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agonie

- Il faudra mourir, que je lui dis encore, plus copieusement qu’un chien et on mettra mille minutes à crever et chaque minute sera neuve quand même et bordée d’assez d’angoisse pour vous faire oublier mille fois tout ce qu’on aurait pu avoir de plaisir à faire l’amour pendant mille ans auparavant…

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Voyage au bout de la nuit

[ souffrances ] [ interminable ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

abrutissement

Dans ce temps-là, les gens se préparaient eux-mêmes l'imagination, comme on fait sa cuisine soi-même. Maintenant, nos rêves ne ressemblent plus guère qu'à n'importe quelle rue d'Amérique, bordée des deux côtés de restaurants à succursales. Je me dis parfois que même notre digestion n'est qu'une bande sonore que les chaînes de télévision font enregistrer à Hollywood.

Auteur: Brautigan Richard

Info: Mémoires sauvés du vent

[ publicité ]

 

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littérature

La jeune femme portait une robe de soie héliotrope. De ses larges manches de soie, bordées de dentelle blanche et jaune, sortaient des mains blanches et délicates. Le jeune homme à sa droite regardait ces mains comme une oeuvre d'art vivante. Elles étaient si fines, si blanches et si souples. Chaque doigt était comme une ballerine élancée, et le poignet comme la charnière d'acier et de caoutchouc de ce petit chef-d'oeuvre mobile.

Auteur: Altenberg Peter

Info: Esquisses et Nouvelles esquisses viennoises

[ personnage ]

 

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délabrement

Après la mort de papa, c’est un sentiment d’abandon qui domine. Le cours des choses épousait sa pente paresseuse avec un sans-gêne barbare : jardin envahi par les herbes, allée bordée de mousses vertes, le buis qui n'est plus taillé, les dalles de la cour qui ne sont plus remplacées et où l'eau croupit, le mur de briques percé de trous, les objets en attente d’un rangement, les rafistolages dans un éternel provisoire. Plus rien ne s’opposait au lent dépérissement.

Auteur: Rouaud Jean

Info: Les champs d'honneur, Page 85

[ deuil ] [ absence ]

 

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incipit

Oural s’accouda aux créneaux de la forteresse, ses avant-bras tatoués appuyés contre la pierre ocre et rugueuse, chaude de soleil. Le désert s’étalait depuis les remparts jusqu’à l’horizon tremblotant de chaleur. Difficile d’imaginer qu’il y a encore quinze ans de cela, une mosaïque de prés salés et de prairies inondées bordées de roseaux entourait la citadelle. La disparition des mers et des océans, par ricochets climatiques, avait métamorphosé cette région marécageuse en un chaos de roches basses, strié de crevasses, de sable fauve parfois vitrifié en coulures noires, et d’éboulis de terre rouge.

Auteur: Wellenstein Aurélie

Info: Mers mortes

[ eau disparue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

deuil

Nous sommes retournés au salon, où la présence d’Alix demeurait inscrite dans chaque objet. Un cardigan de laine bleu pâle était encore accroché au dossier d’une chaise. J’ai déchiffré le titre du livre resté ouvert sur la tranche : Albertine disparue. Dans le jardin, que l’on voyait depuis la porte-fenêtre, des massifs de roses anciennes déployaient leurs nuances enflammées par l’été : blanches, crème, jaunes bordées de rose. J’ai effleuré du doigt la porcelaine de Sèvres, la théière posée sur la table basse. Une bouffée de chagrin m’est montée à la gorge à l’idée qu’Alix et moi ne boirions plus jamais de Darjeeling ensemble.

Auteur: Gestern Hélène

Info: L'odeur de la forêt

[ émotion ] [ absence ] [ objets ]

 

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littoral

Les "voes", des vallées englouties, sont un phénomène fréquent dans cette partie du monde, et on en retrouve des douzaines effilochant la côte comme une soie délicate. Il est impossible de rendre précisément leurs contours sinueux et déchiquetés, mais depuis la colline au-dessus de notre maison, je voyais la terre, puis l'eau du "voe" qui s'étirait en une baie étroite bordée de sable, une étroite bande de colline, et l'eau de nouveau. De plus haut et avec une bonne visibilité, je pourrais les voir alterner, terre et mer, terre et mer, par bandes successives, jusqu'à ce que le regard atteigne l'Atlantique, et que le rocher capitule.

Auteur: Bolton Sharon

Info: Sacrifice

[ rivage ] [ littérature ] [ océan ]

 

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art pictural

J'ai encore de là-bas un cyprès avec une étoile, un dernier essai - un ciel de nuit avec une lune sans éclat, à peine le croissant mince émergeant de l'ombre projetée opaque de la terre - une étoile à éclat exagéré, si vous voulez, éclat doux de rose et vert dans le ciel outremer où courent les nuages. En bas une route bordée de hautes cannes jaunes, derrière lesquelles les basses Alpines bleues, une vieille auberge à fenêtres illuminées orangée, et un très haut cyprès, tout droit, tout sombre.

Sur la route une voiture jaune attelée d'un cheval blanc et deux promeneurs attardés. Très romantique, si vous voulez, mais aussi je crois de la Provence.

Auteur: Van Gogh Vincent

Info: Dernières lettres. à Paul Gauguin (sans date). Lettre inachevée trouvée dans ses papiers  après sa mort.

[ épistole ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

aube

Le jour se levait, triste et froid, mur mouvant de lumière grise qui sortait du nord-est et semblait, au lieu de se fondre en vapeurs humides, se désagréger en atomes ténus et vénéneux, comme de la poussière, précipitant moins une humidité qu'une substance voisine de l'huile légère, incomplètement congelée. Quand Dilsey, ayant ouvert la porte de sa case, apparut sur le seuil, elle eut l'impression que des aiguilles lui transperçaient la chair latéralement. Elle portait un chapeau de paille noire, perché sur son madras, et, sur une robe de soir violette, une cape en velours lie de vin, bordée d'une fourrure anonyme et pelée. Elle resta un moment sur le seuil, son visage creux insondable levé vers le temps, et une main décharnée, plate et flasque comme un ventre de poisson, puis elle écarta sa cape et examina son corsage. 

Auteur: Faulkner William

Info: Le bruit et la fureur, 8 avril 1928. in Oeuvres romanesques - La Pléiade 01

[ personnage ]

 
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vingtième siècle

Bien sûr ces changements de comportement culturel et l'invention de multiples diversions font partie d'un système économique qui me dépasse. J'envisage ce système comme un bain dans une piscine anémiée, stérile, bondée, puant le chlore, en comparaison d'une délicieuse baignade dans un lac au fond des bois, la berge du lac bordée de nénuphars en fleurs où sont perchées de petites tortues, un ou deux hérons dans les grands pins ou dans l'eau peu profonde, quelques serpents d'eau parmi les massifs d'ajoncs, et quand vous plongez vous voyez les poissons qui se reposent immobiles sous les bûches dressées. Même les profondeurs obscures semblent séduisantes en comparaison d'une piscine, comme une promenade printanière sous la pluie dans les bois en comparaison d'une série télévisée où des gens se font descendre ou tabasser à New York ou à Los Angeles tandis que des durs à cuire enchaînent d'insipides répliques soi-disant spirituelles.

Auteur: Harrison Jim

Info: En marge : Mémoires

[ progrès ] [ civilisation ] [ nature ] [ refus ]

 

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