Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 8
Temps de recherche: 0.0319s

vivre

Si ta nature est de feu, c'est la loi, tu brûleras.

Auteur: Farid Al-din Attar

Info:

[ flamme ] [ brièveté ] [ génie ]

 

Commentaires: 0

inceste

Si un homme a dormi après son père, dans le sein de sa mère, on les brûlera tous deux.

Auteur: Code d'Hammourabi

Info: § 157

[ châtiment ]

 

Commentaires: 0

liberté

Tout livre est dangereux ; mais le livre le plus dangereux, selon l'église, est justement celui qui parle à l'intelligence seule. Et s'il y avait encore des bûchers, on n'y brûlerait point quelque barbouilleur en pornographie ; non ; on y brûlerait quelque noble et sage matérialiste, qui serait parvenu à la sagesse en s'efforçant de comprendre le jeu des forces naturelles.

Auteur: Alain

Info: Propos II, la Pléiade/Gallimard 1970 <26 juillet 1907 p.32>

[ littérature ]

 

Commentaires: 0

mythologie

Et Orphée s’était dérobé à toutes les séductions des femmes, soit parce que leur amour lui avait été funeste, soit parce qu’il avait engagé sa foi. Beaucoup pourtant brûleraient de s’unir au poète ; beaucoup souffrirent d’être repoussées. Et ce fut aussi lui dont les chants apprirent aux peuples de Thrace à reporter leur amour sur de jeunes garçons et à cueillir, avant l’épanouissement de la jeunesse, le court printemps et la première fleur de l’âge tendre. 

Auteur: Ovide Publius Ovidius Naso

Info: Les Métamorphoses, Garnier frères, Paris, 1936, tome II, livre X, page 125, trad. Joseph Chamonard

[ homosexualité ] [ eros ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

déchéance

Avoir lu le matin même dans le "Journal officiel" sa nomination au poste de substitut du procureur de la République dans une de nos grandes cités provinciales, et se trouver le soir, décolleté, empanaché comme une autruche, perché sur l'estrade d'une baraque foraine et obligé de montrer son mollet à tous les militaires, en leur disant : Vous pouvez tâter, ça ne vous brûlera pas les doigts... quel rêve ! ou mieux, quel cauchemar ! Défendre sa cuisse contre l'impertinence des indiscrets, quêter des sous dans une tirelire et entendre les plaisanteries cochonnes des gens mal élevés, quelle aggravation d'une situation déjà difficile. Comment M. Alcide des Oursins en était-il arrivé là ?

Auteur: Silvestre Armand

Info: In "Histoires réjouissantes", à La Librairie Illustrée, p. 224

[ mystère ] [ vicissitudes ] [ cocasse ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

indicible

Cherchant toujours la perfection et sans aucune pitié pour elle-même, Mireille Havet, encore une fois, butte contre ses ambitions d’excellence. Il ne lui semble pas possible de rendre véritablement ce qu’elle sent si fortement. Les mots résistent à sa volonté de partager, de dire, et son constat est clair, il n’est pas possible de lutter contre l’imperméabilité des uns aux autres. (...)
Cet aveu d’échec se retrouve déjà chez les poètes cités plus haut, qui font alors ce cruel constat concernant leur entreprise absolue. Le monde réel les rattrape et la volonté de "noter l’inexprimable" de Rimbaud, dans Une saison en enfer, se heurte aux possibilités de l’être humain et de son langage. Ainsi, tous trois, Lautréamont, Mallarmé et Rimbaud, confrontés à cet échec, ont cette même envie, devant l’impossibilité de la réalisation de leur rêve, de détruire leur oeuvre, car à quoi bon continuer, si l’idéal n’est pas accessible ? Pour autant, Mireille Havet, elle, ne brûlera pas son journal, mais ne manquera pas de décrire longuement cette impossibilité d’expression totale et absolue.

Auteur: Compain Marthe

Info: Le journal intime de Mireille Havet: entre écriture de soi et grand œuvre, p 240

[ écriture ] [ limitation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

En te voyant toute mignonne,
Blanche dans ta robe d'azur,
Je pensais à quelque madone
Drapée en un pan de ciel pur ;

Je songeais à ces belles saintes
Que l'on voyait, du temps jadis,
Sourire sur les vitres peintes,
Montrant du doigt le paradis ;

Et j'aurais voulu, loin du monde
Qui passait frivole entre nous,
Dans quelque retraite profonde,
T'adorer seul à deux genoux...

Soudain, un caprice bizarre
Change la scène et le décor,
Et mon esprit au loin s'égare
Sur de grands prés d'azur et d'or,

Où, près de ruisseaux minuscules,
Gazouillants comme des oiseaux,
Se poursuivent les libellules,
Ces fleurs vivantes des roseaux.

- Enfant, n'es-tu pas l'une d'elles
Qui me suit pour me consoler ?
Vainement tu caches tes ailes :
Tu marches, mais tu sais voler.

Petite fée au bleu corsage,
Que je connus dès mon berceau,
En revoyant ton doux visage,
Je pense aux joncs de mon ruisseau !

Veux-tu qu'en amoureux fidèles
Nous retournions dans ces prés verts ?
Libellule, reprends tes ailes,
Moi, je brûlerai tous mes vers ;

Et nous irons, sous la lumière
D'un ciel plus frais et plus léger,
Chacun dans sa forme première,
Moi courir, et toi voltiger.

Auteur: Fabié François

Info: Recueil : Fleurs de genêts, ma libellule

[ poème ]

 

Commentaires: 0

évolution fantasmée

Mes ancêtres étaient des charognards poilus au front bas qui perforaient les crânes et les os des charognes jonchant les rivages pour sucer leur cervelle en voie de décomposition. Ils l’ont fait pendant des millions d’années en utilisant les mêmes bifaces de silice, sans comprendre pourquoi et dans quel but ils vivaient ainsi : c’était simplement leur instinct, comme celui qui pousse les oiseaux à nidifier et les castors à construire des digues. Ils ne dédaignaient pas de s’entre-dévorer.

Puis le Démon de l’esprit qui descendit sur terre entra en eux et leur apprit la magie des mots. Le troupeau de singes devint l’humanité et entreprit sa vertigineuse ascension sur l’échelle du langage. Et voici que je me tiens sur la crête de l’histoire d’où je vois que son point culminant est dépassé.

Je suis né au moment où la dernière bataille pour l’âme de l’humanité était déjà perdue. Mais j’ai entendu son écho et vu ses éclairs d’adieu. J’ai parcouru des manuels soviétiques poussiéreux qui annonçaient que l’URSS avait libéré l’homme et lui avait permis d’aller dans l’espace. Bien sûr, même dans mon enfance, je comprenais que c’était un mensonge, mais la vérité s’y trouvait aussi. Il était aussi difficile de séparer le mensonge de la vérité que de séparer des métastases cancéreuses des cellules saines.

Si je ne me trompe pas, j’ai commencé à y réfléchir lorsque je n’avais que dix ans. Pour les vacances scolaires, on m’envoyait chez grand-mère qui vivait dans un village près d’Orel. Elle habitait une vieille isba qui ne différait des habitations du XVe siècle que par la présence d’une ampoule de 100 watts brillant sous le plafond, et que la vieille appelait ironiquement "l’ampoule d’Ilitch". Il est probable qu’elle pensait à Brejnev, et non à Lénine, mais je ne voyais pas de grande différence entre ces deux défunts illustres. En revanche, je comprenais parfaitement ce que représentait "l’ampoule d’Ilitch".

(…)

Ceux qui ont longtemps feuilleté de vieux magazines savent que chaque époque a son propre avenir, une sorte de futur antérieur de la grammaire française : les gens du passé se projettent dans l’infini, en ligne droite, en traçant une tangente à travers leur temps vers l’éternité.

(…)

Ce futur n’arrive jamais car l’humanité avance vers son lendemain selon une trajectoire complexe et peu compréhensible dont aucun mathématicien en sciences sociales ne peut anticiper les tournants.

(…)

Mes descendants – pas les miens personnellement, mais ceux de mon espèce – seront des traders poilus au front bas qui, à partir de claviers tous identiques, vont creuser des swaps de crédits et de défauts le long des rives de fleuves économiques en voie d’assèchement. Ils le feront sans comprendre le moins du monde pourquoi et dans quel but ils agissent ainsi. Ils suivront simplement les impulsions de leur instinct, comme les araignées dévorent les mouches. Et lorsqu’ils auront mangé toutes les mouches, ils se remettront à s’entre-dévorer. C’est ainsi, à proprement parler, que l’histoire a commencé, et c’est ainsi qu’elle se terminera.

Une nouvelle ère d’obscurité est devant nous. Il n’y aura même pas de Dieu chrétien équivoque, mais uniquement des pieuvres transnationales planquées dans les eaux noires qui brasseront de leurs tentacules médiatiques toute la saleté humaine pour sécuriser leur pouvoir. Elles conduiront l’homme à un tel degré de turpitude qu’il sera techniquement impossible à la pitié divine de s’exercer à son égard, et la terre brûlera alors de nouveau, dans un feu qui sera bien plus éclatant et horrible que tout ce qui a été vu dans le passé.

Auteur: Pelevine Viktor

Info: Dieux et mécanismes

[ stagnation ] [ apocalypse ] [ modernité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson