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question

Les gens qui éprouvent le besoin impérieux de lire lorsqu'ils se trouvent au coeur d'une foule ou dans les transports en commun ne savent pas qu'ils adoptent un parangon de l'attitude autistique.

La lecture est un repli sur le monde intérieur de l'imagination et de la représentation mentale ; en lisant un livre en public, on se coupe de la réalité qui nous entoure parce qu'elle nous agresse par ses bruits, ses odeurs, ses images, ses mouvements spasmodiques ; lire en public, c'est refuser le contact avec autrui. Bien sûr, lire un livre permet de passer le temps tout en se distrayant ou se cultivant. Mais au coeur de la masse mouvante du peuple, lire un livre équivaut souvent à protéger sa bulle individuelle, à fermer les frontières, à ériger des barrières et à tenir à distance les quidams indésirables. Et pourtant qui osera dire que lire est un comportement pathologique ?

Auteur: Vall David

Info: De chair et de marbre

[ bouquiner ] [ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

barbarie

Le Réel et l'impossible sont antithétiques; ils ne peuvent aller ensemble. L'analyse pousse le sujet vers l'impossible, elle lui suggère de considérer le monde comme il est vraiment, c'est-à-dire imaginaire et sans aucun sens. Alors que le Réel, comme un oiseau vorace, ne fait que se nourrir de choses sensées, d'actions qui ont un sens. On entend toujours répéter qu'il faut donner un sens à ceci et à cela, à ses propres pensées, à ses propres aspirations, aux désirs, au sexe, à la vie. Mais de la vie nous ne savons rien de rien, comme s'essoufflent à l'expliquer les scientifiques. Ma peur est que par leur faute, le Réel, chose monstrueuse qui n'existe pas, finira par prendre le dessus. La science est en train de se substituer à la religion, avec autant de despotisme, d'obscurité et d'obscurantisme. 

Il y a un Dieu atome, un Dieu espace ... Si la science ou la religion l'emportent, la psychanalyse est finie.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 1974

[ organisation technique ] [ barrières mentales ] [ absolutisme ] [ croyances rationnelles ] [ humains secondéités sources ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

trickster

- filou, tricheur, arnaqueur, escroc, ingénieusement sournois, faussaire, rusé, rétif, qui viole les interdits

- magicien, illusionniste

- farceur, pitre (cut-up), joueur de tours, bouffon

- caractère rusé ou trompeur, fripon divin qui casse les barrières. Presque chaque culture à un conte avec un tel personnage ou un Dieu rusé. Ce mythe véhicule souvent les traits d'un humain hybride, qui se situe constamment dans un espace en transition, personnage entre deux eaux qui menace donc la cohésion de la communauté, il est subversif. Il peut aussi aller jusqu'au spirituel voire au surnaturel. Ainsi retrouve-t'on souvent cet être malicieux dans le folklore de nombreux peuples primitifs ; parfois même caractérisé par des pulsions biologiques prodigieuses et des parties du corps exagérées.

- (slang, dans le désordre) : qui salope ou rate tout, prostituée, personne compliquée, danseur cool et branché (urban dictionnary)

Un site de synonymes anglophones recense 368 termes (similar meanning) pour ce mot.

Auteur: Internet

Info: Compilé par Mg

[ intraduisible ] [ définition ] [ insaisissable ]

 

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sociologie

L'urbanisme postmoderne et les pratiques citadines actuelles ont réinventé la rue, l'alignement continu des façades et des activités commerciales ou de services accueillant la clientèle en rez-de-chaussée, ainsi que l'animation, voire la foule, où le badaud, plus que le chaland, aime se fondre dans l'anonymat du spectacle urbain, du défilé ou de la fête. Mais cette apparence de communauté retrouvée doit se conjuguer avec l'autre réalité de l'individualité croissante, qui agrège et mêle dans un même espace des destinées et des itinéraires différents : le renfermement de beaucoup de nos contemporains dans leur bulle, plus sensible encore à New York qu'à Paris, où toute intrusion (un sourire, un geste) est ressentie comme une agression, le téléphone portable utilisé en tout temps et en tout lieu (rue, services publics, transports), qui vous fait pénétrer avec voyeurisme dans l'intimité personnelle de l'autre, les multiples codes, vigiles barrières, cartes magnétiques, qui interdisent, fragmentent, divisent les accès et les populations. Plus que jamais, la ville contemporaine a inventé l'individualisation des foules.

Auteur: Burgel Guy

Info: La revanche des villes

[ mégapoles ]

 

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immigration

Il n'est pas facile d'entrer dans la culture des autres, de se mettre à la place de personnes si différentes de nous, de comprendre leurs pensées et leurs expériences. Ainsi nous renonçons souvent à rencontrer l'autre et nous élevons des barrières pour nous défendre. Les communautés locales ont parfois peur que les nouveaux arrivés perturbent l'ordre établi, "volent" quelque chose de ce que l'on a construit péniblement. Les nouveaux arrivés aussi ont des peurs : ils craignent la confrontation, le jugement, la discrimination, l'échec. Ces peurs sont légitimes, elles se fondent sur des doutes parfaitement compréhensibles d'un point de vue humain. Ce n'est pas un péché d'avoir des doutes et des craintes. Le péché, c'est de laisser ces peurs déterminer nos réponses, conditionner nos choix, compromettre le respect et la générosité, alimenter la haine et le refus. Le péché, c'est de renoncer à la rencontre avec l'autre, à la rencontre avec celui qui est différent, alors que cela constitue, de fait, une occasion privilégiée de rencontre avec le Seigneur.

Auteur: Bergoglio Jorge Mario Pape François

Info: Homélie du pape à l'occasion de la journée mondiale du migrant et du réfugié

[ intégration ] [ rejet ] [ méfiance ]

 

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bienséance

Selon [Richard] Sennett, ce qu’il y a de meilleur dans la tradition culturelle de l’Occident trouve son origine dans les conventions qui, jadis, réglaient les relations impersonnelles des gens en public. Ces conventions, qu’on trouve aujourd’hui contraignantes, artificielles et incompatibles avec la spontanéité affective, créaient des barrières de politesse entre les gens, établissaient des limites aux manifestations publiques de l’affectivité, mais encourageaient le cosmopolitisme et la courtoisie. A Londres ou à Paris, au XVIIIe siècle, la sociabilité n’était pas fonction de l’intimité. "Des étrangers pouvaient faire connaissance dans une rue ou dans un jardin et s’adresser la parole sans aucune gêne." Ils possédaient en commun un fonds de "signes publics" qui permettaient à des gens qui n’appartenaient pas au même milieu de s’entretenir poliment et de coopérer, sans devoir, pour autant, dévoiler leurs secrets les plus intimes. Mais cette réserve disparut au XIXe siècle : on se mit à croire que le comportement public d’un individu révélait sa personnalité intérieure. Le culte romantique de la sincérité et de l’authenticité arracha les masques que l’on portait en public, mina la distinction entre vie publique et vie privée. On se mit à considérer le domaine public comme un miroir de soi ; on perdit la capacité de distanciation, et donc de nouer des relations sur le mode du jeu, car le jeu présuppose un certain détachement par rapport à soi-même. 

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 56-57

[ avantages ] [ dédramatisation ] [ bonnes manières ] [ lubrifiant social ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conscience individuelle

Nous sommes ainsi arrivés de façon tout à fait inattendue au problème le plus obscur, l’apparition du "moi", c’est-à-dire d’un complexe de neurones qui maintiennent leur investissement, qui sont donc pour de courts laps de temps un complexe de niveau constant. Traiter génétiquement ce problème sera des plus instructifs. Le moi se compose à l’origine de neurones nucléaires qui accueillent les Qn* endogènes par des conductions et les éconduisent par la voie menant à la modification interne. L’expérience vécue de satisfaction a créé pour ce noyau une association avec une perception (l’image de souhait) et une information de mouvement (la partie réflexe de l’action spécifique). C’est dans l’état de répétition propre au désir, dans l’attente, que se produisent l’éducation et le développement de ce moi initial. Celui-ci apprend d’abord qu’il ne doit pas investir les images de mouvement – de manière à provoquer une éconduction – tant que certaines conditions ne sont pas remplies du côté de la perception. Il apprend en outre qu’il ne doit pas investir la représentation de souhait au-delà d’une certaine mesure, parce que sinon il s’illusionnerait sur un mode hallucinatoire. Mais s’il respecte ces deux barrières et tourne son attention vers la nouvelle perception, il a une chance d’atteindre la satisfaction recherchée. Il est donc clair que les barrières qui empêchent le moi d’investir l’image de souhait et l’image de mouvement au-delà d’une certaine mesure sont la raison d’un emmagasinage de Qn dans le moi et qu’elles obligent éventuellement celui-ci à transférer sa Qn jusqu’à certaines limites, sur les neurones qui lui sont accessibles.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Projet d'une psychologie" dans les Lettres à Wilhelm Fliess, trad. Françoise Kahn et François Robert, éditions P.U.F., Paris, 2006, page 674 *Quantität

[ ego ] [ neurologie ] [ origines de la psychanalyse ] [ corps-esprit ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

extraterrestres

Il aura fallu que Jacques Vallée, alors astronome, observe des objets artificiels circuler en orbite de manière rétrograde (ce que les humains ne savent pas faire) pour allumer sa curiosité ufologique. C'était dans les années soixante.
Cinquante années plus tard toute cette problématique s'est complexifiée (pensons aux mutilations animales, aux crop circles, aux révélations sur les oeuvres cachées de certains gouvernement, sur nos faiblesses psychiques, etc.) Vallée, considéré non sans raison comme un des plus grand spécialistes des OVNIS, reste ouvert et penche plutôt vers un mélange de mysticisme et de manipulation pour expliquer le phénomène. Ce en quoi il n'a probablement pas tout tort.
Mais il me semble cependant que vouloir expliquer ce phénomène de manière simple (selon une - ou deux - causes principales) reste bien aventuré. S'il existe des ethnies aliènes qui viennent nous visiter, il y en a certainement plusieurs et peut-être beaucoup, chacune avec des buts et des positions dans le réel variées... Regardez notre règne animal. Peut-être même que certains ET créent la réalité dont nous sommes partie !
Mais pour l'instant le monde n'est que la pauvre perception que nous en avons, une réalité projetée et conditionnées par nos pulsions et nos sens limités. Contemplez les barrières incroyables qu'auto génère notre race en terme d'ouverture intellectuelle, pensez aux universités et à leur soumission à la société de profit, aux phénomènes de cooptation et de cénacle que cela produit. Pensez combien notre bêtise est intrinsèque (Objectifs principaux de l'humain : avoir pouvoir et confort... pour les conserver becs et ongles !) - on ne peut qu'imaginer que cette représentation du monde constitue un système d'"oeillères" redoutable.

Auteur: Mg

Info: 1er aout 2013

[ métaphysique ] [ fermeture ]

 

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éloge

Léon Bloy est mort. Ce volcan d'imprécations éclatantes, cet Etna d'immondices embrasés, sans cesse en déflagrations pyrotechniques éblouissantes, ce foyer lumineux d'éruptions fulminatoires s'est éteint et refroidi, après avoir vomi sa lave de lapidaires anathèmes sur deux générations de ses contemporains.

On pouvait ne pas aimer l'homme, déplorer son caractère qui participait de l'orgueil titanesque et de l'inconsciente envie ; on doit condamner ses procédés de catapulte offensive qui ne s'appuyaient sur aucune plate-forme critique déterminée ; mais il nous faut bien reconnaître la maîtrise surprenante de l'écrivain lapideur qui taillait avec tant d'art ses projectiles et semblait un Géryon polygame qui aurait épousé cyniquement à la fois Tisiphone, Alecto, Mégère, les furieuses Erinnyes de la fable. 

