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formation

Quand les pédagogues allemands cherchèrent un nom pour désigner cet engagement dans le mode, ils adoptèrent Bildung. Le terme Bildung pouvait s'entendre comme un processus dérivé de la peinture, bien qu'il crée une curieuse sorte de tableau. Plus une personne est formée (gebildet), plus elle a une personnalité cohérente, plus elle est mêlée aux autres en tant qu'être social. Ainsi, la Bildung est un portrait de groupe : au fur et à mesure que l'artiste (la société) peint plus distinctement le visage de chaque individu, l'image, dans sa conception d'ensemble, devient de plus en plus claire. Quels que soient les défis lancés par les adultes à l'ordre social existant, il ne les lanceront pas dans un esprit d'aliénation et de rejet mais plutôt au nom de la vie qui "a un sens" - mots simples qui exigent beaucoup.

Auteur: Sennett Richard

Info: La conscience de l'oeil : urbanisme et société, p. 144

[ politique ] [ normalisation ]

 

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refus instinctif

La culture se conduit envers l’objet technique comme l'homme envers l'étranger quand il se laisse emporter par la xénophobie primitive. Le misonéisme orienté contre les machines n'est pas tant haine du nouveau que refus de la réalité étrangère. Or, cet être étranger est encore humain, et la culture complète est ce qui permet de découvrir l'étranger comme humain. De même, la machine est l'étrangère ; c'est l'étrangère en laquelle est enfermé de l'humain, méconnu, matérialisé, asservi, mais restant pourtant de l'humain. La plus forte cause d'aliénation dans le monde contemporain réside dans cette méconnaissance de la machine, qui n'est pas une aliénation causée par la machine, mais par la non-connaissance de sa nature et de son essence, par son absence du monde des significations, et par son omission dans la table des valeurs et des concepts faisant partie de la culture.

Auteur: Simondon Gilbert

Info: Du mode d'existence des objets techniques

[ obscurantisme ] [ progrès ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès

La culture se conduit envers l’objet technique comme l'homme envers l'étranger quand il se laisse emporter par la xénophobie primitive. Le misonéisme* orienté contre les machines n'est pas tant haine du nouveau que refus de la réalité étrangère. Or, cet être étranger est encore humain, et la culture complète est ce qui permet de découvrir l'étranger comme humain. De même, la machine est l'étrangère ; c'est l'étrangère en laquelle est enfermé de l'humain, méconnu, matérialisé, asservi, mais restant pourtant de l'humain. La plus forte cause d'aliénation dans le monde contemporain réside dans cette méconnaissance de la machine, qui n'est pas une aliénation causée par la machine, mais par la non-connaissance de sa nature et de son essence, par son absence du monde des significations, et par son omission dans la table des valeurs et des concepts faisant partie de la culture.

Auteur: Simondon Gilbert

Info: Du mode d'existence des objets techniques. *Hostilité à la nouveauté, au changement

[ inacceptation ] [ technologie ]

 

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éducation

Moins ils en savent, plus facilement ils seront taillables et corvéables à merci. Ajoutez à cela le poids psychologique des CDD, qui ont tendance à se généraliser, les facilités faites aux entreprises pour licencier ou délocaliser, et vous obtenez ce que nous avons aujourd'hui : une classe ouvrière parfaitement dépourvue de tout moyen de s'insurger.

(...) - parce que l'intelligence est moins l'adaptation que la contestation. (...) : on a orchestré la baisse de niveau en interdisant tout simplement de faire apprendre. (...)

Avec l'aval de l'institution, puisque l'élève est plus important que l'enseignant. La spontanéité érigée en dogme est le plus beau facteur d'aliénation moderne.

(...) On s'est contenté de remplacer le travail par le ludique. C'est un procédé vieux comme le monde, pour s'assujettir les consciences, et les couper de toute revendication.

Auteur: Brighelli Jean-Paul

Info: La Fabrique du Crétin : La mort programmée de l'école

[ castration ] [ formatage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

Qu’en est-il de cette absence de rêves ? Est-elle le signe d’un fonctionnement de plus ou de moins ? Au lieu d’y voir une carence réelle, il faut plutôt y reconnaître l’exemple typique d’un refoulement impeccable qui porte sur toute la fonction de l’imaginaire. […]

Non seulement le rêve se trouve exclu de la vie psychique, mais il a, du même coup, cessé d’intéresser, tant en lui-même qu’en ses équivalents diurnes. Désormais, il n’y a ni rêves, ni fantasmes, ni affects, comme si tout devait se réduire à un réel extérieur au sujet. […]

Que le rêve n’existe plus renvoie dès lors à un persistant oubli que le manque d’intérêt renforce et qui, à son tour, renforce le manque d’intérêt. C’est ainsi que prend forme une tendance à remplacer l’imaginaire privé par l’imaginaire public et que les normes socioculturelles viennent occuper la place laissée vide par une subjectivité qui se retire.

Auteur: Sami-Ali Mahmoud

Info:

[ psychanalyse ] [ aliénation ] [ imaginaire ] [ songe ] [ sommeil ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

perte de signification

Tout "tourne rond" dans la machine, mais la machine ne sait pas pourquoi elle tourne. Les travailleurs jouissent d’un bien-être incomparable, et ils ne sont pas heureux parce qu’ils se sentent paradoxalement privés à la fois de l’être, c’est-à-dire de la conscience d’exister réellement et du bien, c’est-à-dire des vertus – un élan, une discipline, un amour – qui, en donnant un sens et un but à la destinée, nourrissent cette conscience.

Un élan, j’entends le goût et l’attachement à l’activité professionnelle. Le travail le mieux rémunéré et le moins pénible reste une charge s’il ne comporte pas cet élément de spontanéité et de gratuité qu’apporte la vocation à ce travail. [...] dans une société normale, il ne devrait pas y avoir de métier sur lequel le travailleur ne projette pas ce désir de se réaliser dans une œuvre extérieure, qui compte parmi les besoins essentiels de l’être humain.

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, page 38

[ aliénation ] [ morcellement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

parc humain

Sept millions de personnes ne pouvaient plus circuler librement, vivaient comme des animaux tatoués, comme des packs de lait à puce passive, géolocalisés jusque dans leur cuisine, se faisaient dicter là où était leur place et à quel moment c'était leur place, se faisaient interdire l'entrée d'un cinéma parce qu'ils étaient censés être identifiables, parce que leur compte était à découvert, parce que... […]

Mais, mais, mais...j'entendais les bouches normées : si le système ne nous fait aucun mal, si sa raison d'être ne consiste qu'à gérer les déplacements et à les gérer pour le bien de tous, alors pourquoi blesser au nom de sa douceur ? Question spécieuse. Face à une aliénation des menues doses douces et continues, il n'était de rupture que brutale.

Ou sinon, se résigner, mettre un casque virtuel sur la tête, s'éclater loin du monde, dire : "c'est comme ça, je n'y peux rien, je juge que tout est bien, amen...

Auteur: Damasio Alain

Info: La zone du dehors, 2007

[ dressage ] [ bonnes intentions hypocrites ] [ technologies lénifiantes ] [ infantilisation ] [ domestication ]

 

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progrès

Les jeunes d’aujourd’hui ont vraiment de la chance ! Ils vont en vacances à l’étranger, ils sillonnent les autoroutes avec leurs parents, ils voient des tas de choses fascinantes : des accidents, des ambulances, des gendarmes… Sur l’écran de la télévision, ils suivent les guerres et les révolutions comme s’ils y étaient. La politique, les grèves, la vague de criminalité, n’ont plus de secrets pour eux. "Vous vous rendez compte, dites-donc, nous autres on n’avait pas tout ça quand on était gosses, hein ?" Soumis à un appareil bombardement de stimuli extérieurs, l’enfant de l’ère des transports supersoniques ne peut être que génial. Il l’est parfois, en effet. Souvent, encore très jeune, il nous étonne par des réflexions dignes d’un adulte, il nous ravit en montrant une maturité d’esprit difficilement concevable à son âge. Magnifique ! Il est génial, je vous l’avais bien dit. Seulement, où est l’enfant ? Et surtout qu’a-t-on fait de son don le plus précieux : l’innocence ?

Auteur: Lowen Alexander

Info: Dans "La dépression nerveuse et le corps", pages 230-231

[ traumatisme ] [ précocité ] [ aliénation ]

 

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nord-sud

L’explosion démographique en Afrique alimente une immigration massive vers l’Europe, à la plus grande joie des économistes et des capitalistes, qui voient là un moyen de "dynamiser la croissance" et d’entretenir la "modération salariale" sur un continent riche et vieillissant. Cependant, les autochtones se montrent de plus en plus dubitatifs quant aux bienfaits que ces mouvements de population sont censés leur procurer. Comment vaincre leurs réticences ? Des chercheurs s’attellent à la tâche : "Face aux tensions croissantes liées aux différences ethniques, religieuses et culturelles, il est urgent de concevoir des stratégies propres à favoriser l’intégration sociale des réfugiés au sein des sociétés caucasiennes" [Nina Marsh et al., "Oxytocin-enforced norm compliance reduces xenophobic outgroup rejection" (2017)]. En l’occurrence, la stratégie proposée consiste à faire inhaler de l’oxytocine, une hormone qui, d’après l’étude, augmenterait la capacité des gens à s’adapter à des "écosystèmes sosciaux en évolution rapide". On croit d’abord à un canular et puis non – l’article est publié dans une revue scientifique communément qualifiée de "prestigieuse".

Auteur: Rey Olivier

Info: Dans "Leurre et malheur du transhumanisme", pages 40-41

[ aliénation ] [ gestion biochimique des conflits ] [ big pharma ]

 
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sécularisation

Notre époque se croit réaliste. Jamais époque n’a été plus idéaliste, jamais elle n’a moins eu le sens du charnel. Elle oublie que l’homme est un esprit dans un corps et que pour lui le corporel est la médiation obligatoire du spirituel. On veut qu’il rejoigne immédiatement la foi pure, l’esprit pur, l’amour pur, et par un étrange retour des choses, on finit par immerger tout le spirituel dans le politique. On affirme alors que la religion, et spécialement la liturgie, parce qu’elle parle d’un autre monde, et qu’elle le rend quasiment perceptible, est la plus dangereuse des aliénations : elle nous détourne de combattre pour celui-ci, elle est l’opium du peuple. Ce qu’on veut détruire, ce que l’on a déjà détruit, ce sont les formes sacrées. Il ne demeure qu’une foi nue, tellement transcendante et subtile qu’elle ne se distingue plus guère de l’athéisme, mais qui continue d’exiger tout autant plus d’être incarnée dans des formes concrètes : l’ordre sacral étant détruit, il ne reste que l’ordre politico-social.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 19-20

[ règne de l'imaginaire ] [ actions profanes ] [ désincarnation ]

 

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