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existence

Maintenant, il comprenait qu'un homme ne sait jamais pour qui il souffre et pour qui il espère. Il souffre, espère et travaille pour des gens qu'il ne connaîtra jamais, et qui, à leur tour, souffriront et espéreront et travailleront pour d'autres qui ne seront pas heureux non plus, car l'homme cherche toujours un bonheur bien au-delà de ce qui lui est réservé. Mais la grandeur de l'homme consiste dans le fait même de vouloir être meilleur qu'il n'est. En s'imposant des devoirs. Dans le Royaume des Cieux, il n'y a pas de grandeur à gagner, dans la mesure où il y a une hiérarchie établie, l'inconnu se révèle, l'existence est infinie, il n'y a pas de possibilité de sacrifice, tout est repos et joie. C'est pourquoi, courbé par la souffrance et les devoirs, magnifique au au milieu de sa misère, capable d'aimer face aux afflictions et aux épreuves, l'homme ne trouve sa grandeur, sa pleine mesure, que dans le Royaume de ce Monde.

Auteur: Carpentier Alejo

Info: The Kingdom of This World

[ combat ] [ croyance ]

 

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athée

Je crois en Dieu seulement quand j'ai perdu mes clés. Souvent ça m'aide à les retrouver. Pour le reste, je préfère prendre les choses en main plutôt que de les confier à un type qui existe sûrement pas... ou qui se fout de nous. Ça m'évite pas mal de déceptions, notamment celle de passer des heures à me larmoyer. La religion, c'est ce qu'il nous reste quand le toubib sort de la pièce, la tête basse, en répétant qu'il est désolé. Si certains peuvent trouver du réconfort dans la vénération d'un dieu, je leur laisse ma place à la cathédrale, à la synagogue, au prieuré, à la mosquée, au fanum et au wat, au temple et à la ziggourat, à l'église et au gurdwara, au pathi et au vihara, à la pagode, au sanctuaire, au mandir et au baptistère, à l'égyptien sérapéum et à l'antique mithraeum. Qu'ils aillent y prier leurs invisibles dieux de semer leurs bontés du plus haut de leurs cieux !

Auteur: Lebel Nicolas

Info: De cauchemar et de feu

[ anticlérical ] [ mystique ]

 

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nature

Plus le soleil s'élevait dans le ciel, plus ses contours devenaient flous. On eût dit qu'il se liquéfiait. Il répandait une lueur d'incendie qui gagnait peu à peu les cieux tout entiers. Telles des gouttes de soleil, tels de minuscules éclats de l'astre, les fleurs s'étaient tournées vers lui. Elles étaient à présent immobiles, comme engourdies, et l'on croyait entendre un soupir en prêtant l'oreille au murmure des montagnes, des forêts et du fleuve. N'était-ce pas le soupir des fleurs qui s'étaient redressées le matin même avec ardeur, s'offrant joyeusement au soleil, et qui attendaient maintenant leur déclin ? N'était-ce pas celui des herbes dont la vie consistait à croître en dépit du bétail, des fraîches nuits de gelée et des orages incessants ? Celui des forêts encore présentes ? Des pierres inertes, apparemment éparpillées au hasard, et pourtant animées en réalité d'une vie exigeante et haute en couleur ? Cette plainte n'émanait-elle pas de tout ce qui vivait ou semblait ne pas vivre, engagé cependant dans une âpre lutte pour l'existence ?

Auteur: Galsan Tschinag

Info: La Fin du chant

[ . ]

 

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cosmopolitisme

La Genèse [11 : 1-9] nous apprend que Dieu, fâché de voir la tour de Babel s’élever jusqu’aux cieux, décide de brouiller le langage des hommes et de les disperser à la surface de la Terre ; le texte oublie probablement de préciser qu’un morceau de cette tour a dû atterrir au cœur de marais, au nord de la Gaule, là où les peuples sont les plus braves (car les plus barbares) selon les dires de Jules César, et donner naissance à… Bruxelles !
Bruxelles la cosmopolite, la multilingue, la capitale. Bruxelles, dont la géographie et la démographie rappellent une ville de campagne. Bruxelles, que les touristes traversent en quelques heures, qui ploie sous sa complexité et ses identités multiples. Bruxelles aux mille visages, une cité au cœur de l’Europe, où les communautés vivent (presque toujours) en paix et harmonie tant elles se croisent sans jamais chercher à se rencontrer. Bruxelles, enjeu réel de toutes les querelles belges… Bruxelles, épouvantail européen agité en tous sens par les europhobes… Bruxelles…

Auteur: Dufranne Michel

Info: Bruxelles Noir

[ ouverture ] [ mégapole ]

 

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déclaration d'amour

Puisque c'est toi qui veux nouer encore
Notre lien,
Puisque c'est toi dont le regret m'implore,
Ecoute bien :

Les longs serments, rêves trempés de charmes,
Ecrits et lus,
Comme Dieu veut qu'ils soient payés de larmes,
N'en écris plus !

Puisque la plaine après l'ombre ou l'orage
Rit au soleil,
Séchons nos yeux et reprenons courage,
Le front vermeil.

Ta voix, c'est vrai ! Se lève encor chérie
Sur mon chemin ;
Mais ne dis plus : " A toujours ! " je t'en prie ;
Dis : " A demain ! "

Nos jours lointains glissés purs et suaves,
Nos jours en fleurs ;
Nos jours blessés dans l'anneau des esclaves,
Pesants de pleurs ;

De ces tableaux dont la raison soupire
Otons nos yeux,
Comme l'enfant qui s'oublie et respire,
La vue aux cieux !

Si c'est ainsi qu'une seconde vie
Peut se rouvrir,
Pour s'écouler sous une autre asservie,
Sans trop souffrir,

Par ce billet, parole de mon âme,
Qui va vers toi,
Ce soir, où veille et te rêve une femme,
Viens ! Et prends-moi !

Auteur: Desbordes-Valmore Marceline

Info: Recueil : Elégies, Un billet de femme

[ poème ]

 

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motivation

Dès qu’il fait partie du proche entourage de Timour Leng, Nasr Eddin se fait passer pour un grand mystique doué de pouvoirs surnaturels. Mais son maître en veut des preuves irréfutables.

- Tous les mystiques ont des visions, paraît-il. Mais toi ?

- Par Allah, lui répond Nasr Eddin, J’en suis comblé à chaque instant.

- Hé bien, reprend Timour Leng, dis-moi ce que tu es en train de voir, et si tu ne vois rien, je te coupe la tête sur-le-champ.

- Je vois des ailes de feu battre les cieux, je vois à la place du soleil un trône de diamants porté par quatre lions d’or, je vois des ruisseaux de lait coulant intarissables des nues, je vois…

- Quelles visions extraordinaires ! l’interrompt Timour Leng, soudain saisi d’admiration et de crainte. Ô vénérable derviche ! Comment fais-tu, dis-moi, pour franchir ainsi l’apparence des choses ? Quels efforts accomplir sur soi-même pour être ainsi emporté jusqu’au septième ciel ?

- Il n’y a aucun effort à faire, la peur suffit.


Auteur: Nasrudin Mulla Nasreddin Nasraddin Nosiriddin

Info: In Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja de Jean-Louis Maunoury

[ humour ] [ crédulité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femme-par-homme

Vois, les Steppes stellaires

Se dissolvent à l'aube...

La lune est la dernière

A s'effacer, badaude.



Oh ! que les cieux sont loin et tout ! Rien ne prévaut

Contre cet infini ; c'est toujours trop nouveau !...



Et vrai, c'est sans limite !...

T'en fais-tu une idée,

O jeune Sulamite

Vers l'aurore accoudée !



L'Infini à jamais ! comprends-tu bien cela !

Et qu'autant que ta chair existe un au-delà ?



Non ; ce sujet t'assomme.

Ton Infini, ta sphère,

C'est le regard de l'Homme,

Patron de cette Terre.



Il est le Fécondeur, le Galant Chevalier

De tes couches, la Providence du Foyer !



Tes yeux baisent Sa Poigne,

Tu ne te sens pas seule !

Mais lui bat la campagne

Du ciel, où nul n'accueille !...



Nulle Poigne vers lui, il a tout sur le dos ;

Il est seul ; l'Infini reste sourd comme un pot.

 

Auteur: Laforgue Jules

Info: Premières strophes du poème "L'aurore-promise" - in "Oeuvres complètes, tome II", éd. L'Age d'Homme, p. 217

[ incompréhension mutuelle ] [ cosmos ] [ poème ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

concordances maçonniques

[...] il y a plusieurs grades de l’Écossisme pour lesquels [Eugène] Aroux croit remarquer une parfaite analogie avec les neufs cieux que Dante parcourt avec Béatrice. Voici les correspondances indiquées pour les sept cieux planétaires : à la Lune correspondent les profanes ; à Mercure, le Chevalier du Soleil (28e) ; à Venus, le Prince de Mercy (26e, vert, blanc et rouge) ; au Soleil, le Grand Architecte (12e) ou le Noachite (21e) ; à Mars, le Grand Ecossais de Saint-André ou Patriarche des croisades (29e, rouge avec croix blanche) ; à Jupiter, le Chevalier de l’Aigle blanc et noir ou Kadosh. À vrai dire, quelques-unes de ces attributions nous semblent douteuses ; ce qui n’est pas admissible, surtout, c’est de faire du premier ciel le séjour des profanes, alors que la place de ceux-ci ne peut être que dans les "ténèbres extérieures" ; et n’avons-nous pas vu précédemment, en effet, que c’est l’Enfer qui représente le monde profane, tandis qu’on ne parvient aux divers cieux, y compris celui de la Lune, qu’après avoir traversé les épreuves initiatiques du Purgatoire ? Nous savons bien, cependant, que la sphère de la Lune a un rapport spécial avec les Limbes ; mais c’est là un tout autre aspect de son symbolisme, qu’il ne faut pas confondre avec celui sous lequel elle est représentée comme le premier ciel.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'Ésotérisme de Dante", éditions Gallimard, 1957, pages 21-22

[ interprétation ] [ symboles ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sacré-profane

Fusionner la foi chrétienne avec un engagement "à gauche", c’est confondre la notion de l’ordre naturel avec l’ordre surnaturel et c’est la corruption de l’un par l’autre. L’espérance du royaume des Cieux se dégrade en théologie de la libération terrestre, en même temps qu’on perd de vue les inévitables limites de l’ordre naturel, parce qu’on transporte sur ce terrain du relatif des exigences radicales qui ne valent que dans l’ordre de la foi. Ce qui devrait être illumination de la connaissance théologie par la foi, devient aveuglement pour l’action politique.

Le combat politico-social constitue alors le seul champ d’existence où puissent s’investir les valeurs de la foi. Du même coup, il perd son autonomie qui est celle de la raison et de la justice. Toute imperfection, toute limite des organisations humaines, imperfections et limites inévitables et indéfinies, constituent alors un véritable défi pour une âme chrétienne ivre de ses exigences caritatives. Ne rêvant que de solutions totales, elle s’abandonne aux séductions totalitaires. 

[...] la foi intervient directement dans l’ordre temporel, pour nous rappeler que cet ordre n’est pas tout, qu’il y a autre chose, un autre monde, une autre cité, et nous sauver ainsi du terrible totalitarisme du politico-social.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 29-30

[ sécularisation ] [ confusion ] [ erreur catégorielle ] [ religion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

Moi aussi, je lis au lit. Dans la longue succession des lits où j'ai passé les nuits de mon enfance, dans des chambres d'hôtel inconnues où les phares des voitures balayaient en passant le plafond de lumières étranges, dans des maisons dont les odeurs et les bruits ne m'étaient pas familiers, dans des villas de vacances poisseuses d'écume marine ou dans des chalets où l'air des montagnes était si sec qu'on plaçait à côté de mon lit un bassin fumant de vapeur d'eucalyptus afin de m'aider à respirer, la combinaison du lit et du livre me procurait une sorte de foyer où je savais pouvoir revenir, soir après soir, sous n'importe quels cieux. Personne ne m'appellerait pour me prier de faire ceci ou cela; immobile sous les draps, mon corps ne demandait rien. Ce qui se passait se passait dans le livre, et c'était moi qui racontais l'histoire. La vie se déroulait parce que je tournais les pages. Je ne crois pas pouvoir me rappeler joie plus grande, plus complète, que celle d'arriver aux quelques dernières pages et de poser le livre, afin que la fin ne se produise pas avant le lendemain, et de me renfoncer sur l'oreiller avec le sentiment d'avoir bel et bien arrêté le temps.

Auteur: Manguel Alberto

Info: Une histoire de la lecture

[ lire ] [ plaisir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel