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bouillonnement

Mavrak, ville caméléonesque. Le saloon de Mc Coy, qui ce jour-là hébergeait un groupe de mariachis voyageurs aux sombreros blancs, débordait d’énergie. Il y avait de la vie partout, dans les jarretelles en dentelle des courtisanes qui commentaient la beauté et la virilité du nouveau shérif, dans la fumée dansante des cigares et des cigarettes, dans la musique rapide des guitares, dans la partie de poker de quatre ivrognes, dans la course des rats d’un trou à l’autre.

Auteur: Xerxenesky Antonio

Info: Avaler du sable

[ effervescence ] [ animation ]

 

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prénotions

Mes rencontres avec les autres amis de Catherine ne connurent pas davantage de succès. Une fois franchie la barrière de la langue (...), nos conversations s'enlisaient dans les préjugés et l'artifice. Ces gens étaient incapables de voir l'Inde autrement que comme un foyer plus ou moins pittoresque d'analphabétisme, de pauvreté et de fanatisme religieux : au retour de leurs excursions de Bénarès, ils parlaient avec animation de sadhus debout sur une seule jambe depuis dix ans, d'enfants estropiés mendiant dans les rues et les énormes rats qu'on voyait courir jusqu'à dans la moindre ruelle.

Auteur: Pankaj Mishra

Info: Une terrasse sur le gange

[ idées reçues ] [ superficialité ] [ exotisme ] [ asie ] [ touristes ] [ préconception fermeture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

prolétariat

L’entrepôt d’Amazon est si vaste, la pause médiane si courte, l’interdiction de se parler si respectée, la proportion d’intérimaires si grande, le turnover des effectifs si incessant que deux employés ne se voient jamais assez souvent ou assez longtemps pour simplement se reconnaître quand ils se croisent. Sur la base de quoi on doute que les animations du genre karaoké sur le parking remplissent l’objectif managérial de créer du lien, ou que les conversations pendant le café-croissant offert le vendredi en bout de nuit puissent ne pas piquer du nez. La viennoiserie industrielle à peine engloutie, chacun se traîne vers le parking en rêvant d’un lit.

Auteur: Bégaudeau François

Info: En guerre, Page 84, Verticales

[ flux tendus ] [ vingt-et-unième siècle ]

 

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personnage

Catherine Ryan, la trentaine normale et un peu grasse, l’aspect d’une amphore blanche et molle autour de laquelle, par une compréhensible tentative de rehausser le tout, elle enroulait sans faiblir et pour des raisons certainement complexes, des pièces de tissus variées : paires de rideaux, tapis persans, couvre-lits, moquettes murales… remarquables par leur unité de goût (mauvais). Son visage voulait présenter un aspect très concerné ; par des pensées de grande élévation, semblait-il, ce qui avait pour résultat de détacher violemment sur cette face blême une grande boucle rouge, banane inversée, qui restait immobile même lorsque sa propriétaire parlait avec animation. Bref le tout dans le désordre, ou dans l’ordre, m’inspirait autant qu’une gitane sans filtre en pleine angine carabinée.

Auteur: Gaichel Millar

Info: Tiens-toi à carreaux

[ femme-par-homme ] [ répulsion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

témoin

L'ombre vague d'un sourire passa sur son visage. Mais ce n'était pas l'expression cruelle d'une raillerie. J'ai réfléchi très profondément à ce que cela signifiait d'être un observateur détaché de naissance. Je n'ai pas de maladie incurable. Je suis un observateur détaché de naissance. Enfant, je jouais avec les autres et adulte, j'ai assisté à toutes sortes de représentations plus ou moins respectables pour des raisons sociales : quelle que soit l'animation de mon entourage, je ne me suis jamais senti dans le tourbillon et je n'en ai jamais joui au fond de moi. Il m'est arrivé d'être sur la scène du théâtre de la vie, mais je n'ai jamais tenu un rôle digne de ce nom. J'étais au mieux un figurant.

Auteur: Ogaï Mori Rintaro

Info: Chimères, Cent contes

[ spectateur ] [ marginal ] [ solitude ]

 

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vie

Un corps vivant est une structure impermanente de matière et d’énergie, une structure dissipative : les atomes de matière, échangés sans cesse avec le milieu ambiant, dessinent transitoirement une forme. Quant à l’énergie, elle aussi échangée sans cesse avec l’extérieur, stockée, transformée et mise en œuvre dans différents dispositifs biologiques (comme les mitochondries, ces "centrales énergétiques" des cellules vivantes animales), elle assure les mouvements, la respiration, la circulation sanguine, la transmission de l’influx nerveux, etc. En serait-il de même pour l’esprit, s’il existe ? Serait-il "incarné" dans la matière-énergie, comme l’énergie est "incarnée" dans la matière ? Il pourrait alors être responsable de la conscience d’un corps vivant, de la même façon que l’énergie est responsable de son animation. Un être vivant est déjà, transitoirement, matière et énergie ou plutôt lieu impermanent d’échanges de matière et d’énergie. Il est peut-être également esprit, ou plutôt lieu impermanent d’échange d’esprit. Sans l’énergie, le corps est sans vie. Peut-être que, sans l’esprit, il serait sans conscience.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ incarnation ] [ question ]

 
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Ajouté à la BD par SANTARINI

sociologie

L'urbanisme postmoderne et les pratiques citadines actuelles ont réinventé la rue, l'alignement continu des façades et des activités commerciales ou de services accueillant la clientèle en rez-de-chaussée, ainsi que l'animation, voire la foule, où le badaud, plus que le chaland, aime se fondre dans l'anonymat du spectacle urbain, du défilé ou de la fête. Mais cette apparence de communauté retrouvée doit se conjuguer avec l'autre réalité de l'individualité croissante, qui agrège et mêle dans un même espace des destinées et des itinéraires différents : le renfermement de beaucoup de nos contemporains dans leur bulle, plus sensible encore à New York qu'à Paris, où toute intrusion (un sourire, un geste) est ressentie comme une agression, le téléphone portable utilisé en tout temps et en tout lieu (rue, services publics, transports), qui vous fait pénétrer avec voyeurisme dans l'intimité personnelle de l'autre, les multiples codes, vigiles barrières, cartes magnétiques, qui interdisent, fragmentent, divisent les accès et les populations. Plus que jamais, la ville contemporaine a inventé l'individualisation des foules.

Auteur: Burgel Guy

Info: La revanche des villes

[ mégapoles ]

 

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spectateur

Vers neuf heures, lorsque je me réveillai, c’était une orgie : les marchés sont les orgies des heures matinales, et la faim, comme aurait dit Jean Paul, sonne l’ouverture du jour, comme l’amour la finale. Les pièces de monnaie firent leur entrée sur un rythme syncopé et, lentement, se pressèrent et se bousculèrent des filles avec des filets rebondis qui de tous côtés invitaient à profiter de leurs rondeurs. Mais à peine étais-je descendu tout habillé sur la place, au moment où je voulais aller sur scène, que l’éclat et la fraîcheur du spectacle avaient disparu. Je compris que tous les dons du matin, comme le lever du soleil, doivent être reçus sur des hauteurs. Et ce qui illuminait, il y a un instant encore les dés frêles du pavé, n’était-ce pas une aurore mercantile ? Elle était maintenant ensevelie sous les papiers et les ordures. Au lieu de la danse et de la musique, il n’y avait plus que l’échange et le trafic. Rien ne peut être aussi irrévocablement perdu qu’un matin.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Weimar" in Images de pensée, pages 89-90

[ décalage ] [ animation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

inactivité

À l'évidence, la mondialisation qui submerge notre monde moderne est un modèle hyperactif, hyperfinancier, perpétuellement à la recherche de progrès. Elle est dominée par l'Amérique, donc sous le joug de la position protestante. C'est sans doute pour cette raison que la notion de loisir a remplacé celle de vacances (étymologiquement : "vide"). Le vocable "loisir" vient du verbe latin licere signifiant "permettre". Littéralement, le loisir est ce qui est loisible, donc ce qui est permis. D'ailleurs, à l'armée comme à l'hôpital, quand on veut s'absenter, on sollicite une permission, la fameuse perm' bien connue des bidasses comme des malades.
De nos jours, si ne pas travailler est (à la rigueur) autorisé, voire recommandé, ne rien faire, vaquer, être en vacance est mal vu. La cessation de travail ne signifie plus farniente, mais présuppose que l'on s'adonne à une autre activité. Flemmarder au soleil n'est plus à la mode. Vive les séjours à thème, les voyages sportifs ou culturels, les clubs Méditerranée où le GM pris en charge de matin au soir court de compétitions sportives en animations soi-disant culturelles ! La loi sur les trente-cinq heures a d'ailleurs constitué un signal fort dans ce sens et il est reconnu que ce sont les magasins de bricolage et de sport (et, en conséquence directe, la petite chirurgie et les urgences) qui en ont le plus bénéficié sur le plan commercial.
Cesser de travailler signifie s'activer autrement.

Auteur: Lemoine Patrick

Info: S'ennuyer, quel bonheur !

[ chômage ] [ occupation ]

 

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passe-temps

À l'évidence, la mondialisation qui submerge notre monde moderne est un modèle hyperactif, hyper financier, perpétuellement à la recherche de progrès. Elle est dominée par l'Amérique, donc sous le joug de la position protestante. C'est sans doute pour cette raison que la notion de loisir a remplacé celle de vacances (étymologiquement : " vide "). Le vocable " loisir " vient du verbe latin licere signifiant " permettre ". Littéralement, le loisir est ce qui est loisible, donc ce qui est permis. D'ailleurs, à l'armée comme à l'hôpital, quand on veut s'absenter, on sollicite une permission, la fameuse perm' bien connue des bidasses comme des malades.
De nos jours, si ne pas travailler est (à la rigueur) autorisé, voire recommandé, ne rien faire, vaquer, être en vacance est mal vu. La cessation de travail ne signifie plus farniente, mais présuppose que l'on s'adonne à une autre activité. Flemmarder au soleil n'est plus à la mode. Vive les séjours à thème, les voyages sportifs ou culturels, les clubs Méditerranée où le GM pris en charge de matin au soir court de compétitions sportives en animations soi-disant culturelles ! La loi sur les trente-cinq heures a d'ailleurs constitué un signal fort dans ce sens et il est reconnu que ce sont les magasins de bricolage et de sport (et, en conséquence directe, la petite chirurgie et les urgences) qui en ont le plus bénéficié sur le plan commercial.
Cesser de travailler signifie s'activer autrement.

Auteur: Lemoine Patrick

Info: S'ennuyer, quel bonheur !

[ occupation ]

 

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