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pseudonymes

Mais comment comprendre quoi que ce soit à ce qu’on appelle l’histoire de l’art ou de la littérature si on ne possède pas une encyclopédie complète, détaillée et analytique des changements de noms des artistes ou des écrivains ? Cette encyclopédie existe-t-elle ? Non ? Alors il faut la faire. Fouillée, précise, colorée. Transformations ou pas, déformations, abréviations, pseudos. Comment ? Pourquoi ? Dans quelles circonstances ? Les noms des peintres, c’est amusant à constater, bougent davantage que ceux des écrivains. A chaque fois, c’est tout un petit roman qui apparaît, avec ces affaires de signatures. […] Rembrandt van Rijn dit Rembrandt : là c’est le prénom qui a gagné. Mais Van Gogh, qui signait ses toiles "Vincent" est passé, lui, avec son nom. Domenikos Theotohopoulos, né à Candie, en Crète, ça n’évoque rien à personne ; alors que Greco, n’est-ce pas, c’est définitif. Murillo ? Fils de Gaspard Estoban et de Maria Perez. Où est "Murillo" là-dedans ? Nulle part ; c’est un empreint du peintre à sa tante, Ana Murillo, qui l’a recueilli à la mort de ses parents alors qu’il avait dix ans. Quant à Velasquez, il a eu beau réunir le nom de son père à celui de sa mère et signer Diego Rodriguez de Silva y Velasquez, on n’a retenu pour toujours que les dernières syllabes. Il faudrait aussi reparler de Pablo Ruiz devenu Picasso par sa seule décision, ou de Tintoretto qui s’appelait Jacopo Robusti. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 331

[ patronymes ] [ charge signifiante ]

 

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évolution historique

Les justifications humaines se ramènent au slogan de Hegel : tout ce qui est réel est rationnel, tout ce qui est rationnel est réel. Et comme une justification statique ne suffisait plus à une époque où le cours de l’Histoire s’accélérait, Hegel dut introduire la dimension du temps dans la métaphysique ; il le fallait bien pour que celle-ci puisse valoriser les avatars d’un monde en constant changement. Le devenir de l’histoire c’est le devenir de l’esprit. Et l’esprit absolu au siècle du nationalisme et de l’armée, c’est comme par hasard l’État, prussien comme le philosophe : Berlin est sa Jérusalem céleste et son temple la faculté où il enseigne. La dialectique : la négation des contraires par le cours du temps et du discours est de nos jours le moyen le plus commode pour faire du chaos l’ordre. Le calendrier s’en charge : hier la thèse, aujourd’hui l’antithèse. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer, demain – toujours demain – on rasera gratis. Ce sera la synthèse. La formule de Hegel vaut pour n'importe quel système politique qui veut donner au relatif toute la rigueur de l’absolu : pour l’idéologue réactionnaire qui voit dans l’état social l’image du divin, et pour l’idéologue progressiste qui divinise une société dont le mouvement est l’état. Dans la voie de Hegel le marxisme n’est que la conclusion d’une pensée toujours possédée par le démon de l’Absolu bien qu’elle n’ait plus d’au-delà.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, pages 220-221

[ philosophie ] [ critique ] [ immanence ]

 

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possession psychique

Cette magie des Avatars représente un grand secret et un des degrés les plus élevés au cœur de ces écoles ; il consiste essentiellement dans le détachement de l’âme d’un corps vivant et intelligent et l’introduction de cette âme dans un autre corps dont on a préalablement éloigné l’âme ; le cas du changement de l’âme d’un corps vivant avec celle d’un génie, d’un héros, d’un numen est aussi prévu ; c’est le cas d’entités qui ne sont jamais définitivement mortes, mais qui ont survécu en changeant toujours de corps, ce qui semble constituer une "mission" effective. [...] la condition préalable à cette opération est celle d’avoir "éloigné" l’âme du corps ou l’on veut pénétrer ; il faut ajouter que ce corps devrait appartenir à une personne proche (dans le sens spatial du terme) de l’opérateur, et que cette personne devrait être dans un état de non lucidité, un état de défaut de conscience. Dans un tel état de passivité, il arrive que l’esprit vital se retire de la tête dans la région cardiaque : lorsqu’il s’est retiré complètement, c’est alors que l’âme de l’autre peut se déplacer et pénétrer dans ce corps. "La sorte d’union qui se crée est due au fait que le sujet voit et vit des choses que lui suggère le mage, qui l’a enivré et endormi tel un médium" ; la même chose se passe à l’intérieur de certaines écoles où l’on fait usage d’hallucinogènes.

Auteur: Danann Alexandre de

Info: Dans "Mémoire du sang", Archè, 1990, pages 126 à 129

[ contre-initiation ]

 
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inconscient

Chacun de ces moments où nous avons été profondément conscients, chaque moment au cours duquel nos perceptions furent claires, intenses et authentiques, est marqué pour toujour du sceau indélébile du détail des formes et sensations dont l'expérience fut reçue. Et le retour de toute forme ou sensation similaire peut superposer ce souvenir sur le présent et amener ainsi le passé à revenir et revivre. Alors, si à l'instant de cette résurrection, au lieu d'oblitérer le présent nous pouvions continuer à en être conscient, si nous pouvions retenir le sens entier de notre identité et en même temps revivre pleinement ce moment  que nous avions cru effacé pour toujours, alors, et  alors seulement, nous sommes enfin  en pleine possession du temps perdu et atteignons en nous-même l'essence la plus profonde de notre être, très éloignée de cette personnalité superficielle que nous considérons en général comme étant nous-même. L'entièreté de notre temps est stocké dans la série des souvenirs authentiques qui se sont accumulé aux cours de nos expériences et notre vraie vie est seulement possible lorsque nous cessons d'en être séparé. C'est seulement alors que notre essence propre, qui reste elle inchangée, inchangeable, et par conséquent indépendante des loi du temps, peut revenir à la surface. Cette part de notre être, bibliothèque du passé et qui vit encore, cette part de nous qui  par conséquent est intemporelle, est du coup une réalité entièrement étanche et imperméable à tout changement.

Auteur: Leon Derrick Lewis

Info: *Introduction to Proust: his life, circle and his work. Published by Kegan Paul, Trench, Trubner 1940.

[ mémoire sélective ] [ réminiscence ] [ moi ] [ ego ]

 

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pouvoir

A.Z. : C'est le mondialisme, la globalisation. Autrement dit : la domination mondiale. Et comme cette idée est assez antipathique, on la masque sous le discours plus vague et généreux d'unification planétaire, de transformation du monde en un tout intégré. C'est le vieux masque idéologique soviétique ; celui de l'amitié entre les peuples, "amitié" destinée à couvrir l'expansionnisme. En réalité, l'Occident procède actuellement à un changement de structure à l'échelle planétaire. D'un côté, la société occidentale domine le monde de la tête et des épaules et de l'autre, elle s'organise elle-même verticalement, avec le pouvoir supranational au sommet de la pyramide.
V.L. : Un gouvernement mondial ?
A.Z. : Si vous voulez.
V.L. : Croire cela n'est ce pas être un peu victime du fantasme du complot ?
A.Z. : Quel complot ? Il n'y a aucun complot. Le gouvernement mondial est dirigé par les gouverneurs des structures supranationales commerciales, financières et politiques connues de tous. Selon mes calculs, une cinquantaine de millions de personnes fait déjà partie de cette supra société qui dirige le monde. Les États-Unis en sont la métropole. Les pays d'Europe occidentale et certains anciens "dragons" asiatiques, la base. Les autres sont dominés suivant une dure gradation économico-financière. Ça, c'est la réalité. La propagande, elle, prétend qu'un gouvernement mondial contrôlé par un parlement mondial serait souhaitable, car le monde est une vaste fraternité. Ce ne sont là que des balivernes destinées aux populations.

Auteur: Zinoviev Alexandre

Info: entretien réalisé par Victor Loupan à Munich juin 1999

[ planète terre ]

 

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abattement

La dépression est pour partie un effet nocebo, en ce sens qu'elle peut être produite par des attentes négatives concernant soi-même et le monde. La manière dont ces anticipations négatives se développent et produisent leurs effets néfastes fournit quelques indices sur la façon dont elles peuvent être inversées. Les effets de ces anticipations se développent, se nourrissant d'eux-mêmes. L'une des raisons pour lesquelles cela se produit est que nos états subjectifs - nos sentiments, nos humeurs et sensations - sont en constante évolution, changeant de jour en jour et même d'un instant à l'autre. Les effets de ces fluctuations dépendent de la façon dont nous les interprétons, et ces interprétations dépendent de nos croyances et de nos espérances. Si on s'attend à se sentir plus mal, on a tendance à remarquer les petits changements négatifs aléatoires et à les interpréter comme preuve que notre état se dégrade effectivement. Cette interprétation nous fait nous sentir plus mal et renforce la croyance que notre état empire, ce qui entraîne un cercle vicieux dans lequel nos attentes et nos émotions négatives s'alimentent mutuellement pour déboucher sur un épisode dépressif complet. ... Les attentes positives ont l'effet inverse. Elles auront tendances à enclencher un cycle initial par lequel les fluctuations aléatoires de l'humeur et du bien-être sont interprétées comme une preuve de l'efficacité du traitement, insufflant ainsi un sentiment d'espoir supplémentaire et contrant le sentiment de désespoir qui est si central à la dépression clinique.

Auteur: Kirsch Irving

Info: The Emperor's New Drugs : Exploding the Antidepressant Myth

[ processus ] [ psychothérapie ]

 

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contrintuitif

On s'empêtre donc dans des contradictions si l'on parle de la position probable de l'électron sans tenir compte de l'expérience utilisée pour la déterminer... Il faut également souligner que le caractère statistique de la relation dépend du fait que l'influence de l'appareil de mesure est traitée d'une manière différente que l'interaction des différentes parties du système les unes sur les autres. Cette dernière interaction entraîne également des changements dans la direction du vecteur représentant le système dans l'espace de Hilbert, mais ceux-ci sont complètement déterminés. Si l'on considérait l'appareil de mesure comme une partie du système - ce qui nécessiterait une extension de l'espace de Hilbert - alors les changements considérés ci-dessus comme indéterminés apparaîtraient déterminés. Mais cette déterminité ne pourrait être utilisée que si notre observation de l'appareil de mesure était exempte d'indétermination. Pour ces observations, cependant, les mêmes considérations sont valables que celles données ci-dessus, et nous devrions être obligés, par exemple, d'inclure nos propres yeux dans le système, et ainsi de suite. L'enchaînement des causes et des effets ne pourrait être vérifié quantitativement que si l'univers entier était considéré comme un système unique - mais alors la physique disparait et il ne reste qu'un schéma mathématique. La partition du monde en système d'observation et système observé empêche une formulation précise de la loi de cause à effet. (Le système d'observation ne doit pas toujours être un humain ; il peut également s'agir d'un appareil inanimé, tel qu'une plaque photographique).

Auteur: Heisenberg Werner Karl

Info: Les principes physiques de la théorie quantique, trad. Carl Eckart et Frank C. Hoyt (1949), 58.

[ machines humaines tiercités ] [ contre-intuitif ] [ paradoxe ]

 
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civilisation

Pour Max Weber, le capitalisme, au sens moderne du mot, aurait été ni plus ni moins une création du protestantisme ou, mieux, du puritanisme.
Tous les historiens sont opposés à cette thèse subtile, bien qu'ils n'arrivent pas à s'en débarrasser une fois pour toutes; elle ne cesse de ressurgir devant eux. Et pourtant elle est manifestement fausse. Les pays du Nord n'ont fait que prendre la place occupée longtemps et brillamment avant eux par les vieux centres capitalistes de la Méditerranée. Ils n'ont rien inventé, ni dans la technique, ni dans le maniement des affaires. Amsterdam copie Venise, comme Londres copiera Amsterdam, comme New York copiera Londres. Ce qui est en jeu, chaque fois, c'est le déplacement du centre de gravité de l'économie mondiale, pour des raisons économiques, et qui ne touchent pas à la nature propre ou secrète du capitalisme. Ce glissement définitif, à l'extrême fin du XVIè siècle, de la Méditerranée aux mers du Nord, est le triomphe d'un pays neuf sur un vieux pays. Et c'est aussi une vaste changement d'échelle. A la faveur de la montée nouvelle de l'Atlantique, il y a élargissement des l'économie en général, des échanges, du stock monétaire, et, là encore, c'est le progrès vif de l'économie de marché qui, fidèle au rendez-vous d'Amsterdam, portera sur son dos les constructions amplifiées du capitalisme. Finalement, l'erreur de Max Weber me paraît dériver essentiellement, au départ, d'une exagération du rôle du capitalisme comme promoteur du monde moderne.

Auteur: Braudel Fernand

Info: La Dynamique du capitalisme, pp 69-70

[ commerce ] [ évolution ]

 

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gourou

L'individu réfractaire fait l'objet d'une labellisation comme"intellectuel" (ce fut ici mon cas) et est souvent ignoré et évité par la suite. À la sortie, certains, à qui j'aurais souhaité parler, m'évitèrent en effet soigneusement. Les regards suspicieux qu'ils me jetèrent, la bienveillance excessive, un brin apitoyée, des instructrices à mon égard et le retournement inattendu de l'Italienne (qui prenait maintenant des adresses auprès des instructrices) me laissèrent, à vrai dire, avec une certaine amertume. Je résolus de ne plus chercher, à l'avenir, à aller au bout de la discussion. Je compris que "le grand maître" était définitivement au centre de tous les discours, de toutes les activités, de toutes les attentions. Le bouddhisme, la méditation, c'est lui, et rien d'autre. Je comprenais maintenant comment certaines personnes, et notamment certaines femmes, pouvaient se laisser entraîner dans la voie de la subordination absolue à son égard. L'idée que la "folle sagesse" entraîne un changement d'état d'esprit et de comportement est en réalité tout à fait juste. C'est pourquoi certains y adhèrent. Mais dans quel sens change-t-on, et en vue de quoi ? Le problème est que le résultat obtenu n'est pas le résultat recherché. On cherche la libération de toutes les aliénations psychologiques, mentales, culturelles, sociales (libération que l'on appelle "l'Éveil") : on se retrouve à devoir adhérer à un dogme d'infaillibilité "lamaïque" et à se soumettre aux caprices d'un homme d'affaires qui s'amuse à faire prendre des vessies pour des lanternes à ses disciples.

Auteur: Dapsance Marion

Info: Les dévots du bouddhisme, p. 168

[ tromperie ] [ arnaque ]

 

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philosophie antique

Toute la philosophie de Plotin est organisée autour de l’idée d’un voyage orienté par la recherche de la chambre centrale du labyrinthe. L’âme, qui a perdu ses ailes, est descendue dans un corps où elle a été emprisonnée, elle est ainsi enfermée dans un tombeau et dans une caverne. Là, elle connaît que l’ "exil", le "voyage errant", la faute qui la sépare de Dieu. Esclave du temps, l’âme s’égare dans la pluralité, se disperse dans toutes les directions, se perd dans le successif, le changement et l’agitation. Un tel voyage la précipite dans le divers et dans le mal.

Il faut donc qu’elle accomplisse le voyage inverse afin de se délivrer de tous les liens qui l’enchaînent au corps. Pour cela, elle doit remonter jusqu’au principe intérieur à elle-même et suivre la voie montant de la contemplation jusqu’à la cause du Bien d’où tout est issu. Aussi Plotin oppose-t-il nettement un ici dont il faut s’évader à un là-bas où l’être fera coïncider son propre centre avec le centre universel et où il "verra". [...]

Plotin part donc de la conscience de soi, éveille dans l’âme oublieuse le sentiment de son origine et fait du retour à soi le début d’une remontée au principe même du moi. Ce voyage initiatique est une ascension débouchant sur une Gnose. C’est pourquoi, au délire d’expansion est opposé un mouvement de recueillement, de régression et de concentration : il faut refluer vers la source et revenir au foyer.

Auteur: Brun Jean

Info: "Les vagabonds de l'occident", Desclée, Paris, 1976, pages 88-89

[ résumé ]

 

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