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gageure

Ce que je n'admets pas c'est simplement que le philosophe connaisse un objet auquel il puisse légitimement attribuer le prédicat d'infinitude sans avoir auparavant montré que cet objet est, par un de ses aspects, une grandeur, ou, tout au moins, une pluralité infinie. Si je puis démontrer pour Dieu lui-même, considéré comme l'être ayant l'unité la plus parfaite, qu'il existe des points de vue sous lesquels nous apercevons en lui une pluralité infinie, et que c'est justement et seulement sous l'un de ces points de vue que nous lui attribuons l'infinitude, il sera alors à peine nécessaire de prouver que des considérations semblables se trouvent au principe de tous les autres cas où le concept d'infini est dans son bon droit.

Auteur: Bolzano Bernhard

Info: in "Les paradoxes de l'infini", éd. Seuil, p. 66 - Bolzano s'en prend à Hegel, qui prétend avoir accès à un infini (celui de Dieu) qui transcende celui des mathématiciens

[ saut métaphysique ] [ qualité hypothétique ] [ Éternel ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

réel sans parole

Il y a autour des mots comme une sorte de contour vide, que nous ressentons parfaitement quand nous ne les trouvons pas et dont peut-être, pour ce qui est de l'écriture, la fameuse et angoissante page blanche serait la figure emblématique. Ce que nous apercevons dans ces moments resserrés, si nous nous laissons entraîner, c'est l'antériorité absolue où le langage a dû puiser pour être et pour devenir, c'est le monde muet auquel il renvoie et d'où il provient. Insituable dans le temps mais rappelée à chaque fois que le silence suspend le phrasé, cette provenance n'a ni la consistance d'un monde que nous pourrions atteindre, ni l'obscurité d'une origine déclarée - ou perdue -, mais elle étend sous le langage l'équivalent d'une sorte de nappe phréatique, qui est aussi le songe où il puise.

Auteur: Bailly Jean-Christophe

Info: in "Naissance de la phrase", éd. Nous, p.14

[ hantise ] [ source ] [ indicible ] [ manque terminologique ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

Nuit-de-noce

Écoute-moi bien, ma fille, les hommes sont toujours des brutes la première nuit, les autres nuits aussi d'ailleurs, mais celle-là est la pire, ils jurent leurs grands dieux qu'ils seront pleins de ménagements, que cela ne fera pas le moindre mal, mais ensuite, Dieu du ciel, je ne sais ce qui leur passe par la tête, ils se mettent à grogner comme des dogues, le Seigneur prenne pitié de nous, pauvres de nous qui n'avons d'autre remède que de supporter leurs assauts jusqu'à ce qu'ils parviennent à leurs fins, mais nous ne devons pas nous moquer d'eux, il n'y a rien qui les offense davantage, le mieux est de feindre que nous ne nous apercevons de rien, car si cela ne se produit pas la première nuit, cela se produira la deuxième, ou la troisième, personne n'échappe à la souffrance [...]

Auteur: Saramago José

Info: Le Dieu manchot, p.362, Éd. Point P174

 

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prudence

- Sois sage !
Ce conseil salutaire est ordinairement le premier qu'on nous donne. Combien il est prématuré ! On nous le donne sur tous les tons, du ton de la prière au ton de la menace, ce qui tend à le déconsidérer aux yeux mêmes de ceux qui nous proposent la sagesse. Ils y renoncent assez vite et, sitôt que nous avons l'âge dit "de raison", il n'en est plus question - et il n'en est plus question d'ailleurs. Jusqu'à l'âge de dix ans, nos parents nous recommandent d'être sages. De dix à vingt ans, nos professeurs nous invitent à être sérieux, puis viennent nos premières maîtresses qui nous supplient d'être gentils. Enfin, voici nos épouses qui nous demandent d'être bons - et qui vont nous prier bientôt d'être indulgents. Et c'est alors qu'ayant bien travaillé, beaucoup souffert et bien aimé, nous nous apercevons qu'il faut avoir vécu pendant cinquante années pour suivre le conseil qu'on nous donnait jadis. Ayant atteint la soixantaine, nous nous efforçons en effet d'être sages.

Auteur: Guitry Sacha

Info: Les Femmes et l'Amour, Cinquante ans d'occupations, Presses de la Cité 1993 <p.230-231>

 

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changement de paradigme

La formulation du dilemme est maintenant modifiée : ou bien il est impossible de faire l’anthropologie du monde moderne — et l’on a bien raison d’ignorer ceux qui prétendent offrir une patrie aux réseaux sociotechniques ; ou bien il est possible de la faire mais c’est la définition même du monde moderne qu’il faudrait altérer. Nous passons d’un problème limité — pourquoi les réseaux demeurent-ils insaisissables ? — à un problème plus large et plus classique : qu’est-ce qu’un moderne ? En creusant l’incompréhension de nos aînés à l’égard de ces réseaux dont nous prétendons qu’ils tissent notre monde, nous apercevons ses racines anthropologiques. Nous y sommes aidés, heureusement, par des événements considérables qui enterrent la vieille taupe critique dans ses propres galeries. Si le monde moderne devient à son tour capable d’être anthropologisé, c’est qu’il lui est arrivé quelque chose. Depuis le salon de Mme de Guermantes, nous savons qu’il faut un cataclysme comme celui de la Grande Guerre pour que la culture intellectuelle modifie légèrement ses habitudes et reçoive enfin chez elle ces parvenus chez qui l’on n’allait pas.

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous n'avons jamais été modernes. Essai d'anthropologie symétrique. P 10

[ anthropie négative ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

LE PÈRE : Le drame pour moi est là tout entier, monsieur : dans cette conscience que j'ai que chacun de nous — voyez-vous — se croit " un seul ", alors que c'est faux : il est " cent ", monsieur, il est " mille ", selon toutes les possibilités d'être qui sont en nous : il est " un seul " avec celui-ci, " un seul " avec celui-là — et ces " un seul " différents au possible ! Et cela, en même temps, avec l'illusion d'être toujours " un seul pour tout le monde ", et toujours " cet un seul " que nous croyons être dans nos actes. C'est faux ! c'est faux ! Nous nous en apercevons bien, lorsque, dans l'un de nos actes, nous nous retrouvons soudain, par un hasard des plus malheureux, comme accrochés et suspendus : nous nous apercevons, veux-je dire, que nous ne sommes pas entiers dans cet acte, et que ce serait donc une atroce injustice que de nous juger d'après ce seul acte et de nous maintenir accrochés et suspendus au pilori pendant une existence entière, comme si celle-ci se résumait tout entière dans cet acte !

Auteur: Pirandello Luigi

Info: Six personnages en quête d'auteur

[ complexe ] [ multiple ]

 

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processus défensif

[...] nous nous apercevons [...] que nous avons à combattre dans l’analyse cinq sortes de résistances, provenant de trois directions, le moi, le ça et le surmoi, le moi étant la source de trois formes de résistance différant par leur dynamique. La première de ces trois résistances du moi est la résistance de refoulement [...]. Il faut en distinguer la résistance de transfert, qui est de même nature, mais qui provoque, dans l’analyse, des manifestations différentes et bien plus nettes, car elle parvient à établir une relation avec la situation analytique ou même avec la personne de l’analyste, de sorte qu’elle anime d’une vigueur nouvelle un refoulement qui n’aurait dû être que remémoré. Une autre résistance du moi [...] est celle qui provient du bénéfice de la maladie, et se fonde sur l’intégration du symptôme dans le moi. Elle correspond au fait que le moi se dresse contre la renonciation à une satisfaction ou à un soulagement. La quatrième sorte de résistance – celle du ça – est celle que nous venons de rendre responsable de la nécessité de la perlaboration. La cinquième résistance, celle du surmoi, est celle que nous avons reconnue la dernière ; c’est la plus obscure, mais non pas toujours la plus faible ; elle semble prendre racine dans le sentiment de culpabilité ou le besoin de punition s’opposant à tout succès, et par conséquent aussi à la guérison par l’analyse.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Inhibition, symptôme et angoisse", traduit de l’allemand par Michel Tort, Presses Universitaires de France, 1973, pages 88-89

[ défense ] [ psychanalyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

indifférenciation

Les liaisons internationales croissantes et la faiblesse des religions ont déjà effacé ou surmonté ces limitations [exogames], et le feront encore plus à l’avenir, engendrant une masse amorphe dont nous apercevons déjà les prodromes dans les phénomènes modernes de la psyché de masse. Ainsi l’ordre exogame originel se rapproche progressivement de l’état de chaos qui avait été péniblement maîtrisé. Face à ce péril, il n’est qu’un remède : l’affermissement intérieur de l’individu, lequel est menacé d’abrutissement et de dissolution dans la psyché de masse. Ce qu’il faut entendre par là, le passé le plus récent nous l’a montré avec la plus grande netteté. Aucune religion n’a su nous en préserver, et notre facteur d’ordre, l’Etat, s’est finalement révélé le pionnier le plus efficace de la massification. Dans de telles conditions, le seul recours possible semble bien être l’immunisation de l’individu contre le poison de la psyché de masse. […]
Mais il est de la plus haute importance que ce processus s’accomplisse consciemment, sinon les conséquences psychiques de la massification s’installeront inévitablement. En effet, si l’affermissement intérieur de l’individu ne se produit pas consciemment, il se manifeste spontanément dans ce phénomène d’ores et déjà connu : l’endurcissement inimaginable de l’homme de masse à l’égard de ses semblables. Il se transforme en un animal grégaire et sans âme, que seuls régissent encore la panique et les appétits. Son âme, qui ne vit que de la relation humaine, se perd. […] ce quelque chose en quoi l’union intérieure s’accomplit n’est rien de personnel ou d’égotique, mais une réalité supérieure à ce domaine, car il signifie, en tant que Soi, une synthèse du moi et de l’inconscient suprapersonnel. L’affermissement intérieur de l’individu n’a donc absolument rien à voir avec la forme que pourrait prendre, à un autre niveau, l’endurcissement de l’homme de masse, ni avec une attitude d’isolement spirituel et d’inaccessibilité, par exemple ; tout au contraire, elle inclut le prochain.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie du transfert" pages 94-95

[ individuation ] [ grégarisme inhumain ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dépistage optique

À première vue, notre capacité à reconnaître des objets familiers ne semble pas si inhabituelle, mais les chercheurs en sciences du cerveau ont compris depuis longtemps qu'il s'agit d'une compétence complexe. Par exemple, la certitude absolue que nous ressentons lorsque nous apercevons un visage familier dans une foule de plusieurs centaines de personnes n'est pas seulement une émotion subjective, mais semble être causée par une forme extrêmement rapide et fiable de traitement de l'information dans notre cerveau. Dans un article paru en 1970 dans la revue scientifique britannique Nature, le physicien Pieter van Heerden* a proposé qu'un type d'holographie connu sous le nom d'holographie de reconnaissance offre un moyen de comprendre cette capacité. (Dans l'holographie de reconnaissance, l'image holographique d'un objet est enregistrée de la manière habituelle, sauf que le faisceau laser rebondit sur un miroir spécial appelé miroir de focalisation avant de frapper le film non exposé). Si un deuxième objet, similaire mais non identique au premier, est baigné dans la lumière laser et que celle-ci rebondit sur le miroir et sur le film après son développement, un point lumineux apparaît sur le film. Plus le point lumineux est brillant et net, plus le degré de similitude entre le premier et le second objet est élevé. Si les deux objets sont complètement dissemblables, aucun point lumineux n'apparaîtra. En plaçant une cellule photoélectrique sensible à la lumière derrière le film holographique, on peut en fait utiliser ce dispositif comme un système de reconnaissance mécanique.

Une technique similaire, connue sous le nom d'holographie d'interférence, peut également expliquer comment nous pouvons reconnaître les caractéristiques familières et inconnues d'une image, comme le visage d'une personne que nous n'avons pas vue depuis de nombreuses années. Dans cette technique, un objet est visionné au travers d'un morceau de film holographique contenant son image. Dans ce cas, toute caractéristique de l'objet qui a changé depuis l'enregistrement initial de son image reflète la lumière différemment. Une personne qui regarde à travers le film est instantanément consciente de la façon dont l'objet a changé ou est resté le même. La technique est si sensible que même la pression d'un doigt sur un bloc de granit est immédiatement visible, et le processus a trouvé des applications pratiques dans l'industrie des essais de matériaux.


Auteur: Talbot Michael Coleman

Info: L'univers holographique. Trad Mg *Van Heerden, chercheur aux Polaroid Research Laboratories de Cambridge, Massachusetts, a proposé sa propre version de la théorie holographique de la mémoire en 1963, mais ses travaux sont passés relativement inaperçus.

[ identification de modèles ] [ repérage de formes ] [ approximations ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

extraterrestres

De temps en temps, après une dure journée de boulot, je passe un petit moment à jouer avec mes chats en les invitant à une "chasse" frénétique. Les chats ont un instinct naturel de prédateur, et lorsque j'allume mon pointeur laser ils sont incapables de ne pas fixer du regard le point rouge projeté sur la moquette, les murs ou n'importe quel meuble dans la pièce.
Pour mes chats, le point rouge possède une vie propre, il existe comme une entité distincte. Bien qu'ils me voient tenir en main le pointeur, ils ne comprennent pas la relation entre celui-ci et le point rouge, ils ne réalisent pas que c'est moi qui est à l'origine de son apparition et de ses mouvements.
Alors ils essaient d'attraper le point rouge, ils le chassent avec frénésie. Ils pensent qu'il s'agit d'un objet physique, malgré le fait que leurs pattes se referment sur du vide à chaque fois qu'ils le "saisissent". Ils s'en approchent doucement et bondissent pour le surprendre. Moi je joue le jeu, et je fais s'échapper le point rouge au dernier moment, ce qui excite les félins, qui semblent y voir une tentative de fuite.
C'est un jeu très amusant, pour eux et pour moi. Quand je contrôle le point rouge, je le fais se comporter "avec intelligence", le faire traverser la pièce de manière aléatoire est vite ennuyeux, et d'ailleurs les chats y réagissent beaucoup moins. Donc, je le fais grimper, s'avancer doucement, se cacher dans les recoins, partir en fuite et revenir narguer mes chasseurs.
Vous l'aurez compris, cette analogie rappelle la recherche continue de véhicules extraterrestres présumés par les humains. Les apparitions d'OVNI montrent de nombreux aspects similaires à notre jeu de chasse au point rouge :
Selon Jaques Vallée, les OVNIs font partie d'un "système de contrôle" et de conditionnement psychosocial qui présente des "récompenses" pour palier à l'inexistence - ou tout du moins la grande maigreur - des preuves physique. Le phénomène, quelle que soit sa nature ultime, se nie lui-même avec obstination, et en ce faisant il permet le jeu qu'il joue avec nous.
Comme les chats, nous sommes friands de mystères et nous sommes excités par ces "lumières" étranges. Pour l'un de mes félins, le "pouvoir" du point rouge est tel, que lorsque je simule avec ma bouche le petit "clic clic" de l'interrupteur du pointeur laser, il rapplique immédiatement. J'ai même poussé le conditionnement un peu plus loin, j'ai réussi à lui apprendre à faire un "double miaulement" (miau miau), qu'il doit effectuer obligatoirement s'il veut voir le point rouge.
C'est assez surprenant, surtout si l'on considère que la récompense n'est pas comestible, comme c'est généralement le cas lors du dressage d'animaux. C'est dire à quel point il est fasciné par le "phénomène". A noter qu'avec mon autre chat, le résultat est nul, il joue avec le point rouge mais pas au point de le réclamer avec insistance.
Alors, sommes-nous également manipulés de la sorte? Nous apercevons cette soudaine lumière rouge, nous fléchissons nos muscles, cette fois nous l'attraperons ! Pour sur.

Auteur: Mac Tonnies

Info:

[ spéculation ]

 

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