Y eut-il jamais dans notre doux pays, sous notre joli ciel de tempérance, pamphlétaire aussi tumultueux, excessif et inexorable que cet exécuteur des hautes œuvres qui se servait du pal, qu'il avait occidentalisé et qui, né démolisseur, fusait ou plutôt mésusait du marmitage de ses torpilles multilobées et pourvues parfois de gaz hilarants pour anéantir toutes les statues en pain d'épice de notre Foire du Trône aux vanités.

Celui qui intitulait un recueil de portraits satiriques de certains hommes en vue : Causeries sur quelques charognes, et qui nommait le livre de la Bonne Souffrance, par François Coppée un Lavement rendu, n'avait pas, à vrai dire, l'esprit parisien ou la verve intellectuelle ironique d'un Chamfort. Il était de mœurs apaches, dédaignait les subtiles élégances des luttes au fleuret ou à l'épée et préférait assommer, avec une lourde matraque d'or stylisé qu'il maniait terriblement, comme un dégringoleur de pentes, terreur des barrières mal famées.

Auteur: Uzanne Octave

Info: Un Diogène Théocrate. Léon Bloy est mort. Article publié dans La Dépêche du samedi 17 novembre 1917, http://www.octaveuzanne.com/2020/05/un-diogene-theocrate-leon-bloy-est-mort.html

[ hommage ] [ hyperbolique ] [ trickster ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

société de surveillance

Depuis la chute de l’URSS, au fur et à mesure que les frontières des nations disparaissaient, les libertés coutumières se sont rétrécies. Or ce sont les libertés de détail qui font le charme de l’existence, pas uniquement les intentions abstraites. "Aimer, boire et chanter", comme on disait dans la Vienne de Strauss, devient difficile. Les administrations politiques, ne protégeant plus leurs nations, se sont attachées à nous protéger de nous-mêmes. Traduction physique : abolition des frontières territoriales, mais digicodes partout. Fin des patrouilles aux marches du pays, mais vigiles à l’entrée des épiceries et soldats déployés devant les églises. Levée des barrières aux limites du territoire, mais barricade de granit autour de la Préfecture de police de Paris.

On trouve affreux que Victor Orban grillage sa frontière, mais on trouve normal de passer sous des portiques de contrôle pour entrer au musée. C’est la transposition dans la sphère privée de la limitation politique qui a été abolie dans l’espace public. L’idéologie a levé les barrières, la réalité les a replacées là où elle le pouvait : dans le domestique, l’intérieur, le familier. Ouverture du global, quadrillage de l’intime ! Les thuriféraires de la planète sympa avaient des intentions nobles. C’est joli, les Smarties. Mais ils ont négligé une double permanence : "Qui se ressemble s’assemble" et "Le plus énergique s’accapare le terrain." Nous nous sommes laissés enfermer dans l’esprit d’ouverture. [...]

Les directives gouvernementales s’abattent sur nous. Elles rétrécissent la piste de danse. Prions pour qu’on n’entende jamais : "N’ouvrez pas ce livre" (le pictogramme doit déjà exister). En France, la censure gagne du terrain. Pour l’instant, elle n’a pas triomphé. Heureusement que les pères la morale des réseaux sociaux n’ont pas le temps de lire. Dans Saint-Exupéry, dans Flaubert, dans Baudelaire, ils trouveraient des choses abominables ! Mais pour cela, il leur faudrait quitter leur miroir, leur écran. La paresse des pères fouettards en djellaba et des excités du touite est une chance pour la littérature.

Auteur: Tesson Sylvain

Info: Entretien, Figarovox, 2 novembre 2020

[ compensation ] [ progrès-régrès ] [ paradoxe ] [ repli ] [ capitalisme ]

 
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