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objet

Ils prennent la forme de bulles pour rêver, ils prennent la forme de lianes pour s'émouvoir.
Appuyée contre un mur, un mur que du reste personne ne reverra jamais, une forme faite d'une corde longue est là. Elle s'enlace.
C'est tout. C'est une Meidosemme.
Et elle attend, légèrement affaissée, mais bien moins que n'importe quel cordage de sa dimension appuyé sur lui-même.
Elle attend.
Journées, années, venez maintenant. Elle attend.

Auteur: Michaux Henri

Info: La Vie dans les plis

[ inerte ] [ poème ]

 

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tennis

Votre oncle Toni expliquait que le son de votre balle était très bon. C'est quelque chose propre aux tops players ? Etes-vous d'accord ?
- Oui je pense. Les meilleurs joueurs contrôlent mieux la balle, ont de meilleures sensations. La balle doit rester plus longtemps dans le cordage. On doit accompagner plus la balle, c'est un mouvement continu, rythmique. Lorsque l'on perd ce rythme, l'impact est plus court et le son n'est pas bon. J'ai progressé lors des dernières semaines. Je suis sur le bon chemin et j'en suis très content car je travaille énormément. Je manquais de confiance avant, je voulais un peu trop bien faire. Le son est donc important. Si on contrôle le temps et le rythme, la balle aura un bon son.

Auteur: Nadal Rafaël

Info:

[ sport ]

 

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incompréhensible

La salle à manger et la bibliothèque ne formaient plus qu'une seule grande pièce vide ne contenant qu'un ou deux meubles. Je n'essaierai pas de les décrire car je ne suis pas sûr de les avoir vus, malgré l'aveuglante lumière. Je m'explique. Pour voir une chose il faut la comprendre. Un fauteuil présuppose le corps humain, ses articulations, ses divers membres ; des ciseaux, l'action de couper. Que dire d'une lampe ou d'un véhicule ? Le sauvage ne perçoit pas la bible du missionnaires : le passager d'un bâteau ne voit pas les mêmes cordages que les hommes d'équipage. Si nous avions une vision réelle de l'univers peut-être pourrions-nous le comprendre. 

Aucune des formes insensées qu'îl me fut donnée de voir cette nuit-là ne correspondait à l'être humain ni à un usage imaginable.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Le livre de sable. There are more things, pp 67, 68. Folio. Gallimard 1978

[ inconnu ] [ comprendre intégrer ]

 
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exploration spatiale

L'histoire aussi a une inertie. Dans les quatre dimensions de l'espace-temps, les particules (ou événements) montrent une orientation ; les mathématiciens, pour tenter de le démontrer, tracent ce qu'ils nomment "lignes du monde" sur des graphiques. Pour ce qui est des affaires humaines, les lignes de chaque monde individuel forment un complexe enchevêtrement, sorti des ténèbres de la préhistoire et déployé à travers le temps : un câble aussi large que la Terre elle-même, qui tourne elle-même en spirale autour du soleil. Ce cordage, enchevêtrement des lignes du monde est l'histoire. Quand on voit comment il a pu être, on voit clairement où il va - c'est une simple question d'extrapolation. Et donc quel genre d'Av faudrait-il pour échapper à l'histoire, pour échapper à une aussi puissante inertie et se tailler une nouvelle route ? Le plus difficile est de laisser la Terre derrière soi.

Auteur: Robinson Kim Stanley

Info: Mars la Rouge

[ couper le cordon ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nouveau monde

Je n’eus pas plutôt mis le pied dans cette nouvelle terre, que je me sentis tout affamé ; si bien qu’après avoir attaché mes Gansas [oies], et ma machine au premier arbre que je rencontrais, je ne pensais plus qu’à satisfaire mon ventre. Pour cet effet, je fouillais tout aussitôt dans mes pochettes, pour en tirer les provisions dont j’ai parlé ci-devant. Mais au lieu des perdrix et des chapons que je pensais y avoir mis, je n’y trouvais qu’un mélange confus de feuilles sèches, parmi de la mousse, du poil de chèvre, des crottes de brebis et de semblables ordures. Il m’en arriva de même de mon vin de Canarie, qui se tourna en une puante et vilaine liqueur, telle à peu près du pissat de cheval, ou quelque autre bête ; d’où vous pouvez bien juger, que toutes ces choses n’étaient qu’illusions de malins esprits, et de quelle force j’en aurais été servi, si je m’y fusse fié. Mais tandis que je m’amusais à considérer de si étranges métamorphoses, j’ouïs un grand bruit que faisaient mes oiseaux ; qui battaient des ailes derrière moi, et me tournant tout en même temps, je vis comme ils se jetaient à corps perdu sur un certain arbrisseau, qui s’était fortuitement embarrassé dans l’étendue de leurs cordages, je pris garde qu’ils en mangeaient les feuilles avec une grande avidité, et m’en étonnais d’autant plus, que je ne les avais jamais vu jusqu’alors, se repaître d’aucune forme de mangeaille...

Auteur: Godwin Francis

Info: L'homme dans la Lune

[ exploration ] [ voyage spatial ] [ science-fiction ]

 
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désir charnel

Elle avait des yeux d’un bleu d’orage, d’un bleu si dense que je l’imaginais, pleurant, faire des trous de ciel dans son mouchoir. Mais sa bouche, plus encore, me décramponnait, une bouche de vin hors d’âge, hors de portée, à boire fou, et debout. Cette bouche, j’avais envie d’y approcher ma main, d’en caresser du pouce la courbe humide et le velours, de la voir frémir, trembler d’attente et de soif, envie d’elle, l’ouvrir au souffle, lentement l’écarter, qu’elle s’ourle, haletée, pour cueillir le fruit rapide de sa langue que je voyais rosir sous la syllabe et sucer le caillou des sons. J’avais une envie tanguante de croquer dans ses lèvres, d’en crever le rouge bai, d’en avaler le jus jusqu’à la gorge et de laisser ma main faire, qu’elle cueille au creux ses seins, les enveloppe… Les tétons faire saillir, durcir en quête… La coucher sur les planches du pont, dures, elle souple par contraste, prendre sa bouche, tenir dans ma main sa nuque, que la tête ne bute, dans l’autre son sein glissant. Et laisser le chat fou sous sa robe marine sinuer jusqu’au fondant, jusqu’à la succulence… La sentir alors, tout entière – lâcher – se distendre comme un cordage qui trempe, tandis que flottent ses couleurs au-dessus d’une terre de planches. Sentir son odeur de femme, la lécher, écarlate, l’ouvrir, la laper farouche comme un vin de banquet, mordre dans l’abricot de ses seins, dans son omoplate nue. Puis entrer en elle, à un signe bleu, sur un sourire qui consent. La pénétrer, elle, à cru. Éprouver à quel point elle m’accepte, lent balancement, pluie du sang, fusion.

Auteur: Damasio Alain

Info: La Horde du Contrevent

[ baise ]

 

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nocturne

L’impénétrable obscurité enserrait le navire de si près qu’il semblait qu’en allongeant la main par-dessus bord on pourrait toucher quelque substance surnaturelle. Cela produisait un effet de terreur inconcevable et de mystère inexprimable. Les rares étoiles au ciel jetaient une lumière indistincte sur le navire seul, sans le moindre miroitement sur l’eau, sous forme de rais séparés perçant une atmosphère transformée en suie. C’était une chose que je n’avais jamais vue auparavant, et qui ne donnait aucune indication sur la direction d’où viendrait n’importe quel changement, comme une menace se refermant sur nous de toutes parts.

Il n’y avait toujours personne à la barre. L’immobilité de toutes choses était absolue. Si l’air était devenu noir, rien ne prouvait que la mer ne fût pas devenue compacte. Il ne servait à rien de regarder dans une direction quelconque, à la recherche du moindre signe, en spéculant sur la proximité de l’instant critique. Le moment venu, l’obscurité submergerait silencieusement la faible clarté des étoiles tombant sur le navire, et la fin de toutes choses viendrait sans un soupir, un mouvement ou un murmure quelconque, et tous nos cœurs cesseraient de battre comme des pendules que l’on n’a pas remontées.

Il était impossible de se débarrasser de ce sentiment d’irrévocabilité. La quiétude qui m’envahit était comme un avant-goût d’annihilation. Elle m’apporta une sorte de réconfort, comme si mon âme s’était soudainement résignée à une éternité d’immobilité aveugle.

Seul l’instinct du marin survivait entier à ma dissolution morale. Je descendis l’échelle vers le gaillard d’arrière. La lueur des étoiles sembla s’effacer avant que j’atteignisse ce point, mais quand je demandai calmement : "Vous êtes là, garçons ?" mes yeux distinguèrent des formes obscures qui se dressaient autour de moi, très peu nombreuses, très indistinctes ; et une voix parla : "On est tous là, capitaine." Une autre rectifia anxieusement :

"Tous ceux qui peuvent être bons à quelque chose, capitaine."

Les deux voix étaient très calmes et assourdies, sans caractéristique particulière d’empressement ou de découragement. Des voix très prosaïques. "Nous devons essayer de carguer la grand-voile", dis-je. Les ombres s’écartèrent de moi sans un mot. Ces hommes étaient les fantômes d’eux-mêmes, et leurs poids sur un cordage ne pouvait être plus que le poids d’une poignée de fantômes. En vérité, si jamais voile fut carguée par la force pure de l’esprit, ce dut être cette voile-là, car à proprement parler, il ne restait pas suffisamment de muscles pour cette tâche à bord du navire, et à plus forte raison dans notre misérable groupe sur le pont. Bien sûr, je mis moi-même la première main à l’ouvrage. Ils errèrent faiblement après moi d’un cordage à l’autre, haletant et trébuchant. Ils peinèrent comme des Titans. Il nous fallut une heure au moins, et tout ce temps l’univers noirci ne produisit aucun son. 

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: La ligne d'ombre. Chapitre V. Trad de l’anglais,  Florence Herbulot.

[ maritime ] [ équipage ]

 

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