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apparences

Lichtenberg, qui caractérise ainsi l'observation physiognomique, dit encore : "Si quelqu'un disait à un autre : -Tu agis certes comme un homme honnête, mais je vois à ta figure que tu te forces, et que dans ton coeur tu es un gredin ; pour sûr, le brave garçon qui entendrait ce genre d'apostrophe, y répliquerait, et ceci d'un bout à l'autre de la terre, par une bonne paire de claques." - Si cette réplique "touche juste", c'est parce qu'elle est la réfutation du premier présupposé d'une science du point de vue intime de ce genre, savoir, que "la réalité effective" de l'homme, c'est son visage, etc.
- L'"être vrai" de l'homme est bien plutôt son acte.

Auteur: Hegel Georg Wilhelm

Info: In "Phénoménologie de l'esprit", éd. Flammarion, p. 274

[ citation ] [ dualité ] [ philosophie ] [ démonstration ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

être humain

Un bombyx du mûrier, papillon blanc, petit bout de soie aérienne, fit son apparition. On fabriquait la soie à partir de chenilles, d'énormes troupeaux de vers rampants. On les faisaient cuire et on leur enlevait leur enveloppe. On tondait bien les moutons. Tant que c'était blanc, tant que c'était chaud, on ne se souciait pas de savoir si l'on portait à même la peau du jus de vers ou de la laine de mouton. Tous voulaient être blancs comme des moutons, et en même temps, ils ne le supportaient pas : ils teignaient la laine et puaient. Leur nudité demeurait cependant. C'était ça, le secret, le secret à l'état brut. Les hommes sont nus face aux choses, livrés aux choses, trahis par les choses alors même qu'ils les trahissent eux-mêmes.

Auteur: Swann Leonie

Info: Qui a tué Glenn ?

[ perdu ] [ déguisement ] [ habillement ] [ apparence ]

 

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existence

Jeune, l’être humain est obnubilé par son propre épanouissement, par le recul des frontières : son champ d’activités s’étend du lit d’enfant aux cloisons de la chambre, puis à toute la maison, au parc, à la ville, au pays, au monde. À l’âge d’homme vient le temps de rêver à quelque chose d’encore plus grand. Mais aux environs de la quarantaine survient un clivage. À force de manifester sa puissance, la jeunesse se fatigue. Une nuit, un matin, l’homme franchit la ligne de démarcation, atteint son sommet, esquisse le premier pas de descente. Survient la question : faut-il descendre fièrement, défier le crépuscule, ou bien tourner son visage vers le passé, s’efforcer de sauver les apparences, prétendre que cette pénombre résulte simplement du fait qu’on a provisoirement éteint la lumière dans la chambre ?

Auteur: Tokarczuk Olga

Info:

[ résumée ] [ bascule ] [ décrépitude ] [ dégradation ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

dictateur adulé

(S'adressant au portrait de Staline)

Oui, je sais, je n’étais pas le seul à t’aimer. Est-ce que j’étais jaloux ? Ceux qui t’aimaient étaient si nombreux qu’on ne pouvait pas parler de jalousie ; comment, en effet, être jaloux du monde entier ? […]
C’est de toi que vient toute ma force. Avant que je ne fasse ta connaissance, je n’étais rien. Rien pour les autres, rien pour moi-même. Mon amour pour toi me donnait de la force ; près de toi je me sentais fort, intelligent et beau. Presque beau. Ça te fait sourire ?
Je connais bien ton sourire. Si normal en apparence, et pourtant si mystérieux. Le sourire d’une créature qui ne regarde personne, alors que tout le monde la regarde, et qui pourtant ne voit que moi, alors qu’elle ne regarde absolument pas.

Auteur: Mrozek Slawomir

Info: THEATRE. : Volume 1

[ délire idolâtre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

corruption

- J’aimerais bien savoir à qui il est en train de parler… marmonna Treviño.

- Qu’est-ce que tu veux dire par là ? lui demanda le consul.

- Je veux dire qu’au point où on en est, il est peut-être en train d’appeler un gang du port.

- De quoi est-ce que tu parles ?

- Un policier gagne cent dollars par mois. Il faut en déduire la somme qu’il verse à son chef pour avoir le droit d’être policier, plus celle dont il doit s’acquitter pour conduire sa voiture de patrouille. Il doit aussi payer un tas de frais : son uniforme, son essence, l’entretien de son véhicule. Le calibre 38 qu’il porte à la ceinture doit valoir entre cinq cents et mille dollars, et je peux vous assurer que c’est pas le gouvernement fédéral qui lui en a fait cadeau.

Auteur: Solares Martin

Info:

[ Mexique ] [ apparences ] [ illusion ]

 

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durée

Il voyait clairement comment chacun était habillé de sa propre bulle temporelle. D'abord le temps en lui-même n'existait que comme un attribut de la matière... Et, pour une créature consciente - ou qui se prétendait comme telle - ce temps devenait, par le truchement de la mémoire, une de ses permanences ; le paysage mental des pensées propres de l'individu. Un décor pas encore tissé à l'enfance, donc d'apparence infinie, puis univers flamboyant à l'âge mûr, étendant ses volutes dans toutes les directions possibles et imaginées. Il le voyait bien chez ses aînés, maintenant en fin de l'hiver de leurs vies. Que leur restait il ? Combien le moment présent était-il brouillé ?... Comment ce bel habillage intérieur se défaisait sournoisement ? Tenant encore par le noyau de l'enfance, quelques épisodes marquant de leurs existences... Restait cette guenille, triste oripeau... tricoté de quelques souvenirs rêvés, ruminés, modifiés... recuits.

Auteur: MG

Info: 2007

[ bulle ] [ habit ] [ aura ] [ vieillesse ]

 

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théâtre

De l’union miraculeuse de ces deux principes – Apollon disciplinant formellement l’instinct de Dionysos, lequel garde le premier d’un ordre stérile – surgit la tragédie attique, "dernière grande parole grecque sur le divin" (Walter Friedrich Otto) ; Euripide et Socrate portent la responsabilité de leur divorce : le premier, "nature absolument antimusicale" (OT* 158), se vautra dans la psychologie, rejeta la polarité dionysiaque de la tragédie et délaissa héros, mythes et dieux au profit d’un très artificiel et bourgeois deus ex machina ; le second, l’ " homme théorique ", entreprit l’arasement du réel – de la vie – dans la logique en posant l’équation "raison = vertu = bonheur" (Cid 199) ; il ouvrit ainsi la voie aux diverses déclinaisons des dualités – bien/mal, esprit/corps, être/devoir-être, temps/éternité, ciel/terre, apparence/essence, noumène/phénomène, etc. – qui mèneront l’Occident sur la voie du nihilisme, récusation et dénigrement de la vie conçue comme unité ou harmonie tragique des contraires.

Auteur: Soulié Rémi

Info: Dans "Nietzsche ou la sagesse dionysiaque", éditions Point, 2014, pages 48-49 *Les Origines de la Tragédie

[ historique ] [ décadence ] [ mythos-logos ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mourir

Un dernier mot enfin, avant de déposer la plume, pour protester contre cette éternelle comparaison du sommeil et de la mort dont les auteurs anciens et modernes ont fait un si étrange abus. Que ce soit au point de vue matériel ou bien au point de vue matérialiste qu'on l'envisage; que ce soit l'apparence d'un cadavre que l'on veuille chercher dans l'aspect d'un homme endormi, ou bien un exemple de l'anéantissement possible du Moi qu'on imagine trouver dans une absence momentanée de la pensée, une telle comparaison est également fausse à tous égards. N'est-ce point d'ailleurs une idée bizarre que celle de prétendre comparer une situation qu'on ne connaît guère, avec un autre état qu'on ne connaît pas? Je préfère de beaucoup le vieil axiome qui nous dit: La vie est un rêve. A ceux pour qui c'est un rêve pénible, elle laisse du moins l'heureuse pensée de se réveiller dans la mort.

Auteur: Hervey de Saint-Denys Léon d'

Info: Les rêves et les moyens de les diriger

[ libération ]

 

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colonialisme

[...] les Etats-Unis, [...] serviront bel et bien de modèle à la France, qui sort à genoux de la Seconde Guerre mondiale. Tout y est neuf, tout y est en ordre, la moindre ferme -en apparence en tout cas- crache des céréales et de la viande, au point de connaître, déjà, des crises de surproduction. Dans le face-à-face entre un pays mécanisé, qui vient de triompher sur le champ de bataille, et un autre totalement ruiné, la partie ne pouvait être égale. Les habitants du premier étaient grands, riches, bien portants. Ceux du second se sentaient pauvres, chétifs et souffreteux. Et l'étaient. Les premiers s'apprêtaient à déverser sur l'Europe en ruine les milliards de dollars du plan de reconstruction dit Marshall, qui diffuserait non seulement des films et une manière de vivre, mais aussi un mode de production, industriel comme agricole. Les seconds avaient déjà la sébile en main. Les jeux étaient faits avant que d'avoir commencé.

Auteur: Nicolino Fabrice

Info: Bidoche. L'industrie de la viande menace le monde

[ usa ] [ Europe ]

 

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décalage existentiel

Être psychanalyste, c’est simplement ouvrir les yeux sur cette évidence qu’il n’y a rien de plus cafouilleux que la réalité humaine. si vous croyez avoir un moi bien adapté, raisonnable, qui sait naviguer, reconnaître ce qu’il y a à faire et ce qu’il y a à ne pas faire, tenir compte des réalités, il n’y a plus qu’à vous envoyer loin d’ici. La psychanalyse […] vous montre qu’il n’y a rien de plus bête qu’une destinée humaine, à savoir qu’on est toujours blousé. Même quand on fait quelque chose qui réussit, ce n’est justement pas ce qu’on voulait. Il n’y a rien de plus déçu qu’un monsieur qui arrive soi-disant au comble de ses vœux, il suffit de parler trois minutes avec lui, franchement, comme peut-être seul l’artifice du divan psychanalytique le permet, pour savoir qu’en fin de compte, ce truc-là, c’est justement le truc dont il se moque, et qu’il est plus particulièrement ennuyé par toutes sortes de choses.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 134

[ farce ] [ à côté ] [ loupé ] [ au-delà des apparences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson