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animal domestique

Je fis le tour de la pièce. De son oeil vert un chat me guettait. Il était couché sur l'appui d'un castelet, parmi des marionnettes, la patte droite en avant, la peau des doigts d'un joli cuir noir et je me souvins qu'au Japon, au cimetière pour chats de Go-To-Ku-Ji, j'avais vu la fresque des matous sur la façade du temple, la patte levée pour un mystérieux salut. Selon les légendes chinoises et japonaises l'âme d'une personne morte de mort violente pouvait être recueillie dans le corps d'un chat et même parler par sa bouche.

"Maneki Neko", dis-je doucement, en lui caressant l'échine.

C'était la formule magique qu'on m'avait apprise à Tokyo pour faire parler un chat dont le maître avait été tué. Mais celui-ci se contenta de frissonner sous ma main.

Auteur: Roblès Emmanuel

Info: Un printemps d'Italie

[ psychopompe ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

assassinat

J'ai commencé à gifler la siamoise sur le museau, gentiment d'abord, comme pour jouer, puis un peu plus fort. Pourtant, il n'y avait rien au monde que j'aime plus que les chats, mais elle non, il n'y avait rien à faire, elle me narguait, elle ne voulait pas m'avouer qui était son amant, elle se contentait d'essayer d'attraper mon nez avec sa patte, comme si j'étais là pour m'amuser. Sale chatte. Il n'y a rien de plus vicieux que les siamoises, toujours en chaleur. Je ne pouvais pas tolérer plus longtemps cette obstination à se moquer de moi. D'une main je lui ai fermé la gueule, pour qu'elle ne miaule pas, et de l'autre je l'ai étranglée. C'est si mince le cou d'un chat, si fragile, on peut le broyer entre ses mains comme un poussin.

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: Jérôme : L'enfance de Jérôme Bauche

[ animal domestique ] [ meutre ]

 

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vacherie

A connaitre un peu Lacan, à connaitre la musique, mais aussi le langage et son immense superficialité, on se dit que notre post-freudien fut tel une star du jazz post be-bop au USA à la même époque, 999 pour mille des auditeurs ne comprenant rien au sens, ou au cadre historique et technique des propos. Tous se contentant ici de suivre une mode temporaire, très française, relevant principalement du prestige intellectuel, valeur gauloise centrale, à l 'image de Barthes ou Greimas. On se laisse bercer pas le déroulement des phrases (fond sonore plus que signification), on est "ensemble", le cadre est convenu, rassurant ; et supposément élevé. Bourgeoisie de l'esprit qui se groupe et se rassure autour d'un personnage si abstrus qu'il en devient magique. Lire à ce propos : L'Effet 'Yau de poêle: de Lacan et des lacaniens", de François George. C'est hilarant.

Auteur: Mg

Info: 1 septembre 2020

[ parisianisme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

portrait

[Au collège de Bâle] les élèves s’exprimaient avec distinction en allemand et en français, mais lui [Jung] ne parlait pas le français, et son allemand était plutôt hésitant, si bien qu’il se contentait de marmonner le dialecte de son village. Il était robuste, trapu, plus grand que beaucoup de ses camarades et déjà bien musclé. Toujours débraillé, il arrivait mouillé les jours de pluie et ne sentait pas très bon. Ses habits étaient miteux, et il allait parfois pieds nus dans des souliers percés. Toujours prêt à se battre, il se retrouvait fréquemment mêlé à des rixes, voire à de véritables pugilats. Son comportement agressif lui valait d’être en permanence rabroué ou puni par ses professeurs. Avec l’âge, il en viendrait à penser que sa conduite découlait d’une "mauvaise conscience" injustifiée et que tout cela était à mettre sur le compte de la "mauvaise ambiance" qui régnait chez lui et qui probablement le "déprimait".

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 54

[ scolarité ] [ jeunesse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain public

Le cybercafé était bondé, de jeunes gens surtout, casques à écouteurs sur la tête, les yeux cachés derrière des lunettes noires, qui naviguaient parmi des fonds d’écran montrant des nouvelles starlettes de Bollywood (…).
Les hommes qui faisaient ces recherches en douce sur Internet, au cybercafé de Shah Sawar, ne se parlaient pas, n’échangeaient pas d’informations ni d’adresses de sites. Certains allaient directement au fond de la salle où Rustam était installé, monopolisant l’espace situé derrière le bureau du propriétaire. (…) En échange d’une rémunération, il proposait toutes sortes de petits services à qui avait besoin de remplir des formulaires officiels. Il disposait de modèles de demande de visa américain (…), britannique, canadien, indonésien, ou des Emirats et de l’espace Schengen. Pour tout autre pays, c’était un peu plus cher. Rustam ne travaillait pas vraiment pour le cybercafé. Il se contentait d’être là et de remplir des formulaires de sa calligraphie soignée tandis que le propriétaire inscrivait les noms sur sa liste d’attente.

Auteur: Bhutto Fatima

Info: Les lunes de Mir Ali

 

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Ajouté à la BD par miguel

anima

Déjà il jouissait seul de sa pensée
ce miroir heureux, et moi je goûtais
la mienne, en mêlant la douceur à l’amertume ;

et la dame qui m’amenait à Dieu
dit : “Change de pensée ; pense que je suis
auprès de Celui qui allège tous les torts.”

Je me tournai vers le son amoureux
de mon réconfort : et l’amour que je vis
alors dans les yeux saints, je renonce à le dire ;

non que je me défie de ma parole,
mais parce que la mémoire ne peut se retourner
aussi loin sur elle-même, si autrui ne la guide.

De cet instant je peux seulement redire
que, la contemplant, mon affection
fut libérée de tout autre désir,

tant que le plaisir éternel, qui rayonnait
directement en Béatrice, me contentait
par le reflet venu du beau visage.

En me vainquant par la lumière d’un sourire,
elle me dit : “Tourne-toi et écoute ;
le paradis n’est pas tout dans mes yeux.”

Auteur: Dante Alighieri

Info: La Divine Comédie, "Paradis", chant XVIII (trad. Jacqueline Risset)

[ absoluité ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

source créatrice

Avais-je oublié Humboldt, ce personnage de Saul Bellow qui aimait à rappeler le jour où Artaud avait invité les intellectuels les plus brillants de Paris à une conférence ? Quand ils furent tous réunis, il ne lut rien, il monta sur scène et se contenta de crier comme un animal sauvage. Il semblerait qu’après avoir ouvert la bouche, Artaud n’ait pas arrêté de pousser des cris tonitruants tandis que les intellectuels parisiens effrayés ne bougeaient pas de leurs sièges. Pour eux, c’était un acte délicieux. Pourquoi ? Humboldt dit qu’Artaud avait d’une certaine façon compris que le seul art qui pouvait intéresser les intellectuels était celui qui célébrerait la primauté des idées. Les artistes devaient intéresser les intellectuels, la nouvelle classe. Aussi la situation de la culture et de l’histoire de la culture était-elle devenue le thème de l’art. C’est pourquoi un auditoire raffiné de Français écoutait respectueusement Artaud quand il criait. Pour eux, le but exclusif de l’art était de suggérer et d’inspirer des idées…

Auteur: Vila-Matas Enrique

Info: Impressions de Kassel

[ cri primal ] [ beaux-arts ]

 

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placebo

Il existe des myriades d'anecdotes quand au mystère des verrues, ces tumeurs capables de disparaître en une nuit. En voilà une - parmi d'autre - de notre famille.
Fiston (12 ans environ) avait développé des verrues impressionnantes au bout des doigts. Après diverses tentatives infructueuses il fut décidé de faire intervenir un mèdze, équivalent vaudois du rebouteux, ou du sorcier. Notre contact demanda alors à la mère de Sacha de téléphoner chez un mèdze de sa connaissance à un moment où celui-ci était accessible mais, lorsqu'elle appela ce fut pour apprendre que le monsieur avait un souci de santé et ne pouvait répondre.
Ennuyée elle se contenta de mentir en disant à son fils qu'elle avait fait le nécessaire, par téléphone, avec le rebouteux.
Quelques jours plus tard : plus de verrues.
J'en ai parlé il y a peu avec un dermatologue. Il a souri, reconnaissant qu'en ce domaine la science médicale était encore et toujours dépassée, précisant que cet effet "médicament magique" fonctionne beaucoup mieux avec les enfants.

Auteur: Mg

Info: 18 sept. 2019

[ psychosomatique ]

 

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poltergeist

Pendant que Freud continuait sur son idée, j'eus une sensation étrange. J'avais l'impression que mon diaphragme était chauffé à blanc, comme une voûte incandescente. Et juste à ce moment, il se produisit dans la bibliothèque, juste à notre droite, une détonation si bruyante que nous nous levâmes tous les deux, effrayés, craignant qu'elle ne s'écroulât sur nous. Je dis à Freud : "Voilà un exemple de ce qu'on appelle un phénomène catalytique. - Allons donc, s'écria-t-il, c'est une blague. - Ce n'en est pas une, répondis-je. Vous vous trompez, professeur. Et pour le prouver, je prédis qu'il va y avoir une autre détonation aussi violente dans un moment." Naturellement, j'avais à peine prononcé ces mots qu'on entendit de nouveau la même détonation. J'ignore toujours ce qui me donna cette certitude. Mais je savais, sans aucun doute possible, que le bruit allait se reproduire. Freud se contenta de me regarder bouche bée. Je ne sais pas ce qui se passait dans son esprit, ni ce que signifiait son regard.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Ma Vie, souvenirs, rêves et pensées

[ psychanalyse ] [ synchronicité ] [ coïncidence ]

 

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xénophobie

Le racisme, au niveau individuel, peut être considéré comme un modèle prédictif qui tourbillonne dans les esprits de milliards d'êtres humains à travers le monde. Il est construit à partir de données erronées, incomplètes ou généralisées. Qu'elles proviennent de l'expérience ou du ouï-dire, les données indiquent que certaines catégories de personnes se sont mal comportées. Voilà qui génère une prédiction binaire comme quoi toutes les personnes de cette race se comporteront de la même façon. Inutile de dire que les racistes ne passent pas beaucoup de temps à rechercher des données fiables pour former leurs modèles tordus. Et une fois que ce dernier s'est transformé en croyance, il est ancré. Il génère des hypothèses empoisonnées, mais les teste rarement, se contentant plutôt de données qui semblent les confirmer et les renforcer. Par conséquent, le racisme est le plus négligé des modèles prédictifs. Il est alimenté par une collecte de faits et de données hasardeuse et des corrélations fallacieuses, renforcé par les inégalités institutionnelles et pollué par les biais de confirmation.

Auteur: O'Neil Cathy

Info: Weapons of Math Destruction: How Big Data Increases Inequality and Threatens Democracy

[ pulsions orientées ] [ métadonnées ] [ pouvoir numérique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel