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venue au monde

Ma naissance terminée, mère commença à mourir sur la paillasse, car je lui avais donné ample fil à retordre avant d'aboutir ici-bas. Père, cependant, avait attendu à l'extérieur de la cabane que mère mette bas, profitant des bonnes heures du jour pour éviscérer un chevrillard achevé par haut matin. Tandis que, né, je hurlai, père entra, me saisit entre ses bras muscleux et me mena bien vite devant l'âtre crépitant. Mère, de son côté, nous quittait si silencieusement que père ne s'avisa de rien. Ce n'est que lorsqu'il me ramena sur paillasse enaccoutré de ma défroque nouvelle et qu'il se tourna finalement vers sa compagne qu'il nota : mère, qu'il adorait telle une pierrette rarissime, avait rendu l'âme.

Auteur: Beauchemin Jean-Michel

Info: Le jour des corneilles

[ matricide ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

colonialisme

(...) nous sommes restés dans le froid, sans vêtements, avec juste un bout de manou autour des hanches. On nous a mis derrière des grilles, comme des bêtes sauvages, entre la fosse aux lions et le marigot des crocodiles... Tout le monde nous présente comme des cannibales, les enfants nous jettent des cacahuètes, on prétend que nous vivons avec plusieurs femmes alors que nous sommes tous de fervents catholiques... (...) nos compagnes étaient obligées d'exhiber leurs seins, alors que chez nous elles gardent leur robe missionnaire même pour se baigner dans la mer. Les gardiens nous frappent si nous oublions de pousser des cris d'animaux féroces devant les visiteurs ! Ce qu'on nous donne à manger, nos chiens s'en détournent...

Auteur: Daeninckx Didier

Info: Cannibale, p. 83-84

[ racisme ] [ zoo ]

 

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réincarnation

Outre la confusion révoltante à laquelle cette doctrine conduit logiquement (en ce qui concerne les rapports familiaux et sociaux), il y a des impossibilités matérielles dont il faut tenir compte, si enthousiaste qu’on soit. Une dame peut croire tant qu’elle voudra qu’elle a été la compagne d’un empereur ou d’un roi dans une existence antérieure. Mais comment concilier les choses si nous rencontrons, comme il arrive souvent, une bonne demi-douzaine de dames, également convaincues, qui soutiennent avoir été chacune la très chère épouse du même auguste personnage ? Pour ma part, j’ai eu l’honneur de rencontrer au moins douze Marie-Antoinette, six ou sept Marie Stuart, une foule de saint Louis et autres rois, une vingtaine d’Alexandre et de César, mais jamais un simple Jean-Jean.

Auteur: Home Daniel Dunglas

Info: Les Lumières et les Ombres du Spiritualisme, pages 124-125

[ incohérence ] [ vies antérieures prestigieuses ] [ déboulonnage ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

Dans notre société, nous sommes très forts pour classer les villes comme nous le faisons avec les communautés ethniques et autres minorités. Il est facile de les juger à distance. Je me souviens des parents conservateurs de Jane et de leur mépris pour tout ce qui avait trait à l'homosexualité. Helen, la fille qui partageait sa chambre sur le campus, était lesbienne. Ils l'ignoraient, bien sûr. Quand ils l'ont rencontrée, tous deux, le père et la mère de Jane, ont tout simplement adorée Helen. Et quand ils ont appris son homosexualité, ils ont continué à l'aimer. Et ils ont aimé sa compagne aussi.
C'est souvent comme ça que ça se passe. Il est facile de haïr les homos, les noirs, les juifs et les arabes. Il est plus difficile de haïr des individus.

Auteur: Coben Harlan

Info: Dans les Bois

[ sociologie ] [ racisme ] [ humanisme ]

 

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périple

Deux ou trois jours avant mon départ pour le Labrador, j'avais accueilli l'écrivain voyageur italien Paolo Rumiz.
(...) il me dit qu'il n'emportait plus aucun livre depuis des années, car un livre, c'était comme un père, il te prenait par la main pour te guider, or en route il préférait lire les paysages et les visages.
(...) à chaque nouveau voyage, il réduisait ses bagages et se préparait ainsi à son ultime expédition. En partant, Paolo me fit cadeau d'un carnet avec un magnifique poème en exergue :
"Voyager, c'est construire des ponts et en même temps les détruire derrière soi
Ce n'est pas chercher la certitude mais renoncer à la trouver
C'est tout miser sur une carte, c'est comme une renaissance
Voyager, c'est marcher et donc c'est une histoire, notre unique compagne."

Auteur: Wilk Mariusz

Info: Dans le sillage des oies sauvages, p 134

[ poésie ]

 

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couple

Chaque fois, mon amour, qu’il me souvient de nous

Un océan de glace remonte à ma mémoire :

Nulle étoile ne brille dans le lointain blafard,

La lune seule y fait une tache jaunâtre ;

Et par-dessus les flots pleins de glace blanchâtre,

Un oiseau fatigué passe, triste et hagard,

Tandis que sa compagne est déjà loin devant 

Et vole avec les autres du côté du couchant.

Il la suit tristement d’un regard sans espoir,

Tout regret l’a quitté ; au moment où il meurt,

Il ne garde en mémoire qu’un rêve de bonheur.



Chaque instant nous éloigne un peu plus loin de l’autre,

Tandis que, seul et froid, doucement je m’éteins,

Tu te perds en riant dans l’éternel matin. 

Auteur: Eminescu Mihail

Info: Poésies/Poezii, Traduction du roumain par Jean-Louis Courriol, Non Lieu, 2015, p.43. Chaque fois, mon amour

[ poème ] [ vieillesse ] [ extinction ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

deuil

J’ai perdu la douceur

Du blanc de ta fourrure,

J’ai perdu ta tiédeur

Pressant les couvertures,

J’ai perdu la douleur

De tes brusques morsures.



Tout ça n’était qu’à moi.



J’ai perdu tes humeurs

Et j’oublie ton histoire.

Le motif enchanteur

De la flamme et du noir

De tes fauves couleurs

Formait mon territoire.



Tout ça n’était qu’à moi.



J’ai connu ta maigreur

Et pleuré ton usure,

J’ai subi ta fureur

Au jour de la piqûre,

Puis l’abjecte impudeur

De ton dernier murmure.



Et tout ça n’est qu’à moi,

Compagne de mes heures,

Ma jolie créature,

Tout ça n’est rien qu’à moi.


 

 

Auteur: Fazi Mélanie

Info: Pour Savannah, partie le 14 juin dernier (2021) à l’âge de douze ans, deux mois et dix jours, dont douze ans ce mois-ci passés à mes côtés.

[ animal domestique ] [ poème ] [ euthanasie ] [ chat ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

deuil

La mort de quelqu'un qu'on aime [...] La philosophie semble sur ce sujet bien pauvre en consolations véritablement efficaces. [...] Certes, on peut trouver ici ou là des idées utiles, mais aucune ne permet efficacement de recouvrer tout de suite la station debout quand on a mis un genou en terre. Sauf...
Sauf si l'on part du principe que le mort est un héritage, que le disparu a légué ce qu'il fut et que, quand on a eu la chance d'avoir eu un père et une compagne ayant confiné à la sainteté laïque par leur bonté, il nous reste à leur rendre le seul hommage qui soit : vivre selon leurs principes, être conforme à ce qui faisait d'eux des personnes aimées, ne pas laisser mourir leur puissance d'exister dans leur générosité d'être en la reprenant comme on relève un étendard tombé au sol après un combat, agir sous leur regard inexistant et leur rester fidèle en incarnant leurs vertus, en épousant leur art de produire de la douceur.

Auteur: Onfray Michel

Info: Cosmos, p 31

[ amour ] [ couple ]

 

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triangle amoureux

- Gizella ? … J’ai dit à Elma que je ne pouvais vivre sans sa mère. Elle a tout ce dont j’ai besoin, et je suis comblé. Sauf la jeunesse, c’est Elma qui l’a. Gizella est formidable, je te le dis : aimante, tendre, distinguée, compréhensive, loyale. C’est elle qui dit – et elle a raison – que je ne puis me passer de la seule chose dont elle manque, la jeunesse. […]

- Si tu as des sentiments si forts pour Gizella, le problème n’est-il pas résolu ? "

Quelle naïveté ! Mais qui pourrait bien le savoir ? Même Freud était incapable de comprendre. "Je suis leur esclave. Quand ce n’est pas l’une, c’est l’autre. Gizella est la mère de mon âme, la compagne de mon esprit, ma muse. Elma est ma sœur, ma camarade de jeu, le contact physique dont j’ai un besoin maladif, la seule réalité que je connaisse. Le haut ou le bas. L’esprit ou le corps. J’arrête mon choix mais, avant que je n’aie pris acte de ma décision, j’ai déjà changé d’avis. -Ton yin et ton yang", suggéra-t-il.

Auteur: Keve Tom

Info: Dans "Trois explications du monde", pages 125-126, dialogue fictif où Sandor Ferenczi s'adresse à Lajos Lévy

[ choix impossible ] [ complémentarité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cinéma

Quand j'ai connu Rémy Belvaux, se souvient Noël Godin, à qui Belvaux avait offert ses services dans l'entartement de Bill Gates, avant de lui proposer un rôle important dans un film de pieds nickelés qui ne vit jamais le jour (les deux autres "pieds" auraient été Benoît Poelvoorde et son frère Lucas Belvaux), il avait une joie de vivre inouïe. Il pétillait. Avait tout pour lui : talent, argent, amis, liberté artistique. On n'a jamais compris la suite.

De son côté Benoît Poelvoorde aime à pleurer son enfance difficile dans les bras d'anonymes, se déprécie, insulte ses meilleurs amis. Ainsi Belvaux, co-réalisateur du "C'est arrivé près de chez vous" le film qui a lancé Benoit tout en le laissant en arrière-plan, ne pardonnera pas une boutade limite, lâchée par Benoit sur sa compagne - qui fait qu'il lui a envoyé une lettre d'insultes. Retour de manivelle douloureux pour Poelvoorde quand Belvaux se suicidera sans s'être réconcilié avec lui. Dur, très dur pour l'acteur qui a hérité de son enfance chez les Jésuites une forte tendance à la culpabilité. De toutes les façons Belvaux avait rompu avec fracas avec presque tout son entourage à cette époque, avant, huit ans plus tard, de se jeter sous un train.

Auteur: Internet

Info: compilé par Mic G

[ Belgique ] [ sensibilité ] [ rapports humains ] [ réalisateur ]

 

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