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imagination

Oh! c'est elle, la bête qui n'existe pas.
Eux, ils n'en savaient rien, et de toute façon
- son allure et son port, son col et même la lumière
calme de son regard - ils l'ont aimée.

Elle, c'est vrai, n'existait point. Mais parce qu'ils l'aimaient
bête pure, elle fut. Toujours ils lui laissaient l'espace.
Et dans ce clair d'espace épargné, doucement,
elle leva la tête, ayant à peine besoin d'être.

Ce ne fut pas de grain qu'ils la nourrirent, mais
rien que, toujours, de la possibilité d'être.
Et cela lui donna, à elle, tant de force.

qu'elle s'en fit une corne à son front. L'unicorne.
Et puis s'en vint de là, blanche, vers une vierge,
et fut dans le miroir d'argent et puis en elle.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info: les Sonnets à Orphée

[ création ] [ poème ]

 

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convoitise

Prenons l'avidité. Savez-vous ce que c'est ? C'est, par exemple, manger plus que nécessaire, vouloir éclipser les autres dans la pratique d'un sport, vouloir plus de biens, une plus grosse voiture que le voisin. Vous dites alors que vous ne devez pas être avide, vous pratiquez donc la "non-avidité" - ce qui est vraiment bête, car jamais l'avidité ne peut cesser en voulant devenir le contraire de ce qu'elle est. Mais si vous commencez à saisir toutes les implications de l'avidité, si vous cherchez de tout votre cœur et de tout votre esprit à découvrir sa vraie nature, alors vous êtes libéré de l'avidité comme de son contraire. Alors vous êtes un être humain réellement intelligent, parce que vous affrontez ce qui est au lieu d'imiter ce qui devrait être.

Auteur: Krishnamurti Jiddu

Info: Le sens du bonheur

[ sagesse ] [ conjonction des opposés ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

juriste

La question qu'on me pose régulièrement - "Mais comment pouvez-vous donc défendre un assassin?" - n'a aucun sens.
Primo : nous autres pénalistes, ne faisons pas de morale, mais du droit; reprocherait-on, par exemple, à un chirurgien d'opérer un malade du foie pour lui sauver la vie, au motif que s'il est mourant c'est parce qu'il buvait de trop? Pour l'avocat, c'est la même logique: sa robe est au service de celui qui la demande, à condition qu'il ne me demande pas de plaider une absurdité. Secundo: beaucoup d'accusés reconnaissent avoir commis le crime dont ils répondent, il ne s'agit pas d'entonner le grand air de l'acquittement en dépit du bon sens. Tertio: Si personne ne défend les assassins, il n' a plus de justice, seulement une vengeance légale.

Auteur: Dupond-Moretti Eric

Info: Bête noire

[ défenseur ] [ nécessaire ]

 

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femmes-par-femmes

J'ai compris depuis longtemps qu'une infirmière qui a plusieurs années d'expérience dans le même service sait plus de choses que moi qui viens de débarquer, et j'écoute les conseils qu'elle me donne et les réflexion qu'elle me fait..... J'ai une sincère et profonde admiration pour leur travail, qui va très, très au-delà de la bête exécution des gestes techniques qui sont prescrits.
Parce qu'elles passent chaque minute auprès des patients, de leurs douleurs, de leurs questions, de leurs plaintes, quand on peut se réfugier derrière nos dossiers et nos chiffres.
Parce qu'elles sont la chair à canon des urgences, parce qu'elles sont au front, et que ce sont elles qui reçoivent en pleine face l'agressivité des gens. Qui sont odieux avec elles et adorables avec nous, puisqu'on est LE DOCTEUR...

Auteur: Jaddo

Info: Juste après dresseuse d'ours

[ gratitude ] [ hôpital ]

 

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périple intérieur

Voyager n’est pas une activité. C’est une disposition d’esprit et d’âme. Et l’on peut voyager partout, jusque dans le huis clos de nos maisonnées. Car le voyage, c’est uniquement ce qui nous surprend, nous bouleverse, nous change, que ce soit par la terreur ou l’émerveillement. Savoir se perdre, cesser ne serait-ce qu’un instant de vouloir contrôler ce qui ne nous appartient pas : la vie. Nos vies peuvent être bouleversées, et nous devons l’accepter, parce que nous ne nous sommes pas donné la vie.

Vous comprendrez que je ne veuille plus voyager, au sens où l’entendent les modernes. J’éprouve plus de belle crainte à ouvrir le Journal de Maine de Biran qu’à me retrouver dans un resort de Caracas, ou à multiplier bêtement les kilomètres à vélo sur une imaginaire Route de la Soie.

