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baise

elle passa sa jupe par
dessus la tête
et je découvris ses collants
quelque peu filés.

c’était la vie.
maintenant nous allions faire ce qu’il fallait
faire. j’allais faire ce qu’il fallait faire
après tout ce baratin.
c’était comme dans une soirée –
deux idiots
avaient été faits aux pattes.

sous les draps
et après que j’eus
éteint
elle portait toujours ses
collants. elle espérait une
nuit de gala.
je ne pouvais l’en blâmer. mais
je me demandais pourquoi elle était avec
moi dans ce lit ? où étaient passés les autres
types ? comment pouvais-je être
heureux ? avec quelqu’un que
les autres avaient abandonné ?

nous n’avions pas encore fait ce qu’il fallait
faire nous allions cependant le faire.

c’était comme lorsqu’on
tente de faire admettre par son percepteur
sa solvabilité. je lui enlevai ses collants. et je
décidai de ne pas lui faire
minette. même si
j’y pensai après
coup.

nous allions dormir ensemble
cette nuit-là
en tentant de nous fondre
dans le papier peint du mur.

j’ai essayé, j’ai échoué,
et je me suis absorbé dans la contemplation
de ses cheveux
principalement de ses cheveux
avec quand même
une variante
sur ses narines
porcines.

j’essaie
de nouveau.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "L'amour est un chien de l'enfer", pages 33-34

[ foireuse ] [ impuissance ] [ besogne ] [ sexe ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

baise

Je me glissais sur le lit avec mes yeux flasques, avec un understatement qui ne pouvait pas être dit plus clairement. J’enlevais la couverture, et elle était là, et déployait ses jambes, autour de mon corps, et je glissais le plus silencieusement possible en elle, de manière à sentir le fluide de ma queue érigée contre la chatte qui était là comme une fleur couverte de rosée, rouge et ouverte devant moi. Orgasmes glissants et jus et sueur, jusqu’à ce que tout sombre. Je me réveillais lentement au son de The Eternal Herbie Hancock, Jibali, Jibali, et la fumée de la Camel. Je me rappelle la Camel et la voix cassante d’Herbie, You will know when you get there, et une vodka glacée, et corps contre corps, et la bouche et les seins de Nana, et ma langue enroulée autour d’un clitoris qui était, je crois, plus vivant que toute autre chose. Un clitoris qui remuait et mouillait tout seul, sauvage, et ce jus… jus… jus sur mon cou. Et ma queue brillante, dévorée et dévorée. Je présume que nous faisions l’amour et fumions jusqu’à frôler l’anéantissement. En tout cas, la nuit était là. Une nuit de dimanche, mais le nom des jours était sans importance.

Auteur: Eriksen Jens-Martin

Info: Nani

[ fusion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

baise

A la différence de la lecture des pages écrites, la lecture que les amants font de leur corps (de ce concentré de corps et d’esprit dont les amants se servent pour coucher ensemble) n’est pas linéaire. Commencée n'importe où, elle saute, se répète, revient en arrière, insiste, se ramifie en messages simultanés et divergents, elle revient pour converger, elle affronte des moments de lassitude, tourne la page, retrouve le fil, se perd. On peut y reconnaître une direction, un parcours dirigé vers une fin, dans la mesure où elle tend vers un climax, et qu'en vue de cette fin elle dispose des phases rythmiques, des scansions métriques, des retours de motifs. Mais le climax est-il vraiment sa fin ultime ? Ou la course en direction de cette fin ne s'oppose-t-elle pas à un autre élan qui s'épuise, à contre-courant, à remonter les instants, à récupérer du temps ?

Si l'on voulait représenter l'ensemble au moyen d'un graphique, chaque épisode nécessiterait, avec son point culminant, un modèle à trois dimensions, peut-être à quatre ; aucun modèle, aucune expérience ne peut se répéter. Ce par quoi l'acte sexuel et la lecture se ressemblent le plus, c'est que s'ouvrent en eux des temps et des espaces différents du temps et de l'espace mesurables.

Auteur: Calvino Italo

Info: Si par une nuit d'hiver un voyageur, 2015 : pp. 220-221

[ rencontre ] [ analogie ]

 

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baise

"Méchant méchant méchant homme ! Vous êtes venu pour me violer !"
"Ecoutez la daronne, laissez-moi passer."
"LE MAL EST ECRIT PARTOUT SUR VOTRE FIGURE !"
"Vous croyez que je ne le sais pas ? Allez, laissez-moi sortir d'ici !"
D'une main j'ai tenté de l'écarter. Elle m'a griffé tout un côté de la figure, et pas qu'un peu. J'ai lâché la sacoche, ma casquette est tombée, et comme j'épongeais le sang avec mon mouchoir elle s'est amenée et m'a ratissé l'autre côté.
"SALE CONNASSE ! NON MAIS CA VA PAS, LA TETE?"
"Vous voyez ? Vous voyez ? Vous êtes mauvais !"
Elle était tout contre moi. Je l'ai empoignée par le cul et j'ai mis ma bouche contre la sienne. Ses seins étaient tout contre moi, tout son corps était collé contre moi. Elle a écarté la tête en me repoussant.
"Violeur ! Violeur ! Sale violeur !"
Je lui ai happé un nichon avec ma bouche, puis je suis passé à l'autre.
"Au viol ! Au viol ! On me viole !"
Elle disait vrai. Je lui ai baissé sa culotte, j'ai ouvert ma braguette, la lui ai mise, et je l'ai fait reculer jusqu'au divan. On s'est écroulés dessus.
Elle levait les jambes haut.
"AU VIOL !" qu'elle beuglait.
Je l'ai finie, j'ai refermée ma braguette, empoigné ma sacoche et je suis sorti en la laissant contempler le plafond, calmée...

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Le facteur"

[ hystérique ] [ remettre les pendules à l'heure ] [ apaisement nerveux ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

baise

- Qu’est-ce que tu veux ? J’ai pas beaucoup de temps, elle a grogné quand il a été assez près.

Il s’est encore approché, puis s’est arrêté très près d’elle.

Il ne disait rien.

Il a bonne haleine, elle pensait.

C’est dire à quel point il était proche.

Ils sont restés quelques minutes sans rien dire.

Après ce moment de silence, elle s’est penchée en avant pour l’embrasser sur le front. Elle était plus grande que lui avec ses talons. Puis elle a commencé à le déboutonner et elle a retroussé sa jupe. Il a fouillé dans son manteau, doucement pour ne pas la surprendre ni lui faire peur. Pour lui donner de l’argent ? elle s’est demandée. C’était son cadeau à elle. Elle lui a attrapé la main pour arrêter son mouvement, a un peu enfoncé ses ongles dans sa paume et a posé sa main sur ses seins. Elle mouillait ; il bandait. Elle l’a enfourché contre le mur de briques et l’a baisé en silence. Sans capote. Quand il a joui en elle, elle lui a remonté la braguette puis s’est refait une beauté, a lissé sa robe, son haut, ses cheveux. Elle lui a tourné le dos, puis elle s’est retournée. Elle l’a embrassé longtemps et très fort sur les lèvres, lui a roulé une grosse pelle, puis a reculé.

Auteur: Fondation Larry

Info: Dans "Effets indésirables", trad. de Romain Guillou, éditions Tusitala, 2016, page 103

[ prostituée ] [ passe gratuite ] [ don ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

baise

Là, elle veut du crack ; moi, je veux me faire sucer. Y a rien d’autre qui compte. Je n’ai jamais vu cette femme avant aujourd’hui, mais elle s’accroupit devant moi et je sors ma queue et je la lui fourre dans la bouche et son fils de deux ans est debout derrière elle et il lui tire les cheveux en répétant "Maman" sans arrêt, et son appartement est dégueulasse, et je n’arrive pas à bander, mais pas à cause du môme ni de la crasse, et quand je retire ma bite de sa bouche, je lui colle la pipe de crack entre ses lèvres, elle me regarde et sourit en saisissant la pipe à pleines mains, et ses mains sont la plus belle chose qu’il y ait dans cette pièce, ses ongles sont sales, mais longs et élégants en dépit de tout – ses ongles doivent être naturellement forts pour tenir cette longueur – alors je repousse sa tête en arrière et place ses mains sur ma bite et elle la caresse et je me mets à bander et son fils lui tire les cheveux, mais elle n’a pas l’air de s’en rendre compte, alors je ferme les yeux pour ne pas voir tous les trucs cassés et ses ongles longs irréguliers accrochent ma peau de temps en temps, et je grimace de douleur, mais j’aime ça, du coup je bande encore plus et puis je jouis dans sa main.

Auteur: Fondation Larry

Info: Dans "Effets indésirables", trad. de Romain Guillou, éditions Tusitala, 2016, pages 45-46

[ junky ] [ déclencheur d'érection ] [ fétichisme ] [ branlette ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

baise

Dans son carton, on a allumé des bougies.

Quand je lui ai massé la nuque, j’ai senti le gras et la sueur – accumulés depuis des semaines – qui roulaient sous mes doigts.

Certains de ses ongles étaient longs, d’autres courts. Les cuticules des courts étaient cerclées de noir ; les longs étaient maculés de crasse pareille à de la terre collée sous une pelle. Elle a retiré ma chemise et ses ongles longs m’ont griffé. Je les sentais fendre les ruisselets de ma sueur alors qu’elle les faisait rapidement passer sur mes épaules, mon dos et mon torse. Je bandais terriblement.

J’ai pris ses mains dans les miennes et j’ai sucé ses doigts sales un à un, en faisant varier la pression de mes lèvres et de ma langue. Elle s’est mise à gémir doucement. J’ai défait le bouton de son jean et ouvert sa braguette. […]

Elle était très sale et elle sentait très fort, et quand je lui ai enlevé son pantalon, elle sentait encore plus fort. Je lui ai retiré ses chaussures ; elle ne portait pas de chaussettes. Ses pieds aussi étaient sales, bien sûr, et dans le carton éclairé à la bougie où on baisait, l’odeur de ses pieds s’était mélangée à celles de sa chatte et de son cul. J’ai commencé à lui sucer les orteils, puis je lui ai léché les mollets et je suis redescendu vers ses pieds. Quand j’ai promené ma langue sur ses cuisses et fini par lui bouffer la chatte, elle mouillait comme une folle.

Auteur: Fondation Larry

Info: Dans "Effets indésirables", trad. de Romain Guillou, éditions Tusitala, 2016, pages 185 à 187

[ clochards ] [ saleté ] [ excitation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson