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christianisme

Qu’était l’esprit français au XVIIe siècle ? Il avait, d’un côté, pour représentants la glorieuse phalange des écrivains catholiques, ces grands hommes d’Eglise, que vous connaissez tous, que vous révérez tous, dont les noms sont sur toutes les lèvres ; mais la pensée française était, en même temps, représentée par les dissidents, par les calvinistes, par les jansénistes. Je n’ai pas besoin de montrer quelles étaient les affinités morales des jansénistes et des calvinistes ; leurs adversaires communs les ont fait ressortir ; sur ce point, au moins, les jésuites ont gagné leur procès. Jansénistes et calvinistes personnifiaient les mêmes côtés de l’esprit français ; et le jour où le calvinisme a été proscrit, le jour où Port-Royal a été rasé, qui a profité de l’expulsion des protestants, qui a bénéficié de la destruction de Port-Royal ? Est-ce l’Eglise ? Est-ce la morale chrétienne ? Demandez-le à la Régence, demandez-le au XVIIIe siècle, demandez-le à la Révolution, qui a été l’aboutissement final et fatal de tout le XVIIIe siècle.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, page 170

[ protestantisme ] [ jansénisme ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

démons intérieurs

Certes, terrible est le sort de ceux que Dieu a destinés à de continuelles rencontres avec les yeux phosphorescents du Mal, et ce n'est pas tant des catholiques que nous voulons parler - leur Mal se trouve, en définitive, uniquement dans l'absence de plaisir -, mais des protestants, par exemple, qui y croient, et tantôt le pendent, tantôt lui coupent la tête, tantôt l'envoient brûler avec mille étincelles sur une très moderne chaise ; terrible est donc le destin de qui est placé par Dieu, ou par sa propre ambition (ceci n'est pas encore clair), en lutte continuelle avec la perversité. Mais as-tu jamais pensé, Lecteur, quel peut être le supplice de la Perversité et de la Méchanceté même, placée dans l'impossibilité, pour des raisons mathématiques, dirons-nous, de lutter avec soi, de fuir de soi, et qui, toujours, le jour et la nuit, doit supporter l'horreur de sa propre présence désespérée - cette présence étant soi-même ? Non, tu n'y as certes pas pensé.

Auteur: Ortese Anna-Maria

Info: In "L'iguane", éd. Gallimard, p. 96-97 - trad. J.N. Schifano

[ religions ] [ haine de soi ] [ adresse au lecteur ] [ 2e personne du singulier ] [ conscience ] [ inévitabilité ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

finances

Une étude sérieuse oblige à dire que les Juifs européens se sont trouvés associés aux flux d’argent parce qu’ils appliquaient, comme les catholiques et les protestants, la loi vétéro-testamentaire, laquelle ne tolérait pas qu’on prête à usure aux coreligionnaires (mais aux autres, oui). On lit en effet dans le Deutéronome (23-19) : "Tu ne prêteras pas à intérêt à ton frère, intérêt d’argent ou intérêt de nourriture, de toute chose qui se prête à intérêt." Le résultat est que, si nous avons une société composée à 99 % de chrétiens et à 1% de Juifs, 99 chrétiens en pourront prêter qu’à un seul juif cependant qu’un seul juif pourra prêter à 99 chrétiens. C’est donc clair : les juifs, étant minoritaires, se sont longtemps trouvés, en Europe, dans la position d’être presque les seuls à pouvoir prêter aux autres, détenant de fait le quasi-monopole du prêt à intérêt. Mais ce monopole a été cassé par Calvin en 1545 lorsqu’il a autorisé les prêts à intérêt entre coreligionnaires.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: "Le délire occidental", éditions Les liens qui libèrent, 2014, pages 42-43

[ banquiers ] [ historique ] [ religion ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophia perennis