Auteur: Serey Paul

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/04/24/litterature-modernite-paul-serey/

[ inconnu ] [ imprévisible ] [ simplicité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éthologie

On sait, en effet, que dans toutes les races animales et hominales, le progrès s'opère par les femelles. Ainsi il n'y a pas d'exemple que la chienne ait jamais accepté la mésalliance avec un hôte des bois, le loup ou le renard, tandis que tous les jours, au contraire on voit la louve écouter avec la facilité la plus extrême les propos amoureux du chien, et même faire des avances à celui-ci dans le voisinage des bois. La femme noire vient au Blanc, jamais la blanche au Noir ; la fille du juif aspire à la main du gentilhomme, jamais la fille du gentilhomme ne s'abaissera jusqu'au juif ; toutes les femmes européennes viennent au Français, rarement la femme française prend-elle mari hors de France, parce qu'elle sent vaguement qu'il lui faudrait descendre pour épouser ailleurs.

Auteur: Toussenel Alphonse

Info: in "L'esprit des bêtes, zoologie passionnelle" - cité dans le "Dictionnaire de la bêtise", éd. Robert Laffont, p.154

[ sélection naturelle ] [ génie du sexe ] [ racisme ] [ nationalisme ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

accouchement

Ceux qui assistèrent Elisif cette nuit-là racontèrent ensuite qu'ayant eu à souffrir des heures durant , elle n'avait cessé de prier. Elle avait prié pour obtenir un grand garçon bien constitué qui ferait honneur à Dieu et pourrait ainsi devenir missionnaire afin d'aller convertir les païens.

Mais, vers les six heures du matin, un cri de bête vint déchirer l'air et se vriller dans toutes les têtes de la maison des Mille. Chacun se mit à supputer.

C'était Elisif qui, n'arrivant plus à se contenter de l'aide céleste, s'abandonnait au seul recours qui lui restait. Le cri originel. Le premier cri véritable de l'histoire universelle. Le hurlement arraché à un être dans la détresse, abandonné de Dieu, seul avec sa douleur. Le combat auquel les livres n'accordent aucune importance particulière parce que la vie nouvelle n'est pas le fait des grands généraux.

Auteur: Wassmo Herbjørg

Info: La Véranda aveugle

[ souffrance ]

 

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gourous

Il y a dans la vie deux sortes de destins. Ceux qui ouvrent les pistes dans la grande brousse de la vie et ceux qui suivent ces pistes ouvertes de la vie. Les premiers affrontent les obstacles, l'inconnu. Ils sont toujours le matin trempés par la rosée parce qu'ils sont les premiers à écarter les herbes qui étaient entremêlées. Les seconds suivent des pistes tracées, suivent des pistes banalisées, suivent des initiateurs, des maîtres. Ils ne connaissent pas les rosées matinales qui trempent, les obstacles qui défient, l'inconnu des nuits noires, l'inconnu des espaces infinis. Leur problème dans la vie c'est de trouver leur homme de destin. Leur homme de destin est celui qu'ils doivent suivre pour se réaliser pleinement, pour être définitivement heureux. Ce n'est jamais facile de trouver son homme de destin, on n'est jamais sûr de l'avoir rencontré.

Auteur: Kourouma Ahmadou

Info: En attendant le vote des bêtes sauvages, p.60, Éd. du Seuil, 1998

[ explorateurs ] [ suiveurs ]

 

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frustration

Primitivement l'individu fort traite, non seulement la nature, mais encore la société et les individus faibles comme des objets de proie : il les exploite tant qu'il peut, puis continue son chemin. Parce qu'il vit dans une grande incertitude, alternant entre la faim et l'abondance, il tue plus de bêtes qu'il ne peut en consommer, pille et maltraite plus d'hommes qu'il ne serait nécessaire. Sa manifestation de puissance est en même temps une expression de vengeance contre son état de misère et de crainte ; il veut, en outre, passer pour plus puissant qu'il n'est, voilà pourquoi il abuse des occasions : le surcroît de crainte qu'il engendre est pour lui un surcroît de puissance. Il remarque à temps que ce n'est pas ce qu'il est, mais ce pour quoi il passe qui le soutient ou l'abat : voilà l'origine de la vanité.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain, 181 p.897

[ arrogance ]

 

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femmes-par-homme

Elle était jolie, avec bien plus qu'un simple physique agréable, don naturel chez toutes les jeunes filles. Une rose encore en bouton, dont le destin serait de se faner prématurément.
Les choix de son existence étaient tellement limités qu'il était déprimant d'envisager l'avenir. Sans vraiment trop savoir, dans l'espoir d'échapper à sa vie sordide, elle épouserait un garçon du voisinage, bien trop tôt, simplement parce qu'il serait disponible.
Sa beauté fraîche disparaîtrait, car elle n'apprendrait jamais les ficelles destinées à la lui conserver.
Son corps mince et avenant perdrait tout son attrait par trop de bébé faits trop vite, car c'est dans les couches de la société ou la pilule s'avérait réellement indispensable qu'elle restait inutilisée, par faute de honte mal placée et d'ignorance. Je me demandai s'il lui arrivait de rêver; si c'était le cas, ce ne devait être que des rêves à l'imaginaire limité. Il lui manquait la conscience du savoir qui fait les rêves d'envergure.

Auteur: Bunker Edward

Info: Aucune bête aussi féroce

[ littérature ] [ pauvreté ] [ prolétariat ]

 

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