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ego

J'ai toujours été petit, maigre, chétif, mon visage avait une invariable pâleur de cire, mes épaules étaient si hautes que je pouvais donner l'impression d'une légère difformité, des cernes bleu sombre bordaient en permanence mes yeux, mes os et mes articulations étaient et sont aujourd'hui encore délicats.
S'étonne-t-on que malgré cela je haïsse toute faiblesse ? N'est-il pas vrai plutôt que, dans le fond de son coeur, on ne saurait rien tant haïr et mépriser que soi-même et sa propre image ?

Auteur: Ungar Hermann

Info: Enfants et meurtriers

[ miroir ] [ apparence ] [ gêne ] [ self-description ]

 

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canicule

Ils arrivèrent devant la Maison par une chaude journée d’août. Écrasée par le soleil, la rue était déserte. Une femme et un petit garçon. Ni les arbres malingres qui bordaient la chaussée ni les immeubles ne les protégeaient de leurs ombres. La chaleur montait du sol en une multitude de langues incandescentes ondulant sur le bleu vif du ciel. L’asphalte se déformait légèrement sous leurs pieds, si bien que les talons de la femme s’y imprimaient en laissant derrière eux une ligne de pointillés, comme les traces d’un étrange animal.

Auteur: Petrosyan Mariam

Info: La Maison dans laquelle

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

province

Chanfier roulait depuis six heures quand il traversa par l'inévitable rue principale ce bled froid et triste. L'artère étroite n'en finissait pas et les maisons basses qui la bordaient se suivaient, toutes pareilles, sous un ciel aux nuages gris que le vent de l'océan tout proche jetait dans une course rapide. C'était une petite ville, ni plus ni moins sinistre que celles qu'il avait rencontrées tout au long de sa route, sur des nationales, à travers les provinces.
Il était un peu plus de quinze heures, on était en semaine, il n'y avait pas un trainard sur les trottoirs. Le genre de patelin où l'on peut compter les oisifs sur les dents d'un râteau.

Auteur: Siniac Pierre

Info: Femmes blafardes

[ décor ]

 

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crépuscule

C'était souffrir assurément que d'être réduit à passer la nuit dans la rue, et c'est ce qui m'est arrivé plusieurs fois à Lyon. J'aimais mieux employer quelques sous qui me restaient à payer mon pain que mon gîte, parce qu'après tout je risquais moins de mourir de sommeil que de faim. Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que, dans ce cruel état, je n'étais ni inquiet ni triste. Je n'avais pas le moindre souci sur l'avenir, et j'attendais les réponses que devait recevoir mademoiselle du Châtelet, couchant à la belle étoile, et dormant étendu par terre ou sur un banc, aussi tranquillement que sur un lit de roses. Je me souviens même d'avoir passé une nuit délicieuse hors de la ville, dans un chemin qui côtoyait le Rhône ou la Saône, car je ne me rappelle pas lequel des deux. Des jardins élevés en terrasse bordaient le chemin du côté opposé. Il avait fait très chaud ce jour-là ; la soirée était charmante ; la rosée humectait l'herbe flétrie ; point de vent, une nuit tranquille ; l'air était frais sans être froid ; le soleil, après son coucher, avait laissé dans le ciel des vapeurs rouges dont la réflexion rendait l'eau couleur de rose ; les arbres des terrasses étaient chargés de rossignols qui se répondaient de l'un à l'autre. Je me promenais dans une sorte d'extase, livrant mes sens et mon coeur à la jouissance de tout cela, et soupirant seulement un peu du regret d'en jouir seul. Absorbé dans ma douce rêverie, je prolongeai fort avant dans la nuit ma promenade, sans m'apercevoir que j'étais las. Je m'en aperçus enfin. Je me couchai voluptueusement sur la tablette d'une espèce de niche ou de fausse porte enfoncée dans un mur de terrasse ; le ciel de mon lit était formé par les têtes des arbres ; un rossignol était précisément au-dessus de moi : je m'endormis à son chant ; mon sommeil fut doux, mon réveil le fut davantage. Il était grand jour : mes yeux, en s'ouvrant, virent l'eau, la verdure, un paysage admirable.

Auteur: Rousseau Jean-Jacques

Info: Les Confessions, livre IV.

[ vagabondage ]

 

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