Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 482
Temps de recherche: 0.0426s

social-occultisme

Un tel glissement permet de comprendre la spectaculaire cléricalisation de ces Agences de Voyages historiques et idéologiques que sont devenus les partis politiques d’extrême droite ou d’extrême gauche avec leurs Millénarismes annonçant la venue proche d’une société où l’homme sera définitivement réconcilié avec lui-même et avec les autres dans un havre de paix bâti de ses propres mains.

De plus, ce glissement permet de comprendre comment la politique a pu réaliser la synthèse, en apparence paradoxale, de la science et du mysticisme. Que l’on n’oublie pas, tout d’abord, que ceux qu’il est convenu d’appeler les "socialistes utopistes" et dont la naïveté ou les spéculations fantaisistes font souvent sourire, furent pour la plupart d’anciens élèves de Polytechnique ; ce fut le cas de Victor Considérant, de Prosper Enfantin, d’Olinde Rodrigues, de Michel Chevalier, de J.J. Chomette, de Jules Lechevalier, sans oublier l’inévitable Auguste Comte ni les ingénieurs membres de sectes politiques qui se proposaient de régénérer l’humanité et de la conduire à bon port.

Auteur: Brun Jean

Info: "Les vagabonds de l'occident", Desclée, Paris, 1976, pages 74-75

[ idéalisme ] [ progressisme ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

silence nocturne

J'aime la nuit. Ses sanglots dans les tuyaux. Le frigo qui se remet en marche. L'eau qui coule du robinet pour le chat. Il ne boit qu'à l'eau fraîche qui l'éclabousse. Sa langue rose. Je revisite le silence. Les nuits du monde. Les nuits immenses et lointaines qui bruissent. Les présences animales dans la nuit sans lune, le scarabée qui se hâte, celui qui te veut du bien ou du mal, un cheval qui broute malgré tout, un regard qui fuit, une invention qui te file le frisson, la lune qui court sur le grand piano céleste, effleure les arbres, explose, sur le bord de la rivière, découvre un pêcheur solitaire sans nom et sans sommeil, l'homme est un ami. Il salue la lune qui court, en trébuchant dans la forêt aux mille vies, mille odeurs, mille rêves sombres, mille matins saveurs. 



Les loups en colonne trottinent le long de la lisière. J'incante la nuit. J'incante la lune. Je suis un adorateur.

Auteur: Bohringer Richard

Info: Traîne pas trop sous la pluie

[ dilection ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

dessin

Prenez une feuille de papier. Tirez un trait horizontal d'un bord à l'autre et vous avez séparé la terre des eaux. De ce premier trait de pinceau, les Chinois disent qu'il crée le monde. Et tout enfant est prêt à y reconnaître la plage et la mer. Une virgule en plus suffira pour qu'il y ait aussi un oiseau dans votre paysage. Par quel miracle? Cela ne ressemble en rien à la nature, je vous le certifie. Il ne s'agit pas d'un simulacre du réel, mais d'une idée. Pourtant nous sommes prêts à jurer que les choses se présentent à nous ainsi. Umberto Eco observe avec pertinence, dans La Structure absente: "Si je dessine à la plume sur une feuille de papier la silhouette d'un cheval en le réduisant à une ligne continue et élémentaire, chacun sera disposé à reconnaître dans son dessin un cheval; pourtant l'unique propriété qu'a le cheval du dessin (une ligne noire continue) est l'unique propriété que le vrai cheval n'a pas.

