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tranquillité

Le pauvre village semblait toujours dormir d’un sommeil d’hiver. Aucun esprit d’entreprise, aucun désir de progrès ! Les hommes vivaient au jour le jour. Les champs étroits produisaient de l’herbe, des pommes de terre et du grain. On laissait le bétail dans les prés en été ; à l’étable, en hiver. Les mêmes coutumes s’observaient éternellement et invariablement. Les enfants apprenaient ce que savaient leurs parents, ni plus, ni moins. Les jours passaient, l’existence aussi. Quand les hommes étaient allés en hiver à la pêche aux Lofoten et avaient rentré en automne leurs petites moissons, la tâche était accomplie. Le reste du temps était sans importance. Qu’auraient-ils entrepris ? Qu’auraient-ils fait ? Ah ! ils étaient si nonchalants ! Au fond, c’étaient des flâneurs. Ils rôdaient de maison en maison, bavardaient ensemble, oisifs, endormis et affamés. Ils allaient à l’église pour apprendre les nouvelles.

Auteur: Hamsun Knut

Info: Dans "Vagabonds", édition Pochothèque, trad. J. Petithuguenin, page 909

[ contentement ] [ remise en question ] [ peuple ] [ immobilisme ] [ province ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

L'oeil travaille au défrichage des visages, à la découverte des horizons sableux, des cérémonies occultes, alors l'Afrique se réveille et danse avec la poussière. Elle n'est pas seulement un bavardage matinal, une présence soudaine, c'est un cri, un témoignage des origines.
Le rire cache la violence, la vie séduit la mort.
Le désert oblige à l'essentiel, le regard se perd, il n'y a plus aucune frontière à l'imaginaire.
Que l'on ne me dise pas que devant ce spectacle ceux du désert, les ascètes, les ermites hallucinés, les prophètes, n'ont pas été ébranlés par le mirage féminin, par l'ombre brune entre deux dunes, les fesses de sable à l'infini, les seins de silice sous la voûte céleste, et que leurs rêves n'étaient que lumière divine.
Dis-moi qu'ils furent eux aussi frappés par la jouissance
Et qu'au matin, mêlé à la rosée, leur sperme en témoignait.

Auteur: Giraudeau Bernard

Info: Les dames de nage

[ nature ]

 

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nord-sud

Juché sur son vélo et enveloppé dans un horrible poncho protecteur, le Néerlandais va son chemin sans se soucier des autres, tout en respectant scrupuleusement les règles pour éviter accidents et conflits. La culture calviniste clef de voûte de cette société de liberté, de confiance et d'indifférence organisées, ne pouvait trouver meilleur terreau pour s'implanter. Voilà ce que j'avais appris d'eux : chacun est libre d'être ce qu'il est, de désirer ce qu'il désire, de vivre comme il l'entend, à condition de ne pas nuire à la tranquillité d'autrui et à l'équilibre général. Un principe de vie à l'exact opposé de la culture persane, où dresser des barrières, se mêler de la vie des autres et enfreindre les lois est aussi naturel que la respiration. Mais aussi en décalage avec la rigidité judéo-chrétienne de la culture française, où le verbe entrave sans cesse l'action.

Auteur: Négar Djavadi

Info: Désorientale

[ comparaison ] [ gaulois bavards ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

A la pause déjeuner, dans la cour, les élèves de terminale de Rosewood sont divisés, inconsciemment, en fonction du sexe. Les garçons sont actifs, jouent au foot, jonglent avec le ballon sans le laisser toucher le sol, se bagarrent, pour de bon ou non, se font le coup du bras mort ou s'attrapent par leur cartable pour se balancer. Les filles sont assises et bavardent, soit sur les bancs, soit sur l'herbe, par groupes de trois ou quatre. Quand elles prêtent attention aux garçons, c'est avec de la pitié ou de la confusion plus qu'avec une admiration béate, comme si elles et eux n'appartenaient pas seulement à des sexes différents, mais à deux espèces distinctes. Des chattes sagaces, fières, qui se lèchent les pattes en regardant avec dédain les épagneuls surexcités montés sur ressorts et les pitbulls agressifs cherchant à revendiquer des territoires qui ne pourront jamais être les leurs.

Auteur: Haig Matt

Info: Les Radley

[ jeunes ] [ différents ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Il semble évident, avec le recul, que les artistes de l'Allemagne de Weimar et de la Russie léniniste ont vécu dans un paysage médiatique beaucoup plus atténué que le nôtre, et leur récompense a été de pouvoir encore croire, en toute bonne foi et sans bavardage, que l'art pouvait moralement influencer le monde. Aujourd'hui, l'idée a été largement rejetée, comme il se doit dans une société de médias de masse où le rôle social principal de l'art est d'être un capital d'investissement, ou, de la manière la plus simple, un placement. Nous avons toujours l'art politique, mais nous n'avons pas d'art politique efficace. Un artiste doit être célèbre pour être entendu, mais à mesure qu'il acquiert de la notoriété, son travail accumule de la "valeur" et devient, ipso-facto, inoffensif. En ce qui concerne la politique d'aujourd'hui, la plupart des arts aspirent à la condition de Muzak. Il fournit le bourdonnement de fond du pouvoir.

Auteur: Hughes Robert

Info: The Shock of the New

[ vingtième siècle ] [ marchandisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bavard

Requiem était le contraire de Lucien qui énervait tout le Tram par sa langue de bois, hypocrite à griffonner sur des bouts de papier au lieu de nous dire la vérité en face et paresseux à l'égard des filles. Il nous fatiguait, Lucien. Il exagérait ! A quoi bon faire son intellectuel partout s'il l'équation doit rester la même. Les routes qui mènent vers la vérité et l'honnêteté sont coupées par des inondations, crasses, croûtes de chiens, mensonges, délestages, mais pourquoi s'entêtait-il à croire en un monde possible ? Pourquoi s'efforçait-il de réduire l'humanité aux rêves et citations qu'il glanait sur ses paperasses ? Ça s'appelle lâcheté, peut-être même amnésie ou même le mélange des deux. Le monde est irrécupérable, dixit Requiem… Supposons… Mettons au tiroir nos sentiments personnels, peut-être qu'il a raison Lucien… Réfléchissons… Que ferions-nous à la place de ce poète maudit ? Réponse de Requiem : la tragédie est déjà écrite, on préface. Alors, préfaçons…

Auteur: Fiston Mwanza Mujila

Info: Tram 83

[ question ]

 

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femmes-hommes

Sexe: les hommes et les femmes sont-ils encore faits pour vivre ensemble?" Aussitôt on hume la question qui pue. Depuis la fin de ma puberté, je m'étais juré de ne plus adresser la parole à quiconque commence une phrase par "les femmes ceci" ou "les hommes cela", alors les deux à la fois! On pressent d'emblée, selon l'expression d'un de mes vénérés directeurs, qu'en posant la question de cette façon "on va enfoncer des portes ouvertes avec sa tête". Les femmes sont bavardes et passent leur temps dans les boutiques, les hommes sont cons et égoïstes, ils confondent leur bite et leur bagnole, les femmes n'ont pas le sens de l'orientation, les hommes n'ont pas le sens des petits détails, ce genre de choses. Comme on est sur Arte, on élève d'un cran le débat, à défaut d'ébats. Ça donne: femmes et hommes ne sont pas faits pareil. Ce point ne vous avait pas échappé?.

Auteur: Pracontal Michel de

Info: commentaire d'une soirée thématique sur Arte, Télé-Obs, 6 avril 2000

[ Médiatiques ]

 

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souvenirs posthumes

Pour tous ceux dont l’ami est mort
Le plus poignant
C’est de penser comme ils allaient vivants –
A tel ou tel moment –
Leur costume, un dimanche,
Un style de Coiffure –
Une espièglerie connue d’eux seuls
Perdue, dans le Sépulcre –

Quelle chaleur ils montrèrent, tel jour,
On s’y croirait presque –
Tant cela semble proche –
Et maintenant – ils en sont à des Siècles –

Quel plaisir ils prenaient, à vos propos –
On voudrait toucher leur sourire
Et l’on plonge ses doigts dans le gel –
Quand était-ce – Au juste –

On avait invité des Gens à prendre le thé –
Des Connaissances – un petit nombre –
Et bavardé en intime avec cette Chose Grandiose
Qui ne se souvient pas de vous –

Au-delà des Saluts, et des Invitations –
Des Entretiens, et des Serments –
Au-delà de toutes Nos hypothèses –
Voilà – le Vif du Chagrin !

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 17, 509, traduction Claire Malroux

[ deuil ] [ présence mentale ] [ élégie collective ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

isolement

Cette histoire mouvementée de la solitude a laissé de nombreuses traces, littéraires surtout: les solitaires sont souvent très bavards par écrits. Ils ont laissé des confidences, des plaidoyers, des journaux intimes, des poésies, des lettres. La solitude a donné lieu à bien des débats philosophiques, religieux, littéraires, car elle n'a jamais laissé indifférent: elle fascine, intrigue, étonne, attire et scandalise, on l'admire ou on s'en moque, on en fait une vertu ou un vice, un refuge ou un enfer, mais à toutes les époques on en parle avec passion. Depuis le XIXe siècle, les sciences humaines se penchent sur ce phénomène: sociologues, psychologues, psychanalystes, médecins, philosophes lui consacrent d'innombrables travaux. Et elle continue à diviser, suivant qu'on l'envisage comme fléau social, comme composante irréductible de la condition humaine, comme anomalie ou comme plénitude de l'individu, comme détresse ou comme salut.
La solitude ne laisse ni neutre ni indifférent. Elle engage toute notre conception de la condition humaine.

Auteur: Minois Georges

Info: Histoire de la solitude et des solitaires, p. 11

[ outil ] [ mémoires ] [ journal ]

 

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pauvres-riches

La vie est un immense bazar où les bourgeois pénètrent, circulent, se servent... et sortent sans payer... les pauvres seuls payent... la petit sonnette du tiroir-caisse... c'est leur émotion... Les bourgeois, les enfants petits bourgeois, n'ont jamais eu besoin de passer à la caisse... Ils n'ont jamais eu d'émotions... D'émotion directe, d'angoisse directe, de poésie directe, infligée dès les premières années par la condition de pauvre sur la terre... Ils n'ont jamais éprouvé que des émotions lycéennes, des émotions livresques ou familiales et puis plus tard, des émotions "distinguées"... voire "artistiques"... Tout ce qu'ils élaborent par la suite, au cours de leurs "œuvres" ne peut être que le rafistolage d'emprunts, de choses vues à travers un pare-brise... un pare-choc ou simplement volées au tréfonds des bibliothèques... traduites, arrangées, trafiquées du grec, des moutures classiques. Jamais, absolument jamais, d'humanité directe. Des phonos. Ils sont châtrés de toute émotion directe, voués aux infinis bavardages dès les premières heures de l'enfance...

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Dans "Bagatelles pour un massacre"

[ anesthésiés ] [ émotions par procuration ] [ sensibilité feinte ] [ barbarie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson