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alliances

Puis, en 1905, lorsqu’une première révolution éclate en Russie, Lénine ne croit pas que cette dernière puisse aboutir. Il ne croit pas non plus aux événements spontanés liés à des révoltes populaires. Seul un parti révolutionnaire composé de militants se sacrifiant à la cause, prêts à tout, peut obtenir le résultat escompté. Mais pour cela, il est nécessaire de déclencher des événements tragiques, afin que la population se révolte réellement, encadrée par des révolutionnaires la guidant dans le bon sens. La Première Guerre mondiale va tout changer. Lénine souhaite la défaite de son pays. Il ne pense pas vivre suffisamment longtemps pour voir aboutir ses espoirs. Et pourtant, alors qu’une seconde révolution éclate en février 1917 à Petrograd, le Tsar abdique. Lénine peut rentrer d’exil mais dans des conditions qui furent longtemps restées cachées. Le parti bolchevik était secrètement financé par l’Empire allemand, ce dernier voyant dans ce soutien le meilleur moyen de détruire la Russie de l’intérieur et de l’obliger à négocier la paix. Cette thèse, longtemps jugée conspirationniste, est prise aujourd’hui très au sérieux.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle" pages 707-708

[ financements secrets ] [ méthodes politiques ] [ prise de pouvoir ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

novation

(à propos du futur et ses perspectives négatives)

Depuis quelques décennies le terme innovation à remplacé le mot progrès, on dit : c'est normal, ça arrive... Mais quand on regarde la rhétorique sous-jacente de ce mot on s'aperçoit que la signification d'innovation ne rend pas justice à l'idée de progrès, tout simplement parce que l'idée de progrès s'appuie sur le concept que le temps qui passe est constructeur, qu'il est complice de notre liberté et de notre volonté. Il s'agit donc de configurer le futur de manière crédible, pas utopique, tout en lui conservant une certaine attractivité.

Alors que le terme d'innovation est tout autre historiquement parlant. Innovatio en latin c'est ce qu'il faut ajouter à un contrat pour qu'il demeure valide alors que quelque chose a changé, c'est un avenant. C'était donc à l'époque comment on légiférait pour que rien ne change. Ensuite le terme a été repris par Machiavel (Le Prince) dans ces termes : il ne faut rien changer sauf si le pouvoir du Prince est en danger - bref ici aussi le mot implique que rien ne doit changer. 

Auteur: Klein Étienne

Info: conférence "L'urgence du long terme", 25 octobre 2020

[ étymologie ] [ pouvoir sémantique ] [ conservatisme ] [ amélioration ] [ avenir ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

littérature

Ainsi dès 1807, il était notoire que les sources dont allaient bientôt s'inspirer l'imprimeur de Boulaq étaient des plus suspectes. Nombre de lecteurs arabes cultivés, qui ont lu comme tout le monde Les Mille Et Une Nuits dans l'édition de Boulaq, sont aujourd'hui au fait de ces insuffisances. Mais le respect de la prétendue bienséance et le poids du dogmatisme religieux empêchent d'y rien changer. La presse internationale, au mois de mai 1985, a fait état de la diffusion au Caire d'une nouvelle édition des Nuits, mieux en conformité, semblerait-il, avec la leçon de manuscrits originaux (nous n'en savons pas davantage, n'ayant pas réussi à mettre la main dessus). Mais une fois de plus les religieux veillaient, qui ont obtenu pas décision de justice que ladite édition fût saisie et détruite, de peur de mettre en péril l'image sourcilleuse que l'Islam actuel entend donner de lui au vaste monde. Nous doutons fort que de tels autodafés servent en quoi que ce soit la religion du Prophète. Ils témoignent en tout cas, a contrario, de la belle santé d'une oeuvre qui, après sept siècles, fait encore trembler les cagots et le pouvoir qui les protège.

Auteur: Khawam René R.

Info: Introduction à sa traduction des Mille Et Une Nuits, 19 juin 1986

[ musulman ]

 

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féminisme

- Revenons-en aux faits ! Toute civilisation a le devoir de remédier à l’inégalité de la nature. Selon les informations dont je dispose, c’était le point de départ de votre cours, mademoiseau Tapinois. Qu’est-ce que cela signifie ? Vous semblez avoir oublié l’enseignement de votre jeunesse. L’inégalité de la nature repose sur l’incapacité de l’homme à accoucher, à donner naissance à des enfants. Ne pas avoir ce privilège signifie à son tour que l’homme a une fonction purement subordonnée dans la création de la vie fumaine. L’aventure d’un soir que nous avons connue vous et moi, elle y a de cela une éternité, illustre d’ailleurs ce propos à merveille. Nous pouvons l’affirmer sans peine et elle convient de le souligner. Au risque de me répéter : l’homme remplit une fonction tout à fait subordonnée. Si on se place du côté de la nature, l’homme n’a aucune prédisposition naturelle pour donner vie à la Femme, tout comme il ne peut ni préserver, ni maintenir, ni protéger cette vie. C’est sa destinée biologique, mademoiseau Tapinois. Et c’est aussi votre destinée. Libre à vous de vous plaindre d’être né homme. Mais ni vous ni moi ne pouvons rien y changer.



 

Auteur: Brantenberg Gerd

Info: Les filles d'Égalie

[ hommes-par-femme ] [ inférieurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déprime

C'est drôle ce sentiment de vide en moi, comme si le monde qui m'entoure n'avait plus de couleurs, les fruits plus de saveurs. Quand je regarde autour de moi, rien à changer. Les fleurs fanent et les arbres jaunissent, mais je sais que tout renaîtra au printemps. Les gens courent toujours après leur routine, se disputent de temps à autre pour pimenter leurs soirées, font des projets qui n'aboutiront pas, croient en un monde meilleur alors qu'ils passent leur vie à le détruire. Et moi, je suis là perdue au milieu de toutes ces choses qui m'échappent, de toutes ces questions sans réponses, et de cette attente qui n'en finit pas. Parfois, je me demande ce que je fais sur cette planète, je n'arrive plus à distinguer le bon chez les gens, comme s'ils avaient oublié d'où ils venaient, quand je les vois asphyxier la Terre qui les as vus naître et qui leur permet d'exister. Je ne me posais pas tant de questions avant. Cette séparation m'a anéanti au point de remettre en cause toute mon existence. Toute l'existence. Je m'aperçois avec désespoir que je n'ai plus de rêves à réaliser. Morts comme notre amour.

Auteur: Cordier Maud

Info: Quand le ciel descend sur la Terre, tome 1

[ désenchantement ] [ rupture ]

 

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être humain

En un certain sens, les humains, ceux de sexe masculin en tout cas, étaient comparables à des véhicules d'occasion. On pouvait reconnaître le modèle et évaluer le kilométrage. Un observateur averti était capable de dire si les amortisseurs étaient encore bons, si l'embrayage patinait, si les cylindres étaient usés. Les hommes étaient comme des poids lourds : les vieux comme de vieux camions et les jeunes comme des camions neufs. Mais il y en avait aussi qui ressemblaient plutôt à des mobylettes ou à des scooters des mers.
Les femmes, elles, à supposer qu'on puisse les comparer à des véhicules, étaient comme des voitures. Une femme jeune et jolie était une décapotable aux lignes fluides, mais si elle pratiquait avec trop d'ardeur la circulation nocturne, la carrosserie ne résistait pas : elle se couvrait de bosselures, la peinture s'écaillait, les béquets rouillaient. Un jour ou l'autre, pendant une marche arrière, un feu arrière se brisait et cela ne valait pas le coup de le changer. Il y avait aussi des voitures féminines qui ne vieillissaient jamais et restaient intemporelles année après année, tout au long de l'histoire de l'automobile. On les bichonnait avec amour et leurs formes suscitaient encore l'intérêt alors que les camions les plus robustes étaient partis à la casse depuis longtemps. Les héroïques mères de familles nombreuses, quant à elles, étaient des autobus parfaitement fiables, toujours à l'heure, qui ne laissaient jamais personne sur le bas-côté.

Auteur: Paasilinna Arto

Info: La cavale du géomètre, p.19, Éd. Folio n°3393

[ voiture ] [ véhicule ] [ automobile ]

 

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séparation

Père ! dis-je. Chacun suit son destin, mon petit ; les hommes n’y peuvent rien changer. Tes oncles ont étudié. Moi –mais je te l’ai déjà dit : je te l’ai dit, si tu te souviens quand tu es parti pour Conakry…moi, je n’ai pas eu la chance et moins encore la tienne…mais maintenant que cette chance est devant toi, je veux que tu la saisisses ; tu as su saisir la précédente, saisis celle-ci aussi, saisis-la bien ! Il reste dans notre pays tant de choses à faire…Oui, je veux que tu ailles en France ; je le veux aujourd’hui autant que toi-même : on aura besoin ici sous peu d’hommes comme toi…Puisses-tu ne pas nous quitter pour trop longtemps ! Nous demeurâmes un long bout de temps sous la véranda, sans mot dire et à regarder la nuit ; et puis soudain mon père dit d’une voix cassée : promets-moi qu’un jour tu reviendras ? Je reviendrai ! dis-je. Ces pays lointains…dit-il lentement. Il laissa sa phrase inachevée ; il continuait de regarder la nuit. Je le voyais, à la lueur de la lampe-tempête, regarder comme un point dans la nuit, et il fronçait les sourcils comme s’il était mécontent ou inquiet de ce qu’il y découvrait. Que regardes-tu ? dis-je. Garde-toi de jamais tromper personne, dit-il ; sois droit dans ta pensée et dans tes actes ; et Dieu demeurera avec toi. Puis il eut comme un geste de découragement et il cessa de regarder la nuit.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir

[ voyages ] [ afrique ] [ douleur ] [ espoir ] [ dernières paroles ]

 

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traditionalisme

Que Barthes s'en soit pris à Voltaire en dit long sur la profondeur des racines catholique en France, ainsi que la lourdeur inertique des habitudes d'un endroit. L'immobilisme d'un conformisme qui ne se reconnait pas. On préfère d'interminables volutes littéraires au simple pragmatisme qui régit la réalité. Beaucoup de mots peuvent être apposés sur ce genre de mécanisme : conservatisme inconscient, bêtise, malhonnêteté intellectuelle, orthodoxie, prestige littéraire, académisme, défense d'une image acquise dans un biotope donné, panurgisme, égoïsme dans les arguments afin d'asseoir et consolider sa position...

Bref dans cette affaire l'image de Barthes en prend plein les dents. Depuis Voltaire rien n'a changé : le centralisme intellectuel jacobin, le "parisianisme", cette pensée qui s'articule principalement sur le style et la mode de l'instant, n'est pas près de changer.

Qu'on m'excuse ici d'y voir une analogie avec l'arrivée de la dualité onde-particule en début de vingtième siècle. Ici aussi les conformismes, des habitudes et du langage, heurtés de plein fouet, montrèrent une immense - et mieux compréhensible - inertie. Ce qu'on appela faussement "indéterminisme d'Heisenberg" n'était que réaction incrédule devant un fait tout bête si on y réfléchit : l'apparition d'une propriété inconnue de la matière devant les yeux ébahis de singes savants qui, s'imaginant tout savoir installés dans leur prétention de mammifères dominants, se retrouvent désarmé devant une nouveauté radicale, nouveauté qui remet en cause jusqu'à leur langage. Comme si découvrir l'incroyable souplesse de la matière et des particules qui sous-tendent un univers et une vie auxquels nous ne comprenons rien pouvait avoir quelque chose d'étonnant.

Auteur: Mg

Info: En 2019, après lecture de l'article de Jean Dagen sur Barthes et Voltaire

[ physique quantique ] [ Gaule ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

helvète

Il y a plusieurs décennies cette idée de "bâtir l'édifice" était vue comme un sentiment noble, altruiste, communautaire. Elle était le moteur d'un politicien de milice, responsable, intégré dans la population, avec une bienveillance naturelle et un bon sens acquis sur le terrain.
Aujourd'hui la Suisse même si elle s'en éloigne, reste une société assez proche de ce mode de fonctionnement. A la différence que les penseurs ou les dirigeants sont toujours plus formatés par l'extérieur, c'est à dire par des pensées issues de biotopes qui n'ont pas grand-chose à voir avec le nôtre. On ne fonctionne/raisonne pas la même chose dans le désert de l'Oklaoma, Le Matto Grosso, une ile océanienne ou en habitant une vallée alpine. Dans cet ordre d'idées l'assujettissement mental de certains politiques romands au "conceptuellement correct" de la France et ahurissant. Il suffit de voir comment Mme Lyon a réagi lorsqu'un pauvre prof inconscient fit une bêtise devant l'entrée d'un camp de concentration...
Démontrez moi que l'humain mondial est devenu sage, raisonnable et tutti quanti.... et j'entrerai en matière pour une pensée mondialiste dominante. Mais ça ne marche pas encore comme ça. Et puis, de toutes façons, l'homme a besoin, pour sa survie, de désordres et de remises en causes. Surtout au niveau local !
Notre planète, géographiquement morcelée et tourmentée, devra encore continuer de fonctionner ainsi, avec cette ouverture au possible que présentent toutes ses différences. Ainsi la Suisse n'a pas de motifs particuliers de changer. Nulle raison de perdre de vue ce qui a fait nos valeurs. Organisation, travail, efficacité, économie, écologie... et ouverture sur le monde.
Charité bien ordonnée... comme dirait l'autre.

Auteur: Mg

Info: 28 juillet 2013

[ de l'Europe et du monde ]

 

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éducation

Les paradigmes culturels font obstacle à la compréhension, parce que chacun de nous est doté par la culture de solides oeillères, d'idées préconçues implicites et dissimulées qui contrôlent nos pensées et empêchent la mise à jour des processus culturels.
Il est impossible de dépasser sa propre culture, sans découvrir d'abord ses principaux axiomes cachés et ses croyances implicites sur ce qu'est la vie et la façon de la vivre, de la concevoir, de l'analyser, d'en parler, de la décrire et de la changer. Parce que les cultures sont des entités systématiques (composées de systèmes associés, dans lesquels chaque élément est en relation fonctionnelle et réciproque avec les autres éléments) qui sont fortement reliées au contexte, il est difficile de les décrire de l'extérieur. Une culture donnée ne peut être comprise simplement en termes de contenu et de parties. Il faut connaître l'agencement des parties en un tout, le fonctionnement des systèmes et des dynamismes principaux et la nature de leurs relations. Et ceci nous mène à un point capital : il est impossible de parler convenablement d'une culture uniquement de l'intérieur ou de l'extérieur sans se référer à une autre culture. Les personnes qui possèdent une double culture, ainsi que les situations de contacts culturels, augmentent les occasions de comparaison. Il existe deux autres situations qui mettent à découvert la structure cachée d'une culture : l'éducation des enfants, qui nécessite des explications, et l'écroulement des institutions culturelles traditionnelles tel qu'il se produit en ce moment. La tâche est loin d'être simple. Cependant, la compréhension de nous-même et du monde que nous avons créé, et qui à son tour nous crée, est peut-être la seule tâche vraiment importante que doive affronter aujourd'hui l'humanité.

Auteur: Twitchell Hall Edward

Info: Au-delà de la culture

[ société ] [ mettre en question ] [ culture ]

 

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