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indépendance

Si je puis lutter contre un accès de dépression, au nom de quelle vitalité m’acharner contre une obsession qui m’appartient, et qui me précède ? Que je me porte bien, j’emprunte le chemin qui me plaît ; "atteint", ce n’est plus moi qui décide : c’est mon mal. Pour les obsédés, point d’option : leur obsession a déjà opté pour eux, avant eux. On se choisit quand on dispose de virtualités indifférentes ; mais la netteté d’un mal devance la diversité des routes ouvertes au choix. Se demander si on est libre ou non, - vétille aux yeux d’un esprit qu’entraînent les calories de ses délires. Pour lui, prôner la liberté, c’est faire montre d’une santé déshonorante. 

La liberté ? Sophisme des bien portants.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Syllogismes de l'amertume

[ illusion ] [ question ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

déréliction

Crusoé a baptisé sa petite île "Despair", et le choix était judicieux. Le désespoir, profond et existentiel, découle de la prise de conscience que nous sommes tous confinés sur l'île de notre propre personnage, que nous y vivrons et y mourrons seuls. Nous sommes coupés de toutes les autres îles, aussi nombreuses et proches qu'elles puissent paraître ; nous ne pouvons pas traverser le détroit à la nage, ni échanger notre île contre une autre, ni même savoir avec certitude que les autres existent en dehors de l'emprise de nos propres sens. Nous ne pouvons certainement pas connaître les détails de la vie sur ces îles - l'expérience intérieure complète de notre mère, de notre meilleur ami, de notre amoureux ou de notre enfant. Il y a, entre nous et eux - entre nous et tout - un fossé irrémédiable".

Auteur: Schulz Kathryn

Info: Being Wrong: Adventures in the Margin of Error

[ solitude ontologique ] [ isolement fondamental ] [ condition humaine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

occultisme

Remarquons d’ailleurs au passage le choix des "maîtres spirituels" que Le Matin des magiciens* et Planète** se reconnaissent le plus souvent : le mage noir Gurdjieff, Antonin Artaud, Charles Fort, Horbiger, André Breton et Teilhard de Chardin, personnalités qui ont comme caractères communs le lyrisme dans la forme et la confusion dans la pensée. Il serait, en effet, facile de reconnaître dans toutes ces manifestations si caractéristiques de notre époque angoissée qui, consciemment ou non, cherche fiévreusement les reflets les plus informes de la Lumière perdue, un trait distinctif qui en est la marque à l’horloge de notre décadence : la confusion perpétuelle entre le domaine psychique et le domaine spirituel (confusion qui est à la base même du spiritisme), les phénomènes du "mental" étant sans cesse présentés comme ceux de "l’esprit", et la "conscience cosmique", qui n’est qu’une prise de possession de l’homme par les forces les plus inférieures, étant sans cesse présentée comme une accession à quelque plan divin…

Auteur: Phaure Jean

Info: Dans "Cycle de l'humanité adamique", page 482, *Livre de Louis Pauwels et Jacques Bergier, **revue inspirée de ces deux derniers, éditée entre 1961 et 1971

[ représentants modernes ] [ contre-initiation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bagarre

M. H. Gauthier-Villars néglige de vous spécifier que :
- 1° Je ne me suis résigné aux voies de fait que parce qu'il a refusé de me donner par les armes une réparation des injures qu'il m'avait gratuitement prodiguées. Il prouve une fois de plus son aversion pour le duel. Est-ce par philanthropie ? C'est peu probable.
- 2° Je n'ai à mon tour reçu de coups, après avoir dûment marqué M. Gauthier-Villars à l'oeil, que parce que mon agression avait ameuté contre moi tout le commerce de la librairie du quai, qui voulut venger l'attentat sur l'un des siens et lui prêter main-forte.
En outre, j'ai frappé mon adversaire le premier pour lui laisser le choix des armes; dans le cas où il se serait décidé à une rencontre. Mais, ni d'une façon ni de l'autre, il n'entend se battre, comme offenseur ou comme offensé. Ceci a de l'importance.

Agréez, Monsieur le Directeur, l'assurance de ma considération très distinguée, et veuillez, je vous en prie, accorder l'hospitalité à ces lignes, - les dernières.

Auteur: Leclercq Julien

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[ anecdote littéraire ]

 

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pouvoir sémantique

Ne pas se soucier du "bien écrire" ne signifie pas ne guère se préoccuper de ce qu'implique le fait de préférer un verbe particulier, d'élire tel mot plutôt que tel autre. Cela relève même, dit Amos Oz, d'un choix moral - "Les mots peuvent tuer : nous le savons que trop, mais ils guérissent aussi parfois, dans une certaine mesure." Il se rappelle avoir souvent été consterné par les mots ("puissant", "formidable", "explosif") employés pour le lancement de ses romans dans des pays dits civilisés. La dégradation, la corruption du langage, souligne-t-il à la suite de Victor Klemperer, annoncent souvent les pires barbaries :

Partout où des groupes particuliers d'êtres humains sont désignés sous les termes “d'éléments négatifs”, de “parasites” ou “d'étrangers indésirables”, par exemple ils seront traités tôt ou tard comme des sous-hommes. 

Au bout du compte la question la plus essentielle que se pose l'homme de mots n'est-elle pas de savoir comment ferrailler contre l'injustice, la violence, le préjugé, en agissant de telle manière qu'il ne peut être accusée de faire des phrases ?

Auteur: Lê Linda

Info: Chercheurs d'ombres, pp 167-168

[ responsabilité de l'écrivain ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

dernières paroles

Ces derniers jours, mon nom a été sali dans les médias. Des accusations et suppositions injustes ont été proférées à mon encontre... Depuis 20 ans (...), je me suis toujours attaché à travailler beaucoup, avec respect de mes patients et amour de la médecine, dans le respect du serment d'Hippocrate. J'ai cette sensation aujourd'hui que tous ces efforts ont été réduits à néant par des articles mensongers. (...) Je n'oserai plus croiser un regard en France sans que je me pose la question de savoir s'il est rempli de méfiance envers moi.
Je suis certain d'avoir traité Gérald de manière respectable, comme un patient et non comme un candidat. Même si je regrette cette fin malheureuse, j'ai agi là aussi conformément au serment d'Hippocrate, et entouré de vrais professionnels.
Je m'endors serein ce soir, sans aucun rancoeur, même contre les médias.
Reconstruire cette réputation détruite me serait insupportable, c'est donc mon seul choix possible.
Merci à ceux que j'ai aimé d'une manière ou d'une autre dans ma vie. (...)
J'aimerai que mon corps soit incinéré au Cambodge sans jamais reposer en France.
Thierry
ps : cette lettre est publique.

Auteur: Costa Thierry

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[ suicide ]

 

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autodestruction

La littérature est une défense contre les attaques de la vie. Elle dit à la vie : "Tu ne peux pas me tromper. Je connais tes habitudes, je prévois et aime observer tes réactions, et je vole ton secret en t'impliquant par des obstacles astucieux qui interrompent ton flux normal".

L'autre défense contre les choses en général est le silence, alors que nous rassemblons nos forces pour un nouveau bond en avant. Mais nous devons nous imposer ce silence à nous-même, et non nous le faire imposer, même par la mort. Se choisir une épreuve est notre seule défense contre cette épreuve. C'est ce que l'on entend par accepter la souffrance. Ne pas s'y résigner, mais l'utiliser comme un tremplin. Contrôler l'effet de ses coups. Ceux qui, de par leur nature même, peuvent souffrir complètement, totalement, ont un avantage. C'est ainsi que nous pouvons désarmer le pouvoir de la souffrance, en faire notre propre création, notre propre choix ; nous y soumettre. Une justification du suicide. La charité n'a pas sa place dans tout cela. À moins que, peut-être, cet acte de violence ne soit en soi la plus vraie des formes de charité ?

