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ineffable

Comment oser le dire ?

Après les cycles, les poèmes, les pièces, les chanteurs

Qui furent les gloires d’Ionie d’Inde – Homère, Shakespeare – les routes, les aires si densément notées au cours des longues, longues années,

Les essaims brillants les Voies Lactées du ciel – les pulsantes moissons de la Nature,

La somme rétrospective des passions, héros, guerres, amours, adorations,

Les sondes séculaires lancées aux abîmes les plus bas,

Les sommes des vies humaines, gorges, souhaits, cerveaux – les discours de l’expérience ;

Après l’innombrable somme des chansons, brèves ou longues, les langues, les terres,

Quelque chose encore n’est pas dit dans la voix, les lettres de poésie – quelque chose manque

(Qui sait ? le meilleur manque peut-être, attendant qu’on l’exprime).

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", L'inexprimé, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 720-721

[ littérature ] [ échec ] [ impossible ] [ frustration ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

J'ai appris à découvrir d'autres choses en elle. Quand elle faisait la moue, qu'elle ne décrochait pas un mot quoi qu'il arrive, et que je me creusais la cervelle à essayer de comprendre pourquoi. Quand, parfois, elle semblait douce et tendre, et que je l'adorais. Quand je m'asseyais devant elle, les yeux sur son visage, ses mains, ses jambes, et que j'en pleurais presque de désir. Quand je regardais ses yeux brillants et ses joues tentantes, quand mes doigts couraient sur ses bras, que mes jambes s'approchaient des siennes, et qu'elle me refusait, j'ai appris la souffrance. La dernière fois, j'ai cru devenir fou. J'avais acquis la certitude qu'elle ne m'aimait pas. Elle m'a pris dans ses bras, et m'a laissé toucher sa poitrine et ses mains, embrasser ses joues et ses lèvres. Mais elle était froide."

Auteur: Ibrahim Sonallah

Info: Cette odeur-là, p. 42

[ passion ] [ insuccès ] [ littérature ]

 

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futur

Le code audacieux du transhumanisme se lèvera. C'est un fait inévitable et indéniable. Il s'inscrit dans la nature antidémocratique de la technologie et dans notre propre avancement évolutionniste téléologique. C'est l'avenir. Nous sommes l'avenir, comme cela ou pas. Et il doit être moulé, guidé, et manipulé correctement par la force et la sagesse des scientifiques transhumanistes avec leurs nations et leurs ressources à leurs service pour le faciliter. Cela doit être soutenu de telle sorte que nous puissions faire une transition réussie, non pas nous sacrifier, que ce soit par son pouvoir écrasant ou par crainte d'exploiter ce pouvoir. Il faut mettre les ressources dans la technologie. Dans notre système éducatif. Dans nos universités, nos industries et nos idées. Utiliser le plus fort de notre société. Les plus brillants de notre société. Le meilleur de notre société afin d'atteindre l'avenir.

Auteur: Istvan Zoltan

Info: Le pari transhumaniste, *téléologie: étude des causes finales

[ avenir ] [ espérance ] [ technologie ] [ pensée de droite ]

 

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spécialistes

L’ennui avec l’expert n’est jamais qu’il cesse d’être humain, mais que dans tous les domaines où il n’est pas un expert, il s’avère un homme par trop ordinaire. Dans tous les domaines où il n’est pas exceptionnellement savant, il est d’une ignorance tout à fait commune. La prétendue impartialité des hommes de science est un immense sophisme. Si les hommes de science n’avaient pas d’idée hors de leur travail scientifique, peut-être que tout le monde s’en porterait mieux — tout le monde sauf eux. Mais à la vérité, une fois ôtés leurs habits de savants, ce n’est pas l’absence d’idées qui les singularise, mais la reprise des opinions les plus vulgaires et les plus sentimentales qui règnent dans leur coterie. Si un biologiste n’avait pas d’opinions sur l’art ou la morale, tout serait peut-être très bien, mais un biologiste a malheureusement toutes les idées fausses qu’on nourrit dans les petits cénacles brillants de son temps.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: in William Blake, p 57

[ scientisme ] [ arrogance ] [ jugement ] [ préjugés mondains ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

source créatrice

Avais-je oublié Humboldt, ce personnage de Saul Bellow qui aimait à rappeler le jour où Artaud avait invité les intellectuels les plus brillants de Paris à une conférence ? Quand ils furent tous réunis, il ne lut rien, il monta sur scène et se contenta de crier comme un animal sauvage. Il semblerait qu’après avoir ouvert la bouche, Artaud n’ait pas arrêté de pousser des cris tonitruants tandis que les intellectuels parisiens effrayés ne bougeaient pas de leurs sièges. Pour eux, c’était un acte délicieux. Pourquoi ? Humboldt dit qu’Artaud avait d’une certaine façon compris que le seul art qui pouvait intéresser les intellectuels était celui qui célébrerait la primauté des idées. Les artistes devaient intéresser les intellectuels, la nouvelle classe. Aussi la situation de la culture et de l’histoire de la culture était-elle devenue le thème de l’art. C’est pourquoi un auditoire raffiné de Français écoutait respectueusement Artaud quand il criait. Pour eux, le but exclusif de l’art était de suggérer et d’inspirer des idées…

Auteur: Vila-Matas Enrique

Info: Impressions de Kassel

[ cri primal ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réseaux sociaux déprimants

On commença à déceler de nouvelles formes de dépression chez les adolescents et certains sujets adultes ayant grandi avec les écrans, loin des Pueblos et des Guarani. Une détresse psychologique affectait désormais des individus à la vie ordinaire et équilibrée. Ils avaient souvent un chien ou une femme, parfois les deux. Ils étaient quelquefois propriétaires, cadres supérieurs, détenteurs d’un pavillon avec jardin ou d’un bac à douche avec porte coulissante. Ils aimaient la cuisine et le sexe, prendre des photos, faire des barbecues. C’était de bons citoyens sans histoires. Quant aux étudiants, ce n’était pas toujours les moins brillants ou les plus marginaux. Ils jouaient aux jeux vidéo, utilisaient des contraceptifs efficaces, faisaient des comas éthyliques. C’était des individus intégrés. Voilà qui fut un point marquant : la dépression ne sembla pas être la conséquence d’une perte de repères ou d’un déséquilibre profond. Du moins, elle n’en portait pas le nom. Toutes les personnes concernées par le mal en question étaient seulement d’inconditionnels utilisateurs du réseau ShowYou.

Auteur: Bied-Charreton Solange

Info: Dans "Enjoy", éditions Stock, 2012, pages 138-139

[ comparaison ] [ spectacularisation de soi ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

superficialité

Ce qui est plus problématique, c’est [que notre code] reposait de façon précaire – je le pense aujourd’hui – sur une vision a priori de la nature humaine qui était épouvantablement erronée : nous rejetions toutes les variantes de la doctrine du péché originel. Nous nous trompions totalement sur la nature humaine, la nôtre y compris ; ce fut à la fois une cause et une conséquence de notre état d’esprit […]. Il ne s’agit pas seulement de dire que, intellectuellement, nous étions des pré-freudiens ; nous avions perdu quelque chose que nos prédécesseurs avaient et nous ne l’avions pas remplacé […]. Nos commentaires sur la vie et les affaires humaines étaient brillants, amusants, mais futiles – comme je l’ai dit de la conversation entre Russell, Lawrence et moi-même - parce qu’ils ne s’appuyaient sur aucun diagnostic sérieux concernant la nature humaine […]. Dès lors un soupçon général, largement répandu quoiqu’en partie dissimulé, se porta sur nous, sur nos motivations, sur notre comportement. […] Je pense maintenant que ce soupçon est justifié.

Auteur: Keynes John Maynard

Info: Dans "Deux souvenirs. De Bloomsbury à Paris", pages 122-124

[ autocritique ] [ rapports humains ] [ cénacle ] [ recherche ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

complicité

"Trouduc." Rien que pour ça, j'attends de toi que tu enveloppes ma bite de ta vilaine bouche ce soir. Il fronçait des yeux vers moi.

Je n'arrivais pas à croire qu'il venait de dire ça dans un restaurant chic où tout le monde pouvait entendre. "Tu plaisantes ?! Chéri," il m'a lancé un regard qui suggérait que je ne comprenais pas l'évidence, je ne plaisante jamais avec les pipes.

Notre serveur était arrivé juste à temps pour entendre ces mots romantiques, ses joues roses trahissaient son embarras. "Vous êtes prêts à commander ?" Coassa-t'il : "Oui", rétorqua Braden, qui ne se souciait pas d'avoir été entendu. "Je prendrai le steak, à point." Il m'a sourit doucement. "Tu prends quoi ?" Il prit une gorgée d'eau. Il se trouvait si cool et si drôle. "Plutôt une saucisse, on dirait." Braden s'étrangla avec l'eau, toussant dans ses poings, les yeux brillants d'hilarité alors qu'il reposait son verre sur la table. "Vous allez bien, monsieur ?" Demanda anxieusement le serveur. "Je vais bien, je vais bien."

Auteur: Young Samantha

Info: On Dublin Street

[ couple ] [ humour ] [ dialogue ] [ fellation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fuite en avant

Je crois qu'en cherchant de nouvelles voies de pensée créative, nous aboutirons aussi à un conservatisme existentiel. Il vaut la peine de s'interroger sans cesse : Où sont nos racines les plus profondes ? Nous sommes, semble-t-il, des primates catarrhiniens de l'Ancien Monde, de brillants animaux émergents, définis génétiquement par nos origines uniques, bénis par notre nouveau génie biologique et en sécurité dans notre patrie si nous souhaitons qu'il en soit ainsi. Que signifie tout cela ? Voici ce que cela signifie : Dans la mesure où nous dépendons de prothèses pour nous maintenir en vie et maintenir la biosphère en vie, nous rendrons tout fragile. Si nous bannissons le reste de la vie, nous appauvrirons notre propre espèce pour toujours. Et si nous abandonnons notre nature génétique à la rationalité assistée par la machine, ainsi que notre éthique, nos arts et le sens même de notre existence... tout ça par cette habitude de discourir inconsidérément au nom du progrès, en nous imaginant être des dieux et absous de notre héritage ancestral, nous ne serons plus rien.

Auteur: Wilson Edward Osborne

Info: Consilience : L'unité de la connaissance

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femmes

[Elle a] feuilleté les journaux en pile que Claudine lisait. Consternation. Sur un ton de connivence amusée, foison de petits conseils pour être une putain à la page. Et se mêlant de tout, que tout rentre dans des cases, et comment il faut jouir, et comment il faut rompre, et comment se tailler, se teindre jusqu'aux poils de la chatte, et comment on doit être du dedans au dehors. Ton faussement débonnaire, propagande imbécile pour être comme il faut.
Après des siècles d'interdiction de montrer, femmes sommées d'exhiber qu'elles ont bien tout aux normes, qu'elles se sont calibrées : voilà mes jambes interminables, glabres et hâlées, mon derrière correctement musclé, mon ventre plat nombril percé, mes seins énormes fermes et moulés, ma belle peau saine et pas vieillie, mes cils sont longs, mes cheveux brillants.
Contrairement à ce qu'elle croyait auparavant, il ne s'agit pas d'une soumission aux désirs des hommes. C'est une obéissance aux annonceurs, il faudra que tout le monde y passe. Ils régissent le truc, au fil des pages : voilà ce qu'on vend, alors voilà ce qu'il faut être.

Auteur: Despentes Virginie

Info: Les jolies choses, p. 82-83

[ consumérisme ] [ standardisation ]

 

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