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province

Ce village n’était pas simplement un lieu sur la carte, il était comme le vaste monde de Dieu, ordonné et rempli d’un sens mystérieux. Les hommes, semblait-il, n’en savaient rien et les animaux en avaient déjà, en quelque sorte, perdu le sens. On le voyait au regard des vaches plein de tristesse, à l’œil résigné des chevaux, à la soumission des chiens cramponnés aux hommes et même à l’attitude assurée du chat qui avait élu la maison et la grange comme demeure et terrain de chasse. Comme les animaux, les hommes aussi me semblaient inconscients : en bas, ils regardaient le sol, en haut, les arbres, pour voir ce qu’on pouvait utiliser et dans quel but. Comme les animaux, ils s’assemblaient en groupe, s’accouplaient, se battaient sans percevoir qu’ils habitaient le cosmos, dans l’univers de Dieu, dans l’éternité où tout naît et où tout est déjà mort.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Ma vie

[ ennui ] [ monde clos ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

helvète

Cette Suisse, fière de sa pseudo démocratie directe, alors qu'elle n'était que la prostituée de la planète (35% de la fortune privée mondiale ici), structure complétement formatée, avec une population trop bien nourrie, un quadrillage social qui ne faisait plus confiance à personne, régulé, certifié à tous les étages, sans transversalité possible, qui s'auto confortait par un système vertical au sommet duquel tronaient les banques et les assurances, confortées par des politique qui n'avaient pour but que leur réélection (ce qui situait la profondeur de leurs idées), avec, en-dessous d'eux, des chefs de services cramponnés à leurs postes/salaires/retraites... Un système destiné à s'auto conforter, sans possibilité de remise en question, victime de son inertie.
Tenez : un simple conseiller en orientation professionnelle était supposé avoir fait un cursus universitaire complet en psychologie pour aider quelqu'un en difficulté à se dépatouiller dans la vie. Bref c'était partout le même hymne rigidifié des juriste, où on engageait volontiers des étrangers au postes clefs. Pourquoi ? Mais c'est beaucoup plus obéissant que les réfractaires de l'intérieur ces bestiaux là ! Un monde de morts vivants, avec des oeillères pointant vers une retraite confortable et bien méritée qu'on avait planifiée entre dix-neuf et vingt ans.

Auteur: Mg

Info: 26 nov. 2013

[ dénigrement ]

 

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effondrement psychique

On est tous à la merci de cette stupeur qui vous prend à la gorge et vous étouffe littéralement. On est tous alors semblables à Swann, à moitié fou après sa séparation d’avec Odette, et qui fuyait comme la peste tous les mots susceptibles d’évoquer, même indirectement, son existence. C’est pourquoi chacun reste cramponné à ses échafaudages sémiotiques; pour pouvoir continuer à marcher dans la rue, se lever, faire ce qu’on attend de lui. Sinon tout s’arrête, on a envie de se jeter la tête contre les murs. C’est pas évident d’avoir le goût de vivre, de s’engager, de s’oublier. Il y a une puissance extraordinaire de l’ " à quoi bon ! *  C’est bien plus fort que Louis XV et son " après moi le déluge "! Est-ce que ça vaut le coup de continuer tout ça, de reprendre le legs des générations antérieures, de faire tourner la machine, d’avoir des gosses, de faire de la science, de la littérature, de l’art? Pourquoi pas crever, laisser tout en plan? C’est une question ! C’est toujours à la limite de s’effondrer… La réponse, bien sûr, est à la fois personnelle et collective. On ne peut tenir dans la vie, que sur la vitesse acquise. La subjectivité a besoin de mouvements, de vecteurs porteurs, de rythmes.

Auteur: Guattari Félix

Info: Ecrits pour l'Anti-Oedipe

[ désespoir ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

peur

Au cours des quarante-deux dernières minutes, Candice avait cru quatre-vingt-quatre fois sa dernière heure arrivée, soit deux fois par minutes. Le petit avion a hélices qui assurait la liaison entre Montréal et Bagotville, dans le Saguenay, au nord du Québec, avait rencontré pas mal de turbulences, et malgré l'assurance du pilote, qui avait promis plusieurs fois dans le micro que tout allait bien et qu'il s'agissait de vulgaires trous d'air, elle s’était rapidement persuadée que ce coucou serait son tombeau. Les yeux fermés, cramponnée aux accoudoirs de son siège et a moitié recroquevillée, elle avait passé toute sortes de marchés avec Dieu. Elle lui avait successivement promis de croire en Lui, d’arrêter de travailler quatre-vingt heures par semaine pour profiter de la vie, de manger du brocolis et du fromage de chèvre, de ne plus boire en semaine, de ne plus boire le week-end, de ne plus boire pendant les vacances, de faire l'effort d'aller a la rencontre de ses nouveaux voisins, d'accepter de garder son neveu même si elle trouvait que les bébés présentait autant d’intérêt que sa feuille d’impôts, bref, elle était prête a vendre son âme a Dieu pour ne pas mourir au-dessus d'une terre étrangère entourée d'inconnus. Dieu fut manifestement sensible a l'argument des brocolis - ou le pilote avait raison et ce n’était que des trous d'air sans conséquences- toujours est-il que l'avion se posa sans problème et avec seulement trois quart d'heure de retard sur la piste atterrissage du petit aéroport.

Auteur: Morelli Angéla

Info: Avis de tempête

[ promesses ] [ terreur ]

 

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