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anonymat

Ma vie et ma façon d'écrire sont une seule et même chose. Et plus je progresse sur mon chemin d'écrivain, plus je m'aperçois que c'est un chemin très singulier. Je pense d'ailleurs que cette singularité fait bon ménage avec le fait d'être inconnu. Je ne suis décidément pas quelqu'un de public. Je publie, bien sûr, parce que l'idée me plaît d'un rapport intime et fécond, dans une sorte d'absence, avec des inconnus. Mais de là à faire effort pour une plus grande diffusion, j'en suis bien incapable.

Auteur: Butel Michel

Info: L'Autre Journal, n° 3, juillet/août 1990, 1577, [p. 102, Jean Monod, Ethno - Le Chemin de la liberté

[ fécond ] [ discrétion ]

 

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mutisme

Je m'aperçois que je me suis peu étendu jusqu'ici sur le paysage. C'est l'occasion de tâcher de m'expliquer, une fois pour toutes, sur mes rapports avec la nature, en général. Si je ne trouve jamais rien, ou à peu près, à en dire ni à lui dire, c'est sûrement pour les mêmes raisons profondes qui vous font demeurer coi dans l'intimité d'un être bien-aimé. On reste là, muet -- comme un peu engourdi -- mais bourré de sentiments intransmissibles et dans une pareille qualité de silence. C'est lorsqu'on se tait qu'on a le plus à dire.

Auteur: Calet Henri

Info: Poussières de la route, p 130

[ non verbalisation ] [ nature ] [ décor ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

déclaration d'amour

Quand j'aperçois ton blond chef couronné
D'un laurier verd, faire un Lut si bien pleindre,
Que tu pourrois à te suivre contraindre
Arbres et rocs: quand je te vois orné,

Et de vertus dix mile environné,
Au chef d'honneur plus haut que nul atteindre,
Et des plus hauts les louenges esteindre:
Lors dit mon coeur en soy passionné:

Tant de vertus qui te font estre aymé,
Qui de chacun te font estre estimé,
Ne te pourroient aussi bien faire aymer?

Et ajoutant à ta vertu louable
Ce nom encor de m'estre pitoyable,
De mon amour doucement t'enflamer?

Auteur: Labé Louise

Info: Sonnet X.

[ poème ]

 

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lire

La lecture est une activité qui m'étonne toujours, en particulier la lecture de romans. Le fait que je puisse regarder de petits symboles sur une page et les traduire en images et en voix continue de me stupéfier. Quand je me souviens de livres, je ne me souviens pas des mots imprimés. Je me souviens de ce que j'ai vu et entendu, de la même façon dont je me souviens du monde réel. Parfois quand je reprends un livre, je m'aperçois que mes souvenirs étaient faux. Et pourtant, chaque lecture est une rencontre avec des mots, rien de plus et rien de moins.

Auteur: Hustvedt Siri

Info: Yonder : méditations

[ imaginaire ] [ communication magique ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

isolement

Les jours où je ne vois personne, je ne pense plus à ma destinée, je ne la sens plus, je ne souffre plus, je suis heureux et content sans diversion, sans obstacle. Mais j'échappe rarement à quelque atteinte sensible et lorsque j'y pense le moins, un geste, un regard sinistre que j'aperçois, un mot envenimé que j'entends, un malveillant que je rencontre, suffit pour me bouleverser. Tout ce que je puis faire en pareil cas est d'oublier bien vite et de fuir. Le trouble de mon coeur disparaît avec l'objet qui l'a causé et je rentre dans le calme aussitôt que je suis seul.

Auteur: Rousseau Jean-Jacques

Info: Les Rêveries du promeneur solitaire

[ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

épreuve

Mais la liberté commence par l'esclavage et la souveraineté par la dépendance. Le signe le plus certain de ma servitude est ma peur de vivre. Le signe définitif de ma liberté est le fait que ma peur laisse la place à la joie tranquille de l'indépendance. On dirait que j'ai besoin de la dépendance pour pouvoir finalement connaître la consolation d'être un homme libre, et c'est certainement vrai. A la lumière de mes actes, je m'aperçois que toute ma vie semble n'avoir eu pour but que de faire mon propre malheur. Ce qui devrait m'apporter la liberté m'apporte l'esclavage et des pierres en guise de pain.

Auteur: Dagerman Stig

Info: Notre besoin de consolation est impossible à rassasier (1993, 21 p., Actes sud)

[ bilan ] [ réflexion ] [ inéluctabilité ]

 
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prier

Nous prions. Nous prions tout haut. Nous prions fort. Je hurle presque les phrases que je me suis forcé à apprendre il n'y a pas si longtemps. Ces mots des autres que j'ai faits miens pour ne pas me trahir. "Notre Père..."
Notre Père qui êtes aux cieux et pas sur la terre.
Notre Père qui êtes partout mais pas dans ce wagon.
Notre Père qui n'êtes pas mon père et certainement pas celui de tous ces morts qui chantent votre louange à leur façon, faite de gargouillis, de bruits de marécage.
Je récite le Notre Père avec mes camarades.
Et je m'aperçois qu'il me fait du bien.

Auteur: Rykner Arnaud

Info: Le wagon

[ invocation ] [ thérapie ]

 

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colonialisme

Je ne comprenais pas, alors, que nous avions atteint la fin amère. Lorsque du sommet de ma vieillesse je fais un retour sur le passé, je vois encore les femmes et les enfants massacrés, jonchant le fond du ravin tortueux dans toute son étendue avec autant de netteté que si j'avais la scène sous les yeux, comme à l'époque de ma jeunesse. Et je m'aperçois que quelque chose d'autre est mort dans ce bain sanglant, enseveli par la tourmente de neige. Le rêve de tout un peuple... C'était un beau rêve... l'alliance de la nation est brisée, dispersée aux quatre vents. Le noyau n'est plus, et l'arbre sacré est mort.

Auteur: Black Elk Héhaka Sapa

Info: in Enterre mon coeur à Wounded Knee de Dee Brown, p 550

[ usa ] [ tristesse ] [ ethnocide ]

 

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jeunesse

L’ardeur qui est en moi fait que les moindres minutes perdues qui ne sont ni créatrices, ni amoureuses, ni aventureuses, ni même reposantes, me mettent hors de moi. Nul n’a comme moi, je l’ai dit et je m’en aperçois chaque jour, la sensation de la fuite du temps, les instants de jeunesse irréparable qu’il faut sans relâche et sans repos muer en vie active et diverse, afin, plus tard, à l’âge du renoncement forcé, ne pas douter un instant d’avoir tiré le maximum de sa jeunesse.
Personne ne commence assez jeune et tout le monde s’économise : monde de vieillards prématurés, vous méritez de vivre vieux et conservés. Je hais toute épargne.

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal intime 2, 22.05.22, p. 291

[ vue de l'intérieur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

barbarie

Tandis qu'il parlait, j'aperçois de grande croix en bois posées contre les hauts murs de pierre. J'en demandais la raison à Ah Cum, pensant qu'elles servaient à divers rites religieux durant les exécutions. Un frisson me parcourut l'échine lorsqu'il me répondit : "En Chine, quand les femmes sont condamnées à mort, elles sont attachées à des croix et coupées en morceaux". Le guide ajouta : "Les hommes sont décapités d'un seul coup, à moins qu'ils aient commis un crime effroyable. Ensuite, vient l'exécution des femmes criminelles, pour marquer les esprits. Elles sont crucifiées, puis étranglées ou coupées en morceaux. Le bourreau est si habile qu'il les démembre et les éventre avant qu'elles meurent. Voudriez-vous voir des têtes?"

Auteur: Bly Nellie Elizabeth

Info: Le tour du monde en 72 jours, p 138

[ Asie ] [ femmes-hommes ]

 

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