Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 56
Temps de recherche: 0.0441s

éducation

Pour qu'un homme apprenne à choisir, il faut qu'un autre homme choisisse d’abord à sa place. Non pas certes pour étouffer ses goûts et ses dons réels, mais pour lui permettre d’en prendre conscience à la lumière et sous le choc d’une expérience authentique. [...]

"Avant tout, ne pas conditionner les enfants", m’a dit un éducateur d’avant-garde. J’ai répondu qu'un certain dressage précoce, aboutissant à la maîtrise des impulsions, était le meilleur antidote contre la mise en condition qui guette aujourd’hui tous les adultes. Et qu’inversement, rien ne prédispose plus au conformisme que le manque de formation. Ce sont les enfants gâtés – ceux dont on a respecté et flatté tous les mouvements "spontanés" - qui deviennent plus tard, faute de consistance et d’orientation intérieures, les jouets les plus passifs de l’opinion et de la mode. C’est dans la mesure où on leur a épargné toutes les contraintes qu’ils succombent à toutes les séductions...

Auteur: Thibon Gustave

Info: Dans "L'équilibre et l'harmonie", Librairie Arthème, Fayard, 1976, page 180

[ laxisme ] [ laisser-faire ] [ conséquences ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

Islam

Je tourne la tête et je regarde les montagnes comme je regarderais un amoureux. Les pentes sont d'un bleu clair et paisible, comme sculptées dans le ciel même. Les crêtes les plus élevées prennent des reflets tour à tour argentés et dorés à la lumière du soleil. Pareille beauté n'existe qu'au paradis. Le temps commence à battre en pulsations rapides, fiévreuses. L'air matinal n'est ni chaud ni froid, mais d'une consistance qui est la perfection même, et dont moi aussi je suis faite.
J'incline la tête et je dis le nom de mon père, le nom de ma mère. Je dis le nom de mon petit frère Youssouf. Lorsque je lève la tête, je vois les soldats s'avancer vers moi, le capitaine à leur tête. Le géant noir est avec eux, ainsi que Massoud, l'interprète, ce qui est regrettable. Je récite le chahada dans ma tête :
Il n'y a pas d'autre dieu que Dieu et Mahomet est Son prophète...

Auteur: Roy-Bhattacharya Joydeep

Info: Une Antigone à Kandahar

[ spiritualité ]

 

Commentaires: 0

écrivain

L’œuvre de Raymond Roussel est un exemple parfaitement accompli d’une écriture autosuffisante qui élimine toute trace de réalité au profit de son propre objet littéraire. […] Cette mise au ban du réel s’effectue à deux niveaux et en deux temps. Tout d’abord Roussel libère le langage de sa charge habituelle, d’avoir à évoquer le réel, pour en faire son unique source d’inspiration et d’information. […] Mais d’autre part cette écriture même, dont Roussel fait le premier et dernier mot de la littérature, apparaît moins comme un système de significations, autonome mais logique, que comme une combinaison à jamais arbitraire de pseudo-significations ou de significations aberrantes, le hasard des assonances et des homonymies – le jeu de mots – en constituant l’unique consistance. […] Car le langage roussellien se passe de signification intrinsèque comme il se passe de référence à une réalité extérieure : d’une part, il n’a rien à dire, d’autre part il ne veut de toute façon rien dire.

Auteur: Rosset Clément

Info: "Mirages" in L'école du réel, pages 187-188

[ style ] [ analyse ] [ manière ] [ hors-sol ] [ folie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

théorie des discours psychanalytique

[...] dans le discours du Maître, c’est la fidélité à l’identité du sujet, garantie par S1, par le Signifiant Maître (son mandat ou son titre symbolique), qui définit la dignité éthique du sujet. L’identification au Signifiant Maître conduit à un mode tragique de l’existence : c’est la fidélité du sujet au Signifiant Maître (à la mission qui donne sens et consistance à sa vie, disons) qui est constamment mise à l’épreuve. Sa tentative ne peut qu’échouer en raison du reste inassimilable par le Signifiant Maître. A l’opposé, il y a cet insaisissable glissement du sujet manquant de tout point d’ancrage stable dans le Signifiant Maître, dont la consistance n’est soutenue que par le biais du pur reste, d’un pur déchet, d’un pur excès, d’un petit bout de Réel "indigne" et intrinsèquement comique. Une telle identification au reste introduit bien sûr à un mode comique de l’existence. Le processus parodique y produit une subversion consistante de toutes les identifications symboliques trop assurées.

Auteur: Zizek Slavoj

Info: Dans "Fragile absolu", éditions Flammarion, 2010, pages 66-67

[ explications ] [ résumé ] [ effets ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

épigénétique

Le Vertical enveloppe tout le monde physique. Il participe à ce monde physique, il l’anime. Il paraît passer incessamment par la "fente" étroite du maintenant. En réalité, il fait le "maintenant", toujours nouveau, des êtres individuels, dont la persistance n’est pas une simple inertie. Il fait leur consistance, et leur persistance, en ce qu’il est donneur de sens. Par cette participation au Vertical, les être ne décrivent pas seulement des lignes-traces dans l’espace-temps, ils vivent, en incarnant et actualisant les idées, les thèmes, mnémiques ou originaux, du monde vertical. Par la participation au Vertical, les êtres individuels font plus que fonctionner, ils se comportent et ils agissent. […] La vie est la contribution même du Vertical à l’Horizontal. Elle est ainsi plus que fonctionnement, elle est comportement et action sensée. C’est lorsque le Vertical passe mal que le vivant redevient machine, et n’est plus vraiment dans la durée vitale, mais répète seulement des mouvements ou bégaie, ou radote, avant de se détraquer et de tomber en poussière.

Auteur: Ruyer Raymond

Info: L'Art d'être toujours content

[ biophysique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

plante hallucinogène

Le bocal contenant le peyotl était là, sur le plancher, près de la chaise. Je me baissai, saisis au hasard un des boutons et le plaçai dans ma bouche. Il avait un goût de moisi. De mes dents, je le coupai en deux puis entrepris de mâcher l’une des moitiés. Une amertume forte et âcre m’envahit et m’engourdit presque aussitôt la bouche. L’amertume persistait et augmentait au fur et à mesure que je mâchais, activant ma salivation d’une manière incroyable. Mes parois buccales et mes gencives me donnaient l’impression d’avoir mangé quelque chose de très salé, du poisson ou de la viande séchée, qui obligerait à une longue mastication. Un peu plus tard je commençai à mâcher la seconde moitié dont je ne goûtai même plus la saveur amère. Le peyotl avait une consistance granuleuse, un peu comme une orange très fibreuse ou de la canne à sucre, et j’ignorai si je devais l’avaler ou le cracher. A ce moment notre hôte se leva et nous invita tous à gagner le porche.

Auteur: Castaneda Carlos

Info: Dans "L'herbe du diable et La petite fumée", trad. de Marcel Kahn et Nicole Ménant avec la collaboration de Henri Sylvestre, éditions du Soleil noir, Paris, 1972, pages 43-44

[ dégustation ] [ expérience psychédélique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

Bien qu'un peu misanthrope, je ne suis pas encore assez indifférent à l'opinion et à la sympathie de mes lecteurs pour ne pas m'inquiéter du jugement qu'ils porteront sur ce livre. Je crains qu'après l'avoir fermé, ils ne se disent: "A quoi cet être bizarre a-t-il servi ? Que nous a-t-il appris ?
C'est comme un somnanbule qui a passé partout, sur les neiges et sur les sables, sur les fleuves des deux mondes et sur les mers les plus lointaines...
Il a foulé aux pieds presque toutes les plantes connues ou inconnues, sans en cueillir une seule, sans même nous les nommer. Quant aux rochers il en a fait sa table, son oreiller et sa maison et voilà tout.
La science ne lui doit rien, car il n'a rien analysé ni découvert. Son caractère et ses idées ont pris la consistance et la mobilité des nuages, avec lesquels sa vie s'est écoulée comme une espèce de rêve: or les rêveurs sont inutiles, pour ne pas dire nuisibles"
Voilà sans doute ce qu'on dira de moi.

Auteur: Russell Henry

Info: Souvenirs d'un montagnard

[ égoïsme ]

 

Commentaires: 0

excréments

Pouiii : Je me demande : quand on a la chiasse dans l’espace, est ce que ça prend une forme sphérique ou est-ce que la consistance de cette dernière (un peu molle mais pas aussi fluide qu’un liquide) l’en empêchera et ça fera un cylindre ou une forme bizarre ? Blinght : Ben, je dirai que le mec qui va pousser ne va pas tout lâcher en un bloc, ça sera plutôt un ou plusieurs jets et à priori il n’y aura rien sur le trajet de la giclée, donc le phénomène de coalescence se fera pas entre toutes les gouttes parce qu’entre la première poussée et la suite, il peut se passer quelques secondes où les premiers morceaux/gouttes seront déjà loin… Pouiii : Ouai mais si y’a un gros morceau devant, genre le mec il avait un bouchon et après ça coule, l’attraction du bouchon va attirer tout ce qui vient derrière, non ? Blinght : … Blinght : Bravo, tu viens d’inventer la comète de merde… Blinght : Au passage, c’est particulièrement dégueulasse comme discussion.

Auteur: Internet

Info: https://danstonchat.com/latest.html

[ merde ] [ SHTF ] [ question ] [ dégoûtant ] [ nauséabond ] [ diarrhée ] [ dysenterie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

fruit

La figue... Au fond, un trou qui attire l'âme, une peau toute fine, veinée, qui rappelle la peau humaine et une goutte d'eau dans sa forme la plus gironde, épanouissement qu'elle atteint avant de s'étirer et de tomber, une plénitude invertébrée qu'elle se tisse en unissant ses fibres. Point de membranes pour en fractionner le secret, ni de noyaux. Elle est dotée d'une consistance si fragile qu'elle se prête à être écrasée dans la paume. Le moindre effleurement la fait s'enfoncer en elle-même. Elle n'a pas d'odeur, non plus, ce n'est pas avec le nez qu'elle nous attire, mais avec les yeux. Sans la broyer au coeur, nul ne peut comprendre sa saveur poisseuse. Au premier instant où vous la mordez, vous recevez ensemble et l'avertissement et la récompense. Et puis, n'oublions pas ses pépins. Chacun d'entre eux recèle une nouvelle racine. Nous les craquons bruyamment entre les mots. Et Hizir, surgissant de l'un de ses pépins, nous renvoie toujours à la même racine. À cette première terreur qui nous a saisis en face du sacré.

Auteur: Kaygusuz Sema

Info: Ce lieu sur ton visage

[ littérature ]

 

Commentaires: 0

problème théorique

Si l'on admet que toute expérience, quand elle est forte, se donne sous les espèces du discontinu, et que l'écrit - phrases, lignes, vers, pages qui se suivent - est un continuum, alors le premier travail d'écriture n'est pas de faire du discontinu mais bien de faire du continu. Chaque fois que la littérature se tourne - conversion décisive - vers son présent qui toujours se présente plus ou moins mal, c'est-à-dire vers la perception, vers le commerce amoureux, vers la parole quotidienne, vers la société, etc, la première question est : comment faire du continu avec ça, quel continu en faire, comment enchaîner ? Même à l'époque récente où l'on pratiquait, à des fins de "subversion", d' "effets de réel" ou de renouvellement rythmique, des ruptures ostensibles - de ton, de syntaxe - et des omissions, la question principale, sous-jacente à toutes ces pratiques, et qui apparaît plus pressante encore avec le recul, était celle-ci : quel type de continu se reconstitue-t-il par-delà ces interruptions, quelle consistance, quelle qualité de matière est alors donnée au texte pris en totalité ?

Auteur: Alferi Pierre

Info: in "Brefs", éd. P.O.L., p. 115

[ agglomération ] [ transcription ] [ limitation ] [ codage de la réalité ]

 
Commentaires: 5
Ajouté à la BD par Benslama