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manger

En général, je pense qu'on pourrait souvent trouver quelque indice du caractère des gens dans le choix des aliments qu'ils préfèrent. Les Italiens, qui vivent beaucoup d'herbages, sont efféminés et mous. Vous autres, Anglais, grands mangeurs de viande, vous avez dans vos inflexibles vertus quelque chose de dur et qui tient de la barbarie. Le Suisse, naturellement froid, paisible et simple, mais violent et emporté dans la colère, aime à la fois l'un et l'autre aliment, et boit du laitage et du vin. Le Français, souple et changeant, vit de tous les mets et se plie à tous les caractères. Julie, elle-même, pourrait me servir d'exemple ; car, quoique sensuelle et gourmande, dans ses repas, elle n'aime ni la viande, ni les ragoûts, ni le sel et n'a jamais goûté de vin pur : d'excellents légumes, les oeufs, la crème, les fruits, voilà sa nourriture ordinaire ; et sans le poisson, qu'elle aime aussi beaucoup, elle serait une véritable pythagoricienne.

Auteur: Trébaol Florence

Info: Mots en bouche: La gastronomie : une petite anthologie littéraire

[ Europe ] [ nourriture ]

 

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barbarie

Le 14 avril, Blood and Guts est promu général quatre étoiles. C'est l'aboutissement de toute une vie, la réalisation d'un rêve d'enfant, mais le cœur n’y est pas vraiment : outre le fait que la guerre touche à sa fin, Patton est écœuré par l’ignoble spectacle des camps. Au sujet de Buchenwald, il écrit : "Sincèrement, les mots me manquent pour décrire l’horreur de ces lieux. J'ai convoqué la presse pour que les journalistes rapportent au monde entier la sauvagerie dont les Boches ont fait preuve." Un jeune officier, Steven Kentridge, témoigne de l'impact de la bestialité nazie sur Patton : "II ne pouvait pas encaisser la vue de tout ça, au point d'en être malade à vomir. Je l’ai vu pleurer lorsqu'un survivant, si décharné qu’il ressemblait à un mort vivant, s’est mis au garde-à-vous devant lui et l’a salué. Le général lui a rendu son salut, mais il n’a pas osé lui serrer la main, de peur de la lui briser."

Auteur: Kadari Yannis

Info: Patton

[ camp de concentration ] [ émotion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colonisation

Cette descente des hordes de la steppe qui viennent périodiquement asseoir leurs khans sur les trônes de Tch'ang-ngan, de Lo-yang, de K'ai-fong ou de Pékin, de Samarquand, d'Ispahan ou de Tauris, de Qonya ou de Constantinople, est devenue une des lois géographiques de l'histoire. Mais il est une autre loi - opposée- celle qui fait lentement absorber les envahisseurs nomades, par les vieux pays civilisés ; phénomène double, démographique d'abord : les cavaliers barbares, établis à l'état d'aristocratie sporadique, sont noyés et disparaissent dans ces denses humanités, dans ces fourmilières immémoriales ; phénomène culturel ensuite : la civilisation chinoise ou persane vaincue, conquiert son farouche vainqueur, l'enivre, l'endort, l'annihile. Souvent, cinquante ans après la conquête, tout se passe comme si elle n'avait pas eu lieu. Le barbare sinisé ou iranisé est le premier à monter la garde de la civilisation contre les nouvelles vagues d'assaut de la Barbarie[...] Le Turco-Mongol n'a ainsi vaincu les vielles civilisations que pour finalement mettre son épée à leur service.

Auteur: Grousset René

Info: L'Empire des steppes : Attila, Gengis-Khan, Tamerlan

[ inversion ] [ influence ] [ culture ] [ soft power ] [ assimilation ]

 

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enracinement

Ecoutez les bruits qui nous sont familiers et qui montent du village voisin, martelage de la forge, piétinement du troupeau, raclement de la chaîne sur la mangeoire, mélopées de l’école, causeries du foyer, son de la cloche, et je ne fais pas fi du tintement des verres au cabaret, ou, dans le midi, du choc des quilles renversées par la boule sur la promenade. Tous ces bruits, d’inégale importance, montent, se réunissent, se confondent. C’est la rumeur du village français animant les mirabelliers de Lorraine, les pommiers de Normandie, les oliviers de Provence. Et qui de nous ne l’aimerait ! Tout y est vrai, crée par le temps, chargé de sens. C’est l’harmonie, la somme des expériences accumulées par les générations. L’individu y trouve sa nourriture complète. Toutes les parties de l’âme y sont cultivées, menées quasi au point de la perfection, juste assez loin de la barbarie, sans aller à ces raffinements qui ne tardent pas à débiliter une race. […] Mais certains veulent détruire l’église.

Auteur: Barrès Maurice

Info: La grande pitié des églises de France, pp.109-110

[ religion ] [ simplicité ] [ décor sonore ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

judaïsme

La circoncision complète, originellement exigée par dieu comme prix du sang pour le futur massacre des habitants de Canaan, apparaît aujourd'hui clairement pour ce qu'elle est : la mutilation d'un bébé innocent dans le but de détruire sa vie sexuelle future. Le lien entre la barbarie religieuse et la répression sexuelle ne saurait être plus évident que lorsqu'il est "marqué dans la chair". Qui pourra compter le nombre de vies ainsi rendues misérables, surtout depuis que des médecins chrétiens se sont mis à adopter l'antique folklore juif dans leurs hôpitaux ? Et qui peut supporter de lire les manuels et les histoires de la médecine qui recensent froidement le nombre de petits garçons morts d'une infection après leur huitième jour, ou qui ont subi des dysfonctionnements et déformations intolérables ? [...] S'il ne s'agissait pas de religion et de son arrogance, aucune société saine d'esprit ne tolérerait cette amputation primitive, ni n'autoriserait une opération chirurgicale sur les parties génitales sans le consentement total et informé de la personne concernée.

Auteur: Hitchens Christopher

Info: Dieu n'est pas grand : Comment la religion empoisonne tout.Belfond, 2009, p. 246

[ dénigrement ] [ ancien testament ]

 

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beaux-arts

Nous avons vécu deux ou trois siècles avec le sentiment que la Renaissance italienne retrouva, pour notre consolation, la voie perdue de l’art antique, et qu’il n’y avait avant elle et hors d’elle que barbarie et confusion. Quand notre besoin de les aimer nous a fait regarder passionnément l’œuvre laissée par les artistes qui précédèrent, aux derniers temps du moyen âge, l’essor italien, nous avons méconnu et calomnié l’Italie. Nous lui avons reproché l’action qu’elle exerça sur les peuples occidentaux, nous avons refusé de voir que les peuples occidentaux, après l’épuisement momentané de leurs ressources spirituelles, devaient subir la loi commune et demander à des éléments plus neufs de féconder leur esprit. Nous sommes ainsi faits qu’il nous est très difficile de nous placer hors de l’histoire pour la considérer de loin et que nous attribuons trop volontiers une valeur définitive aux sentiments que nos désirs actuels nous dictent. Ce besoin d’absolu qui est notre souffrance et notre force et notre gloire, nous refusons de l’accorder aux hommes qui prirent, pour l’assouvir, un autre chemin que nous.

Auteur: Faure Elie

Info: Histoire de l'art. L'art renaissant

[ historique ] [ intolérance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

racisme

Nègre : nom propre de peuple, habitant ou originaire de la Nigritie. Niger, Nigra, Nigrita. Le nom de Nègre n'est pas aujourd'hui synonyme d'Ethiopien, comme il le pourrait être en parlant de l'Antiquité. L'Ethiopie ne s'étend pas autant que la Nigritie. Nous n'appelons Ethiopiens que les peuples qui font au midi de l'Egypte, et au levant des Nègres. Les Nègres vendent aux Espagnols, aux Portugais & aux Hollandais, non-seulement ceux de leurs voisins qu'ils peuvent attraper, mais quelquefois leurs propres femmes & leurs enfants. Ils sont noirs, mais davantage vers le midi du Niger, que vers le nord; ils passent pour robustes, mais ignorants, lâches, paresseux ; moins farouches que les peuples de la Barbarie, de l'Arabie (Bidulgérid) & du Sahara. La plupart fuient le Mahométisme, les autres sont païens ; il y en a même qui n'ont presque aucun sentiment de religion. Au Pérou il est expressément défendu aux Noirs et aux Négresses d'avoir aucune communication personnelle avec les Indiens, sous peine aux mâles de se faire mutiler les parties naturelles; et aux Négresses d'être fustigées.

Auteur: Internet

Info: In : Dictionnaire Universel François et Latin, vulgairement appelé dictionnaire de Trévoux, Nancy, chez Pierre Antoine, 1734, Tome IV

[ historique ]

 

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délire

Au son de l’orgue de Barbarie, le fiacre allait prendre son tour derrière la file de ses congénères, pour se nourrir et s’abreuver contre un arbre perfectionné, qui contenait un insecte du genre carabe, certains disent un staphylin, dont le ventre s’ornait de caroncules argentées.



Pendant que le cheval épelait son avoine en fourrant sa tête entre les pages, l’insecte se soulageait, dans son arbre, d’un liquide simple, heureusement filtré par l’aubier, et qui sautait en torsade violente, par un sexe de cuivre assez bas sur pattes, avec un bruit bleu longuement modulé, dans un seau de fer battu ou de toile, où le cheval faisait deux petits pas pour aller le boire, et l’uriner presque en même temps par un énorme clou de girofle, en regardant tristement ses souliers.



Ces soins rendus, le cocher nageait vers le traiteur, où on lui servait un pavé de santé de miroton ou de bœuf bourguignon, une entrepèse de grosse miche, un barodet, du piccolo, du fromage, un petit noir avec petit verre, deux dominos de sucre et un crapulo.

Auteur: Fargue Léon-Paul

Info: D'après Paris

[ entomologie ] [ festin ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pouvoir sémantique

Ne pas se soucier du "bien écrire" ne signifie pas ne guère se préoccuper de ce qu'implique le fait de préférer un verbe particulier, d'élire tel mot plutôt que tel autre. Cela relève même, dit Amos Oz, d'un choix moral - "Les mots peuvent tuer : nous le savons que trop, mais ils guérissent aussi parfois, dans une certaine mesure." Il se rappelle avoir souvent été consterné par les mots ("puissant", "formidable", "explosif") employés pour le lancement de ses romans dans des pays dits civilisés. La dégradation, la corruption du langage, souligne-t-il à la suite de Victor Klemperer, annoncent souvent les pires barbaries :

Partout où des groupes particuliers d'êtres humains sont désignés sous les termes “d'éléments négatifs”, de “parasites” ou “d'étrangers indésirables”, par exemple ils seront traités tôt ou tard comme des sous-hommes. 

Au bout du compte la question la plus essentielle que se pose l'homme de mots n'est-elle pas de savoir comment ferrailler contre l'injustice, la violence, le préjugé, en agissant de telle manière qu'il ne peut être accusée de faire des phrases ?

Auteur: Lê Linda

Info: Chercheurs d'ombres, pp 167-168

[ responsabilité de l'écrivain ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

société de contrôle

Nous vivons à une bien étrange époque et constatons avec surprise que le progrès s'allie à la barbarie. En Russie soviétique, on a entrepris d'assurer à un peuple d'environ cent millions d'âmes, maintenu dans l'oppression, de meilleures conditions d'existence. Les autorités furent assez audacieuses pour le sevrer du narcotique de la religion et assez sages pour lui accorder une dose raisonnable de liberté sexuelle. En même temps, cependant, on le soumettait à la plus cruelle des contraintes en lui enlevant toute liberté de penser librement. C'est avec une brutalité analogue qu'on a inculqué aux Italiens le goût de l'ordre et le sentiment du devoir. On se sent réellement soulagé quand on constate que, pour le peuple allemand, la régression vers une barbarie presque préhistorique peut se faire indépendamment de toute idée de progrès. Quoi qu'il en soit, nous constatons aujourd'hui que les démocraties conservatrices sont devenues les gardiennes du progrès de la civilisation et, chose curieuse, que l'Église catholique oppose au péril une forte résistance, elle qui avait été jusqu'ici l'ennemie implacable de la liberté de pensée et des progrès de la connaissance !

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, pages 75-76

[ pulsion de mort ] [ pessimisme ] [ propagande ] [ pouvoir ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson