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corps-esprit

...la hiérohistoire des Evénements dans le Ciel et l'espace visionnaire du mundus imaginalis; c'est-à-dire le temps existentiel d'un monde intérieur qui, brisant la trame du temps historique, fait accéder l'âme à son propre espace où le récit devient un événement de l'âme et une individuation mystique, une rencontre avec l'Ange. Dès lors le temps n'est plus l'évolution chronologique des événements mais la remontée à l'Origine, voire le temps de l'Herméneutique spirituelle (ta'wîl).(...) Tous ces thèmes mûriront lentement en lui, croîtront au fil des années et trouveront peu à peu leur identité définitive quand, embarqué à Istanbul pendant la guerre, Corbin connaîtra pendant plusieurs années les "vertus inestimables du silence" et la vocation de sa quête.

Auteur: Shayegan Daryush

Info: Henry Corbin: La topographie spirituelle de l'islam iranien

[ spiritualité ]

 

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eccéité immuable

N’étant plus à même de recourir à leur Seigneur, les êtres se trouvent livrés à une Omnipotence indifférenciée, tous équidistants et confondus dans la collectivité religieuse ou sociale. Alors il leur est loisible de confondre leur Seigneur qu’ils ne connaissent plus tel qu’il est, avec l’Être Divin en soi, et de prétendre l’imposer à tous. Nous avons vu que tel est le "monothéisme unilatéral" par lequel passe le "Dieu créé dans les croyances". Ayant perdu son lien avec son Seigneur-archétype propre (c’est-à-dire ayant perdu conscience de soi), chaque moi est livré à une hypertrophie dégénérant facilement en impérialisme spirituel ; la tâche n’est plus de faire que chacun s’unisse à son propre Seigneur, il ne s’agit que d’imposer à tous le "même Seigneur".

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî", pages 223-224

[ créature-créateur ] [ impérialisme ] [ fanatisme ]

 

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prophétie

Il y a concomitance entre l’avènement de la conscience historique et la formation de la conscience dogmatique. Le dogme fondamental du christianisme, celui de l’Incarnation, sous la forme officielle que lui ont donnée les définitions des Conciles, en est le symptôme le plus caractéristique, parce que l’Incarnation est un fait unique et irréversible ; il s’inscrit dans la trame des faits matériels ; Dieu en personne s’est incarné à un moment de l’histoire ; cela "se passe" dans la chronologie avec des dates repérables. Il n’y a plus de mystère, partant plus d’ésotérisme nécessaire ; et c’est pourquoi tous les enseignements secrets du Ressuscité à ses disciples ont été relégués pudiquement parmi les Apocryphes avec tous les livres gnostiques ; ils n’avaient rien à faire avec l’histoire.

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî", pages 104-105

[ consensus dogmatique ]

 

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incarnation

L'âme humaine est venue d'ailleurs. Bien des traditions l'enseignent, depuis Platon. Mais alors que, pour le platonisme, l'âme s'est en quelque sorte enlisée dans l'exil de la chair, "il y a, nous rappelle Corbin, un type de descente de l'âme, disons gnostico-iranien, tel que cette descente résulte du dédoublement, de la déchirure d'un Tout primordial". En s'engageant dans la chair, elle s'est pour un temps seulement séparée de son "Ange". Part intégrante, comme âme, d'un "Tout dyadique" qui la commande au plus intime, elle est, dès ici-bas, en référence constante à son Double céleste. C'est lui qu'elle doit rejoindre à la mort. Mais qu'elle peut aussi perdre à jamais si, durant sa vie terrestre, elle a été infidèle à ce compagnonnage permanent avec cette autre moitié d'elle-même, qui seule peut lui rendre un jour son unité perdue.

Auteur: Corbin Henry

Info: L'homme et son ange

[ esprit ] [ dédoublement ]

 

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philosophe

Averroës veut restaurer le péripatétisme authentique ; il exerce une critique des plus sévères à l’égard du néoplatonisme d’Avicenne. Il rejette l’Emanation, parce que l’émanatisme est encore un crypto-créationnisme, et que toute idée de création est inassimilable pour un Péripatéticien. Outre l’Intelligence agente, séparée et unique, il admet, certes, une intelligence humaine indépendante de l’organisme […] mais cette intelligence, ce n’est pas l’individu. Loin de là, tout l’individuel s’identifie avec le périssable ; ce qu’il y a d’éternisable dans l’individu appartient totalement à l’Intelligence agente séparée et unique. […] la cosmologie d’Averroës, en raison du péripatétisme auquel elle se veut strictement fidèle, exclut toute la seconde hiérarchie angélique, celle des Anges-Âmes célestes, dont le monde était celui de l’Imagination active, de l’Imagination de désir, le lieu des événements visionnaires, des visions symboliques, le monde où sont contemplées les personnes-archétypes auxquelles réfère le sens ésotérique des Révélations.

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn Arabî", page 34

[ théologie ] [ présentation ] [ idées ]

 
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sécularisation

Jusqu’à 869 après Jésus-Christ, le parallélisme entre les deux triades cosmologique et anthropologique a été bon gré mal gré maintenu. Le cosmos est le "Grand Homme" pourvu d’un corps, d’un cœur et d’un esprit. Le "petit homme", celui que nous sommes, est structuré de la même manière. Entre les deux, il y a correspondance et possibilité de passage. Ce qui est en haut est en bas ! En vertu de la loi de similitude, qui emprunte ces passages, et beaucoup le font, est alors un initié. A cette date, le concile de Constantinople abroge la tripartition essentielle et la réduit au dualisme corps et âme. Descartes surenchérit plus tard en confirmant la dyade pensée et étendue. Averroès, dans le domaine de la physique céleste, procède de même et efface dans le Grand Anthropos, ou le Cosmos, le monde du milieu, communément appelé celui de l’ange ou de l’imagination vraie, de l’imaginal, écrira Corbin. Quel est-il, ce monde ? C’est celui des archétypes, des modèles, un univers d’énergies formelles idéales d’où procède notre monde sensible lui-même.

Auteur: Albrecht Pierre-Yves

Info: L'initiation, pp 103-104

[ rationalisme ] [ démythification ] [ perte ] [ solipsisme ]

 

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soufisme

Selon l’islamologue universitaire Abd’Allâh Penot, le Barzakh est "littéralement "ce qui se tient entre", "ce qui sépare" ou "ce qui combine et unit" ; par extension, ce terme désigne le lieu de confluence des deux mondes. […] cette notion a une racine coranique (Coran, S.18, V.60) : le confluent des deux mers (majma’al-bahrayn) y est le symbole du monde intermédiaire dans lequel se réunissent les réalités supérieures et inférieures". Le Barzakh désigne précisément cette "jonction des deux mers" où interfèrent la réalité absolue et le néant absolu et c’est la raison pour laquelle il s’assimile en puissance au domaine subtil de la "Toute-possibilité" incluant les essences principielles et archétypales des êtres manifestés, tout en constituant les états contingents de l’Essence divine. Ce domaine où interfèrent les réalités est également nommé Mundus Imaginalis par Henry Corbin : le "pays du non-où" royaume des corps subtils que désigne la notion de "Huitième climat", c’est le lieu où les influences spirituelles prennent corps et où les corps se spiritualisent, lieu insaisissable enfin situé hors des frontières géographiques connues, au-delà même de l’espace et du temps.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle"

[ monde imaginal ] [ hors septénaire ] [ astral ]

 
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théologie

C'est animé de l'esprit de synthèse de Corbin que pendant deux ans nous fîmes avec le shayk Tabâtabâ î, qui entre temps était devenu un ami très proche, une expérience unique en Iran, à savoir l'étude comparative des différentes religions du monde sous la direction d'un shayk shî'ite traditionnel. Nous y lûmes tour à tour les traductions des Évangiles, la version persane des Upanishads, traduites par Dârâ Shokûh, les Sûtras du Bouddhisme, et le Tao Te Ching; livre que Nasr et moi-même traduisîmes en toute hâte et en fîmes la lecture avec le Shaykh. Celui-ci commentait les textes avec la perspicacité d'un maître spirituel se sentant à l'aise aussi bien dans la pensée hindoue que dans le monde bouddhique et chinois. Jamais il ne vit d'opposition de fond à l'esprit de la gnose islamique telle qu'il l'avait connu et pratiquée. Partout il voyait les grands moments de l'Esprit et lorsqu'il acheva la lecture de la pensée vertigineuse et si prodigieusement paradoxale de Lao tseu, il nous fit remarquer que de tous les textes que nous avions lus avec lui, celui-ci était de beaucoup le plus profond, le plus pur.

Auteur: Shayegan Daryush

Info: Henry Corbin: La topographie spirituelle de l'islam iranien

[ comparaisons ]

 

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triade

Aussi convient-il de distinguer avec Ibn’Arabî trois sortes d’amour qui sont trois modes d’être : a) il y a un amour divin (hibb ilâhî) qui est d’une part l’amour du Créateur pour la créature en laquelle il se crée, c’est-à-dire qui suscite la forme où il se révèle, - et d’autre part l’amour de cette créature pour son Créateur, qui alors n’est rien d’autre que le désir du Dieu révélé dans la créature, aspirant à revenir à soi-même, après avoir aspiré, comme Dieu caché, à être connu dans la créature, - c’est l’éternel dialogue de la syzygie divino-humaine ; b) il y a un amour spirituel (hibb rûhânî), dont le siège en est la créature toujours à la quête de l’être dont elle découvre en elle l’Image, ou dont elle se découvre comme étant l’Image ; c’est, dans la créature, l’amour qui n’a d’autre souci, but et volonté, que de satisfaire à l’Aimé, à ce que celui-ci veut faire de et par son fidèle ; c) et il y a l’amour naturel (hibb tabî’î), celui qui veut posséder et qui recherche la satisfaction de ses propres désirs, sans se soucier de l’agrément de l’Aimé.

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî", page 166

[ modes relationnels ]

 

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ésotérisme

[…] chaque Nom réfère au Dieu qui se montre à et par l’Imagination théophanique. S’arrêter à la pluralité, c’est être avec les Noms divins et avec les Noms du monde. S’arrêter à l’unité du Dénommé, c’est être avec l’Être divin sous l’aspect de son Soi (dhât) indépendant du monde et des relations de ses Noms avec les Noms du monde. Mais les deux stations sont également nécessaires et conditionnées l’une pour l’autre. Refuser la première, c’est oublier que l’Être divin ne se révèle à nous que sous les configurations de l’Imagination théophanique, laquelle donne une réalité effective à ces Noms divins dont la tristesse aspirait à des êtres concrets en qui investir leur activité, et qu’ils feraient être ce qu’ils étaient, êtres grâce auxquels et pour lesquels ces Noms figureraient alors comme autant d’hypostases, écloses au pluriel qui les désigne comme "les Seigneurs". Mais manquer la seconde des deux stations, c’est ne plus percevoir l’unité dans la pluralité. En revanche s’arrêter simultanément aux deux, c’est être enfin équidistant du polythéisme et du monothéisme monolithique, abstrait et unilatéral. Reconnaître la pluralité qui s’attache à l’Imagination, ce n’est ni la dévaloriser ni prétendre l’annuler, mais au contraire la fonder.

Auteur: Corbin Henry

Info: Dans "L'imagination créatrice dans le soufisme d'Ibn'Arabî", page 207

[ création récurrente ]

 

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