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femmes-entre-elles

Le Djembé serait une sorte de syndicat contre l'élément mâle. Son rôle est de faire pendant au préexistant Bwiti, société secrète des hommes permettant d'asseoir l'ordre social en s'assurant l'obéissance des femmes, des enfants et des esclaves. Les femmes, comme une revanche, et cependant toujours selon le même principe de société secrète, acquièrent le pouvoir de contrer l'appétit de puissance de leurs hommes. L'initiation des jeunes filles se fait dans les bois et revêt un caractère effrayant ; il s'agit d'éprouver si ces futures initiées peuvent supporter la douleur, consistant entre autres en des incisions au rasoir sur les cuisses, en frottements du corps avec des orties, en tatouages spéciaux. On ne connait pas très bien ces séances nocturnes, il semblerait tout de même que les jeunes filles, en âge de se marier, soient initiées au secret de l'amour ou, pour parler plus vrai, du sexe. Ces secrets ne peuvent être dévoilés sous peine de mort.

Ce que j'ai vu au village n'était donc pas une séance de guérison mais, bien au contraire, une séance d'initiation à la société du Djembé.

Auteur: Romero Francine

Info: Troublantes racines - Les femmes du Djembé d'abord

[ rite de passage ] [ gabonais ] [ femmes-entre-elles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

surrégulation

...Je crois que nous vivons dans une société beaucoup trop régulée. Le degré de liberté qu'avaient mes parents était bien supérieur à celui dont jouissent les jeunes générations d'aujourd'hui. A peu près tous les domaines de notre vie sont normalisés: comment nourrir ses enfants, comment les élever, leur scolarisation. Enfant, je me souviens de jeux innocents consistant à franchir les murs mitoyens et à pénétrer chez le voisin. Aujourd'hui vous risquez de finir au tribunal pour mineurs. Tout est régulé et contrôlé: marcher dans la rue, conduire une voiture, etc. Et puis, il y a les polices intellectuelles, le "politically correct" qui surveille subrepticement nos comportements les plus intimes. Plus une société est civilisée et normée, moins elle a de choix moraux à faire. Aujourd'hui, le seul dilemme auquel on est confronté est le choix entre deux paires de baskets. Ce qu'il y a d'étonnant, c'est que cet ensemble de conventions, de régulations et de lois a toujours été perçu de façon positive, comme faisant partie des dernières contractions des Lumières. Les dictatures du futur seront obséquieuses et patelines plutôt qu'ouvertement violentes, elles seront douces mais sinistres.

Auteur: Ballard James Graham

Info: interview par Henriette Korthals-Altes dans l'express 01/07/2001

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

obscurité

Nous, nous vivons tout le temps au milieu de la lumière. La nuit nous est en somme véhiculée sur un ruisseau de néon. Mais imaginez que jusqu’à une époque relativement récente […], la nuit était la nuit. […] Quand on est dans le noir, on est vraiment dans le noir. C’est là qu’on ne reconnaît pas la personne qui vous touche la main.

Pour prendre ce qui se passe encore au temps de Marguerite de Navarre, L’Heptaméron est rempli d’histoires qui reposent sur le fait qu’à cette époque-là, quand on se glisse dans le lit d’une dame la nuit, il est considéré comme une des choses les plus possibles qui soient, à condition de la fermer, de se faire prendre pour son mari ou pour son amant. Et cela se pratique, semble-t-il, couramment. Evidemment, ce que j’appellerai, en un tout autre sens, la diffusion des lumières, change beaucoup de choses à la dimension des rapports entre les êtres humains. La nuit n’est pas pour nous une réalité consistante, ne peut pas couler d’une louche, faire une épaisseur de noir. Cela nous ôte certaines choses, beaucoup de choses.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 41

[ potentiel dramatique ] [ abus sexuels ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

savoir

J'étais assis un soir au bord de l'océan un soir d'été, regardant déferler les vagues et sentant le rythme de ma respiration, lorsque je pris soudain conscience de tout mon environnement comme étant engagé dans une gigantesque danse cosmique.
Etant physicien, je savais que le sable, les roches, l'eau et l'air autour de moi étaient composés de molécules vibrantes et d'atomes, consistant en particules qui en créent et en détruisent d'autres par interactions. Je savais aussi que l'atmosphère de la Terre était continuellement bombardée par des pluies de rayons cosmiques, particules de haute énergie subissant de multiples collisions lorsqu'elles pénètrent dans l'air. Tout cela m'était familier de par ma recherche en physique des hautes énergies, mais jusque-là, je l'avais seulement expérimenté à travers des graphes, des diagrammes, et des théories mathématiques. Tandis que je me tenais sur la plage, mes expériences théoriques passées devinrent vivantes. Je vis des cascades d'énergie descendre de l'espace au sein desquelles les particules étaient créées et détruites selon des pulsations rythmiques. Je vis les atomes des éléments et ceux de mon corps participer à cette danse cosmique de l'énergie. J'en sentais les rythmes et j'en entendais les sons, et à ce moment précis, je sus que c'était la danse de Shiva, le seigneur de la danse adoré par les hindous.

Auteur: Fritjof Capra

Info: Tao de la Physique

[ mystique ] [ ondes ]

 

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Shakespeare

Cinq siècles avant notre ère, Vil’âme Échec-pire-rien, un écrivain, alors méconnu, publia " Roméo et Juliette ", une tragédie très amorale qui ébranla l’Europe et choqua tous ses contemporains.

L’auteur y contait les aventures d’un couple d’amoureux issus de deux familles différentes : les Capulet et les Montaigu. Difficile d’imaginer aujourd’hui comment à cette période particulièrement puritaine, de telles abominations blasphématoires peuvent être publiées et distribuées au grand public. Une théorie avance qu’Échec-pire-rien avait fait chanter son éditeur, soupçonné de s’adonner à des pratiques interdites. L’objectif avoué de l’auteur était de rejoindre la postérité en racontant des visions cathartiques et sadomasochistes à ses contemporains.

La descriptions de cette relation contre nature brisait, pour la première fois dans l’histoire de la littérature, le tabou suprême : le fait que deux humains puissent oublier leur morale au point de se détourner de leurs parents respectifs pour vivre un amour obscène et animal.

Ce qui sauva le récit, c’est qu’heureusement le calvaire trouvait une conclusion logique et bienséante avec la libération par la mort des deux pêcheurs. La carrière d’Échec-pire-rien ne décolla pas vraiment, mais cet essai lui permit d’accéder à la postérité, car il donna son nom à la déviance morale et sexuelle consistant à forniquer avec une autre personne que son promis.

Auteur: Barbedette Yvan

Info: Éternel-22, 2019

[ résumé ] [ canevas ] [ futur antérieur ] [ uchronisé ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Gaule

... Le Conseil de Paris a repoussé la proposition faite par des élus de gauche de la capitale de donner le nom d'une rue à Robespierre. Pour une fois, des élus socialistes, dont M. Delanoë, et des élus UMP ont trouvé l'énergie et le courage de se réconcilier dans ce grand dessein consistant à couper le kiki une seconde fois à l'un des plus grands acteurs de la Révolution française, lequel avait, il est vrai, la guillotine un peu facile pour les contre-révolutionnaires plus ou moins avérés, mais qui ne s'est pas fait prier quand il s'est agi de se faire raccourcir à son tour. Mon cher Stéphane, ayez l'amabilité de rappeler de ma part à votre ami Bertrand qu'un certain Jean Jaurès a existé, il y a longtemps, et qu'il écrivit ceci dans son histoire socialiste : "Devant le tribunal de l'histoire, je suis avec Robespierre et je vais m'assoir avec les jacobins !" Faites-lui savoir, dans la foulée qu'un grand historien du nom de Jules Michelet a également existé et que lui estimait que la Révolution française était un bloc. Bref, Paris n'aura toujours pas de rue Robespierre, alors que le massacreur des communards, Adolphe Thiers, dispose de la sienne dans le 16è arrondissement, comme il se doit. De toute façon, on s'en fout : l'essentiel, c'est que Dalida ait sa statue !

Auteur: Porte Didier

Info: Incorrigible

[ rue ] [ postérité ] [ ironie ]

 

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chimie minérale

Ceux d'entre nous qui connaissaient la situation de la chimie inorganique dans les universités il y a vingt ou trente ans se souviendront qu'à cette époque, elle était largement considérée comme une partie ennuyeuse et inintéressante du cursus de premier cycle. En général, elle était enseignée presque entièrement au cours des premières années du cursus et principalement comme une collection de faits sans lien les uns avec les autres. Dans l'ensemble, les étudiants ont conclu qu'à l'exception de certaines relations dépendant du tableau périodique, la chimie inorganique ne disposait pas d'un système comparable à celui de la chimie organique, ni de la rigueur et de la logique qui caractérisent la chimie physique. On pensait généralement que les possibilités de recherche en chimie inorganique étaient rares et que, de toute façon, les problèmes étaient ennuyeux et peu stimulants ; par conséquent, relativement peu de personnes se sont spécialisées dans ce domaine... Tant que la chimie inorganique sera considérée comme consistant simplement, dans les années passées, en préparations et analyses d'éléments et de composés, son manque d'attrait est tout à fait normal. Ce stade est désormais dépassé et, pour les besoins de notre discussion, nous définirons aujourd'hui la chimie inorganique comme l'étude intégrée de la formation, de la composition, de la structure et des réactions des éléments et des composés chimiques, à l'exception de la plupart de ceux du carbone.

Auteur: Nyholm Ronald Sydney

Info: Conférence inaugurale prononcée à l'University College de Londres (1er mars 1956). Dans The Renaissance of Inorganic Chemistry (1956), 4-5.

[ abiotique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

création

Nunc est bibendum (Maintenant il faut boire)
Début d'une ode d'Horace ( Odes I , 37 ) composée pour célébrer la victoire d'Actium . Ces mots s'emploient généralement pour signifier qu'il convient de fêter dignement un succès .
Boire, comme offrir à boire en l'honneur d'un évènement heureux ou de quelqu'un qu'on apprécie, est une forme de libation. Les libations étaient des rites consistant à offrir, au cours d'un repas auquel ils étaient censés assister, des boissons aux dieux. A Rome, le prêtre goûtait et faisait goûter à ses assistants la liqueur offerte avant de la verser entre les cornes de l'animal du sacrifice ou encore dans les flammes du feu sacré. Au cours des repas ordinaires, l'usage se répandit d'offrir des libations initiales afin d'obtenir la faveur des dieux. L'usage devint peu à peu une forme de politesse , une manière d'honorer ses convives.
La libation conviviale s'oppose à l'alcoolisme solitaire, plus redoutable encore que l'alcoolisme mondain. (...)
Il y a un temps pour boire, comme il y a un temps pour tout. Il convient donc de ne pas dire à toutes les heures "nunc est bibendum". Toutefois, l'abstinence est mauvaise conseillère, en tout cas pour les poètes, puisque Horace affirme :
Nec vivere carmina possunt
Quae scribuntur aquae potoribus (Epîtres , I , 19 ,3 )
Ce qui signifie : " Ils ne peuvent vivre , les vers qui sont écrits par des buveurs d'eau .

Auteur: Rudder Orlando de

Info: Dictionnaire commenté des expressions latines: Aperto libro

[ alcool ] [ écriture ] [ proverbe ]

 

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charcutage

Lors de ses études de psychologie criminelle, Sarah avait effectivement appris que l'établissement de Gaustad détenait le sinistre record d'Europe de lobotomies. Dans les années quarante, trois cents patients y en avaient subi une. A l'époque, on pensait que l'on pouvait soulager les personnes atteintes de schizophrénie, d'épilepsie ou de dépression en sectionnant une partie des fibres nerveuses de leur cerveau.
Sarah se rappelait le processus barbare consistant à insérer la pointe d'un pic à glace vers le haut, entre le globe oculaire et la paupière, jusqu'à ce qu'il cogne sur la paroi osseuse. D'un coup de marteau, le praticien lui faisait traverser la boîte crânienne pour pénétrer dans le lobe frontal du cerveau. Il s'emparait alors des poignées dont était muni le pic à glace et exécutait des mouvements de balayage qui tranchaient une partie des terminaisons nerveuses. Dans la majorité des cas, le malade était uniquement sous anesthésie locale et perdait connaissance soit de douleur, soit à la suite des convulsions provoquées par l'ablation de ses fibres nerveuses.
Certains patients décédaient au cours de l'opération, et ceux qui se réveillaient étaient condamnés à un état végétatif, sans plus aucune imagination, curiosité ou envie. Mais pour les médecins, ils étaient guéris. Leur agressivité ou les crises qui les faisaient tant souffrir avaient effectivement disparu. Et on renvoyait chez eux ces individus qui ne représentaient plus aucun risque pour la société.

Auteur: Beuglet Nicolas

Info: Le cri, p. 24-25

[ neurochirurgie ] [ leucotomie ] [ barbarie ] [ thérapie ]

 

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cartésianisme

Autrement dit, tout le système du savoir tel que Descartes l’a décrit est tiré, par une opération purement intellectuelle, d’un petit nombre de principes a priori estimés évidents. Cette affirmation est capitale, car elle implique la méconnaissance de la vraie révolution intellectuelle du XVIIe siècle, c’est-à-dire de la méthode consistant à aller des faits aux causes et non plus à supposer des principes universels dans la nature pour en déduire les phénomènes et leurs explications. L’usage cartésien de la notion de causalité tourne le dos à la science de son temps, dont sa philosophie ne peut donc nullement être considérée comme la "totalisation" ni même comme le début d’une prise de conscience moyennement lucide. Inconscient des concepts neufs qui naissaient sous ses yeux, Descartes recommande "de commencer par la recherche des premières causes, c’est-à-dire des principes", ce qui est préconiser le retour aux physiques et aux biologies déductives de l’Antiquité, dans ce que l’Antiquité offrait de plus stérile, et non pas dans ce qu’elle offrait de points d’appui pour lutter contre la scolastique. […]

Aussi ne faut-il pas se méprendre sur les applications pratiques et les expériences dont Descartes annonce le programme à la fin du Discours de la méthode. Il ne se propose pas d’expérimenter au sens où Galilée le faisait. A l’inverse, comme Platon, il a confiance dans la validité absolue de ses principes a priori, aperçus par la seule lumière du raisonnement, et donc, par avance, il est sûr de leur efficacité dans la pratique.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Préface au Discours de la méthode de René Descartes, Librairie générale française, 1973, page 17

[ critique ] [ conservateur ] [ préjugé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson