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habitude

Tout cette période Patty était restée sans cette conscience que la durée est aussi adhésive que l'amour, et que plus tu passes de temps avec quelqu'un plus il y avait la probabilité de se retrouver à gérer cette sorte de chose permanente que les gens appellent "amitié," comme si c'était l'extrémité du sujet, quand la vérité c'est que si "ton ami" fait quelque chose de gênant, ou si toi et "ton ami" décidez que vous vous haïssez, ou si "ce cher ami" déménage et que chacun perd l'adresse de l'autre, cette amitié reste, toujours. Et, bien qu'elle puisse changer de forme et se voir sous différents éclairages, devenir un embarras, un encombrement ou une douleur. Elle ne peut pas simplement cesser d'avoir existé. Quelle que soit sa profondeur dans le passé, essayer de la désavouer ou de la détruire ne constituera donc pas simplement une trahison de l'amitié mais sera, de manière plus pratique, stérile et dommageable aux humains impliqués dans sa jungle gommeuse (l'amitié) dans laquelle ils se sont enfermés. Aussi si d'aventure à l'avenir tu ne veux pas être ami avec une personne particulière, ne lui sois pas proche, ne lui parle, ne va pas où que ce soit près d'elle, parce que dès que tu commenceras à voir quelque chose de bon sens issu de son point de vue (ce qui, inévitablement, arrivera dès que tu seras à ses côtés), alors une histoire commune commencera gentiment à vous glisser sous les pieds.

Auteur: Eisenberg Deborah

Info: A Cautionary Tale

[ complicité ] [ accoutumance ]

 

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sexualité

(...)
Lorsqu'un homme jouit en même temps que 2 femmes, qui l'aiment également toutes 2, cela s'appelle le congrès uni.
Lorsqu'un homme jouit en même temps de plusieurs femmes, cela s'appelle le congrès du troupeau de vaches.
Les sortes de congrès suivantes, savoir : l'exercice dans l'eau, ou congrès d'un éléphant avec plusieurs éléphants femelles qu'on dit n'avoir lieu que dans l'eau, le congrès du troupeau de chèvres, le congrès du troupeau de biches, s'opèrent à l'imitation de ces animaux.
À Gramaneri, plusieurs jeunes gens jouissent d'une femme qui peut être mariée à l'un d'eux, soit l'un après l'autre, soit tous en même temps. Ainsi l'un la tient, l'autre en jouit, un troisième s'empare de sa bouche, un quatrième de son ventre ; et de cette façon ils jouissent alternativement de chacune de ses parties.
Même chose peut se faire quand plusieurs hommes se trouvent en compagnie d'une courtisane. Et les femmes du harem du Roi, de leur côté, peuvent en faire autant quand par hasard elles mettent la main sur un homme.
Les gens des contrées méridionales ont aussi un congrès dans l'anus, qui s'appelle le congrès inférieur.
Ainsi finissent les diverses sortes de congrès. Il y a aussi, sur ce sujet, 2 versets dont voici le texte : "Une personne ingénieuse doit multiplier les sortes de congrès, en imitant les différentes espèces de bêtes et d'oiseaux." "Ces différentes sortes de congrès, opérées suivant les usages de chaque pays et la fantaisie de chaque individu, engendrent l'amour, l'amitié et le respect dans le coeur des femmes."

Auteur: Kamasutra

Info: Chapitre VI, Des différentes manières de se coucher, et des diverses sortes de congrès, derniers paragraphes

[ Inde ] [ sodomie ] [ partouze ]

 

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déclaration d'amour

"Je suis très émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde comme la plus étroite
amitié, en un mot la meilleure preuve
que vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi en y songeant j'ai l'âme
grosse. Accourez donc vite et venez me la
faire oublier par l'amour où je veux me
mettre."

Texte non érotique, qui donne en clair - en lisant une ligne sur deux : Je suis très émue de vous dire que j'ai toujours une envie folle de me faire baiser et je voudrais bien que ce soit par vous. Je suis prête à vous montrer mon cul, et si vous voulez me voir aussi toute nue, venez me faire une visite. Je vous prouverai que je suis la femme la plus profonde comme la plus étroite que vous puissiez rêver, puisque votre bite est bien longue, bien dure et souvent grosse. Accourez donc vite et venez me la mettre.

Auteur: George Sand

Info: Poèmes érotiques, à A. de Musset

[ astuce ] [ poème ]

 

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amour

Amis bien-aimés, Ma Loulou est partie pour le pays de l'envers du décor, un homme lui a donné neuf coups de poignard dans sa peau douce. C'est la société qui est malade, il nous faut la remettre d'aplomb et d'équerre par l'amour et l'amitié et la persuasion. C'est l'histoire de mon petit amour à moi, arrêté sur le seuil de ses trente-trois ans. Ne perdons pas courage, ni vous ni moi. Je vais continuer ma vie et mes voyages avec ce poids à porter en plus et mes deux chéris qui lui ressemblent. Sans vous commander, je vous demande d'aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches ; le monde est une triste boutique, les coeurs purs doivent se mettre ensemble pour l'embellir, il faut reboiser l'âme humaine. Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage. A travers mes dires vous retrouverez ma bien-aimée ; il n'est de vrai que l'amitié et l'amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses. On doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller en paradis. Ah ! comme j'aimerais qu'il y ait un paradis, comme ce serait doux les retrouvailles. En attendant, à vous autres, mes amis de l'ici-bas, face à ce qui m'arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu'un histrion, qu'un batteur de planches, qu'un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd'hui : je pense de toutes mes forces qu'il faut s'aimer à tort et à travers.

Auteur: Beaucarne Julos

Info: le 2 février 1975, Louise-Hélène France, appelée Loulou, 33 ans, épouse de Julos, fut sauvagement assassinée de 9 coups de poignard par un déséquilibré à qui le couple avait offert l'hospitalité. Elle laissait deux jeunes fils à Julos. Texte écrit la nuit qui suivit le drame

[ épitaphe ] [ courage ] [ combat ] [ beauté ] [ émotion ] [ espérance ]

 

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dernières paroles

Mon petit Microbe, mon fils, Quand tu seras grand, tu liras cette lettre de ton papa. Il l'a écrite 3 heures avant de tomber sous les balles du peloton d'exécution.
Je t'aime tellement, mon petit garçon, tellement, tellement.
Je te laisse seul avec ta petite maman chérie. Aime-la par-dessus tout. Rends-la heureuse, si heureuse. Remplace ton "papa-car" auprès d'elle. Elle est si bonne ta maman, et ton papa l'aime tellement. Console-la, mon petit garçon chéri, soutiens-la. Tu es tout maintenant pour elle. Donne-lui toute la joie. Sois hon et courageux.
Je tomberai courageusement, mon petit Microbe chéri, pour ton bonheur [et celui] de tous les enfants et de toutes les mamans.
Garde-moi un tout petit coin dans ton coeur. Un tout petit coin, mais rien qu'à moi. N'oublie pas ton "papa-car".
Mon petit fils chéri, je revois ta petite figure souriante, j'entends ta voix si gaie. Je te vois de tous mes yeux. Tu es tout notre bonheur, le mien et celui de ta maman chérie.
Obéis à ta maman, aime-la par-dessus tout, ne lui cause jamais de chagrin. Elle a déjà tellement souffert. Donne-lui tellement de bonheur et de joie.
Mes derniers instants, je ne pense qu'à toi, mon petit garçon chéri et à ta maman bien-aimée.
Soyez heureux, soyez heureux dans un monde meilleur, plus humain.
Vous dis encore une fois tout mon amour.
Sois courageuse, ma petite Paula chérie.
Aime ta maman par-dessus tout, mon petit garçon chéri, mon petit Microbe chéri.
Sois bon et courageux, n'oubliez pas votre "papa-car".
Vous serre tous les deux dans mes bras.
Vous embrasse de toutes mes forces, de tout mon coeur.
Votre "papa-car".
Mes amitiés à tous nos amis.

Auteur: Epstein Joseph

Info: 11 avril, à son fils

[ exécution ]

 

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curiosité

- Y a des années, je ramassais les mots que se

passaient les élèves. Dès que j'en voyais se pencher un

peu trop sur la table, glisser la main, hop là, je chopais

vif au passage le mot, je remerciais, et je rangeais le mot dans ma trousse. L'élève venait prudemment me le réclamer quand ça sonnait et je lui disais qu'il avait pas à s'inquiéter, que je m'en servirais pas contre lui mais je le lui rendrais pas non plus. Quand il avait

refermé la porte, je sortais le mot de ma trousse.

Fallait déchiffrer. Vite écrit, avec du phonétique, des abréviations, de leur langue à eux, des pseudos

des surnoms, des allusions. Des ruptures d'

amitiés. Des Pourquoi tu me fais la gueule depuis

ce matin ? Des trucs de cul. De la haine (

Je vais la démolir cette meuf, etc.) mais jamais formulé

comme ça. Du fait de leur langue, y avait toujours

quelque chose de bizarre, venu du monde souterrain de la classe, inscrit tel quel sur ces tout petits bouts de papier froissés, et qui retranscrits propre n'auraient

pas donné grand-chose, auraient peut-être

nourri ces recueils de "perles" qui font marrer les adultes crétins et les profs dans les salles de profs.

Ces mots, je les ai jetés. Ils ont tout fait pour que

ce soit pas rendu public, alors je vois pas pourquoi

je les publierais sous prétexte que l'occasion se

présente ou que ça pourrait être la matière d'une

enquête ou je ne sais quoi on peut encore inventer

comme justification pour faire exactement ce que

les gens veulent pas qu'on fasse.

Auteur: Quintane Nathalie

Info: "Un hamster à l'école", éd. La fabrique, p. 193-194

[ adolescence ] [ clandestinité ] [ messages cryptés ] [ éducation ] [ respect ] [ jargon ] [ instituteur ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

relation platonique

Tous les fantasmes des nouveaux rapports de couple qui envahiront les générations suivantes, toute la nouvelle combinatoire hypothétique des rapports homme-femme qui va alimenter les espérances du genre humain, semblent trouver dans l’association Auguste [Comte]-Clotilde une première réalisation fragile. Leur amour, décide Comte, est de l’ordre de la "concordance organique". Mais on ne s’unit bien que dans les nuages, c’est au fond le seul lieu où on puisse s’emmêler réellement. En se refusant à lui – qui accepte ce refus avec un enthousiasme déchiré – Clotilde lui a fait subir "une intime initiation affective, dernier complément indispensable de mon entière préparation philosophique, et sans laquelle je ne pouvais remplir assez ma mission finale pour le service fondamental de la grande régénération humaine". De cet entraînement sportif à la non-copulation consentie, naîtra entre autres Le Système de politique positive. Célibat symbolique, chasteté des candidats à la prêtrise. "La grossièreté de mon sexe m’imposait, sans doute, cette orageuse transition pour aboutir au pur état d’une véritable amitié", reconnaît-il en voyant peu à peu son abstinence se transformer en érection religieuse. Il faudra cependant la mort de son amie pour que la dilatation soit complète…
Plus Clotilde lui refuse ses fesses, et plus Auguste Comte refoule ce refus dans la fable d’un culte universel. Plus elle dérobe son sexe et plus l’autel se concrétise. Plus elle se fait sainte et plus il se fait desservant. Plus elle devient comme le nom propre de la frigidité fermée, romantique, sentimentalement bavarde et doucement ployée dans une parodie d’abandon, et plus elle apparaît à ses yeux comme l’Humanité incarnée. L’objet de la religion de l’avenir se dessine à travers une femme censurée qui lui sourit derrière les fouillis blond-gris de sa silhouette, du fond d’une brume langoureuse et d’un amour à des années-lumière de toute possibilité de coït.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 140-141

[ sublimation délirante ] [ positivisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

attitude

Va paisiblement ton chemin au travers du bruit et de la hâte et souviens-toi que le silence est paix. Autant que faire se peut et sans courber la tête, sois amis avec tes semblables; exprime ta vérité calmement et clairement; écoute les autres même les plus ennuyeux ou les plus ignorants. Eux aussi ont quelque chose à dire.
Fuis l'homme à la voix haute et autoritaire; il pêche contre l'esprit. Ne te compare pas aux autres par crainte de devenir vain ou amer car toujours tu trouveras meilleur ou pire que toi. Jouis de tes succès mais aussi de tes plans. Aime ton travail aussi humble soit-il car c'est un bien réel dans un monde incertain. Sois sage en affaires car le monde est trompeur. Mais n'ignore pas non plus que vertu il y a, que beaucoup d'hommes poursuivent un idéal et que l'héroïsme n'est pas chose si rare.
Sois toi même et surtout ne feins pas l'amitié; n'aborde pas non plus l'amour avec cynisme car malgré les vicissitudes et les désenchantements il est aussi vivace que l'herbe que tu foules. Incline-toi devant l'inévitable passage des ans laissant sans regret la jeunesse et ses plaisirs. Sache que pour être fort tu dois te préparer mais ne succombe pas aux craintes chimériques qu'engendrent souvent fatigue et solitude. En deçà d'une sage discipline, sois bon avec toi-même.
Tu es bien fils de l'univers, tout comme les arbres et les étoiles. Tu y as ta place. Quoique tu en penses, il est clair que l'univers continue sa marche comme il se doit. Sois donc en paix avec Dieu, quel qu'il puisse être pour toi; et quelle que soit ta tâche et tes aspirations dans le bruit et la confusion, garde ton âme en paix. Malgré les vilenies, les labeurs, les rêves déçus la vie a encore sa beauté. Sois prudent. Essaie d'être heureux.