Comment exposer à des Occidentaux modernes cette "science sacrée", "initiatique" devenue inaccessible sans médiation ? La démonstration s’est appuyée tout d’abord sur une critique radicale de la pensée occidentale dans ses développements et ses bases depuis l’émergence de la philosophie grecque, première branche séparée du tronc de la grande Tradition originelle et universelle, critique débouchant sur le constat des limites et des impasses auxquelles cette séparation avait abouti. Elle s’est appliquée ensuite à approcher les vérités traditionnelles en procédant par cercles concentriques autour de l’objet recherché, par exemple en mettant en lumière les constantes dans les règles de l’art sacré des constructeurs au niveau du métier et des outils symboliques utilisés, puis des formes symboliques adoptées, carrés, dômes, etc., enfin du sens spirituel impliqué. Au terme de ces recoupements significatifs, combinant les méthodes de l’histoire comparée des religions aux pratiques de l’accumulation des témoignages comme preuve d’authenticité à la façon dont avaient procédé les traditionnalistes catholiques du début du XIXe siècle, se dégageait "la doctrine".

Auteur: Laurant Jean-Pierre

Info: Dans "René Guénon, les enjeux d'une lecture", page 20

[ investigation ] [ archéologie symbolique ] [ schisme nord-sud ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

religion

Je me suis vite aperçu, en lisant les Grecs, qu'il y avait beaucoup de dieux. Pourquoi un seul ? Et pourquoi celui-là devrait être le bon ? Je n'aurais jamais pu lui pardonner d'être le responsable de ma vie. Et quelle religion est-ce là, le Vatican, avec ses banques, sa police et ses services secrets ? Le Christ a dit : "Mon royaume n'est pas de ce monde." Mon père disait que dans ce monde tout est possible, même la Trinité. Comment croire à ce monstre théologique ? La théologie est plus étrange que la littérature fantastique : trois êtres, parmi eux une colombe, dans un seul dieu... Nous sommes au-delà des cauchemars de Wells ou de Kafka. En revanche, j'admire la Bible. Cette idée de réunir dans un seul livre quatre textes d'auteurs différents et les attribuer au Saint-Esprit ! En somme, j'aurais pu être... méthodiste, par exemple, comme quelques-uns de mes ancêtres, mais pas catholique. Les catholiques de mon pays appartiennent à un genre qui m'est désagréable.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: interview

[ nouveau testament ]

 

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christianisme

Les mystères de la foi catholique ne sont pas faits pour être crus avec toutes les parties de l’âme. La présence du Christ dans l’hostie n’est pas un fait à la manière de la présence de l’âme de Paul dans le corps de Paul (l’un et l’autre d’ailleurs sont complètement incompréhensibles, mais pas de la même façon). L’Eucharistie ne doit donc pas être un objet de croyance pour la partie de moi-même qui appréhende les faits. Là est la part de vérité du protestantisme. Mais cette présence du Christ dans l’hostie n’est pas un symbole, car un symbole est la combinaison d’une abstraction et d’une image, c’est quelque chose de représentable pour l’intelligence humaine, ce n’est pas surnaturel. En cela les catholiques ont raison, non les protestants. Seule la partie de soi-même qui est faite pour le surnaturel doit adhérer à ces mystères.

La part de l’intelligence – de la partie de nous-même qui affirme et nie, pose des opinions – est seulement la soumission.

Auteur: Weil Simone

Info: "La pesanteur et la grâce", Librairie Plon, 1988, page 209

[ abandon de l'esprit critique ] [ humilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

science-fiction

Après des études minutieuses et approfondies faites dans les laboratoires du Reich sous la direction du ministère de l'Amélioration de la Race, le gouvernement décide que la race germanique s'étendra sur toute la gamme des tailles rendues possibles par l'élasticité de l'atome. Les dimensions adoptées devront être strictement conformes aux tailles prévues dans le barème suivant :

》ART. I - Le Führer Chancelier aura six mètres de haut.

》ART . II - Les ministres en exercices, le général commandant en chef des armées du Reich, le chef des Sections d'Assaut, les ambassadeurs, auront quatre mètres.

》ART . III - Tout citoyen allemand, atteignant sa majorité, sera porté à deux mètres cinquante, la taille allemande.

》ART . IV - Par dérogation, et dans un but d'apaisement religieux, les catholiques pourront conserver leur taille.

》ART . V - Aucun juif ne pourra dépasser dix centimètres.

》ART . VI - Un corps spécial de police, dit police de la Mensuration, et un ministère de la Taille dirigée veilleront à l'observation des dispositions de la présente loi.

