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nature

Subitement il fit très froid. Antonio sentit que sa lèvre gelait. Il renifla. Le vent sonna plus profond; sa voix s'abaissait puis montait. Des arbres parlèrent; au-dessus des arbres le vent passa en ronflant sourdement. Il y avait des moments de grand silence, puis les chênes parlaient, puis les saules, puis les aulnes; les peupliers sifflaient de gauche et de droite comme des queues de chevaux, puis tout d'un coup ils se taisaient tous. Alors, la nuit gémissait tout doucement au fond du silence. Il faisait un froid serré. Sur tout le pourtour des montagnes, le ciel se déchira. Le dôme de nuit monta en haut du ciel avec trois étoiles grosses comme des yeux de chat et toutes clignotantes.

Auteur: Giono Jean

Info: Le chant du monde

[ obscurité ] [ littérature ] [ nocturne ]

 

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beauté

Par la fenêtre je regarde la nuit tomber. Le ciel devient soudain plus clair que la terre. La nuit ici a ses façons "qui ne sont pas les nôtres". De son neuvième étage jusqu'au mont des moineaux, on voit Moscou, ville concentrique où l'étranger tourne en rond comme dans un coeur russe : gratte ciel, coupoles d'or, croix grecques, chargées de chaînes, et la Moskowa, dont les enfants, de leurs patins, biseautent la glace. Les doubles fenêtres mastiquées, bourrées de ouate, ne laissent passer aucun courant d'air, mais la neige est poussée horizontalement par un vent de Sibérie. Elle se colle aux arbres, aux façades et les double d'un trait blanc. Je suis bien. Il fait chaud comme au fond d'un lit.

Auteur: Morand Paul

Info: L'Europe galante (1925, 250 p., Grasset, les cahiers rouges) p 180

[ atmosphère ] [ dimension nocturne ] [ paysage ] [ poésie naturelle ]

 

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nostalgie

Ils dormaient là où le hasard les menait, sans autre exigence de confort que le giron de l'autre, quelquefois avec le le firmament pour seul toit, l'immense oeil noir de Dieu, criblé de ces lumières qui sont le reflet laissé par les regards des hommes qui ont contemplé le ciel, génération après génération, interrogeant le silence et écoutant l'unique réponse donnée par le silence. Plus tard, quand elle sera seule au monde, Marie de Magdala voudra se souvenir de ces jours et de ces nuits, et chaque fois elle sera obligée de lutter âprement pour défendre sa mémoire des assauts de la douleur et de l'amertume, comme si elle protégeait une île d'amour des attaques d'une mer tourmentée et de ses monstres.

Auteur: Saramago José

Info: L'Evangile selon Jésus-Christ

[ nocturne ] [ couple ] [ deuil ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

azur

De ces rivages vides il m'est surtout resté l'abondance de ciel. Plus d'une fois je me suis senti infime sous ce bleu dilaté : nous étions, sur la plage jaune, comme des fourmis au centre d'un désert. Et si, maintenant que je suis un vieil homme, je passe mes jours dans les villes, c'est que la vie y est horizontale, que les villes cachent le ciel. Là-bas, en revanche, nous dormions, la nuit, à l'air libre, presque écrasés par les étoiles. Elles étaient comme à portée de main et elles étaient grandes, innombrables, sans beaucoup de noir entre elles, presque crépitantes, comme si le ciel eût été la paroi criblée d'un volcan en activité qui eût laissé apercevoir par ses trous l'incandescence interne.

Auteur: Saer Juan José

Info: L'ancêtre, incipit

[ nocturne ] [ campagne ] [ mégapole ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

crépuscule

Ainsi, par les soirs purs d'octobre, lorsque le soleil s'est couché, le ciel d'avant la nuit est envahi d'une blême transparence qui très vite se décolore, jusqu'à donner aux regards qui s'y perdent le vertige d'un vide absolu. Après, la Loire les prend et les attire vers elle ; ils se reposent sur sa surface polie, en éprouvent joyeusement la densité et la couleur ; une alternance de coulées lilas, tièdes encore comme des fleurs au crépuscule, et de minces glacis vert émeraude, extrêmement pâles et froids, mais dont la nuance demeure sensible et franche jusqu'aux limites de son évanouissement. Lorsqu'elle a enfin disparu, la Loire reflète un ciel nocturne et familier, peuplé d'étoiles, et son friselis vivant prolonge à travers la vallée le murmure du vent assoupi.

Auteur: Genevoix Maurice

Info: Val de Loire terre des hommes, p 150

[ littérature ]

 

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homme assoupi

Je hais mon dormeur. C’est un mort qui n’a pas dit son dernier mot. Son sommeil est plus fort que ma haine. Il ne faut pas abandonner la nuit, Marc. Les lits ont été créés pour souffrir et pour jouir. Donneur de sang, donneur de cœur, épuise ta soif blanche. Je me lève, j’ouvre la fenêtre parce que la nuit se pousse contre la vitre. Elle entre avec sa traîne. La mer avance sans les musiciennes, sans l’écume, sans le bouillonnement. C’est par nuit noire que j’ai découvert la hauteur du ciel et que je suis retombée sur le trésor des fraisiers. C’est par nuit tendre pendant les gelées que, dans les prés traversés, j’ai entendu se propager des craquements d’incendie sous mes pieds. Je te hais, cadavre incomplet. 

Auteur: Leduc Violette

Info: Dans "Ravages", éd. Gallimard, Paris, 1955, page 318

[ pensées nocturnes ] [ dispute inaccomplie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

décor

On amarra le navire à un vieux quai de pierre avant de descendre la passerelle. L'endroit était désolé, traversé par des rafales de vent hurlantes. Quatre soldats débarquèrent et attendirent au garde-à-vous sous l'orage qui éclaboussait leurs casques et leurs plastrons d'armure damasquinés. Un jeune homme les rejoignit. Il avait l'épée au côté, portait un large manteau dont la capuche dissimulait son visage. Suivi de son escorte, il alla jusqu'à la falaise d'un pas pressé et, par un escalier creusé dans la roche, entreprit de monter vers la forteresse qui coiffait l'île.
Ses sinistres remparts prolongeant la falaise contre lesquelles se fracassaient les vagues, Dalroth se dressait, massive et menaçante dans la tourmente des vents hurlants et des pluies diluviennes, illuminée et comme surgie du néant chaque fois que la foudre ouvrait une saignée écarlate dans le ciel nocturne.

Auteur: Pevel Pierre

Info: Haut-Royaume, tome 1 : Le Chevalier

[ obscurité ] [ citadelle ]

 

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aube

Toute la nuit, au septentrion, une aurore rouge sang, inouïe, empourpra l'univers entier. L'eau était rouge, lilas, noire, verte. Puis, en une journée et une nuit, elle évoqua tour à tour le verre des bouteilles, le feuillage de printemps, les feuilles tombées; elle passa par toutes les nuances de mauve, fut tour à tour brune et d'un bleu profond. Le ciel était tout à la fois rouge, cuivré comme le cuivre porté à l'incandescence, bleu d'acier oxydé, blanc de neige, rose comme les roses, et à la minuit, le ciel nocturne, au sud, était obscur. Une terre chagrine s'étendait, toute proche - montagnes, neige, glaciers -, sur les falaises les cris de la Foire-aux-oiseaux rompaient l'éternel silence, on eût dit que pleurait, gémissait, bramait la terre, qu'une douleur, une amertume inhumaines déchiraient ses entrailles, qu'un hurlement montait de son ventre - mauvais, ça !...

Auteur: Pilniak Boris

Info: Le Pays d'Outre-Passe

[ couleurs ]

 

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cosmique

Permettez-moi une petite remarque. Il y a un plus grand contraste entre la lune et le ciel nocturne, qu'entre le soleil et le ciel diurne. Et ce contraste conduit plus naturellement au chagrin, qui toujours sépare et isole, qu'il ne conduit à la joie, qui toujours assemble et mélange. Et regarder le soleil en face est une folie - il vous aveuglerait. A tout enfant, on apprend qu'il ne faut pas regarder le soleil. Le soleil est la source de vie, la grande puissance créatrice. On ne peut pas affronter dieu sans être instantanément annihilé ; on ne peut pas regarder directement Méduse, mais on peut regarder son reflet ineffectif. La lune n'a pas de lumière propre ; ce que nous en percevons est le reflet du soleil. Et certains pensent que les artistes reflètent les pouvoirs créateurs d'une impulsion originelle trop grande pour être nommée.

Auteur: Ruefle Mary

Info: In "Madness, rack, and honey", éd. Wave Books, p. 14-15 - ma traduction

[ poésie ] [ transmission ] [ dualité ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

nocturne

Tout de suite après dîner, Claude attela au traîneau Pompey et Satan, leurs deux petits chevaux noirs, secs et nerveux. La lune s'était levée bien avant que le soleil ne déclinât, elle était suspendue, toute pâle, dans le ciel presque depuis le début de l'après-midi et elle inondait maintenant d'argent les terrasses de neige qui recouvraient la terre. C'était l'un de ces soirs d'hiver étincelants où un jeune homme a le sentiment que le monde a beau être très grand, il est plus grand encore, que sous l'immensité cristalline du ciel bleu il n'est personne qui soit si chaleureux et sensible que lui-même et que toute cette magnificence lui est directement destinée. Les grelots du traîneau sonnaient, comme si, musicalement, ils avaient le coeur léger, comme heureux de chanter à nouveau, après tous les hivers qu'ils avaient passés, tout rouillés, suspendus dans la grange, envahis par la poussière.

Auteur: Cather Willa

Info: L'un des nôtres

[ hiémal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel