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crépuscule

J'aimais les soirs, les soirs d'été et de l'automne et ceux du printemps, à Digne, car des couples âgés se posent sur les bancs de la Bléone, un peu comme les hirondelles sur un fil électrique et ils regardent, on ne sait ce qu'ils regardent (...)à mon avis, ils regardent surtout rien du tout parce qu'ils restent sur leur banc très avant dans les soirées et dans la nuit, et ils aiment que le paysage s'efface, qu'il se noie, car ils sont âgés et la nuit est comme une soie ou comme une mort.

Auteur: Lapouge Gilles

Info: Nuits tranquilles à Belém, pages 18-19

[ complicité ] [ obscurité ]

 

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crépuscule

Quand on arrive de nuit à la gare du Caire, on commence par être surpris, sur les trottoirs qui l'entourent au-dehors, de l'étrange lumière qui vous baigne et vous transforme en spectres inquiétants. Mauve, hoffmannesque, alchimique, elle coule sur le visage et sur les mains du voyageur déconcerté, à la façon d'un Ripolin immatériel. Un réflexe vous fait sortir votre mouchoir ; on s'essuie les mains machinalement. En pure perte. Une faune de Martiens verdâtres vous entoure : ce sont vos compagnons de voyage. Des démons bruns en robe blanche s'acharnent sur votre bagage au milieu de ces ectoplasmes.

Auteur: Vialatte Alexandre

Info: Au coin du désert : Egypte 1938, Ed. le Dilettante, p. 10

 
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crépuscule

Le dernier jour fut gris et rose, d'un gris d'ombre plate, d'un rose chancreux. L'année, minime fragment temporel, est maintenant éparpillée en un mouvement centrifuge d'étoile, en un motif qui ne peut être saisi que par la force de sa propre dispersion. 1er janvier. Chaque jour est un arbre qui tombe. Comme si une voix m'avait éveillée par ces mots. Ma propre voix, celle de mes plus secrètes cellules, celle des oracles et des rêves, celle qui clame dans les ivresses et chuchote dans les agonies. Chaque jour est un arbre qui tombe. Et j'ai vu le déclin du jour et la chute de l'arbre...

Auteur: Wittkop-Ménardeau Gabrielle

Info:

[ nouvel-an ]

 

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crépuscule

Le boulevard, ce fleuve de vie, grouillait dans la poudre d'or du soleil couchant. Tout le ciel était rouge, aveuglant ; et une immense nuée flamboyante jetait dans toute la longue avenue une oblique averse de feu, vibrante comme une vapeur de brasier. La foule gaie, palpitante, allait sous cette brume enflammée et semblait dans une apothéose. Les visages étaient dorés ; les chapeaux noirs et les habits avaient des reflets de pourpre ; le vernis des chaussures jetait des flammes sur l'asphalte des trottoirs. Devant les cafés, un peuple d'hommes buvait des boissons brillantes et colorées qu'on aurait prises pour des pierres précieuses fondues dans le cristal.

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Contes du jour et de la nuit

[ bouillonnement ] [ ville ]

 

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crépuscule

La tartane que maitre Nino Mo avait baptisée Filippa du nom de sa première femme doublait le petit môle de Porto Empédocle au milieu du flamboiement de l'un de ces magnifiques couchers de soleil méditerranéens qui font frissonner et palpiter l'étendue infinie des eaux comme en un délire de clartés et de couleurs. Les vitres des maisons aux tons vairés sont en feu ; la falaise marneuse du plateau contre laquelle le gros bourg est adossé tandis que resplendit comme de l'or le soufre en tas sur la longue plage ; et seule fait contraste l'ombre de l'antique forteresse de mer sombre et carrée au bout du môle.

Auteur: Pirandello Luigi

Info: La morte et la vivante, p 89

[ couchant ]

 

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crépuscule

La route est recouverte de boue à perte d'horizon, l'horizon que camouflent les sombres taches de la forêt, la nuit tout en tombant dissout le solide, absorbe la couleur, fait frémir l'immobile, fige le mobile, la route ressemble à une chaloupe qui se balance avec mystère, échouée dans le marécage du monde. Aucun vol d'oiseaux ne vient déchirer le ciel alourdi, aucun animal ne vient par son cri, par son murmure égratigner le silence qui comme la brume crépusculaire se déverse au-dessus de la terre, seule une biche aux abois lève la tête puis - comme aspirée par le marécage - s'affaisse, prête à s'enfuir dans le vide.

Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info: Tango de Satan, p 51-52

 

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crépuscule

Comme atteint d'une douleur soudaine, je ressentis la profonde nostalgie de chez nous, de la Bucovine où j'aimais tant cette heure qui précède les ténèbres que je sortais en courant de la maison pour aller dans la campagne, dans cette lumière abstraite couleur lilas. Du côté de la vallée déjà pleine de la poussière de la nuit, il y avait le battement des ailes de chauves-souris qui grouillaient, tandis que le vent du soir m'inondait le visage de l'odeur du foin des pâturages lointains ; et devant cette immense source de la nuit, vers la Galicie, la terre plate s'étendait en éventail pour se fondre dans les cieux d'une manière cosmique.

Auteur: Rezzori Gregor von

Info: Mémoires d'un antisémite, p 136

[ obscurité ]

 

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crépuscule

La nuit arriva dans un grand coup de vent. Elle n'était pas venue comme une eau par un flux insensible à travers les arbres, mais on l'avait vue sauter hors des vallées de l'est. D'un coup, elle avait pris d'abord jusqu'aux lisières du fleuve puis, pendant que le jour restait encore un peu sur les collines de ce côté-ci elle s'était préparée, écrasant les osiers sous ses grosses pattes noires, traînant son ventre dans les boues. Au premier vent elle avait sauté. Au premier vent elle avait sauté. Elle était déjà loin, là-bas devant, avec son haleine froide ; ici on était caressé par son corps tiède plein d'étoiles et de lune.

Auteur: Giono Jean

Info: Le chant du monde

 

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crépuscule

Les montagnes, les belles montagnes qui lui avaient tant plu alors qu’il s’en approchait, s’obscurcissaient à présent toujours davantage, et faisaient tomber de sombres taches menaçantes sur la surface de lac que pailletait encore l’or pâle du couchant, parmi les noirs reflets des monts ; tout prenait autour de lui, en s’enveloppant dans les ombres de la nuit, des formes de plus en plus étranges. Le noir et l’or du lac se touchaient et se confondaient comme s’il y passait un léger courant d’air. Le regard de Victor, seulement habitué aux belles et heureuses impressions du jour, ne pouvait pas se détourner de ce spectacle, où les choses imperceptiblement changeaient de couleur en se laissant envelopper par la tranquillité de la nuit. 

Auteur: Stifter Adalbert

Info: L’Homme sans postérité, 1844, cité par Éric Grolier dans Ce que nous sommes. Aux sources de l’identité européenne, Philippe Conrad dir., édition Institut Iliade / Pierre-Guillaume de Roux, 2018

[ fondu-enchainé ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

crépuscule

Le bateau accosta le long d'un débarcadère qui ne portait pas de nom. Un soleil rouge était posé sur les lointains contours des faubourgs de Calcutta, qui tremblotaient dans les brumes rose et orange du soir, une simple émanation du fleuve, changeante, incertaine, mouvante comme celui-ci. Plus près de nous, en revanche, la lumière du jour finissant était imprégnée de bleu et tout se détachait avec une netteté délicate : les fabriques et les petits lotissements de la rive, les embarcations sur le fleuve, les cocotiers et les bananiers, l'efflorescence rouge de broussailles et le ruban couleur de rouille d'un sentier de rive, des pieux de clôture, des toits de tuiles marron clair, très bas.

Auteur: Kinsky Esther

Info: La rivière, p 334

[ mégapole ] [ Inde ]

 

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