Auteur: Ehrmann Max

Info:

[ sagesse ] [ lenteur ]

 

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usine

Il y a deux facteurs, dans cet esclavage : la vitesse et les ordres. La vitesse : pour y "arriver", il faut répéter mouvement après mouvement à une cadence qui, étant plus rapide que la pensée, interdit de laisser cours non seulement à la réflexion, mais même à la rêverie. Il faut, en se mettant devant sa machine, tuer son âme pour 8 heures par jour, sa pensée, ses sentiments, tout. Est-on irrité, triste ou dégoûté, il faut ravaler, refouler tout au fond de soi, irritation, tristesse ou dégoût : ils ralentiraient la cadence. Et la joie de même. Les ordres : depuis qu’on pointe en entrant jusqu’à ce qu’on pointe en sortant, on peut à chaque moment recevoir n’importe quel ordre. Et toujours il faut se taire et obéir. L’ordre peut être pénible ou dangereux à exécuter, ou même inexécutable ; ou bien deux chefs donner des ordres contradictoires ; ça ne fait rien : se taire et plier. Adresser la parole à un chef – même pour une chose indispensable – c’est toujours, même si c’est un brave type (même les braves types ont des moments d’humeur) s’exposer à se faire rabrouer ; et quand ça arrive, il faut encore se taire. Quant à ses propres accès d’énervement et de mauvaise humeur, il faut les ravaler ; ils ne peuvent se traduire ni en paroles ni en gestes, car les gestes sont à chaque instant déterminés par le travail. Cette situation fait que la pensée se recroqueville, se rétracte, comme la chair se rétracte devant un bistouri. On ne peut pas être "conscient". [...]

Et à travers tout ça, un sourire, une parole de bonté, un instant de contact humain ont plus de valeur que les amitiés les plus dévouées parmi les privilégiés grands ou petits. Là seulement on sait ce que c’est que la fraternité humaine. Mais il y en a peu, très peu.

Auteur: Weil Simone

Info: Lettre à Albertine Thévenon, Fin décembre 1935

[ vie mécanique ] [ soumission ] [ moment de grâce ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

instant de la mort

Le nazi mit en rang ses hommes pour atteindre, selon les règles, la cible humaine. Le jeune homme dit: "Faites au moins rentrer ma famille". Soit: la tante (94 ans), sa mère plus jeune, sa sœur et sa belle-sœur, un long et lent cortège, silencieux, comme si tout était déjà accompli.

Je sais - le sais-je - que celui que visaient déjà les Allemands, l'attendant plus que l'ordre final, éprouva alors un sentiment de légèreté extraordinaire, une sorte de béatitude (rien d'heureux cependant), - allégresse souveraine ? La rencontre de la mort et de la mort ?

A sa place, je ne chercherai pas à analyser ce sentiment de légèreté. Il était peut-être tout à coup invincible. Mort - immortel. Peut-être l'extase. Plutôt le sentiment de compassion pour l'humanité souffrante, le bonheur de n'être pas immortel ni éternel. Désormais, il fut lié à la mort, par une amitié subreptice.

À cet instant, brusque retour au monde, éclata le bruit considérable d'une proche bataille. Les camarades du maquis voulaient porter secours à celui qu'ils savaient en danger. Le lieutenant s'éloigna pour se rendre compte. Les Allemands restaient en ordre, prêts à demeurer ainsi dans une immobilité qui arrêtait le temps.

Mais voici que l'un d'eux s'approcha et dit d'une voix ferme : "Nous, pas allemands, russes", et, dans une sorte de rire : "armée Vlassov", et il lui fit signe de disparaître.

Je crois qu'il s'éloigna, toujours dans le sentiment de légèreté, au point qu'il se retrouva dans un bois éloigné, nommé "Bois des bruyères", où il demeura abrité par les arbres qu'il connaissait bien. C' est dans le bois épais que tout à coup, et après combien de temps, il retrouva le sens du réel. Partout, des incendies, une suite de feu continu, toutes les fermes brûlaient. Un peu plus tard, il apprit que trois jeunes gens, fils de fermiers, bien étrangers à tout combat, et qui n'avaient pour tort que leur jeunesse, avaient été abattus.

Auteur: Blanchot Maurice

Info: L'instant de ma mort

[ sauvé par le gong ] [ miraculé ] [ in extremis ]

 

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Ajouté à la BD par miguel