Auteur: Pavèse Césare

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[ philosophie ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Russie

Il faut comprendre le personnage d'Eltsine et le distinguer de son entourage. Il était l'émanation d'un conte populaire russe, Ivan le petit sot, mais doté d'un flair extraordinaire.
Après l'échec du putsch, il a posé comme incontournable la formule de ‘non-régression' au système communiste. J'ignore s'il existait une alternative, dès lors que tout était nationalisé et qu'il n'y avait pas de classe moyenne. Mais Eltsine a commis l'erreur de ne pas préciser avec qui et comment il entendait dénationaliser.
On prétend fréquemment que la mafia a pris le pouvoir. C'est une contrevérité : elle n'a joué qu'un rôle d'appoint. Eltsine m'a confié qu'il n'avait eu d'autre choix que de conclure un pacte avec la nomenklatura, de l'acheter pour la tenir éloignée du pouvoir. Je ne le juge pas, bien que la corruption ait tué la Russie ; je ne sais s'il y avait une autre possibilité que d'entériner un tel accord et de garantir aux anciens politiques, aux hommes d'affaires et aux ex-barons rouges qu'ils deviendraient propriétaires de biens et de concessions immenses pour des sommes symboliques.
Quoi qu'il en soit, cette décision eut un coût politique terrible, dont le résultat, en 1999, fut l'arrivée d'un nouveau "sauveur", Vladimir Poutine, l'antithèse de la perestroïka !

Auteur: Fédorovski Vladimir

Info: Le roman de la Perestroïka, A la cour des tsars rouges

[ historique ]

 

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malbouffe

Et les saucisses… On ne prêtait jamais attention aux produits qui entraient dans leur composition. Pourtant, pour les fabriquer, on utilisait toutes celles que l’Europe avait refusées et réexpédiées en Amérique : la chair blanchâtre et moisie était traitée avec du borax et de la glycérine, puis jetée dans les trémies et proposées sur le marché national. On y ajoutait également les rognures qui avaient traîné par terre dans la sciure et la saleté, qui avaient été piétinées par les ouvriers, souillées par leurs crachats infectés de milliards de bacilles de Koch. Sans parler des monceaux de viande, stockés en d’énormes tas dans des entrepôts dont les toits fuyaient et qui grouillaient de rats. […] Les patrons luttaient contre ce fléau avec du pain empoisonné. Tout partait dans les trémies : rats morts, pain et viande. […] Quand les ouvriers chargeaient à pleine pelle la viande dans les wagonnets, ils ne prenaient pas la peine d’éliminer les cadavres des rongeurs, même s’ils les voyaient. Pourquoi l’auraient-ils fait quand, dans la fabrication des saucisses, entraient certains ingrédients en comparaison desquels un rat empoisonné était un morceau de choix ? Ainsi, comme les hommes n’avaient aucun endroit où se laver les mains avant le déjeuner, ils avaient pris l’habitude de le faire dans l’eau destinée à la saucisse.

Auteur: Sinclair Upton Beall Jr.

Info: La jungle

[ charcuterie ] [ répugnante ] [ repoussante ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

divorce

Que sont, auprès de ces raisons naturelles en faveur de l’indissolubilité du lien conjugal, tous les motifs humains qu’on peut alléguer pour justifier la faculté de le dissoudre ! Qu’importe, après tout, que quelques individus souffrent dans le cours de cette vie passagère, pourvu que la raison, la nature, la société ne soient pas en souffrance ? Et si l’homme porte quelquefois avec regret une chaîne qu’il ne peut rompre, ne souffre-t-il pas à tous les moments de sa vie, de ses passions qu’ils ne peut dompter, de son inconstance qu’il ne peut fixer ; et la vie entière de l’homme de bien est-elle autre chose qu’un combat continuel contre ses penchants ? C’est à l’homme à assortir dans le mariage les humeurs et les caractères, et à prévenir les désordres dans la famille, par l’égalité de son humeur et la sagesse de sa conduite. Mais, lorsqu’il s’est décidé dans son choix contre toutes les lois de la raison, et uniquement par des motifs de caprice ou d’intérêt, lorsqu’il a fondé le bonheur de sa vie sur ce qui en fait le plaisir de quelques instants, lorsqu’il a empoisonné lui-même les douceurs d’une union raisonnable, par une conduite faible ou injuste ; malheureux par sa faute, a-t-il le droit de demander à la société compte de ses erreurs ou de ses torts ?

Auteur: Bonald Louis-Ambroise de

Info:

[ éviter ] [ travail sur soi ] [ efforts ] [ remise en question ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson