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sociabilité

Saluts des habitués, échanges très brefs, plaisanteries, la situation de langage créée par le comptoir n'est pas celle du café lui-même avec ce qu'il autorise de longues conversations ou de confidences, mais dans la brièveté de ce qui l'anime agit tout un esprit, et du patron ombrageux au garçon souriant, il y a en elle pour le solitaire la ressource d'une information de première main, qui est comme un puits artésien provenant des profondeurs de la ville et retombant autour de lui en gouttelettes sonores.

Auteur: Bailly Jean-Christophe

Info: "Paris quand même", éd. La fabrique, p.69-70

[ vie urbaine ] [ comparaison géologique ] [ flux verbaux ] [ ambiance citadine ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

mépris de classe

Pour ces procureurs qu'un bras nu rend fous, pareille condamnation morale appelle irrésistiblement l'image de l'autre George. Mais c'est souvent pour ajouter que si Sand est souvent immorale, elle est toujours "magnifique". C'est dire — ainsi John Ruskin, le plus féroce des détracteurs d'Eliot — que la George anglaise a le tort supplémentaire de loger le désir, la passion et la tragédie dans la vie étroite et laide des gens ordinaires, personnages "pris derrière le comptoir et sortis du caniveau". Touche sordide ajoutée à l'inconvenance du propos.

Auteur: Ozouf Mona

Info: L'autre George : À la rencontre de George Eliot

[ racisme social ] [ patriarcat ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gêne

Elle dépose sur le comptoir une pile de livres avec le naturel de quelqu'un qui achèterait un pack de six litres de lait. [...] Charles Bukowski est le premier de la pile, 'Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau'.
- Je ne suis pas le genre de fille qui achète du Bukowski juste pour acheter du Bukowski, entendons-nous bien.
- Je vous entends parfaitement. Mais vous pouvez vous détendre, je ne juge jamais personne sur ses lectures.
- Alors, tous mes efforts n'auront servi à rien, dit-elle.

Auteur: Kepnes Caroline

Info: Parfaite

[ regard des autres ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cadavre

Quand il l'eut tuée, d'un coup de la petite masse de plomb sous laquelle elle maintenait ses papiers d'emballage, Louis se trouva embarrassé.
Elle gisait derrière le comptoir, une jambe pliée de travers, la tête retournée et le corps de face, dans une posture ridicule qui mit le jeune homme de méchante humeur.
Il haussa les épaules et faillit lui dire : "relève-toi donc, tu en as une touche."
Mais à ce moment le timbre de la porte retentit, et Louis vit entrer une fillette qui demanda :
- Une carte de laine à repriser noire, s'il vous plaît...

Auteur: Lorde André de

Info: Les plus belles histoires de peur, extrait de L'assassin nouvelle de Colette

 

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femmes-par-femmes

Elle posait toujours un livre sur le comptoir pour que tous sachent qu'elle lisait Edwige Danticat ou n'importe quelle autre auteure appartenant à une minorité et qui était la sensation du moment. Et elle lisait le New Yorker, ce qui impliquait que 98.9% de sa conversation alors qu'elle rangeait ou s'affairait commençait par 'Est-ce que tu as lu cet article du New Yorker... ?' Elle ne tirait jamais la chasse après avoir fait pipi, elle disait que ses parents lui avaient appris à économiser l'eau. Mais sa pisse schlinguait parce qu'elle était végétarienne et qu'elle ne bouffait que des asperges.

Auteur: Kepnes Caroline

Info: Parfaite, p. 135-136

[ intello ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pensée-de-femme

Ils avaient descendu la première tournée de bières debout au comptoir, venaient de commander deux autres verres quand, en la contournant pour aller aux toilettes, il avait posé sa main sur le creux de sa taille. Ce geste, comme si elle était déjà à lui, aurait pu la raidir, l'avait surtout décontenancée, et séduite aussi par sa fermeté, par le courage des devants qu'il prenait. Cette main mettait en place toute une machinerie, celle des gestes qui se suivent et savent où ils vont, qu'il fallait arrêter maintenant d'une réaction claire, ou bien qui continuerait leur cours vers une fin connue d'avance.

Auteur: Collongues Anne

Info: Ce qui nous sépare

[ rencontre ] [ caresse ] [ femmes-hommes ] [ contact ]

 

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essences

La boutique exhalait des parfums exotiques, des milliers d'herbes embaumaient : menthe sèche, anis, clous de girofle, gingembre... la liste est longue. Depuis que je suis petite, j'ai toujours trouvé que c'était un lieu merveilleux avec ses innombrables flacons aux couleurs étincelantes, ses bocaux de toutes formes et de toutes tailles, ses jarres de pierre hermétiquement fermées, ses herbes sèches suspendues au plafond, ses paniers et ses boites en bois de santal empilées sur le comptoir. Tout est étiqueté, le contenu noté en latin d'une écriture en pattes de mouche. Notre apothicaire a l'air aussi vieux que certains de ses ingrédients... 

Auteur: Oldfield Pamela

Info: L'année de la grande peste, p. 54

[ variétés ] [ odeurs ]

 

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pénurie

Nulle part les gens ne sont aussi isolés que dans une queue pour le saucisson cuit, nulle part, compressés jusqu'à la nausée, ils ne sont aussi peu capables de s'entendre que dans cette chaîne multiple et serpentine, dont chaque maillon déteste le précédent et n'a que mépris et indifférence pour le suivant. L'hydre infinie ne diminue jamais, et les gens ont beau quitter le comptoir, la queue repousse instantanément, dans un brouhaha d'injures, excité par l'espoir méchant d'arracher ne serait-ce qu'un demi-kilo de saucisson cuit. Se pliant et se dépliant, les queues remplissent les magasins de leurs méandres infinis, en engloutissant paresseusement les restes ultimes de bonté, de bienveillance et d'humanité.

Auteur: Vaïner Gueorgui

Info: La corde et la pierre

[ URSS ] [ vingtième siécle ] [ communisme ]

 

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lieux de pouvoir

Ceux qui font le jeu de la mort ne craignent pas la lumière du jour.

Ils gouvernent du haut de leurs étages de verre. Ils fourmillent en plein soleil.

Ils se penchent par-dessus le comptoir et ils tournent la tête.



Loin de là, par hasard, je m’arrête devant une de ces façades neuves.

Bien des fenêtres qui se noient en une seule fenêtre.

La nuit y capture les lumières du ciel et les migrations du feuillage.

C’est un lac miroitant, sans vagues, dressé dans la nuit d’été.



La violence paraît irréelle

un court instant.

Auteur: Tranströmer Tomas

Info: Baltiques : Oeuvres complètes 1954-2004

[ buildings ] [ gratte-ciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

obèse

Son visage, totalement dénué de curiosité ou de méchanceté, affichait une autosatisfaction aveugle, preuve indéniable que le cerveau niché sous cette absurde crête de coq n'avait jamais été perturbé par la moindre pensée.
Deux énormes jambes s'échappaient de son short; elles ressemblaient à des pattes d'hippopotame, sauf qu'elles étaient roses et poilues plutôt que grises et ridées. Son corps paraissait posé directement sur ses jambes, et non relié à elles, car on ne lui voyait aucune taille : son tronc était comme celui d'un arbre jusqu'à ce que soudain, des jambes apparaissent. Le raccordement était dissimulé par le short bouffant, mais on avait l'impression que ces jambes pouvaient s'en aller à tout instant et laisser le corps au comptoir.

Auteur: Cook Kenneth

Info: Le koala tueur : Et autres histoires du Bush

[ littérature ]

 

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