Auteur: Spitz Jacques

Info: L'homme élastique, la création d'une humanité nouvelle, 1938

[ humour ] [ hitlérisme ] [ nazisme ]

 

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éternel-temporel

Entre la démocratie et le christianisme il y a une mutuelle défiance, une antipathie réciproque fondée sur des aspirations inverses, sur une manière opposée de concevoir la vie humaine. Non seulement l’Eglise et la religion ont, aux yeux des démocrates, le tort de personnifier le principe d’autorité, mais en enseignant aux hommes que le but de leur existence n’est pas sur cette terre, le christianisme a, pour l’extrême démocratie, le défaut d’apprendre aux peuples à supporter les souffrances et les injustices de ce monde, et, par là même, de les détourner des novateurs qui leur promettent la félicité ici-bas avec le règne terrestre de l’égalité et de la justice. Aux yeux de la démocratie radicale, la religion est une rivale dont elle refuse de tolérer la concurrence. La Révolution ne prétend à rien moins qu’à remplacer les vieux cultes et à en tenir lieu. Aussi est-ce bien une guerre de religion, une guerre de doctrines qu’elle fait au christianisme, et cette guerre au christianisme, elle la poursuit avec les procédés tour à tour violents et hypocrites propres à toutes les luttes de ce genre.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, page XIV-XV

[ politique ] [ incompatibilité ] [ opposition ] [ antagonisme ] [ idéologies ]

 

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comparaison

Plusieurs clés s'offrent à nous pour déchiffrer le destin de Raspoutine, et tout d'abord la "clé religieuse". Le Sibérien revenait souvent sur un moment très précis de la christianisation de la Russie, en 988. En ce temps-là, Vladimir, le plus grand prince de la Russie éternelle, avait fait venir auprès de lui des représentants des principaux cultes, afin de choisir sa religion. Connu pour son épicurisme, il avait été tenté par le paradis de Mahomet, mais rebuté par l'interdiction de s'enivrer, qui ne s'accordait pas avec la tradition russe ! Intéressé par le judaïsme, il refusa la circoncision. Quant aux catholiques, leur soumission à Rome l'irritait au plus haut point. En revanche, la religion orthodoxe qui lui présenta un moine gréco-bulgare le séduisit pour la "beauté de ses rites". Ses messagers envoyés à Constantinople lui décrivirent ainsi leur éblouissement : "Nous ne savions pas si nous nous trouvions au paradis ou sur terre. Car sur terre, nous n'avions jamais rencontré une telle splendeur !"
De plus, l'orthodoxie était une foi tolérante qui n'interdisait ni de boire, ni de manger, ni d'aimer, ni de guerroyer, ni de conquérir de nouvelles terres.

Auteur: Fédorovski Vladimir

Info: Le roman de Raspoutine, La cité : les vieux-croyants, p 179

[ religions ]

 

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religieux-civil

La liberté que Rome leur laisse, la plupart des catholiques ne s’en servent guère aujourd’hui. Dans le clergé, dans le bas clergé surtout, les idées libérales sont odieuses ou suspectes. L’esprit de réaction, fomenté dans son sein par la presse religieuse, a, depuis la révolution du 4 septembre [1870 : proclamation de la République] et les désillusions des dernières années, pris sur lui un nouvel ascendant. […] La faute en est-elle uniquement aux préventions de son éducation, étrangère au monde et isolée du siècle, aux conseils des feuilles qui, loin de l’éclairer sur une société qu’il ignore, persistent à le bercer de dangereux souvenirs et de décevantes espérances ? Non, pour n’être pas injuste, nous devons reconnaître que la faute en est en partie à d’autres, à ceux qui, se targuant du nom de libéraux ou de démocrates, arrêtent leur libéralisme à leurs amis et à leurs doctrines; à ceux qui, faussant cyniquement la notion de liberté, prétendent faire de l’intolérance religieuse la marque du libéralisme; à tous ceux, en un mot, dont l’exclusivisme sectaire entretient la répulsion des catholiques pour les libertés modernes et travaille à les dégoûter de la société contemporaine.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 271-272

[ antimoderniste ] [ antagonismes ]

 

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