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littérature

Le roman est un jeu de hasard. Il est de l’ordre de l’accidentel, du particulier et du singulier. Et de l’ordre de la règle. Il invente son jeu et ses règles et on ne peut pas plus changer celles-ci que celui-là du moment que l’on a résolu d’entrer dedans. Lire ou écrire un roman, c’est accepter de descendre d’une position mystique, et même religieuse (mais aussi libertaire, bien entendu), et "se résigner" aux limites d’une anecdote, de cette anecdote-ci, et pas une autre. Contre Barthes qui reprochait au fond au roman d’être particulariste, local, régional, limité, contre ce qu’il lui opposait, cette utopie mortifère (mais apparemment libératrice) de l’universel poétique, rien n’est plus efficace que la lecture de Simenon.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1475

[ genre littéraire ] [ caractéristiques ] [ anti-globalisme ]

 

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totalitarisme du bien

Ainsi a-t-on vu récemment, pour prendre un exemple minuscule, des élus du Conseil de Paris qui renâclaient à l’achat exorbitant d’une "œuvre" moderne destinée au musée d’Art moderne se faire remettre à leur place par le préposé à la culture de la Mairie du même lieu, le nommé Christophe Girard : refuser d’acheter cette œuvre moderne, les a-t-il vertement avertis, reviendrait à "ouvrir la porte au fascisme". Notons cependant que l’œuvre en question était composée d’un perroquet vivant, dans sa cage, flanqué de deux palmiers. Cette anecdote, qui vaut pour tant d’autres, a la vertu de révéler le moderne en tant que chantage ultra-violent ; et de faire entendre la présence du Mal dans la voix même des criminels qui l’invoquent pour tout faire avaler.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1644

[ idéologie ]

 

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femmes-hommes

Bonaparte le tueur, à dix-huit ans, rencontra sous les portes de fer du Palais-Royal une petite prostituée. Elle avait le teint pâle et elle grelottait de froid. Mais "il fallait vivre", lui dit-elle. Ni toi, ni moi, nous ne savons le nom de cette petite que Bonaparte emmena, par une nuit de novembre, dans sa chambre, à l’hôtel de Cherbourg. Elle était de Nantes, en Bretagne. Elle était faible et lasse, et son amant venait de l’abandonner. Elle était simple et bonne ; sa voix avait un son très doux. Bonaparte se souvint de tout cela. Et je pense qu’après le souvenir du son de sa voix l’émut jusqu’aux larmes et qu’il la chercha longtemps, sans jamais plus la revoir, dans les soirées d’hiver.

Auteur: Schwob Marcel

Info: Le livre de Monelle, p 152

[ fraternité ] [ anecdote ]

 

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anecdote

Tu as lu les souvenirs de Mariengof ? Ah oui, c’est vrai, je suppose que tu ne les as pas lus… Il raconte qu’à l’automne de je ne sais plus quelle année, Essenine et lui ont loué les services d’une fille pour réchauffer leur lit. Tu imagines, c’était la famine, ils n’avaient pas de bois de chauffage, un vrai cauchemar partout, pratiquement la fin du monde, et ces deux petits malins invitent une fille juste pour s’étendre un moment dans leur lit. Drôle d’idée, pas vrai ? Elle se ramène, elle se déshabille, se couche sur le drap rêche et froid, reste là une demi-heure, puis Essenine et Mariengof arrivent, elle se lève, se rhabille et s’en va. Et eux, ils se couchent. Pas mal, hein ? Le comble de la perversion.

Auteur: Bogatyreva Irina

Info: Camarade Anna

[ froidure ] [ réchaud ]

 

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koan

Il y avait jadis une vieille femme qui tenait une maison de thé au pied du mont Tai-chan, où se trouvait un monastère Zen célèbre dans tout l’Empire. A chaque moine voyageur qui lui en demandait le chemin, elle répondait : "Allez tout droit." Si le moine prenait la direction indiquée, elle commentait : "Encore un qui prend la même voie !" Les moines Zen ne savaient trop comment prendre cette remarque.
L’histoire parvint à Joshu qui dit : "Très bien, j’irai voir le genre de femme que c’est." Joshu, arrivé à la maison de thé, demanda à la vieille femme la route du Tai-chan. Elle fit la réponse attendue, et Joshu fit ce que les autres moines avaient fait. Là-dessus, la femme commenta : "Quel excellent moine ! Il prend exactement la même route que les autres." Joshu, revenu dans sa communauté, déclara : "Aujourd’hui je l’ai percée à jour et de fond en comble."

Auteur: Suzuki Daisetz Téitaro

Info: Dans "Bouddhisme Zen et psychanalyse", page 82

[ anecdote ] [ deux poids deux mesures ] [ attitude ]

 

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anecdote

Parmi les témoignages recueillis par Pauwels, il en est un particulièrement piquant relatif au pouvoir, attribué également en Orient à certains yogis (et évoqué par un auteur aussi digne de foi que Sir John Woodroffe), de rappeler la femme à la femme. Celui qui rapporte l’épisode se trouvait à New York, dans un restaurant, en compagnie d’une jeune femme écrivain très sûre d’elle-même à laquelle il montra le fameux Gurdjieff, assis á une table voisine. La jeune femme le dévisagea avec un air de supériorité affiché mais, quelque temps après, elle se mit à pâlir et sembla sur le point de défaillir. Ceci ne manque pas d’étonner son compagnon, qui n’était pas sans connaître sa grande maîtrise d’elle-même. Plus tard, elle lui avoua ceci: "C’est ignoble! J’ai regardé cet homme et il a surpris mon regard. Il m’a alors dévisagé froidement et, à ce moment-là, je me suis sentie fouaillée intimement avec une telle précision que j’ai éprouvé l’orgasme!"

Auteur: Internet

Info: https://www.sourcevoyance.com/avec-son-coeur/1817/arnaud-desjardins-et-gurdjieff.html

[ femmes-hommes ] [ hypnose ] [ légende ]

 

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père-fils

Franz Jung, qui, pour toutes sortes de raisons compliquées, s’est toujours rangé du côté de sa mère, décrit ainsi la situation d’Emma : "Peut-on imaginer ce que c’est que de vivre avec un homme qui vous laisse toute la responsabilité de la maison et des enfants, pendant qu’il passe son temps à jouer ou à retrouver une autre femme dans cette même maison ?" Il raconte aussi cette anecdote poignante : l’une des rares fois où Jung avait emmené ses quatre plus grands enfants faire un tour en voilier, il leur avait acheté des sucreries dans un village du bord du lac où ils avaient fait escale : "Nous étions à peine rentrés que Marianne se mit à courir vers la maison en criant : Maman, regarde ! Le père de Franz m’a acheté un petit gâteau ! Bien sûr, notre mère a tout de suite réagi : Ecoute, Marianne, lui a-t-elle dit, il faut que tu comprennes bien : le père de Franz, c’est aussi le tien !"

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, pages 377-378

[ enfance ] [ dépréciation ]

 

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pythagorisme

[...] Pythagore, persuadé que toutes choses étaient structurées par le nombre, découvrit par hasard le phénomène de l’harmonie : tout commence avec la musique et y revient. Passant dans la rue devant des forgerons qui battaient le fer, il remarqua que les aigus s’harmonisaient aux graves, et que "de ces coups variés, naissait une harmonie unique" ; de là l’idée géniale de mesurer les accords en fonction des écarts, en demandant aux forgerons d’échanger leurs marteaux. Pythagore sut reproduire ensuite ces rapports en travaillant avec des cordes inégales : il avait découvert l’harmonie : "Il constate que l’harmonie sonore était réglée par les poids, et après avoir relevé les nombres qui définissaient la diversité bien accordée de ces poids, il passa des marteaux aux instruments à cordes". Il avait découvert la consonnance, qui est l’essentiel de l’harmonie. Et l’on voit comment l’introduction du nombre permet de modéliser l’expérience : la même musique et les mêmes rapports se retrouvent, qu’il s’agisse des marteaux des forgerons, des cordes de la cithare ou des sphères célestes.

Auteur: Poirier Jean-Louis

Info: Introduction au "Songe de Scipion" de Cicéron, Les Belles Lettres, 2023, page 52

[ historique ] [ anecdote ]

 
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socialisme

[Claude Henry de] Saint-Simon a voyagé en Amérique et en Espagne. La Révolution l’a converti, il a changé brusquement de nom, s’est rebaptisé Claude-Henri Bonhomme. Et "Citoyen" bien entendu pour effacer la particule, cette surenchère du passé dans l’individuation que représentait la particularisation. Purification, a-t-il dit, par un baptême républicain de la "tache de son péché originel" qui le détachait de l’indistinct, de l’ensemble indéterminé des hommes. Il a donc dépouillé le vieil homme pour revêtir le bonhomme…
La Révolution a failli, lui aussi, comme tant d’autres, le dévorer. Onze mois de prison sous la Terreur. Une nuit de son incarcération, l’ombre de Charlemagne lui est apparue. Autant dire le spectre de son nom refoulé puisque chez les Saint-Simon, on a toujours raconté qu’on descendait de Charlemagne.
"Mon fils, a dit le vieil Empereur, tes succès comme philosophe égaleront ceux que j’ai obtenus comme militaire et comme politique. "
Ainsi lui parla Charlemagne.
J’abrège ses inventions, ses trafics. Sous le Directoire, il imagine un jeu de cartes où le Génie, la Liberté et l’Egalité remplacent les Rois et les Valets. Inégalitarisme des cartes à jouer, s’indigne-t-il brusquement. Il faut que la justice sociale passe aussi dans le hasard des cartes.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 130-131

[ précurseur ] [ anecdotes ] [ histoire ]

 

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adaptation sociale

[…] il reste à trouver un mode de relation avec autrui qui n’entame pas trop la sérénité du philosophe, qui ne trouble pas le calme dont il a besoin pour mener à bien son travail. Spinoza a trouvé la solution : il suffit de renvoyer à son interlocuteur l’image qu’il est capable de recevoir. Ainsi lorsqu’il devise avec ses hôtes, il parle de bagatelles, de petits riens sans importance, du temps qu’il fait, des couches de la femme, du métier de l’homme, du sermon du pasteur – masque ? Ainsi lorsqu’il rencontre Leibniz, qui fera autant d’efforts pour nier qu’il a vu Spinoza qu’il fit de démarches pour l’approcher, il parle politique et raconte quelques anecdotes, il répond aux questions philosophiques que Leibniz lui soumet mais se garde bien de se dévoiler totalement – autre masque ? Pour Casearius, Spinoza se fait serviteur modeste de la pensée cartésienne – encore un masque ? Pour les frères de Witt qui viennent le consulter, il est le conseiller occulte – un masque de plus ?
Il y a de quoi s’y perdre mais Spinoza est passé maître à ce jeu et chacun repart enchanté de lui, persuadé que Spinoza lui a donné le meilleur de lui-même. Jeu de miroirs, jeu de masques, politesse lisse sur laquelle glissent les occasions de conflit mais qui n’offre pas davantage de prise à ces liaisons qui emprisonnent, qui empoisonnent. Spinoza est libre.

Auteur: Rödel Patrick

Info: Dans "Spinoza, le masque de la sagesse", page 80

[ personnalité comme-si ] [ distance relationnelle ] [ lien impossible ]

 
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