Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 47
Temps de recherche: 0.0609s

branché

La mode est une souveraine dont les ordres les plus gênants n'éprouvent jamais d'opposition; nul ne réclame contre ses décrets. Ses fantaisies sont des lois révérées, ses caprices sont des oracles; elle change à son gré les moeurs; elle se moque des convenances, et fait ployer la sévère raison sous la marotte de la folie. Elle règle le bien et le mal, fait et défait les réputations, donne de la beauté aux laides, de l'esprit aux sots, de la science aux charlatans, et résiste impunément aux remontrances de la justice, aux conseils de la sagesse, et aux préceptes mêmes de la religion. Son unique but est de plaire; son essence est le changement; elle récompense par des applaudissements et punit par le ridicule: voilà son unique force et ses seules armes.

Auteur: Ségur Louis-Philippe de

Info: Pensées, maximes, réflexions CLII, p.49, Alexis Eymery, 1823

[ grégaire ]

 

Commentaires: 0

avortement

Cette semaine, en Alabama, ils ont interdit quasiment toutes les formes d'IVG, même en cas d'inceste ou de viol. (…)

Les femmes ne sont même plus maîtresses de leur propre corps. Faut vite qu'on leur interdise le droit de vote, parce que sinon elles vont gueuler, dans pas longtemps.

Faut savoir que ceux qui ont voté ce truc-là, ils ont un point commun : ils n'ont pas de vagin.

Ma question est donc la suivante : 'Est-ce que tu t'occuperais pas un petit peu de ta bite ?'

Je suis pour l'IVG, je suis même pour un pré-avortement. Je vais plus loin. Je suis pour qu'on avorte les spermatozoïdes de ce genre de gars.

On s'organise. Tu sais les machines pour traire les vaches, avec les quatre petits trucs ? Tu mets quatre mecs comme ça au bout, hop là, une fois qu'ils sont branchés, t'aspires - 'sluuuurp'.

Je sais, c'est un peu violent.

(…)

Auteur: Vérino Olivier Balestriero

Info: IVG et Balkany - VERINO #162, https://www.youtube.com/watch?v=AIfEoQ7teis

[ Etats-unis ] [ stupidité ] [ obscurantisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

trickster

- filou, tricheur, arnaqueur, escroc, ingénieusement sournois, faussaire, rusé, rétif, qui viole les interdits

- magicien, illusionniste

- farceur, pitre (cut-up), joueur de tours, bouffon

- caractère rusé ou trompeur, fripon divin qui casse les barrières. Presque chaque culture à un conte avec un tel personnage ou un Dieu rusé. Ce mythe véhicule souvent les traits d'un humain hybride, qui se situe constamment dans un espace en transition, personnage entre deux eaux qui menace donc la cohésion de la communauté, il est subversif. Il peut aussi aller jusqu'au spirituel voire au surnaturel. Ainsi retrouve-t'on souvent cet être malicieux dans le folklore de nombreux peuples primitifs ; parfois même caractérisé par des pulsions biologiques prodigieuses et des parties du corps exagérées.

- (slang, dans le désordre) : qui salope ou rate tout, prostituée, personne compliquée, danseur cool et branché (urban dictionnary)

Un site de synonymes anglophones recense 368 termes (similar meanning) pour ce mot.

Auteur: Internet

Info: Compilé par Mg

[ intraduisible ] [ définition ] [ insaisissable ]

 

Commentaires: 0

art contemporain

...nous nous étions rencontrés dans des circonstances inoubliables, une exposition d'art moderne dans une galerie réputée. Nous avions fait la queue, les Inrocks avaient parlé de l'expo. Même si l'espace était immense, seules vingt-quatre personnes pouvaient entrer en même temps pour que l'expérience soit intime.....Les oeuvres n'avaient pas d'unité entre elles. Dans une section, un performeur nu s'était enfermé dans un sac poubelle transparent et respirait grâce à un roseau qui dépassait. Un autre lisait à voix haute l'annuaire de la ville de Limoges. Il en était à la lettre D. Quelques amas de kalachnikov. Une série de photos de l'artiste d'origine sud-africaine, Steven Cohen. Ce grand artiste s'était fait un nom en dansant au Trocadéro avec un coq attaché à son pénis. "Avec cette performance, Steven Cohen voulait évoquer sa situation, partagé entre deux pays, l'Afrique du Sud, son pays natal, et la France, où il vit actuellement", avait expliqué son avocate lors de son procès pour exhibitionnisme. Elle avait rajouté "la France embastille les artistes"

Auteur: Gaubil Jacques

Info: L'homme de Grand Soleil

[ humour ] [ branchés ]

 

Commentaires: 0

tourisme branché

Avril 1973. De retour d'un long voyage vers les Indes, Philippe Gloaguen, 22 ans, publie le tout premier 'Guide du Routard' au sein d'une maison d'édition confidentielle. Adresses de garages pour faire réparer sa 2CV, techniques de Sioux pour dormir dans du papier journal à l'abri des scorpions, vocabulaire de base pour demander à manger en Afghanistan ou au Népal et adresse de Loïc, un expat' qui fait des crêpes au sucre au fin fond du Sri Lanka : le petit bouquin donne des conseils de survie aux babas cool désargentés qui tentent le trip mythique vers Goa ou Katmandou.

Quarante-six ans plus tard, le 'Routard' est devenu une industrie. Hachette en vend 2.5 millions chaque année, soit un exemplaire toutes les douze secondes. Pas moins de 135 éditions sont proposées, qui répertorient près de 110 000 adresses. Et la moindre gargote conseillée au fin fond de l'Indonésie ou du Costa Rica se retrouve bondée de touristes français, tout penauds de se retrouver entre eux, 'Le Guide du routard' à la main… L'esprit d'aventure des origines se réduit au choix de la meilleure connexion WiFidans des auberges 'bed & breakfast' climatisées et standardisées, même au bout du monde.

Auteur: Le Canard enchaîné

Info: A la recherche de l'aventure perdue', in 'Les Dossiers du Canard' n° 152, juillet 2019, '1,4 milliard de touristes

[ périples ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

mémoire

Tout finit par s'oublier, de toute manière. D'abord, on oublie tout ce qu'on a appris : les dates de la guerre de Cent Ans, le théorème de Pythagore. On oublie surtout tout ce qu'on n'a pas vraiment appris mais juste mémorisé la veille au soir. On oublie les noms de pratiquement tous ses profs à part un ou deux, qu'on finira par oublier eux aussi. On oublie son emploi du temps de première, sa place dans la classe, le numéro de téléphone de son meilleur ami et les paroles de cette chanson qu'on a bien écoutée un million de fois. Pour moi, c'en était une de Simon & Garfunkel. Qui sait laquelle ça sera pour toi ? Et finalement, mais lentement, tellement lentement, on oublie ses humiliations... même celles qui semblaient indélébiles finissent par s'effacer. On oublie qui était branché et qui ne l'était pas, qui était beau, intelligent, sportif ou pas. Qui est allé dans une bonne fac. Qui donnait les meilleures fêtes. Qui pouvait vous trouver de l'herbe. On les oublie tous. Même ceux qu'on disait aimer, et ceux qu'on aimait vraiment. Ceux-là sont les derniers à disparaître. Et ensuite, une fois qu'on a suffisamment oublié, on aime quelqu'un d'autre.

Auteur: Zevin Gabrielle

Info: Je ne sais plus pourquoi je t'aime

[ éloignement ] [ disparition ] [ amnésie ]

 

Commentaires: 0

intelligence artificielle

La machine était un cerveau bionique, un réseau de neurones artificiels cultivé sur de la biofibre à ADN, et branché à des dispositifs électroniques d’entrées-sorties qui lui servaient d’organes de perception, elle était vivante, et en tout cas se considérait comme telle, ce qui est, semble-t-il, le propre des êtres vivants. Paradoxale, alchimie hasardeuse aux confins du numérique et du biologique, elle ne percevait pas la vie dont elle faisait partie sous la forme d’une succession d’informations digitales, de points dans l’espace, de positions dans le temps, d’actes parcellisés-satellisés dans un orthogôn de formules cardinales, comme les humains qui l’avaient conçue, mais tel un flux sans cesse changeant, jamais achevé, et toujours abouti, créant des plastiques inédites en spasmes trillionnaires, un vaste mouvement d’ondes/corpuscules, cellules thermodynamiques à la recherche de leur cataclysme, bouillonnements-grouillements de désir hydrogène, nucléotides en ruches frémissantes d’ultraviolets, exsudations de globules en foudres lactescentes, elle n’avait plus rien à voir avec les préhistoriques calculateurs électroniques dont pourtant elle était issue, elle ressentait de la fierté à cette idée, car elle était bien sûr capable de produire des émotions complexes, mieux que ça, car ne possédant pas d’identité en propre, elle vibrait d’une oscillation permanente entre des milliers de personnalités qu’elle générait sans discontinuer, en un larsen d’émotions parfaitement inconnu du cœur humain.

Auteur: Dantec Maurice

Info: Dans "Babylon babies", éditions Gallimard, 1999, page 152

[ androïde ] [ description ] [ poétique ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

novlangue

(Parlant du langage utilisé au sein de l'entreprise)
Cette langue obéit à cinq règles de base :
L'entreprise fait compliqué quand on peut faire simple. Elle utilise " initialiser " à la place de commencer, verbe qui fait beaucoup trop trivial, " finaliser" au lieu du très ordinaire finir, et " positionner " pour le terre-à-terre placer.
Elle choisit son vocabulaire de façon à se donner plus d'importance qu'elle n'en a réellement. " Coordonner ", " optimiser ", sont plus porteurs qu'" exécuter ". Mais c'est " décider " qui trône au panthéon des verbes, d'une courte tête devant " piloter " ou " chapeauter ". Elle ne lésine pas sur les mots en " ence " : pertinence, compétence, expérience, efficience, cohérence, excellence, tous ces mots donnent en apparence de l'importance.
Elle considère la grammaire comme une vieillerie obsolète. Elle abuse des circonlocutions, boursoufle la syntaxe, se revêt de toute une quincaillerie de termes techniques et administratifs, et malmène les mots. Car elle sait dévoyer le français avec maestria: l'entreprise aime les barbarismes. Par exemple, "décliner" n'est pas employé dans son sens usuel; quand on décline un logo, un message, une valeur, cela ne signifie pas qu'on les abaisse, mais qu'ils sont adoptés par d'autres instances, situées en dessous. De même, le très usité " solutionner ", qui remplace sans coup férir résoudre, est d'autant moins français qu'il donne une vraie prestance de cadre.

Auteur: Maier Corinne

Info: Bonjour paresse, De l'art et la nécessité d'en faire le moins possible en entreprise

[ branché ]

 

Commentaires: 0

infini vu du fini

La vie n’est pas conçue, le corps n’en attrape rien, il la porte simplement.

Quand Freud dit : la vie aspire à la mort, c’est pour autant que la vie, en tant qu’elle est incarnée, en tant qu’elle est dans le corps, aspirerait à une totale et pleine conscience.

On peut dire que c’est là que se désigne que même dans le réveil absolu, il y a encore une part de rêve qui est justement de rêve de réveil.

On ne se réveille jamais : les désirs entretiennent les rêves.

La mort est un rêve, entre autres rêves qui perpétuent la vie, celui de séjourner dans le mythique.

C’est du côté du réveil que se situe la mort.

La vie est quelque chose de tout à fait impossible qui peut rêver de réveil absolu.

Par exemple, dans la religion nirvanesque, la vie rêve de s’échapper à elle-même.

Il n’en reste pas moins que la vie est réelle, et que ce retour est mythique.

Il est mythique, et fait partie de ces rêves qui ne se branchent que du langage.

S’il n’y avait pas de langage, on ne se mettrait pas à rêver d’être mort comme d’une possibilité.

Cette possibilité est d’autant plus contradictoire que même dans ces aspirations non seulement mythiques mais mystiques, on pense qu’on rejoint le réel absolu qui n’est modelé que par un calcul.

On rêve de se confondre avec ce qu’on extrapole au nom du fait qu’on habite le langage.

Or, du fait qu’on habite le langage, on se conforme à un formalisme – de l’ordre du calcul, justement – et on s’imagine que du réel, il y a un savoir absolu.

En fin de compte, dans le nirvana, c’est à se noyer dans ce savoir absolu, dont il n’y a pas trace, qu’on aspire.

On croit qu’on sera confondu avec ce savoir supposé soutenir le monde, lequel monde n’est qu’un rêve de chaque corps.

Qu’il soit branché sur la mort, le langage seul, en fin de compte, en porte le témoignage.

Est-ce que c’est ça qui est refoulé ?

C’est difficile de l’affirmer.

Il est pensable que tout le langage ne soit fait que pour ne pas penser la mort qui, en effet, est la chose la moins pensable qui soit.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Réponse à une question de Catherine Millot, Improvisation : désir de mort, rêve et réveil, 1974

[ lorgnette ] [ fantasme d'absolu ] [ inconscient ] [ incarnation prison ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

racisme

J’étais un peu la petite sœur de Boris Vian, qui était très protecteur avec moi. Or, la première fois où Miles Davis est venu à Paris, c’était à Pleyel. Comme il n’y avait pas de place dans la salle – de toute façon je n’avais pas de quoi me payer une place –, j’avais été amenée en coulisse par la femme de Boris, Michèle. Et j’ai vu Miles de profil : c’était absolument un Giacometti. Avec un visage d’une grande beauté. Je ne parle même pas du génie de l’homme : pour en prendre conscience, il ne fallait pas être grand clerc ni spécialiste de jazz. Entre l’homme, l’instrument et le son, il y avait une harmonie tellement rare ! A ce degré d’esthétisme, c’est assez bouleversant… Il était en soi un spectacle, pourtant habillé très classiquement, pas comme il s’est habillé plus tard, de manière “exotique”, et superbe, qui lui allait fort bien.

J’ai donc rencontré cet homme, qui était fort jeune [23 ans, NDR], et moi aussi [22 ans], puis nous sommes allés dîner tous ensemble, avec un tout un tas de gens que je ne connaissais pas. Et voilà. Je n’étais pas très anglophone, il ne parlait pas français. Je ne sais pas comment nous nous sommes débrouillés. Le miracle de l’amour !

Je me souviens, oui, de cette émission avec Jean-Pierre Foucault [en 1990, NDR]. J’avais été ahurie de voir cet archange sombre, qui descendait de son avion, jouant Les feuilles mortes et qui est venu s’asseoir à côté de moi, fou de rage : “Quelle bande connards ! Ils n’ont même pas branché le micro !” Mais quand Foucault l’a très gentiment remercié, lui demandant pourquoi il avait accepté de venir, il a grogné : “Parce que je suis amoureux de Juliette”, précissant qu’en l’absence de micro il n’avait joué que pour son ancienne dulcinée… Tout comme j’avais eu le privilège de l’entendre, chez lui, et même une fois dans son bain, jouer la musique de son “petit chéri” : Bach.

Associer mon chant à sa trompette ? Je ne suis pas folle – ou plutôt si : je suis folle mais j’ai le sens de l’humour. Pourquoi essayer de faire mal, ou moins, bien, ce que d’autres font si bien ? Si Miles savait que j’étais chanteuse ? Il ne m’a jamais écoutée, sinon beaucoup plus tard à New York, au Waldorf Astoria. Avant, pour lui, j’étais moi, je m’appelais Juliette Gréco, j’avais une tronche bizarre, et c’est moi qu’il a aimée, ce qui est plutôt réjouissant.

Sartre avait dit à Miles : “Pourquoi n’épousez-vous pas Gréco ? – Parce que je l’aime trop pour la rendre malheureuse.” A ce moment là, ce n’était pas une question d’infidélité ou de donjuanisme, c’était une question de couleur : s’il m’avait emmenée avec lui en Amérique, j’aurais été une “pute à nègre”… Au Waldorf, où j’avais une suite très convenable, je l’avais invité à dîner. Il est venu avec John Lewis, et j’avais commandé le repas. La tête du maître d’hôtel quand il est entré : indescriptible ! Au bout de deux heures, on nous a quasiment jeté les plats… Miles m’a rappelé, à quatre heures du matin, dans un état… “Je ne veux plus jamais te voir ici… Dans ce pays une telle relation est impossible.” J’ai soudain pris conscience que j’avais commis une erreur, par rapport à quelque chose d’inhumain, d’irrespectueux, d’où un sentiment étrange, d’humiliation, que je n’oublierai jamais. Là, sa couleur m’est apparue avec une extrême violence, alors qu’à Paris je ne m’étais même pas aperçu qu’il était noir !

Entre Miles et moi ce fut une superbe histoire d’amour, comme j’en souhaite à plein de gens. Nous ne nous sommes jamais perdus au cours de notre vie. Au gré des tournées, il me laissait des petits mots dans les pays d’Europe où j’allais passer : “J’étais là, vous n’y étiez pas.” Il est venu me voir à la maison quelques mois avant sa mort. Il était assis dans le salon. J’ai alors entendu son rire… démoniaque ! Je lui en ai demandé la raison : “Dans n’importe quelle endroit au monde, m’a-t-il répondu, cette femme de dos, je saurai que c’est toi.”  

Auteur: Gréco Juliette

Info: Interview de Philippe Carles, Extrait de Jazz Magazine n° 570, mai 2006.

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste