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pudeur

Nous cloîtrons nos émotions et nos états d’âme comme des biens précieux dans le coffre-fort de notre bonne éducation, tenant à distance de nos sentiments ceux que nous aimons, et cette délicatesse nous éloigne finalement les uns des autres.

Auteur: Guenassia Jean-Michel

Info: Les terres promises

[ quant-à-soi ] [ coincé ] [ complexé ] [ respect agaçant ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

croyance

Les songes ont toujours été un grand objet de superstition ; rien n'était plus naturel. Un homme vivement touché de la maladie de sa maîtresse songe qu'il la voit mourante ; elle meurt le lendemain : donc les dieux lui ont prédit sa mort. Un général d'armée rêve qu'il gagne une bataille ; il la gagne en effet : les dieux l'ont averti qu'il serait vainqueur.
On ne tient compte que des rêves qui ont été accomplis ; on oublie les autres.

Auteur: Voltaire

Info: Dictionnaire philosophique, p.393

[ coincidence ] [ prémonition ]

 

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réprobation

Je n'ai pas été très étonnée lorsque des critiques hostiles à mon livre ont été exprimées par des gens dont on peut croire, pourtant, qu'ils ont eux-mêmes une sexualité relativement affranchie. Ceux-ci doivent trouver leur plaisir dans la transgression, donc avoir besoin de maintenir des tabous, notamment dans la parole, pour continuer de jouir en cachette. N'ayant jamais attribué au sexe une valeur sacrée, je n'ai jamais éprouvé le besoin de l'enfermement dans un tabernacle comme le font finalement ceux qui me reprochent de faire tomber tout mystère.

Auteur: Millet Catherine

Info:

[ sexe ] [ coincé ]

 

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froideur

En sa présence on se sentait irrémédiablement réduit à n'être que soi-même. Impossible d'établir ces ponts qui sont le but de l'amitié totale et dont la définition même est de remédier à notre unicité et de permettre que, durant le court laps de temps que nous demeurons en vie, quelque chose nous fasse échapper, ne serait-ce que l'espace de quelques secondes, au fait de n'être que nous-mêmes et rien de plus ; cette communion, cette communauté, cette identification réciproque qui surgit tout à coup dans une relation amicale heureuse, étaient en tout point inconcevables pour lui.

Auteur: Mallea Eduardo

Info: Dialogues des silences

[ rapports humains ] [ homme-par-homme ] [ coincé ]

 

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barbier

...mon père a entrepris de se raser. Le dimanche, il allait chez le barbier Liovka, un Juif ventripotent qui rasait ses clients selon une vieille coutume : pour dix kopecks avec le doigt, et pour quinze avec un cornichon. Autrement dit, il glissait un doigt dans la bouche de son client pour lui gonfler la joue afin de le raser à la perfection, et si le client était prêt à ouvrir son porte-monnaie, il se servait d'un cornichon au lieu de son doigt. Mon père, lui, se faisait raser avec un cornichon. En semaine, il se rasait lui-même, bien entendu.

Auteur: Bujda Ûrij Bouïda

Info: Voleur, espion et assassin

[ coiffeur ]

 

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vacherie

Non, décidément, Barrès se retient trop. Il sera malade quelque jour. Sa sincérité contenue fera péter sa peau. Il mourra d'une conviction rentrée, étouffera de civilisation comme d'autres d'un manque d'air. Des sensations courtes rendues par des phrases brèves. Est-ce neuf, ce qu'il dit ? Il adore la tranche des manuels classiques. Quand on a dit : "Il n'y a rien.", une fois, une seule, n'est-ce pas suffisant ? Restent les apparences, les belles et variées apparences qui composent un Univers bien assez réel pour notre petite vie jusqu'à notre petite et proche mort. Barrès, mon ami, déboutonnez-vous : vous sentez le concentré. On étouffe chez vous ! Aérez !

Auteur: Renard Jules

Info: Journal

[ écrivain-sur-écrivain ] [ coincé ]

 

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british

Considérant que mes oreilles sont restées vierges de musique depuis plusieurs semaines, je pense que le patriotisme est une émotion basse. ... On a joué l'hymne national et un cantique et je n'ai constaté qu'une absence totale d'émotion chez moi comme chez les autres. Si les Anglais parlaient ouvertement de WC et de fornication peut-être seraient-ils remués par des émotions universelles. Les choses étant ce qu'elles sont, toute incitation à vibrer en commun est irrémédiablement gâchée par les pardessus et manteaux de fourrures qui s'interposent. Je commence à abhorrer mon espèce, surtout après avoir considérer les visages dans le métro. Vraiment, je trouve plus agréable de regarder du boeuf cru ou des harengs saurs.

Auteur: Woolf Virginia

Info: Journal intégral : 1915-1941

[ coincés ] [ refoulés ] [ sociologie ]

 

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surf

Ce matin j'ai découvert un reportage sur le physicien métaphysicien austro américain Heinz von Förster, ce qui eut pour effet de me faire découvrir ses travaux, sa passion de jeunesse pour Wittgenstein, ses avancées dans la cybernétique et le concept de réalité (Le système nerveux s'organise, ou est organisé, de manière à générer une réalité stable), ainsi que les connections avec William Ross Ashby, Maturana, Varela... Je suis allé bricoler au jardin et, quelques heures plus tard, reprenant ma promenade sur le web je suis tombé sur une interview de Jean-Marie Le Clezio dans laquelle il raconte comment il avait été amené à s'intéresser à la poétesse Letitia Elizabeth Landon. Puis il parla de son admiration pour Wittgenstein "comme lui je pense que n'existe que ce qui peut être nommé"... J'allais donc, en quelques clicks, me renseigner sur Letitia Elizabeth Landon et j'y appris qu'elle fut mariée à John Forster biographe et critique anglais, ami de Dickens.

Matinée mâtinée de coincidences patronymiques et de concepts, donc.

Même si ce Forster là n'avait absolument rien à voir avec le premier.

Auteur: Mg

Info: 22 octobre 2012

[ Internet ] [ coincidence ]

 

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gêne

Paraná, boulevard Racedo, en face de l’ancienne gare, 2 heures 03

"Les voilà donc, les deux types assis sur la cuvette. Ils savent qu’ils sont l’un à côté de l’autre et n’osent pas faire ce qu’ils ont à faire parce qu’ils se méfient du bruit. Un chef ne peut pas péter. Un employé non plus. Encore moins avec l’écho qu’il y a dans les toilettes. Donc les types se retiennent. Et là, c’est le moment crucial, tu comprends ? Va savoir s’il n’y a pas aussi un petit mot sur la porte en face du chef. Les deux pensent et attendent. C’est là que surviennent les révélations… T’as déjà entendu parler d’Héraclite ? Non ? C’était un philosophe grec qui disait que le temps est comme le fleuve. Le fleuve reste égal à lui-même, contrairement à l’eau. Eh bien, quand on est assis, le temps passe différemment. Une personne toujours assise se noie plus vite que celle qui reste debout, ça, c’est indiscutable. L’eau t’arrive au cou avant. C’est pour ça qu’il faut beaucoup réfléchir, c’est pour ça que je dois beaucoup réfléchir… Et c’est ce qui explique que les deux hommes qui sortent de ces toilettes ne sont pas les mêmes que ceux qui y sont entrés. Ils ont peut-être même fait une découverte les concernant, tu comprends ?"

Auteur: Romero Ricardo

Info: Les chiens de la pluie

[ chiottes ] [ wc ] [ petit coin ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

parents

J’ai été élevée dans une ascèse qui aurait pu être qualifiée de luthérienne si mes parents n’avaient été de fervents catholiques. Par conviction pour mon père, qui allait s’engager pour le séminaire au moment où il rencontra ma mère, et par obligation pour cette dernière, que la religion avait à vrai dire toujours emmerdée mais dont elle ne questionnait pas le bien-fondé des prescrits. Elle était catholique parce que c’était ce qu’on était à son époque, dans un milieu qui ne tolérait aucune excentricité. Là-bas, mettre une veste en cuir témoignait déjà d’un douteux processus de marginalisation : ma mère portait des cols Claudine.
À la fin des années soixante-dix, ils se marièrent, achetèrent une maison, se mirent en ménage, eurent des enfants, et se prirent ensuite à espérer que ceux-ci deviennent aussi conventionnels qu’eux, car enfin les conventions n’existaient pas pour rien. Ma mère était une grande femme sèche comme une merluche, noueuse comme un saule, née fâchée, comme en attestait la ride profonde entre ses sourcils. Mon père, de son côté, rasait les murs tel un moine capucin et ne parlait pour ainsi dire jamais, sauf pour donner l’heure à ma mère qui persistait à ne pas porter de montre pour entretenir sa dépendance à son époux. À la maison, nous vivions à moitié dans le noir car c’était ainsi que l’intimait notre culture domestique, tenant d’une certaine esthétique de la prostration et parce que l’électricité coûtait cher. Ma sœur et moi ne manquions de rien, sauf du superflu.

Auteur: Myriam Leroy

Info: Ariane

[ couple ] [ famille ] [ artificiel ] [ convenu ] [ coincés ] [ tradition ]

 

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