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malaise dans la culture

Je pense seulement que l’on n’a pas assez compris le rôle de la génération montante : la génération passée ne sait pas lui donner ce que Freud a découvert comme la "castration symboligène", c’est-à-dire l’exemple donné par l’adulte de ce que des satisfactions non menées à une jouissance immédiate et rapide mais menées à une jouissance soumise à la Loi apportent à l’être humain beaucoup plus de liberté, lui permettent de porter des fruits et d’avoir, de ces désirs différés, beaucoup plus de plaisir que de leur satisfaction immédiate. Pour les parents, les enfants sont leur espoir et leur avenir, mais, très souvent, ils veulent les faire profiter de ce qu’ils n’ont pas eu, au lieu de le permettre de le gagner par eux-mêmes. Je crois que c’est ce qui gêne dans la civilisation, en tout cas dans notre civilisation.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Dans "Le féminin", éditions Gallimard, 1998, page 263

[ modernité ] [ manque du manque ] [ enfants gâtés ] [ éducation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

culture

Mais la connaissance du passé rendu vivant et présent, où la trouve-t-on ? Eh bien, avant tout, dans la littérature ! Et là est à mes yeux la merveille. On la trouve dans les textes français et étrangers, modernes et anciens. Aussi cela me paraît-il une erreur très grave que de représenter l'enseignement de la littérature comme une espèce d'élégance superflue et gratuite. En fait, c'est grâce à la littérature que se forme presque toute notre idée de la vie ; le détour par les textes conduit directement à la formation de l'homme. Ils nous apportent les analyses et les idées, mais aussi les images, les personnages, les mythes, et les rêves qui se sont succédé dans l'esprit des hommes ; ils nous ont un jour émus parce qu'ils étaient exprimés ou décrits avec force ; et c'est de cette expérience que se nourrit la nôtre.

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info:

[ mémoire ] [ écriture ]

 

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harangue

Vous savez bien que ce ne sont pas le nombre ou la force qui apportent les victoires dans la guerre. Non, c'est lorsqu'un camp va contre l'ennemi avec ce don des dieux qui est un moral plus fort que celui des ses adversaires, qui ne pourront dont généralement pas lui résister. J'ai également remarqué, mes amis, qu'en tant que soldats, les personnes dont le seul but est de rester en vie trouvent souvent une mort misérable et déshonorante, alors que ceux qui, réalisant que la mort est le lot commun de tous les hommes, s'efforcent de mourir avec honneur, semblent plus souvent atteindre la vieillesse en ayant eu une vie plus heureuse. Ce sont là des faits dont vous devriez aussi vous rendre compte  (notre situation l'exige) et qui montreront que vous êtes vous-mêmes des hommes courageux et devriez appeler les autres à faire de même.

Auteur: Xénophon

Info: L'expédition perse

[ guerre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

postérité

Tu sais bien que les humains, en éloignant les basiques problèmes de survie, ont développé quantité de disciplines vues comme inutiles ou même parasites, ce qui est une erreur puisqu'elles trouvent toutes leur justification. Pense à l'assassin destructeur de masse qui permet de reconstruire après sa chute - tout en améliorant une morale. Ou au glandeur jouissif, artiste ou pas, qui développe des techniques pour occuper le temps. Tous deux apportent de la matière à l'écrivain penseur, qui lui tente, génération après génération, d'affiner la description du monde et de ses interactions, pendant que de son côté le mathématicien mesure le cosmos donné à ses sens à l'aide de nombres abstraits, réputés immuables dans leurs attributs d'ordonnateurs des proportions.
Je crois pouvoir dire que ces deux spécialistes de l'abstraction et de l'imagination, en affinant les manières de nommer et décrire ce que nous appelons le réel, s'inscrivent, un peu plus que d'autres, dans une continuité évolutive.

Auteur: Mg

Info: 4 mai 2017

[ durabilité ] [ mathématiques ] [ langage ]

 

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architecture

Combien peu d'étrangers, combien peu de parisiens même, connaissent le splendide escalier du Palais-Royal, l'un des spécimens les plus parfaits de notre art décoratif ? Combien savent que la Banque de France possède une galerie de fêtes qui rivalise de splendeurs avec la galerie des Glaces de Versailles ou la galerie d'Apollon du Louvre ? Sont-ils nombreux ceux qui ont vu certain salon de Psyché qui se trouve aux Archives Nationales et qui n'a peut-être point d'égal en France ? Et l'on peut-être assuré que, dans la foule des plaideurs, d'avocats et de magistrats qui chaque jour emplit les galeries du Palais de Justice, beaucoup ne se doutent point que le sous-sol de ce même palais compose le plus important et le plus noble ensemble d'architecture gothique qui soit au monde. Ces choses ne sont pas interdites au public. On les visite à certaines époques, moyennant certaines autorisations et les fonctionnaires qui en ont la garde apportent à en faire les honneurs le plus affable empressement...

Auteur: Lenotre G. Louis Léon Théodore Gosselin

Info: Secrets du vieux Paris

[ à découvrir ]

 

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population positiviste

Mais je me méfie un peu de ma popularité aux États-Unis : l’intérêt américain pour la psychanalyse reste superficiel. La popularité mène à une acceptation superficielle, qui se passe de recherches sérieuses. Les gens ne font que répéter les phrases qu’ils apprennent au théâtre ou dans les revues. Ils croient comprendre quelque chose à la psychanalyse parce qu’ils peuvent répéter comme des perroquets son jargon. Je préfère l’étude plus approfondie de la psychanalyse, effectuée dans les centres européens, bien que les États-Unis aient été le premier pays à me reconnaître officiellement. La Clark University m’a accordé un diplôme honoraire tandis que j’étais encore frappé d’ostracisme en Europe. Pourtant, les États-Unis apportent peu de contributions originales à la psychanalyse. Les Américains sont des généralisateurs intelligents, mais rarement des penseurs créatifs. Les médecins aux États-Unis et occasionnellement en Europe, essaient de monopoliser la psychanalyse. Mais ce serait un danger pour la psychanalyse que de la laisser exclusivement aux mains des médecins, car une formation strictement médicale constitue aussi souvent un empêchement qu’un avantage pour la psychanalyse. Quand certaines conceptions scientifiques traditionnelles sont enracinées dans le cerveau, elles sont toujours un empêchement.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Entretien par G.S. Viereck, 1926

[ récupération ] [ mécompréhension ] [ discours scientifique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

analogie

FLP devrait, dans l'idéal, se révéler organique. Pas au sens habituel de la vieille notion de "niveaux secondaires de classifications" mais au sens d'un mouvement, d'une forme de vie auto-générée parce que sans cesse revitalisée par quelque perspective nouvelle, un dépaysement... qui attisera l'esprit, le nourrira dans sa quête au gré des découvertes.
Organique aussi parce que l'enchevêtrement des mots, bouts de mots, lettres, idées... associés aux possibilités et mélanges de recherches diverses du logiciel, apportent à l'utilisateur un outil dont la souplesse et la puissance conjuguées semblent donner comme une forme biologique à une pâte francophone virtuelle qui rassemble caractères, chaines de caractères, termes, phrases... ressources diachroniques, géographiques, d'auteurs, sémiotiques, sémantiques... Ludiques... Etc, etc.
Exemple récent, un utilisateur - qui se reconnaîtra - s'est amusé à chercher des textes sans tel ou tel caractère. Nous n'avions pas pensé à cela. FLP peut faire du Pérec.
Nous osons donc bien écrire "machine organique" ; elle est nourrie est manipulée par des humains (en attendant mieux ah ah ah) et les complexes intrications qu'elle peut révéler à l'esprit curieux font un peu penser, extrêmement humblement et grossièrement, aux infinies variations et interpénétrations que la vie nous révèle sans désemparer.

Auteur: Mg

Info: 7 juillet 2020

[ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

gouvernance éclairée

Le mot latin auctoritas, racine du mot autorité, caractérise dans son sens premier le protecteur - le gardien qui s'occupe de ceux qui ne peuvent se suffire à eux-mêmes, ou le conseiller de ceux qui doutent. L'autorité, si l'on considère cette origine, signifie bien davantage qu'une simple domination. Elle englobe la protection que les parents apportent à leurs enfants aussi bien que les garanties que les lois concèdent aux adultes. Au temps des Romains, un protecteur comme l'empereur Auguste, loin d'être un représentant de l'oppression humiliante, permit, grâce à son pouvoir, l'épanouissement de ceux qui lui obéissaient. Inversement, un régime comme celui de Caligula, qui n'assura pas sa protection à ceux qui se conformaient à ses règles, fut considéré comme ayant perdu son autorité même aux beaux jours du pouvoir de l'empereur. Mais surtout l'autorité, prise au sens d'une règle ou d'un jugement qui ferait autorité, implique l'établissement de valeurs et de critères définissant ce qui est important. L'autorité établit le poids de ce qui compte pour ceux qui vivent dans son orbite. C'est une formulation de conscience : une personne ou une institution sert de conscience aux autres. L'histoire que nous avons retracée culmine dans la façon dont l'autorité s'établit aujourd'hui sur le plan visuel.

Auteur: Sennett Richard

Info: La conscience de l'oeil : urbanisme et société

[ priorités communautaires ] [ bon sens ] [ étymologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rumination

Qu'ils aillent se faire foutre...
Eux et la musique déprimante ainsi que les jingles irritants de la radio, la pluie incessante et le vent tiède, les clébards qui aboient toute la nuit et chient toute la journée, les plats mal cuits et le thé tiède, les boutiques pleines d'objets dont tu ne veux pas à des conditions que tu ne peux pas te permettre, les maisons qui sont des prisons et les prisons qui sont des maisons, l'odeur de la peinture qui masque l'odeur de la peur, les trains qui n'arrivent jamais à l'heure dans des endroits qui se ressemblent tous, les bus que tu n'oses pas prendre et ta voiture qu'on abîme toujours, les déchets qui tournoient, poussés par le vent, dans les rues, les films dans le noir et les promenades dans le parc pour tripoter ou baiser, un doigt ou une queue, le goût de la bière qui émousse celui de la peur, la télévision et le gouvernement, Sue Lawley et Maggie Thatcher, les Argies et les Falklands, UDA et LUFC bombés sur les murs de ta mère, la swastika et la corde au-dessus de sa porte, la merde dans sa boîte aux lettres et la brique à travers sa fenêtre, les coups de téléphone anonymes et les coups de téléphone orduriers, la respiration haletante et la tonalité, les sarcasmes des enfants et les injures de leurs parents, les yeux plein de larmes qui ne brûlent pas à cause du froid mais à cause de la frustration, les mensonges qu'ils disent et la souffrance qu'ils apportent, la solitude et la laideur, la stupidité et la brutalité, l'indifférence perpétuelle et fondamentale de tout le monde, à toutes les minutes, à toutes les heures, tous les jours, tous les mois, toutes les années de toutes les vies.

Auteur: Peace David

Info: 1983

[ rancoeur ] [ pessimisme ] [ ennui ]

 

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déclaration d'amour

Pendant le blanc et nocturne novembre
Alors que les arbres déchiquetés par l'artillerie
Vieillissaient encore sous la neige
Et semblaient à peine des chevaux de frise
Entourés de vagues de fils de fer
Mon coeur renaissait comme un arbre au printemps
Un arbre fruitier sur lequel s'épanouissent
Les fleurs de l'amour
Pendant le blanc et nocturne novembre
Tandis que chantaient épouvantablement les obus
Et que les fleurs mortes de la terre exhalaient
Leurs mortelles odeurs
Moi je décrivais tous les jours mon amour à Madeleine
La neige met de pâles fleurs sur les arbres
Et toisonne d'hermine les chevaux de frise
Que l'on voit partout
Abandonnés et sinistres
Chevaux muets
Non chevaux barbes mais barbelés
Et je les anime tout soudain
En troupeau de jolis chevaux pies
Qui vont vers toi comme de blanches vagues
Sur la Méditerranée
Et t'apportent mon amour
Roselys ô panthère ô colombes étoile bleue
Ô Madeleine
Je t'aime avec délices
Si je songe à tes yeux je songe aux sources fraîches
Si je pense à ta bouche les roses m'apparaissent
Si je songe à tes seins le Paraclet descend
Ô double colombe de ta poitrine
Et vient délier ma langue de poète
Pour te redire
Je t'aime
Ton visage est un bouquet de fleurs
Aujourd'hui je te vois non Panthère
Mais Toutefleur
Et je te respire ô ma Toutefleur
Tous les lys montent en toi comme des cantiques d'amour et d'allégresse
Et ces chants qui s'envolent vers toi
M'emportent à ton côté
Dans ton bel Orient où les lys
Se changent en palmiers qui de leurs belles mains
Me font signe de venir
La fusée s'épanouit fleur nocturne
Quand il fait noir
Et elle retombe comme une pluie de larmes amoureuses
De larmes heureuses que la joie fait couler
Et je t'aime comme tu m'aimes
Madeleine.

Auteur: Apollinaire Guillaume

Info: Chevaux de frise

[ poème ]

 

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