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théorie-pratique

L'erreur fondamentale que commet la doctrine des sources épistémologiques ultimes, c'est de ne pas distinguer assez clairement les problèmes d'origine des problèmes de validité. Il se peut que, dans le cas de l'historiographie, les deux types de questions se rejoignent quelquefois. Trouver l'origine de certaines sources est parfois le seul ou le principal moyen que l'on ait de tester la validité d'une assertion historique. Mais, généralement, les deux problèmes ne se recouvrent pas, et nous n'éprouvons pas la validité d'une assertion ou d'une information en en déterminant les sources ou l'origine ; nous testons celles-ci selon une méthode plus directe, l'examen critique du contenu de l'assertion - ou des faits qui en sont l'objet. Par conséquent, les questions que pose l'empiriste, "Comment le savez-vous ? Quelle est la source de votre affirmation ?", sont mal posées. Ce n'est pas qu'elles soient formulées de manière incorrecte ou trop peu rigoureuse, c'est leur principe même qui est à récuser : elles appellent en effet une réponse de nature autoritariste.

Auteur: Popper Karl

Info: Des sources de la connaissance et de l'ignorance, trad. Michèle-Irène et Marc B. de Launay, p.129, Rivages/Poche n°241, 1998, rééd.

[ philosophie ] [ quête ] [ décision ] [ arbitraire ] [ savoirs sourcés ] [ bêtise académique ]

 

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tournures d'esprit

Cogito interruptus...

Il y a des livres dont le compte rendu, l'explication et le commentaire s'avèrent plus faciles que la simple lecture ; car seul l'exercice de la pensée permet d'en suivre sans distraction les argumentations, les implacable nécessités syllogistiques ou les enjeux ponctuels de relation. C'est pour cette raison que des ouvrages comme la Métaphysique d'Aristote ou la Critique de la raison pure ont plus de commentateurs que de lecteurs, plus de spécialistes que d'amateurs.

Il y a au contraire des livres qui sont très agréables à lire mais sur lesquels il est impossible d'écrire, car dès qu'on tente d'en faire un commentaire ou une présentation, ils se refusent à entrer dans la proposition "Ce livre dit que". Qui les lit par plaisir en a pour son argent. Mais qui les lit pour les raconter aux autres s'indigne à chaque ligne, déchire les notes qu'il vient de prendre, cherche la conclusion qui suit les "donc" et ne la trouve pas.

Auteur: Eco Umberto

Info: La Guerre du faux

[ lire ] [ dualité ] [ délassement ] [ logique formelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cas clinique abstrait

Selon lui [Jung], l’étude des délires involontaires était un parcours obligé pour réussir à guérir les psychoses, et, à l’époque où il s’intéressa au cas de Frank Miller, il était convaincu qu’elle entrait dans cette catégorie. Ce qu’il ignorait alors et qu’il semble n’avoir jamais su, c’est que les fantasmes de la jeune femme avaient été créés de toutes pièces. Il les décrivit comme des "fantasmes poétiques inconscients", mais il s’agissait du fruit de l’imagination romanesque et non pathologique de Miss Miller. Elle n’avait inventé ces histoires alléchantes que pour aider son cher professeur Flournoy, alors en butte aux attaques implacables des critiques qui avaient tourné en ridicule son dernier ouvrage. Les fantasmes de Frank Miller étaient solidement étayés par sa culture américaine : on y retrouvait diverses influences, de la poésie de Longfellow (Hiawatha) et de Poe (Le Corbeau) à la légende aztèque de Chiwantopel. Ils reflétaient aussi l’éducation qu’elle avait reçue à l’école secondaire, avec des référence à Shakespeare, Milton et Samuel Johnson. 

Auteur: Bair Deirdre

Info: A propos du cas étudié dans les "Métamorphoses de l'âme et ses symboles", dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 325

[ interprétation premier degré ] [ confirmation faussée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

convives

Comme ces gens étaient mornes et vulgaires ! Lily les passa en revue avec une impatience méprisante : Carry Fisher, ses épaules, ses yeux, ses divorces, et tout son air d’incarner un piquant "écho mondain" ; le jeune Silverton, qui avait eu l’intention de gagner sa vie à corriger des épreuves et d’écrire un poème épique, et qui maintenant vivait de ses amis et ne faisait plus que la critique des truffes ; Alice Wetherall, une liste de visites personnifiée, dont les convictions les plus ardentes avaient trait au style des invitations et à la gravure des menus ; Wetherall avec son perpétuel tic nerveux d’assentiment, son air d’être de l’avis des gens avant même de savoir ce qu’ils disent ; Jack Stepney, avec son sourire présomptueux et ses yeux inquiets, à mi-chemin entre l’huissier et une héritière ; Gwen Van Osburgh, avec tout le candide aplomb d’une jeune fille à qui l’on a toujours dit qu’il n’y a personne de plus riche que son père.

Auteur: Wharton Edith

Info: Dans "Chez les heureux du monde"

[ vacherie ] [ imposteurs ] [ galerie de portraits ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

L’écrivain doit rejeter l’extérieur, s’isoler et s’inspirer de lui-même, de sa vie et de ce qu’il sent. C’est une aventure intérieure et individuelle, et non collective. On peut s’arrêter sur Malraux, à qui je ne voue aucune estime. Je pense en effet qu’il n’a jamais été écrivain. Il a écrit sept romans qui lui ont servi d’instruments pour assurer sa notoriété d’homme, ce qui est la démarche inverse de celle de tout écrivain authentique, qui souhaite la notoriété de son art et non de sa personne. Dans L’Espoir, son ouvrage sur la guerre d’Espagne pour laquelle il s’est impliqué durant peu de mois, il n’y met rien de lui-même. Il a écrit ce livre à toute vitesse pour être le premier à traiter de ce sujet et pour être sûr d’être lu, car il s’agissait alors d’un thème d’actualité. Il a d’ailleurs récidivé avec son film Espoir, sierra de Teruel. Mais qui, aujourd’hui, lit L’Espoir ? Il ne passe pas l’épreuve du temps, il est bâclé et n’a aucune solidité.

Auteur: Guillet Christian

Info: https://philitt.fr/2021/12/13/christian-guillet-la-litterature-est-la-fille-de-la-foi/

[ critique ] [ social ] [ personnage public ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

frustration

Joyeux libertaires qui me sommez d'être autonome, vous vitupérez l'autorité mais vous ne cessez de vous contraindre, vous célébrez la paresse mais vous avez honte de ne rien faire pour la révolution. Votre haine de la marchandise abrite une haine plus profonde, celle qui vous atteint à vous voir, dans le miroir de la vie absente, de plus en plus semblables à ce que vous combattez. Ce qui vous intéresse dans la lutte finale, c'est d'en finir avec vous-mêmes. Le refus de la société dominante est devenu aussi ennuyeux et contraignant que son acceptation parce que l'une et l'autre attitudes obéissent au même maître. Curés du négatif, héros de la pureté radicale, le vieux monde se perd désormais très bien tout seul. Puisque la marchandise progresse en se niant, elle s'engraisse d'autant mieux de vos critiques qu'elles découlent la plupart du temps de vos propres réflexes économiques: contrainte du paraître, travail de la volonté de puissance, culpabilité du règlement de compte, défoulement du manque à vivre.

Auteur: Vaneigem Raoul

Info: Le Livre des Plaisirs

[ consumérisme ]

 

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synchronicité

Mais il me semble que le concept "acausal" devrait être davantage précisé dans votre théorie, de même qu’il serait souhaitable d’expliquer plus en détail l’utilisation particulière du concept de temps. Pour le physicien, les mots "causal" et "causalité" ont une signification beaucoup moins figée que le terme de "déterminisme". Le mot "acausal" en particulier a un sens différent chez plusieurs auteurs. D’après votre propre théorie des phénomènes "synchronistiques" […], leur apparition s’explique par la duplicatio ou multiplicatio d’un ordonnateur invisible dont l’apparence est justement double ou multiple. En ce sens, on pourrait également qualifier l’ordonnateur de cause du phénomène synchronistique. Cette cause ne devrait cependant pas être comprise comme située dans le temps et l’espace. Si à l’inverse on ne peut appeler causes que des objets fixés dans le temps et l’espace, les phénomènes synchronistiques sont effectivement "acausaux". De même qu’en microphysique, la situation est caractérisée par l’impossibilité d’utiliser le principe de causalité et de situer en même temps les phénomènes dans le temps et l’espace.

Auteur: Pauli Wolfgang

Info: Lettre à C. G. Jung du 28 juin 1949

[ critique ] [ précision conceptuelle ] [ hyper-complexité ] [ projectionniste(s) ]

 

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cartésianisme

Bien que Descartes ne prône ni l’encratisme ni la haine du monde, son dualisme constitue vraisemblablement un des fondements véritables du désenchantement moderne du monde, contrairement à l’opinion qui actuellement cherche à rendre le christianisme responsable de ce phénomène. Notre brève allusion à St Bonaventure et au vestigium, à laquelle bien d’autres références pourraient s’ajouter, devrait permettre une mise en cause assez massive de cette opinion. Le dualisme cartésien ne peut, d’un autre côté, être rapproché de la distinction platonicienne entre le sensible et l’intelligible, dans la mesure où, selon Platon, "la structure mathématique du corps du monde" est directement régie par les Nombres pythagoriciens qui constituent l’intelligibilité essentielle du cosmos dont la réalité, note justement M. Tibon-Cornillot, est "cœxtensive à la nature" et ne peut souffrir aucune comparaison avec le néoplatonisme de surface d’un Galilée. A l’inverse, en faisant de l’âme et du corps deux substances hétérogènes, Descartes fait de la corporéité une structure vide de sens, dépourvue de portée symbolique, bref un agrégat purement matériel.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", page 122

[ chair-esprit ] [ opposition ] [ historique ] [ critique ]

 

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démocrature

- L'erreur de Poutine n'est-elle de penser les démocraties faibles par nature ? 

- C'est un grand lecteur d'Ivan Ilyne, philosophe conservateur du début du XXe siècle qui a essayé de penser l'après-communisme. Poutine a encore dit en octobre dernier que c'était son auteur de chevet. Ilyne déploie une critique de ce qu'il appelle la démocratie formelle, fondée sur les règles de droit et qui présuppose une alternance rapide des représentants.  

Depuis les années 2000, Poutine est convaincu de la faiblesse de ce modèle. Il y a la volonté de le remplacer par un autre, que j'appelle "démocratie d'acclamation", un pouvoir fondé sur l'enthousiasme ressenti par le peuple face à la force, à la ténacité de son guide, réélu de manière systématique et qui porte un grand projet civilisationnel. Sauf que les règles de la démocratie ne sont plus respectées : une absence de débat contradictoire, des fraudes aux élections, la justice aux ordres et des partis d'opposition qui n'ont plus le droit d'exister.  

Auteur: Eltchaninoff Michel

Info: https://www.lexpress.fr/, interview de Clément Daniez le 3 avril 2022

[ russie ] [ bonapartisme ]

 

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défense

Un certain critique me range également dans la catégorie des esprits dissolvants en raison de l’intérêt que je porte à la psychologie comparée des religions. Cette qualification est justifiée dans la mesure où je désigne tous les objets de foi comme psychiques (étant entendu que le caractère transcendantal que peut revêtir leur signification excède ma compétence). J’établis donc un rapport entre la doctrine chrétienne et la psychologie, rapport qui, à mon sens, ne doit pas nécessairement tourner au désavantage du christianisme. Mon critique trahit une confiance bien limitée dans le pouvoir d’assimilation de son système de croyance, lorsqu’il s’effarouche devant le processus de fusion et d’interprétation qui s’esquisse. L’Eglise a pourtant su s’assimiler une pensée aussi étrangère que celle d’Aristote, et que n’a-t-elle pas emprunté à la philosophie païenne, au culte païen et […] au gnosticisme, sans pour cela s’empoisonner ! Si la doctrine chrétienne peut s’assimiler la psychologie à laquelle elle doit fatalement se heurter, cela constitue un signe de vitalité, car la vie est assimilation.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Mysterium conjunctionis", tome 2, page 90

[ accusations ] [ psy-spi ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson