages plus loin que le souvenir précis de Combray se présente à sa conscience. Du point de vue phénoménologique, c'est une description parfaite de la puissance émotionnelle à l'oeuvre dans la remémoration.

- Ainsi pour retrouver un souvenir, il faut d'abord en retrouver l'émotion?

- La congruence à l'humeur est essentielle: la similarité du contexte émotionnel entre l'encodage et le rappel favorisera la récupération des souvenirs… Et cela marche aussi en sens inverse: au moment où l'on encode une information, on a intérêt à savoir comment on devra la récupérer. Par exemple, des étudiants à qui l'on précise de quel type sera l'examen final (oral? QCM? etc.) n'apprendront pas leurs cours de la même façon et ils seront plus efficaces. Ainsi, l'objectif de la mémoire, ce n'est pas seulement engranger du passé. Elle nous permet aussi de construire le futur.

Auteur: Senk Pascale

Info: le Figaro 04/09/2015

[ mémorisation ] [ sélective ]

 

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FLP par soi-même

Nous-Je, humains bipèdes de la 3e planète, sommes issus d'une tribu qui a développé des signes puis des langages - améliorés ensuite via diverses fixations sur supports - débuts d'une mémorisation externe, avec ensuite des processus de traductions - au final un corpus extra-communautaire qui se prolonge dans le temps. Corpus qui n'est qu'un simple codage consensuel des représentations de notre réel humain, une réalité consensuelle anthropocentrique.

Vient la machine FLP.

En plus des règles incontournables d'insertions, d'une nécessaire compréhension du sens, alliée aux désambiguations sémantiques et étymologiques que permet le web, la méthodologie de FLP s'appuie sur quelques idées-fondations. Et un apriori audacieux. 

Les deux premières idées émanent de notre principal mentor, CS Peirce :

a) Un mot est quasi-esprit 

b) La triade priméité, secondéité, tiercité est incontournable. Elle permettra une approche pragmatique en cas de rencontre xénolinguistique (sous-entendu un langage alien, éventuellement auto-décrit et fixé sur support externe lui aussi.)

c) Notre apriori aventuré : la dualité du fonctionnement humain (principe du tiers exclus et autres développements boléens) atteint ses limites et conséquemment le fonctionnement tétravalent de l'atome du carbone (majeure ossature du développement de la vie telle que nous la connaissons) mérite une certaine attention quant aux possibilités logiques (sur base 4), et la souplesse des combinaisons qu'il propose. Une simple mise en parallèle des développements biologiques et leurs inouïes complexités taxonomiques entrelacées - par comparaison avec le langage et les idées humaines mélangées - nous donne idée de la pauvreté et de la simplicité de nos mots, idiomes et concepts... au regard, par exemple, des développements de l'arbre du vivant. Sans parler des incessantes avancées de l'épigénétique quantique - et autre trouvailles biophysiques, qui tendent à montrer que la frontière matériel-immatériel n'est pas "marquée", duale... formatés que nous sommes par des habitudes de catégorisations/classifications.

d) Les points précédents n'empêchent pas - et conduisent peut-être - vers une remise en question du rationalisme triomphant au regard de toutes les impuissances que ce dernier montre face à beaucoup de phénomènes classés dans les rubriques paranormales, parapsychique, voire pour dingo-lunatiques. Citons en vrac les placeb et nocebo, les prémonitions, Ufos, voyages astraux, l'inconscient, la télépahie, migration des âmes...  et autres phénomènes insaisissables que la science en pantoufle, bien installée dans des constructions longuement développées, a bien évidemment de la peine à aborder sereinement, c'est à dire sans se remettre profondément en question. 

e) Considérant que d'une certaine manière "tout est dans tout" et que l'unique approche communautaire humaine pour tenter de "mieux comprendre" son monde et qui nous sommes, se situe dans le langage. Considérant aussi que les divers idiomes des hommes - ici ramenés au français - apparaissent comme les meilleurs outils pour formuler et coder nos représentations de singes dépoilés (à l'instar des maths ou de la musique qui ne peuvent parler du langage) FLP, par les vertus de la technologie, se propose de sortir des taxinomies habituelles pour, à partir du mot simple et, dans un premiers temps, des combinaisons à deux ou trois items (mais on peut ici aller beaucoup plus loin),  proposer ce que nous nommons un "dictionnaire analogique intriqué".

Viennent alors les lectures exploratoires réflexives, personnelles, subjectives, dans ce nouveau biotope. Et puis une éventuelle participation, via l'insertion d'extraits, les discussions et propositions/modifications de tags-étiquettes... 

Enfin, avec un peu de pratique, s'offrent les possibilités de liaisons et de création de chaines pour les participants curieux, sujets quêteurs, joueurs... Qui, avec ces deux actions, pourront explorer certaines marottes personnelles, et commenceront non seulement à développer leurs propres Fils de pensées mais aussi, en précisant leur idée-intuition de départ, la contextualiseront mieux dans le corpus des mots et du langage en général. 

FLP est une forêt, avec une topologie multidimensionnelle. Beaucoup de ses sentiers s'y avéreront ardus, souvent trop longs, propices aux égarements, mais permettront parfois d'atteindre parfois certaine hauteurs bien agréables... Sans parler des chances de s'y retrouver coincé, arrêté par un cul-de-sac.

Auteur: Mg

Info: 4 août 2022

[ auto-arborescence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ordre

J'ai toujours été frappé par l'équilibre qui se dégage du monde. Voyez comme les riches - on l'observe plus facilement en observant le mimétisme de leurs enfants - sont si souvent suffisants et antipathiques. Observez avec le temps comme la beauté chez les individus est éphémère voire destructrice, découvrez comme les couples qui marchent en réalité se complètent. Réalisez qu'un jeune musicien passionné commence invariablement son histoire d'amour avec les notes grâce à un instrument de mauvaise qualité, trouvé ou donné, alors que son contraire, pénible quidam lambda, aura été s'acheter le biniou clinquant, vite relégué au galetas ou revendu dans les semaines ou les mois suivants. Constatez, en tous domaines, que les plus talentueux se désintéressent rapidement de la question parce qu'ils ne se sentent aucun besoin de prouver quoi que ce soit, alors que les pénibles tâcherons répondront avec abnégation au défi ainsi posé par une nouvelle discipline. Equilibre, dans la danse du monde tu nous proposes cette balance impitoyable et juste qui nous indique, sans preuves scientifiques mais c'est indubitable, que la vie la plus vraie est proche de la misère et de la mort, que les pauvres veulent devenir riches que les riches deviennent feignants et donc, retournent en peu de temps à la pauvreté. Cher équilibre, c'est curieux, j'aurais envie de dire chère - mystère de la langue et des sons - me vient encore à la plume ce jour où, lors d'une rencontre, j'ai saisi qu'untel, si célèbre et adulé, émargeait à la catégorie des êtres de peu d'intérêt, ordinaire et décevant, peu heureux, inquiet, pressé donc désagréable, dépassé par une gloire factice qui lui en faisait mesurer la dérision, insatisfait.

Tu es, ma chère, allons-y puisque je te ressens ainsi, tu es, ma chère équilibre, la matérialisation de notre esprit et du monde dans leurs luttes avec les extrêmes, tu es la condition sine qua non de la continuité dans l'harmonie, tu es le chemin étroit - mais suffisamment large parce que la tolérance sera toujours indispensable entre les êtres.

Pourquoi ce flash back de première jeunesse ? : et moi... qui suis-je ?... qu'est-ce que moi ?... petit enfant dans son lit vespéral interrogeant les étoiles, questionnant l'immense vacuité du monde et de son âme... qui suis-je ?... Je n'avais, bien sûr, pas vraiment conscience d'être campé sur ce champ de bataille des contrastes. Yeux grand ouverts dans le noir, candide curiosité en total éveil, comme l'indien qui aurait collé ses oreilles au sol cosmique, écoutant, ressentant, devinant, imaginant, je ne sais pas, le souffle neutre et vide de mon moi résonnant dans le silence, l'atone bourdonnement du fond des âges... qui suis-je ?... comment se fait-il qu'il y ait un moi, ici et maintenant ?...

Plus curieux encore ; comment se fait-il que je me pose la question ?... ce souvenir si vif de mon esprit d'enfant défiant l'incommensurable, la grande question : MOI... moi c'est quoi, quoi est moi ?.. Gamberges si stables parce qu'enfant choyé dans un cadre protégé. N'étaient-ce que d'agréables vertiges de garçonnet curieux, douillet dans sa vie alors qu'aujourd'hui je penserai peut-être plus facilement aux petits humains qui crèvent de guerres, de famines, sont-ils concernés de la même façon, plus proches de ce feeling ?... plus lointains de ce souffle d'absolu ?... Savoir. Mon intime conviction est que nous avons tous vécu ces sentiments, de manière identique parce que nous sommes fils des atomes et des ondes, et, de manières différentes parce que le monde en a besoin et que nous sommes novices à chaque étape de la vie. Questions enfantines, interrogations solitaires et nocturnes d'ado, rêveries de jeune papa, gamberges d'époux aimé, etc... Pauvre énumération de mes petites expériences perso pour essayer d'expliquer cette immensité fine, cette balance présente à toutes les échelles de nos existences.

Cette sensation d'équilibre global m'a fréquemment rasséréné, tout en me plongeant dans ces abîmes insondables et indicibles de la réflexion méditative où tous les contre-exemples sont inutilisables puisque ils ne sont là que pour meubler les cases de l'absurde et de l'insensé, contrées nécessaires dans l'univers de nos questionnements, humus de notre humour, signalisations de nos limites, indicatrices du Mystère. Equilibre, je m'incline devant ta fantastique et interminable litanie. Et merci de me faire prendre conscience jour après jour de ma dimension d'avorton cosmique devant une simple symétrie, merci de me montrer, sans m'expliquer, mais pourquoi expliquer, que la vie est autonome, qu'elle a certainement un sens, que la misère se partage plus facilement que l'abondance... D'ailleurs, quand le doute s'insinue, quand les certitudes s'effondrent, tu resurgis à tous les coups, vieille amie, parce que les difficultés renforcent la survie, redorent le goût des choses, parce que le confort est trop facilement père de la vacuité, parce que mon pote handicapé compense si bien par ce rayonnement supérieur de son esprit. On t'oublie et te revoilà à nouveau ma chère équilibre, fidèle au poste, intégrée à ce nouveau décor ou défilent des gens respectables - donc casse-couilles. Tu diffuses tant de messages. Moi j'aime celui-ci. "Toute manifestation a sa compensation". Dommage que tu sois cataloguée dans les noms féminins.

Auteur: MG

Info: 2000

[ introspection ] [ mystère ] [ ego ] [ paix ] [ enfance ] [ harmonie ]

 

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orient-occident

- Klaus Schwab, le patron de Davos, a parlé d’un tsunami technologique entre la robotique, l’intelligence artificielle, les imprimantes 3D, les biotechnologies et l’hybridation de l’homme et de la machine, parce que tout cela bouscule nos vies et nos frontières. Il y a des disruptions partout. Par exemple, Uber est la plus grande société de taxis du monde, mais ils n’ont pas un seul taxi… AirBnb est la plus grande société hôtelière du monde, mais ils n’ont pas un seul hôtel… Amazon est la plus grande librairie du monde, mais ils n’ont pas une seule librairie… Toutes ces technologies entraînent des disruptions assez compliquées à saisir.

- C’est comme pour l’imprimerie ou l’électricité, il y a un certain nombre de choses qui se produisent et qui accélèrent les phénomènes. En 1960, General Motors ou General Electric étaient des sociétés dominantes qui duraient 60 ans. En 1980, on a vu des sociétés, comme IBM, qui ont été leaders pendant 35 ans. Mais aujourd’hui, les nouvelles entreprises comme Apple, Microsoft, Google ou Amazon vont durer une quinzaine d’années. Il y a une accélération et cela ne va faire qu’empirer. On parle beaucoup du match entre l’Amérique et la Chine. J’ai assisté à la montée du Japon, qui a fait un effort surhumain après la guerre. Après, comme ils ne faisaient plus d’enfants, les jeunes sont devenus des fils à papa et l’innovation a disparu. Dans les grandes villes chinoises, c’est la même chose. Les appartements sont trop petits et on risque de retrouver le même phénomène qu’au Japon, c’est-à-dire une diminution de l’innovation. En Amérique, ils savent rebondir, donc je ne pense pas que l’Amérique soit fichue. Quand on lit un certain nombre d’experts, on pourrait penser que la Chine pourrait prendre le relais, mais je ne crois pas que les choses se passeront ainsi. Lorsque la Russie s’est cassé la gueule, les Américains sont arrivés avec les grandes entreprises de consulting, comme McKinsey, et ils ont fait faire des bêtises aux Russes. Les Chinois ont beaucoup médité là-dessus pour ne pas faire la même chose. Ils ont essayé d’inventer un nouveau modèle, qui est beaucoup basé sur la technologie, avec de nombreux défauts quand même. Il faut savoir qu’il y a 900 millions de personnes qui sont sorties de la pauvreté en Chine, mais il y a encore 600 millions de gens qui vivent très pauvrement. C’est pour cette raison que le modèle capitaliste occidental ne convient pas bien à la Chine. On assiste donc à un basculement de l’Occident vers l’Orient, puisque les grandes démographies sont en Orient, mais cela entraîne en même temps une précarité des classes moyennes de l’Ancien Monde riche. L’Europe a dominé 70 % de la planète pendant une époque et, quand les Américains ont pris le relais des Anglais, ils ont automatiquement voulu faire du consumérisme en créant leur village mondial pour vendre leurs produits et amener la démocratie en même temps. Mais la démocratie, cela ne fonctionne pas dans des pays comme la Chine ou l’Inde. Par le biais du consumérisme, les gens ont accédé aux nouvelles technologies, avec toutes les menaces que cela entraîne, mais les promesses étaient tout à fait agréables. On ne se rend pas compte que l’on transmet toutes nos données. Donc, nous sommes fliqués. Les Chinois ont commencé et maintenant les gouvernements occidentaux trouvent que ce n’est pas si mal. Il y a un vrai risque pour nos démocraties.

- L’Europe aurait intérêt à s’écarter davantage de l’Amérique pour réinventer un modèle qui lui soit propre

- Malheureusement, c’est ce qui est en train d’arriver et on ne peut rien faire contre cela. Il y a trois cerveaux dans chaque individu : le néocortex, le limbique et le reptilien. Le néocortex, c’est ce qui est raisonnable. Le limbique, c’est l’émotion. Et le reptilien, c’est le repli sur soi. On voit tous les phénomènes populistes dans de nombreux pays et c’est le repli sur soi reptilien. Quand on ajoute cela à l’émotion, on évoque la nécessité de restaurer la Grande Russie quand on parle au peuple russe, on évoque la grande Chine, et les Américains rêvent d’une grande Amérique… Le néocortex, c’est la raison, et c’est toujours le moins fort. C’est pour cette raison que j’écris que dans quelques décennies, les hommes ne pourront plus comprendre notre psychologie. C’est pour cette raison aussi que les régimes forts vont plus vite que les démocraties. Churchill disait que la démocratie est le moins mauvais des systèmes, mais si c’est un régime fort, on ne discute pas, donc cela va plus vite. L’Europe s’est endormie, on ne veut plus faire la guerre, on est désarmé et, quand il arrive une histoire comme l’Ukraine, on est incapable de faire ce qu’il faut. Maintenant, le match entre les États-Unis et la Chine remet notre modèle en question. On pensait que le modèle démocratique allait s’imposer après la chute du Mur de Berlin. Il y a eu une prolifération des démocraties et, aujourd’hui, on s’aperçoit que l’on est en train de reculer sur ce point. Au fond, l’Europe aurait intérêt à s’écarter davantage de l’Amérique pour réinventer un modèle qui lui soit propre.

Auteur: Salmon Robert

Info: interviewé sur https://www.kernews.com/

[ neuroscience ] [ géopolitique ] [ futurologie ]

 

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