Auteur: Elzbieta

Info: L'Enfance de l'Art

 

Commentaires: 0

drague

- Au collège, raide amoureuse d'un mec de ma classe pendant 2 ans. On était en plus tjrs ensemble pendant les pauses déjeuner (à jouer à Dongeon et Dragon en général), le moins qu'on puisse dire c'est que je le collais pas mal, à attendre transie d'amooouuuur qu'il fasse qqchose.
2 ans passent donc... et ma meilleure amie l'entend discuter avec son meilleur pote en cours "Là, je me pose des questions... Eve, elle ne me tournerais pas autour?"
...il devait être le seul de la classe à ne pas s'en être rendu compte ! Arghhhhh ! Du coup écoeurée j'ai laissé tomber, et depuis, quand un mec me plait, j'attends pas qu'il bouge, je lui saute dessus la première
- Et du coup, tu te manges des gros râteaux, non ?
- Ben en fait pas tant que ça, et en général les mecs sont plutôt gentils et désolés quand ils mettent un râteau, donc même si ça fait pas plaisir c'est pas la mort du cheval.

Auteur: Internet

Info:

[ pensée-de-femme ] [ dialogue-web ]

 

Commentaires: 0

cirque

Être en apesanteur dans la pesanteur, je peux.
Je peux. Je vole.
Je ne peux pas léviter. Je peux.
Je peux léviter peu de temps.
Ce calembour, je ne peux pas l'éviter.
Me pendre à une corde par le cou et rester comme ça, sans y rester, je ne peux pas.
Je veux faire des phrases qui se contorsionnent et qui tordent la logique.
Des phrases de Gugusse, des phrases de clown blanc.
Ceux qui me regardent ne peuvent pas tout cela que je peux, même en amateurs volontaires.
Je ne peux pas pincer mon nez avec mon cul. Je peux.
Bondir comme un pneu, je peux mon n'veu.
Je suis sur la plante de mes pieds qui sont sur la selle qui est sur le cheval au galop sur la piste. Je tiens, je le veux.
Plus vite ! Je peux.
Mon corps est malléable, très.
Je ne peux pas marcher sur le fil tendu de mes boyaux. Je ne peux pas. Je ne suis pas sûr de le vouloir.

Auteur: Jouet Jacques

Info: "Pensées du cirque", in "Sac à dos, une anthologie de poésie contemporaine pour lecteurs en herbe", éd. Le Mot et le Reste, p. 152-153

[ expériences de pensée ] [ imagination ] [ potentialités ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

art pictural

Je suis le genre de mangaka qui prend comme point de départ ce qu’il aimerait dessiner, avant d’inventer une histoire.

A mes débuts, l’envie de représenter tel ou tel personnage était tellement forte que j’avais du mal a élaborer des intrigues qui tiennent la route… ça donnait des œuvres pas très claires pour les lectrices et lecteurs.

Pour "Lucja" aussi, je suis parti de l’image d’une "chevalière vêtue d’une armure à vapeur" comme héroïne ; Je me suis demandé comment rendre ce personnage attractif pour le public. Et puis, j’ai eu la chance de me rendre en Pologne, où j’ai découvert le château de Czocha. Cette visite a enflammé mon imagination : quel chevalier utilisant la technologie vapeur pourrait vivre en ces lieux ? A force de creuser, j’ai commencé à me familiariser avec la Pologne et la culture slave, et bientôt, l’univers de "la Pologne, pays des mille fumées" est apparu.

Merci de suivre les aventures de Lucja, guerrière d’un pays imaginaire entouré de mystère…

Auteur: Inada Coji

Info:

[ création ] [ image moteur ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par miguel

apparences

RUBEK : Non, te dis-je, ce ne sont pas de vrais portraits.

MAJA : Qu'est-ce donc ?

RUBEK : Il y a dans ces bustes et derrière ces bustes quelque chose de suspect… quelque chose qui s'y dérobe, qui s'y cache sournoisement, et que les hommes ne peuvent distinguer.

MAJA : Vraiment ?

RUBEK : Je suis seul à le voir. Et je m'en amuse en secret. Extérieurement, on y remarque cette "ressemblance frappante" dont les gens s'ébahissent, s'émerveillent… Mais là, bien au fond, se dissimule tantôt une brave et honnête moue de cheval, tantôt le mufle d'un âne entêté, ou une tête de chien au front plat, aux oreilles pendantes, ou bien encore un groin de porc bouffi, parfois aussi l'image d'un taureau stupide et brutal.

MAJA : En un mot, tous nos bons animaux domestiques.

RUBEK : Oui, Maja, rien que nos bons animaux domestiques… ceux que les hommes ont défigurés et qui les ont défigurés à leur tour.

Auteur: Ibsen Henrik

Info: Quand nous nous réveillons d'entre les morts. Acte I.

[ entourloupettes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

impatience

... je sais que l'être humain éprouve ce qui arrive à ce chevalier du conte des "Trois plumes". Comme le petit cheval lui conseille à chaque fois : "Ne ramasse pas la plume", il laisse où elles sont la première et la deuxième plume qu'il rencontre. Mais à la troisième, il ne résiste plus, met pied à terre et la ramasse malgré l'avertissement du petit cheval. Ainsi devient-il roi. "Mais s'il n'avait pas ramassé la troisième plume, il en aurait trouvé une quatrième au sommet de la montagne et serait devenu un puissant empereur." Il est rare que quelqu'un attende la quatrième plume. La plupart des gens n'arrivent même pas à la troisième; il leur faut immédiatement ramasser la première ou au moins la deuxième plume qu'ils aperçoivent, de peur de ne plus en découvrir d'autre s'ils passaient outre. Et très souvent, c'est bien ce qui arrive, et on ne saurait donner à celui qui a laissé par terre la première plume l'espérance certaine de la deuxième, et encore moins des suivantes.

Auteur: Kolmar Gertrud Käthe Chodziesner

Info: Lettres

[ destin ] [ attendre ]

 

Commentaires: 0

réincarnation

Le Cent-Têtes est un poisson créé par le karma de quelques paroles, par leur répercussion posthume dans le temps. Une des biographies chinoises du Bouddha rapporte que celui-ci rencontra quelques pêcheurs qui tiraient sur un filet. Au bout d’efÏorts infinis, ils amenèrent sur la rive un énorme poisson, avec une tête de singe, une autre de chien, une autre de cheval, une autre de renard, une autre de porc, une autre de tigre et ainsi jusqu’au nombre de cent. Le Bouddha lui demanda :

— N’es-tu pas Kapila?

— Je suis Kapila, répondirent les Cent-Têtes avant de mourir.

Le Bouddha expliqua à ses disciples qu’en une incarnation antérieure, Kapila était un brahmane qui s’était fait moine et qu’il avait dépassé tout le monde dans l’intelligence des textes sacrés. Quelquefois, ses compagnons se trompaient et Kapila leur disait "tête de singe, tête de chien", etc. Quand il mourut, le karma de ces invectives accumulées le fit renaître monstre aquatique, accablé par toutes les têtes qu’il avait attribuées a ses compagnons.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Le livre des êtres imaginaires

[ fausse légende ] [ humour ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

déclic

En même temps, une autre image m’apparaît : Nietzsche sort d’un hôtel de Turin. Il aperçoit devant lui un cheval et un cocher qui le frappe à coups de fouet. Nietzsche s’approche du cheval, il lui prend l’encolure entre les bras sous les yeux du cocher et il éclate en sanglots.

Ca se passait en 1889 et Nietzsche s’était déjà éloigné, lui aussi, des hommes. Autrement dit : c’était précisément à ce moment-là que s’est déclarée sa maladie mentale. Mais, selon moi, c’est bien là ce qui donne à son geste sa profonde signification. Nietzsche était venu demander au cheval pardon pour Descartes. Sa folie (donc son divorce d’avec l’humanité) commence à l’instant où il pleure sur le cheval.

Et c’est ce Nietzsche-là que j’aime, de même que j’aime Tereza, qui caresse sur ses genoux la tête d’un chien mortellement malade. Je les vois tous deux côte à côte : ils s’écartent tous deux de la route où l’humanité, "maître et possesseur de la nature", poursuit sa marche en avant.

Auteur: Kundera Milan

Info: L'insoutenable légèreté de l'être

[ basculement ] [ homme-animal ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel