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postérité

Le temps est clément aux ouvrages qui content de grands prodiges et l'oubli n'engloutit pas aussi aisément les projections de l'imaginaire que les représentations de la réalité.
Dans la production même d'écrivains féconds comme HG Wells, le souvenir collectif opère un tri qui sauvegarde l'héritage de l'étrange. Qui, hors les spécialistes, a lu de nos jours les romans sociaux de cet éminent auteur ?
Mais qui n'a pas rencontré l'homme invisible ou le voyageur du temps ?
Et que serait-ce si l'on exhumait les noms de contemporains de Jules Verne, de Wells, de Conan Doyle, de Lovecraft, de Maurice Renard, qui, plus célèbres qu'eux peut-être et mieux considérés par la critique du temps, n'eurent jamais droit pourtant à ces petites résurrections que sont autant de lectures.

Auteur: Spitz Jacques

Info: L'oeil du purgatoire, L'expérience du Dr Mops, extrait de l'introduction de la collection Ailleurs et demain/classiques, où parut ce volume en 1972

[ conservation ] [ chef d'oeuvre ]

 

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psychanalyste-sur-psychanalyste

Lire Freud, [...] c’est d’abord apprendre que l’inconscient de Freud ne peut être confondu avec l’emploi romantique d’un inconscient se référant à l’archaïque, au primordial, au primitif. Rien à voir. Ce qu’on voit dans Freud c’est un homme qui est tout le temps en train de se débattre sur chaque morceau de son matériel linguistique, d’en faire jouer les articulations. Voilà Freud. Un linguiste.

Lisez ses trois premiers grands livres la Science des rêves, la Psychologie de la vie quotidienne, Le Mot d’esprit. Oui, lisez-les, demandez à vos lecteurs de les ouvrir à n’importe quel page, et ils tomberont inévitablement sur le maniement des mots, sur des équivalences verbales allant aussi loin que possible dans le sens matériellement linguistique, c’est à dire jusqu’au calembou

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Gilles Lapouge Le Figaro Littéraire 1er décembre 1966 n° 1076

[ signifiant ] [ résumé ] [ clé de lecture ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

psychanalyse

Décrypter les rêves, les idées délirantes et les hallucinations des malades mentaux l'attirait, car il y voyait un sens profond, une voie thérapeutique, peut-être la clé de la guérison. Et la clé tout court de l'âme humaine. Intuitivement, il sentait aussi que les phénomènes d'ESP (la perception extrasensorielle) chers à sa mère et à son grand-père maternel pouvaient avoir un lien étroit avec des phénomènes mentaux plus ou moins pathologiques. Dans tous les cas c'était une voie extraordinaire à explorer. (...)
Il avait lu Théodore Flournoy, ce médecin qui avait observé le médium Helen Smith. En état de transe, elle racontait de prétendues vies antérieures et autres réincarnations. Ni folle ni mystificatrice, elle exprimait avec sincérité les fantasmes surgis de son imagination subliminale, de son inconscient qui restituait de vieux souvenirs, des lectures, et même d'anciens mythes communs à l'humanité entière.

Auteur: Antier Jean-Jacques

Info: C.G. Jung, L'expérience du divin

[ quête ]

 

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clé de lecture

Parce que, en dernière analyse, […] on ne peut pas penser avoir totalement compris un dialogue quelconque de Platon si l’on n’a pas compris tous les dialogues. […] il n’y aura pas d’autres dialogues – le Phèdre, l’Euthydème, les Lois, etc. – dont il faudra examiner les points cruciaux pour comprendre n’importe quel autre dialogue, et par conséquent le Banquet en particulier. De cette manière, les dialogues de Platon sont véritablement une imitation de ce que nous appelons la réalité. Le dialogue platonicien imite l’énigme de la réalité. […] cette énigme, Platon l’imite en écrivant de nombreux dialogues, chacun apportant une certaine formulation d’une partie. Mais même la formulation la plus ample possible de n’importe quelle partie ne peut apporter davantage qu’une vérité partielle, et cela veut dire, bien entendu, une vérité partielle sur la partie même examinée dans ce dialogue, et par conséquent, il faudra encore continuer.

Auteur: Strauss Léo

Info: Dans "Sur le Banquet de Platon", trad. Olivier Sedeyn, éditions de l'éclat, Paris-Tel Aviv, 2006, pages 323-324

[ correspondances ] [ fragmentaire ] [ quête infinie ] [ intertextualité ] [ maïeutique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

Deux traits frappent ici, et plus généralement dans les Regulae : la pleine efficacité de la recherche méthodique du vrai, représentée parfois de manière quelque peu triomphaliste ; et le fait que cette efficacité ou positivité ne soit conquise sur aucun état négatif qui le précède. L’ingenium, par définition encore, est en partie inné, ce dont témoigne l’allusion de la Règle IV à des semences de vérité implantées dans tous les esprits, semences qu’il s’agit seulement de cultiver, au lieu qu’elles soient étouffées par des études qui les contrarient, transversis studiis suffocata. […] [l’intuition] sait reconnaître ce qui est douteux et ce qui ne l’est pas, et seul l’intéresse ce qui frappe l’esprit par sa clarté et son évidence ; il ne s’occupe pas du reste.

Autre élément frappant dans le même traité : l’absence de Dieu – non seulement d’un Dieu qui pourrait nous tromper, mais aussi d’un Dieu vérace, "source de toute vérité".

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, pages 61-62

[ résumé ] [ spécificités ] [ clé de lecture ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

Lorsque tu commences à lire, au début, ce n'est pas le texte qui dirige tes pensées, mais les pensées elles-mêmes qui gouvernent le texte. D'ailleurs, celui-ci est toujours déchiré à l'endroit le plus intéressant. [...] Lorsqu'un vrai livre te tombe entre les mains, quelle sensation incomparable ! Peu importe lequel. Il y en a très peu, ici, juste cinq ou six, et on les lit plusieurs fois. Cela n'a pas d'importance parce qu'à chaque fois on les lit différemment. D'abord, ce sont les mots qui sont importants. Soit chacun d'eux s'illumine aussitôt de ce qu'il signifie ("botte", "seau à déjections", "veste ouatinée"), soit il bée d'une obscurité insensée ("ontologie", "intellectuel") et il faut alors aller voir l'un des adultes, ce que l'on préfère toujours éviter. Par conséquent, l'ontologie devient une lampe de poche et l'intellectuel une longue clé à douille interchangeable. La fois suivante, ce sont les situations qui comptent le plus : comment un homme aux pas lourds pénètre dans une cuisine étriquée et puante et, de ses poings fermes d'ouvrier, réduit en bouillie la gueule grimaçante et odieuse du serveur Prochka.

Auteur: Pelevine Viktor

Info: Ontologie de l'Enfance

[ enfance ] [ approfondir ]

 

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nom-du-père

[Totem et tabou de Freud] n’est rien d’autre qu’un mythe moderne, un mythe construit pour expliquer ce qui restait béant dans sa doctrine, à savoir – Où est le père ?

[...] Totem et tabou est fait pour nous dire que, pour qu’il subsiste des pères, il faut que le vrai père, le seul père, le père unique, soit avant l’entrée dans l’histoire, et que ce soit le père mort. Bien plus – que ce soit le père tué. Et vraiment, comment cela serait-il même pensé en dehors de la valeur mythique ? Car, que je sache, le père dont il s’agit n’est pas conçu par Freud, ni par personne, comme un être immortel. Pourquoi faut-il que les fils aient en quelque sorte avancé sa mort ? Et tout cela, pour quel résultat ? Pour en fin de compte s’interdire à eux-mêmes ce qu’il s’agissait de lui ravir. On ne l’a tué que pour montrer qu’il est intuable.

L’essence du drame majeur que Freud introduit repose sur une notion strictement mythique, en tant qu’elle est la catégorisation même d’une forme de l’impossible, voire de l’impensable, à savoir l’éternisation d’un seul père à l’origine, dont les caractéristiques sont qu’il aura été tué. Et pourquoi, sinon pour le conserver ?

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, page 291-292

[ clé de lecture ] [ explication ] [ signification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

formatage éditorial

- Venons-en à votre dernier livre, "Déchristianisation de la littérature". Vous parlez de "post-littérature". Qu’entendez-vous par là ?

- C’est une littérature asservie à un modèle romanesque international, tout comme il y a un hamburger ou un kebab international. Un roman à dominante anglo-saxonne, dépourvu de style, même de langue, formaté pour sa version filmique, un lectorat "cool", forcément politiquement correct. Le roman étant devenu le genre hégémonique, tout ce qui n’en relève pas n’appartient plus, commercialement, à ce qu’on appelle encore la littérature. Il me semblait intéressant de trouver un terme un peu plus percutant pour désigner cette production qui est au-delà du postmoderne même : la post-littérature, comme il y a une post-histoire. On me l’a reproché, bien sûr. Dans "Langue fantôme", je nommais quelques grandes têtes molles, comme Le Clézio, en montrant notamment que la phrase de ce prix Nobel était du spaghetti tiédasse. On s’en est servi pour me faire payer ce que j’avais déjà dit, en 2010, dans "l’Enfer du roman", à savoir qu’il n’y a presque plus de littérature en France, et que ce qui se publie relève en général de la fausse monnaie. Je devenais un traître ; s’en est suivi ce que vous savez : idéologisation de mes remarques, tribune d’Annie Ernaux dans le Monde, accompagnée d’une pétition signée d’une centaine de noms, démission du comité de lecture de Gallimard, opprobre, mort sociale, etc.

Auteur: Millet Richard

Info: Entretien accordé à Artpress, 2018.

[ lecture fast-food ] [ consumérisme fédérateur ] [ dictature de la moyenne ]

 
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philosophie

De fait, l’expérience de la lecture des Méditations peut largement être décrite comme celle d’un certain théâtre intellectuel, ce qui suppose à la fois que le décor soit soigneusement planté, et que l’on sache à peu près ce qu’on va y voir.

[…] Et sur ce théâtre, le lecteur cultivé appréhendera le Cogito lui-même moins comme une découverte que comme une scène rejouée, dans un déroulement inédit, mais qu’on peut comparer avec des modèles augustiniens. […]

Dans ce théâtre intellectuel, le sujet des Méditations peut faire un moment comme s’il était seul au monde, et il le peut parce que la certitude d’être au monde avec d’autres hommes est en fait fondée sur des raisons complexes et difficiles à préciser. Mais lorsqu’il formule ses pensées, il sait fort bien qu’elles ne sont pas purement à son propre usage, et qu’elles ont des destinataires. Le point essentiel, c’est peut-être ici que ces destinataires ne sont pas et n’ont jamais été des objets – entendons : de cette catégorie d’objets qu’il y a un sens à mettre en doute. […] Mais qu’autrui ne soit pas un objet veut dire aussi qu’il n’est pas un objet pour la métaphysique (dont les objets sont, d’une part, moi-même ou mon esprit, Dieu et le corps, et de l’autre, les formes de la connaissance et les conditions de la certitude). Aussi ne fallait-il pas s’étonner de ne pas l’y trouver.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, pages 95-96

[ explication ] [ clé de lecture ]

 

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mésinterprétation

Pour être honnête, même les nazis n’ont pas réussi à délirer autant à propos de Nietzsche que Heidegger. Lisez son cours sur Nietzsche en deux volumes : tout y est faux de bout en bout. Dès le début, Heidegger explique qu’il ne va pas parler de ce que Nietzsche a écrit, mais de ce qu’il n’a pas écrit. Voilà comment il justifie cette méthodologie pour le moins curieuse : "Si notre connaissance se limitait à ce qui fut publié par Nietzsche même, nous ne pourrions jamais apprendre ce que Nietzsche savait déjà, ce qu’il préparait et ne cessait de mûrir, mais qu’il retint." Avec ces prémisses, Heidegger explique que l’éternel retour est une découverte essentielle, majeure, montrant que Nietzsche est un penseur de l’Être, de ce qui perdure et revient au-delà du défilé des événements, et qu’il serait donc heideggérien avant la lettre. Le plus curieux, c’est que les philosophes français de l’après-guerre, Derrida et Deleuze en tête, aient pris cette lecture au sérieux. Je ne sais pourquoi, dans l’université française, s’est propagé le mythe selon lequel Heidegger serait le grand philosophe du XXe siècle. C’est d’autant plus incompréhensible que ces dithyrambes sur Heidegger ont commencé juste après l’Occupation, preuve que nous ne sommes pas trop rancuniers.

La réalité, c’est que Nietzsche est le penseur le plus anti-heideggérien qui soit : pour lui, l’éphémère est plus important que l’éternel, le devenir a plus de valeur que l’Être, la surface est la véritable profondeur. Moi, j’admire Nietzsche parce qu’il a su prendre sur ses frêles épaules deux millénaires de philosophie idéaliste, et qu’il les a renversés. Je ne m’explique toujours pas comment il a eu la force de mener à bien un tel combat, alors qu’il avait une santé fragile et une trajectoire rien de moins que précaire. Mais c’est l’exploit de Nietzsche.

Auteur: Rosset Clément

Info: Entretien

[ détournement ] [ résumé ] [ critique ] [ vacherie ] [ éloge ]

 
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