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poème

J'ai bien changé depuis que j'aime...
À présent triste, seul, rêveur,
Je m'attache aux étoiles blêmes,
À la nuit d'ombre et de langueur.
Lorsque la vespérale aurore
Apparaît derrière les monts,
Que l'eau dans les airs s'évapore
Et que se taisent les chansons,
Devant le fleuve aux yeux d'opale
Je guette, en mon rêve plongé,
Ce signe désiré, ton voile,
Là-bas sur le point d'émerger,
Ou bien dans la secrète sente
Les bruissements des pas légers.
Soleil, prolonge ta durée,
Sur l'eau laisse un rayon du jour!
Elle va venir, l'adorée,
Elle va venir, mon amour.

Auteur: Yazikov Nicolas

Info: Élégie

[ espérance ]

 

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paysage

Les appels d'un enfant ou d'un coq apportés de la plaine par le vent, le vol plané d'un épervier, le tintement d'un marteau qui là-bas redresse une faucille, le bruissement de l'air animent seuls cette immensité de silence et de douceur. Ce sont de paisibles journées faites pour endormir les plus dures blessures. Cet horizon où les formes ont peu de diversité nous ramène sur nous-mêmes en nous rattachant à la suite de nos ancêtres. Les souvenirs d'un illustre passé, les grandes couleurs fortes et simples du paysage, ses routes qui s'enfuient composent une mélodie qui nous remplit d'une longue émotion mystique. Notre cœur périssable, notre imagination si mouvante s'attachent à ce coteau d'éternité. Nos sentiments y rejoignent ceux de nos prédécesseurs, s'en accroissent et croient y trouver une sorte de perpétuité.

Auteur: Barrès Maurice

Info: La Colline inspirée

[ France ] [ sérénité ] [ racines ] [ sonorités ]

 

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science-fiction

La théorie d'El Levir (...) s'appuyait sur cette conviction : qu'un texte unique, même court, pouvait receler une potentialité vertigineuse de sens ; que les effets de rythme, dans le plan d'immanence sonore, pouvaient se démultiplier presque à l'infini, aussi bien par vibration moléculaire, de proche en proche, que par effet sonar, avec des sons pulsés dans le vide, sans écho audible, qui apportaient une respiration à même le bruissement ; enfin que le jeu des lettres et des mots, la proximité des signifiants (...), les anagrammes ou les palindromes (une passion dévorante du scribe), pouvaient, si l'on en tenait compte "comme de spectres circulant dans l'ombre blanche de la page", ouvrir au Livre la diversité du vivant. Un Livre unique, oui, d'une seule couleur, pourquoi pas ? - disons bleu - mais d'un bleu hurleur, changeant comme un ciel rougit, se violace puis vire soudain au noir. Un Livre bleu polychrome.

Auteur: Damasio Alain

Info: El Levir

[ littérature ] [ pouvoir ]

 

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averse

Une goutte fraîche est tombée sur ma main. Je suis retourné m'asseoir près d'Irène. Le trottoir devant nous s'est soudain couvert de petites taches d'un gris sombre. Elles naissaient rondes comme des pièces de monnaie, s'allongeant en larmes sur les pentes. Soudain il y a eu l'éclair, et tout de suite le tonnerre, la brise a fait tinter la ville, l'air lourd s'est coloré de fraicheur. Un bruissement clair est sorti du sol, tout s'est assombri d'un coup et il s'est mis à tomber des trombes d'eau. Vite, elle a envahi la rue, dense et lumineuse, et cette gelée translucide et grelottante reflétait l'argent du ciel. Ç'aurait pu être une de ces pluies de mousson, violentes et douces à la fois, qui lavent la terre. Mais à Lisbonne, nul n'affichait cette nonchalance abattue qui fait les Tropiques. On tentait d'échapper au déluge, on se réfugiait sous les stores des magasins, on rentrait le linge qui pendait aux balcons.

Auteur: Le Tellier Hervé

Info: Electrico W, p 188

[ soudaine ] [ fondu-enchaîné ]

 

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deuil

Sous la terre, les racines la pleuraient sans l’avoir jamais vue, le teck blanc aussi, dont l’écorce se détachait en plaques de la taille d’une empreinte de pas, et le citronnier, qui produisait vingt cinq paniers de fruits chaque année. Tous, il en était certain, la pleuraient avec lui, les lézards vifs comme des éclairs ainsi que les libellules au bruissement sec, les abeilles charpentières aux ailes bleues, les processions noires des fourmis, les scarabées à la carapace dure et tous les escargots. Dans son chagrin il avait murmuré son nom en parcourant les sentiers de latérite qui serpentaient librement dans le jardin, et le mot avait circulé au milieu des luisances noires des corbeaux et des papillons qui dansaient dans la lumière du soleil -- azurés de l’Himalaya, satyres du Chitral, tigres bleus et léopards communs, machaons et paons du jour. Elle les avaient aimés, ainsi que le monde qu’ils habitaient, disant : "Dieu n’est qu’un nom pour dire notre émerveillement."

Auteur: Nadeem Aslam

Info: Le jardin de l'aveugle, p 51

[ souvenir ]

 

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écrivains opprimés

Mon Dieu, que de vers ! Que de poèmes ! Jamais la Russie n’a connu une époque pareille, ni avant, ni après. La poésie remplissait le vide sans air, elle se transformait elle-même en air. C’était peut-être "de l’air dérobé", comme a dit Mandelstam. La plus haute reconnaissance, pour un poète, ce n’est pas le prix Nobel, mais le bruissement de ces feuillets recopiés à la machine et à la main, avec des fautes et des coquilles, presque illisibles : Tsvétaïeva, Akhmatova, Mandelstam, Pasternak, Soljénitsyne et, pour finir Brodsky. (…)

Le pouvoir soviétique persécutait les gens sans travail, rangeant parmi eux ceux qu’il empêchait lui-même de travailler. Le parasite Iossif Brodsky avait déjà été libéré de sa relégation dans le village de Norenskaïa, et rien ne laissait présager que cinquante ans plus tard, une salle à la mémoire de l’ancien relégué serait inaugurée dans la bibliothèque locale, et qu’une demoiselle usée entre deux âges y organiserait des visites sur le thème "Brodsky à Norenskaïa".

Auteur: Oulitskaïa Ludmila

Info: Le chapiteau vert, p 122

 

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Ajouté à la BD par miguel

quête

On sait que le septenium médiéval, dans la classification grandiose de l'univers qu'il instituait imposait à l'homme-apprenti deux grands lieux d'exploration : d'une part, les secrets de la nature (quadrivium), d'autre part, les secrets de la parole (trivium: grammatica, rhétorica, dialectica); cette opposition s'est perdue à la fin du Moyen Age à nos jours, le langage n'étant plus considéré que comme instrument au service de la raison et du coeur. Cependant, aujourd'hui, quelque chose revit de l'antique opposition: à l'exploitation du cosmos correspond de nouveau l'exploration du langage, menée par la linguistique, la psychanalyse et la littérature. Car la littérature elle-même, si l'on peut dire, est science non plus du "coeur humain" mais de la parole humaine; son investigation, ne s'adresse plus aux formes et figures secondes qui faisaient l'objet de la rhétorique, mais aux catégories fondamentales de la langue : de même que dans notre culture occidentale, la grammaire n'a commencé de naître que bien longtemps après la rhétorique, de même ce n'est qu'après avoir cheminé pendant des siècles à travers le beau littéraire que la littérature peut se poser les problèmes fondamentaux du langage sans lequel elle ne serait pas.

Auteur: Barthes Roland

Info: Le bruissement de la langue

[ codage du réel ] [ sépténaire ] [ moyen-âge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

imagination

Il y a cinquante mille ans, trois hommes étaient dispersés dans la plaine et chacun d'eux a entendu quelque chose bruire dans l'herbe. Le premier a cru qu'il s'agissait d'un tigre et il a couru comme un diable, et c'était bien un tigre, mais il s'est enfui. Le deuxième pensa que le bruissement était celui d'un tigre et il courut comme un fou, mais ce n'était que le vent et ses amis se moquèrent tous de lui pour avoir été pareille poule mouillée. Mais le troisième a cru que ce n'était que le vent, il a fait comme si de rien n'était et le tigre l'a mangé. Et la même chose s'est produite un million de fois sur dix mille générations - et au bout d'un moment, tout le monde voyait des tigres dans l'herbe même quand il n'y avait pas de tigres, parce que même les poules mouillées ont plus d'enfants que les cadavres. Et depuis ces humbles débuts, nous apprenons à voir des visages dans les nuages et des présages dans les étoiles, à voir une agence dans le hasard, parce que la sélection naturelle favorise les paranoïaques. Même ici, au XXIe siècle, nous pouvons rendre les gens plus honnêtes simplement en griffonnant une paire d'yeux sur le mur avec un marqueur. Même aujourd'hui, nous sommes prêts à croire que des choses invisibles nous observent.

Auteur: Watts Peter

Info: Echopraxia

[ peur ] [ croyance ] [ superstition ] [ prévoyance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

Ceux qui ne connaissent pas ce penchant doivent trouver bizarre qu'on ait sans cesse le nez plongé dans un bouquin, qu'on ne voit pas passer la vie avec toutes ses merveilles, qu'on gaspille ses années de jeunesse insouciante sans profiter de ses joies et de la dépense physique. Ils y discernent sans doute quelque chose de triste, voire de tragique, ils se demandent ce qui peut bien pousser un gamin à se comporter ainsi. Mais on ne voit les merveilles de la vie que quand on est heureux; l'insouciance ne va de pair qu'avec le bonheur; et les joies de la pensée, de l'imagination, sont bien supérieures à celles des muscles et de l'effort. Laissez-moi vous dire, si vous ne le savez pas par expérience, que certaines personnes (moi, par exemple) trouvent dans un bon livre, dans l'immersion dans les mots et les idées, un bonheur d'une intensité insoupçonnée. Quand je veux invoquer des souvenirs de paix, de sérénité, de plaisir, je repense à ces paresseux après-midi d'été, je me revois en équilibre sur ma chaise, un livre sur les genoux; j'entends encore le bruissement des pages tournées tout doucement. Peut-être ai-je connu, à d'autres époques de ma vie, de plus hauts sommets d'extase, de grands moments de soulagement ou de triomphe, mais sur le chapitre du bonheur tranquille, paisible, je n'ai jamais rien vécu de comparable.

Auteur: Asimov Isaac

Info: Moi, Asimov

[ nostalgie ] [ volupté ]

 

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promenade

Ce matin je pars en ballade avec Hulk comme de coutume. Arès 200 mètres sur le chemin je décide de m'engager à l'aventure au travers de la végétation touffue, qui par sa repousse annuelle donne en été un sentiment de pureté inviolée. Il est donc malaisé de ne pas perdre les traces laissées par mes quelques passages de l'an dernier au même endroit mais je suis bien habillé et les ronces ne me blessent pas. Hulk trouve son chemin par d'autres voies et il me rejoint de temps à autre, vérifiant ma progression d'un coup d'oeil, pour repartir de plus belle à la chasse aux pistes des odeurs. Enfin je m'extirpe des branches et des épines pour me retrouver dans les herbes mi-hautes, au milieu des souches laissées au gré des années par les bucherons. La pente est bien marquée et je suis attentif visuellement car c'est un coin où j'ai déjà trouvé de beaux cèpes. J'entends Hulk en contrebas qui court dans le lit du ruisseau. Maintenant il remonte vers moi, à une dizaine de mètres en contrebas, si j'en crois les bruissements de sa progression invisible dans la végétation dense de cette forte pente qui borde l'eau. Je l'appelle et l'encourage.

Mais c'est un superbe chevreuil qui débouche devant moi, tranquillement. Surpris, il oblique sa course et disparaît sur ma gauche dans la mer verte. J'ai l'Iphone en main. Trop tard bien sûr pour en faire usage.

Auteur: Mg

Info: 26 juillet 2011

[ inattendu ] [ nature ]

 

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