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servitude volontaire

Mais le fait que l’absence de liberté nous semble aller de loin, que nous ne la ressentions plus comme absence de liberté ou alors seulement comme une dépendance douce et confortable, ne rend pas notre condition moins funeste. Au contraire. Puisque la terreur avance à pas feutrés, en excluant définitivement toute représentation d’un autre état possible, toute idée d’opposition, elle est dans un certain sens plus fatale qu’une privation de liberté déclarée et reconnaissable comme telle.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, page 227

[ tyrannie intériorisée ] [ banalisation ] [ normalisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfance

Quand j'étais petit, le cadeau de Noël qui le plus marqué, c'est quand j'ai reçu des talkies-walkies ! Maintenant qu'on se balade tous avec nos téléphones portables, ça semble inimaginable, mais à l'époque, c'était quelque chose ! Dès le lendemain, on jouait aux espions et aux détectives privés avec les potes ! Jusqu'à un des talkies finisse dans l'eau de la rivière. Après ça, on n'a plus trop joué ni aux espion ni aux détectives privés...

Auteur: Mashima Hiro

Info:

[ technologie ] [ magie ] [ éphémère ] [ progrès ] [ banalisation ]

 

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nouvelle économie psychique

La jouissance sexuelle [...] qui jusqu’ici se présentait comme l’étalon de toutes les autres jouissances, c’est-à-dire ce qui en donnait la mesure et permettait la relativisation des diverses jouissances officielles, occupe maintenant une place commune, ordinaire parmi les autres. Elle a perdu ce privilège qui avait surpris Freud et les premiers freudiens d’être l’organisatrice de toutes les jouissances dites partielles, de se trouver en quelque sorte au sommet de l’édifice. Aujourd’hui, le sexe peut être traité comme une jouissance orificielle ou instrumentale comme les autres.

Auteur: Melman Charles

Info: Dans "L'homme sans gravité", pages 34-35

[ névrose-perversion ] [ banalisation ] [ désacralisation ] [ démystification ] [ Occident ]

 

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banalisation

Que le sexe soit mis à l'ordre du jour et exposé au coin des rues, traité comme un quelconque détergent dans les carrousels télévisés, ne comporte aucune promesse de quelque bénéfice. Je ne dis pas que ce soit mal. Il ne suffit certainement pas à traiter les angoisses et les problèmes particuliers. Il fait partie de la mode, de cette feinte libéralisation qui nous est fournie, comme un bien accordé d'en haut, par la soi-disant société permissive. Mais il ne sert pas au niveau de la psychanalyse.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien accordé en 1974 au magazine italien Panorama, traduit de l'italien par Paul Lemoine

[ privé-public ] [ phénomène publicitaire ] [ libido ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

subjectivités

De ce que j'ai pu constater les journalistes ont l'habitude d'user du cliché (algorithme) le plus proche dans leur point de vue, ce qui est extrêmement peu instructif car il n'y a pas tant de clichés que ça. La vérité est presque toujours très éloignée du cliché et la seule chose que vous percevez de l'événement réel n'est que ce cliché soi-disant proche. Il est tout simplement impossible d'apprécier la pure horreur du reportage d'un média traditionnel aussi longtemps qu'on aura pas fait un reportage sur vous. C'est tellement pire que vous ne le pensez.

Auteur: Yudkowsky Eliezer Shlomo

Info: Comment on the paper "Predictible Fakers" from Robin Hanson, www.overcomingbias.com. 20 janvier 2009

[ loupe médiatique ] [ lissage ] [ banalisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

progrès technologique

(...) du bricolage dominical au super-gadget à la James Bond se déploie tout le musée de l'accessoire miraculeux pour aboutir au gigantesque effort industriel de production d'objets et de gadgets, de "machins" quotidiens qui ne le cèdent en rien dans leur spécialisation maniaque à la bonne vieille imagination baroque des bricoleurs. Car que dire des machines à laver la vaisselle par ultra-sons qui décollent la crasse sans qu'on y touche, du grille-pain qui permet d'obtenir neuf degrés différents de brunissage, et de la cuiller mécanique à agiter les cocktails ? Ce qui n'était jadis qu'excentricité charmante et névrose individuelle devient, au stade sériel et industriel, une déstructuration quotidienne et incessante de l'esprit affolé ou exalté par les détails.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Le système des objets (1968, Gallimard, 288 p.)

[ destruction de l'originalité ] [ banalisation ]

 

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popularisation

Ce que les rebelles contreculturels appellent la "récupération" est en fait la croissance de leurs mouvements, c’est-à-dire leur passage d’un marché de niche, obscur et souterrain – underground – à un marché mainstream, clairement identifié dans l’imaginaire collectif. Ce que l’on appelle "récupération" est en fait le mouvement normal du développement économique, tant du point de vue de l’échange que du signe. C’est la courbe banale de la croissance d’un marché. Le véritable problème est que, en se développant, en se répandant dans l’espace public, une culture rebelle se retrouve adoptée par une masse croissante d’individus et perd de fait ses vertus différenciatrices. Les profits symboliques à consommer les objets-signes du mouvement décroissent à mesure que ceux-ci se "vulgarisent". Les critiques de la "récupération" rappellent ainsi les collectionneurs bourgeois [...] qui s’énervaient de voir la petite bourgeoisie inculte adopter leurs pratiques et se retrouvaient dans l’obligation de se resingulariser par d’autres moyens.

Auteur: Galluzzo Anthony

Info: Dans "La fabrique du consommateur", éd. La découverte, Paris, 2020

[ dénigrement ] [ logique marchande ] [ banalisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

refoulement

[…] Freud était un homme qui, quand il avait une fois vu quelque chose – et il savait voir, et le premier – n’en lâchait pas le tranchant. Et c’est ce qui fait la valeur prodigieuse de son œuvre. Bien entendu, dès qu’il avait fait une découverte, immédiatement s’exerçait sur elle ce travail de rongeur qui se produit toujours autour de toute espèce de nouveauté spéculative, et tend à tout faire rentrer dans la routine. Voyez la première grande notion originale qu’il a apportée sur le plan purement théorique, la libido, et le relief, le caractère irréductible qu’il lui donne en disant – la libido est sexuelle. Pour bien nous faire entendre de nos jours, il faudrait dire que ce que Freud a apporté, c’est que le moteur essentiel du progrès humain, le moteur du pathétique, du conflictuel, du fécond, du créateur dans la vie humaine, c’est la luxure. Et déjà au bout de dix ans, il y avait Jung pour expliquer que la libido, c’était les intérêts psychiques. Non, la libido, c’est la libido sexuelle.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", page 84

[ banalisation conceptuelle ] [ psychanalyse ] [ éloge ] [ historique ]

 

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pratiques sexuelles

Plus personne ne sait très bien à quoi pouvait servir le sexe dans les temps historiques, et il est d’ores et déjà envisageable que l’on organise, pour tout ce qui relève de la sexualité, du désir, de l’orgasme, de la virilité, de la féminité, et aussi de l’éventail complet des anciennes "perversions", et même, dans un temps proche, de l’homosexualité à son tour normalisée, des journées "portes ouvertes", des semaines du patrimoine coïtal, comme on le fait déjà pour tant d’autres chefs-d’œuvre qui ne sont même plus, hélas, en péril ; et que le sexe, pour en finir une bonne fois avec ce tourment, soit reconstitué sous forme de parc d’attraction, d’Erosland ou de Baisepark. Il sera possible de venir s’y promener en famille afin d’y contempler sous vitrine les reliques d’un monde dépassé où régnaient encore des choses devenues impensables comme la division des sexes, les corps différenciés, le plaisir égoïste, le secret, les interdits, la conquête, l’immoralité, la trahison, la transgression, l’obscénité, la complicité, la complexité, l’opacité, la duplicité, la culpabilité, la lascivité et tant d’autres choses encore qui se nourrissaient non seulement de l’opposition entre femmes et hommes, mais aussi de la division entre public et privé, ou entre intime et collectif, et de toutes les séparations qui animèrent pendant des siècles la merveilleuse confrontation comique et dialectique d’Eros et de Thanatos.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 23-24

[ banalisation ] [ désérotisation ] [ scénario science-fiction proche ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

propagande

Devant notre engouement pour les séries télévisées, notre imaginaire est ainsi condamné à rester borné et pauvre, délimité par les jalons capitalistes, et nous amène à reproduire encore et encore ce que nous vivons déjà. Pas d’imprévus, pas de bouleversements – ou alors du changement dans la norme. Une série qui traite, par exemple, du racisme, du sexisme ou des drogues d’un point de vue progressiste, le fait toujours de manière standardisée. C'est que le spectacle préfigure la réalité : les sujets sociétaux peuvent aller vers le mieux tant que le capitalisme reste la norme sociale; à la condition sine qua non qu’il soit l’unique base que jamais rien ne viendra remettre en question, tout peut être évoqué.

(…) D’ores et déjà nous pouvons reconnaître (et admettre), afin de la combattre, un certain conditionnement, auquel participent les séries. Elles décervellent, elles sont néfastes, comme toute industrie culturelle. Jean-Pierre Siméon l’a bien perçu : “ On dit à juste titre barbares les talibans qui détruisent des statues millénaires, mais quant à la destruction des langues patrimoniales, au clonage de l’imaginaire et au meurtre de l’art par le divertissement, à la sidération des consciences par le spectaculaire protéiforme, à la destitution du sensible au profit du sensationnel, à l’asservissement du vivant dans tous ses états, à l’absolutisme économique et financier, et quant à l’abolition de tout espoir que ces oppressions génèrent, qui sont les barbares”.

Se satisfaire des séries télévisées en les considérant comme un élément culturel anodin revient donc à se leurrer : elles sont un produit de masse accoutumant le téléspectateur à l’univers bien défini du capitalisme (…) véritable colonisation mentale, elles rendent le téléspectateur passif et incapable de produire une autre vision du monde – mais parfaitement apte à reconnaître et accepter les valeurs du mode de vie industriel, et à y adhérer (…) moins nous agissons et décidons de nos actes par nous-mêmes, plus le capitalisme et l’industrialisme les régissent et les organisent à leur gré : nous leur laissons le champ libre. “ Si notre société prétendument libérale ne se prive pas de promulguer à l’envi lois et décrets qui répriment notre comportement jusque dans nos actions les plus intimes (…) elle a trouvé dans le narratif généralisé auquel la technologie donne désormais les moyens d’une diffusion à laquelle nul ne peut échapper, un moyen non moins efficace et plus séduisant, d’anesthésier les consciences.” les séries télévisées divertissent, c’est à dire détournent l’attention, en procédant à une habile manœuvre de décervelage. Saturation sensorielle, passivité mentale et politique, installation dans nos cerveaux et nos vies de systèmes matriciels aliénants : tel est le bilan des séries télévisées.

Il ne peut pas y avoir de bonne série : en soi, par sa forme même, toute série est par principe vouée à formater l’imaginaire du téléspectateur. Une série, quelle qu’elle soit, est forcément aliénante. Et comme le disait déjà Guy Debord, on ne peut pas faire une critique de l’aliénation avec des moyens aliénés. Pour citer Marshall Mcluhan,” The medium is the message”. Comme le disait je ne sais plus qui, “ la révolution n’est pas au bout du chemin, elle est le chemin”. On ne peut pas se réapproprier la forme série télé, on ne peut pas la reproduire tout en la détournant de son usage initial : cette forme conservera toujours les propriétés avec lesquelles elle a été conçue - transformer les individus en consommateurs,(…) il nous faut rompre avec cette idée que ce qu’on nous donne est neutre et sans effet sur nos consciences, voire positif. Non. On nous le donne? C'est déjà trop, on n’a rien demandé. Ce qu’on veut, on le construira nous-mêmes.

Auteur: Biagini Cédric

Info: Divertir pour dominer 2, la culture de masse toujours contre les peuples, coécrit avec Patrick Marcolini

[ préparation psychologique à l'acceptation ] [ banalisation ] [ culture pop ] [ soft power ] [ banalisation ]

 
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