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cogito

Descartes déduit justement que le sujet est, du seul fait qu’il pense ; mais il omet que penser est une opération logique, dont il n’arrive nullement à purifier les termes seulement pour en avoir évacué toute idée de savoir. Il élide que ce qui est comme sujet, c’est ce qui pense : ouvrez les guillemets, "Donc, je suis". Mais il arrive que ça pense là où il est impossible que le sujet en articule ce "Donc je suis" parce que là est exclu structuralement qu’il accède à ce qui, depuis Descartes, est devenu son statut sous le terme de "conscience de soi". Quel est le statut du sujet, là où ça pense sans savoir ? Non seulement ce que ça pense, mais même que ça pense, entendez : sans pouvoir jamais le savoir ! Ce que cela suggère à tout le monde, c’est que là, ça est encore plus fortement, à condition que quelqu’un d’autre puisse en savoir quelque chose. Et comme c’est fait depuis Freud, puisque c’est ça l’inconscient, tout le monde en est bien content (hum…) ! Il n’y a qu’une seule chose qui cloche, c’est que ça ne peut dire d’aucune façon : "Donc je suis" c’est-à-dire se nommer comme étant ce qui parle

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien à la RTB III, 14 décembre 1966

[ philosophie ] [ limite ] [ critique ]

 

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philosophie

Marx est un gnostique spéculatif. Il construit l’ordre de l’être comme un processus clos de la nature. La nature est en devenir et, au cours de son développement, elle a produit l’homme : "L’homme est immédiatement être naturel." [Œuvres II, Economie II, Paris, Gallimard, 1968, p. 130] Dans le devenir de la nature, un rôle particulier échoit à l’homme. En effet, cet être, qui est nature, se situe également face à la nature, et il l’accompagne dans son devenir de par le travail humain, qui, sous sa forme suprême, est l’industrie et la technique appuyées sur les sciences de la nature […]. Or, dans l’acte de création de la nature, l’homme se crée simultanément lui-même jusqu’à la plénitude de son être ; et c’est pourquoi "toute l’histoire dite universelle n’est rien d’autre que la génération de l’homme par le travail humain." [Ibid. page 89] Cette spéculation a pour but de couper le processus de l’être d’un être transcendant, et de faire de telle sorte que l’homme soit son propre produit ; elle parvient à ses fins en jouant sur les équivoques suivantes : la "nature" est d’abord l’être englobant tout, puis elle est la nature à laquelle l’homme fait face, enfin, c’est la nature de l’homme au sens de l’essentia

Auteur: Voegelin Eric

Info: Dans "Science, politique et gnose", trad. de l'allemand par Marc de Launay, Bayard, Paris, 2004, pages 35-36

[ critique ] [ démonstration trompeuse ] [ glissement progressif ]

 

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divertissement littéraire

Pivot, finalement, réalise ce prodige de donner une définition a contrario de la littérature. À commencer par le principe même de son émission : ces thèmes... Obligeant les auteurs (quelquefois même des écrivains) à s’identifier les uns aux autres, à se découvrir, pendant deux heures des points communs, à faire partie chaque semaine d’une communauté. Rien de plus socialiste, rien de plus soviétique que ce collectivisme télévisé (heureusement fugace). Ce qui est formidable, c’est que l’horreur de la littérature ne se manifeste nulle part ailleurs avec tant de luminosité que dans cette émission. Où les "écrivains" subissent justement ce qu’en principe ils combattent par définition, ce contre quoi par définition ils se révoltent. Comment déjà, sans scandale, inviter plusieurs "écrivains" ensemble (pour les faire se justifier mutuellement, en se combattant ou - aujourd’hui de plus en plus souvent - en s’approuvant) ? Alors qu’un écrivain, par sa décision même d’écrire, s’affirme a priori comme le seul écrivain ? Quant aux thèmes... Les deux derniers : 1° Mères (ou pères) et fils (ou filles) ; 2° Les animaux (on écrit un livre sur son petit chat, on affirme même pendant une heure que c’est lui qui a écrit ce livre, qu’on n’a été que le scribe, la dactylo, etc.). Voilà.

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Bernard Pivot dans "Ultima Necat II", page 73

[ critique ] [ création du consensus ]

 

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spéculations intellectuelles

La victoire de Hegel sur Kant signifia pour la raison et pour le développement spirituel ultérieur, et d’abord, pour celui de l’homme allemand, une très lourde menace, d’autant plus dangereuse que Hegel était un psychologue camouflé et projetait de grandes vérités hors du domaine du sujet dans un cosmos qu’il s’était créé lui-même. […]

Hegel représente une solution du problème posé par la critique de la connaissance, solution qui donnait aux concepts une chance de démontrer leur autonomie ignorée. Ils procurèrent à l’intellect cette hybris qui conduisit au surhomme de Nietzsche et, par là, à la catastrophe qui a nom Allemagne. […]

Une philosophie comme celle de Hegel est une autorévélation d’arrière-plans psychiques et, philosophiquement, une usurpation. Elle signifie, au point de vue psychologique, ni plus ni moins qu’une irruption de l’inconscient. Cette conception est corroborée par le caractère étrange et recherché du langage hégélien. Il évoque déjà le "langage de puissance" des schizophrènes, qui se sert du pouvoir de paroles magiques pour plier le transcendant à une forme subjective ou pour procurer à ce qui est banal le charme de la nouveauté, ou encore pour donner à l’insignifiant l’apparence d’une sagesse subtile. Une langue aussi bizarre est un symptôme de faiblesse, d’impuissance et de manque de substance. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Les racines de la conscience", trad. Yves Le Lay, éd. Buchet-Chastel, Paris, 1971, pages 480-481

[ critique ] [ herméneutique ]

 

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christianisme

[...] [le Cardinal Mercier], au début du XXe siècle, a entrepris, avec son équipe, la confection d’un cours général de philosophie qui se proposait de présenter la philosophie de S. Thomas [d'Aquin] comme le cadre synthétique qui permettait d’accueillir et d’ordonner tous les acquis de la science et de la philosophie modernes et contemporaines. C’est ce qu’il nomma lui-même [...] le néo-thomisme et qui reçut aussi le nom de néo-scolastique. [...]

Toutefois, une opposition se fit jour à ce néo-thomisme. Elle vient, aux alentours de 1925-1930, de deux philosophes français, [...] Jacques Maritain et Etienne Gilson. Ils protestaient tous deux contre le néo-thomisme, au nom de la vérité de S. Thomas, mais ils ne protestaient pas de la même manière. Pour Maritain [...], il y a un thomisme philosophique toujours actuel, mais le néo-thomisme est une trahison, et d’ailleurs il est voué à l’échec. Maritain est un philosophe et s’est voulu comme tel. Gilson est un historien de la philosophie médiévale, le plus grand qu’il y ait eu. Ce qu’il a soutenu, c’est la nécessité de lire S. Thomas, non comme un aristotélicien scolastique, non même comme un philosophe fabriquant un système, mais comme un théologien cherchant à dire sa foi aussi intelligiblement que possible.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 197-198

[ historique ] [ évolution ] [ critiques ]

 

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conditions initiatiques

Maintenant, il faut bien comprendre que l’individualité doit être prise ici telle qu’elle est en fait, avec tous ses éléments constitutifs, et qu’il peut y avoir des qualifications concernant chacun de ces éléments, y compris l’élément corporel lui-même, qui ne doit aucunement être traité, à ce point de vue, comme quelque chose d’indifférent ou de négligeable. Peut-être n’y aurait-il pas besoin de tant y insister si nous ne nous trouvions en présence de la conception grossièrement simplifiée que les Occidentaux modernes se font de l’être humain : non seulement l’individualité est pour eux l’être tout entier, mais encore cette individualité elle-même est réduite à deux parties supposées complètement séparées l’une de l’autre, l’une étant le corps, et l’autre quelque chose d’assez mal défini, qui est désigné indifféremment par les noms les plus divers et parfois les moins appropriés. Or, la réalité est tout autre : les éléments multiples de l’individualité, quelle que soit d’ailleurs la façon dont on voudra les classer, ne sont point ainsi isolés les uns des autres, mais forment un ensemble dans lequel il ne saurait y avoir d’hétérogénéité radicale et irréductible ; et tous, le corps aussi bien que les autres, sont, au même titre, des manifestations ou des expressions de l’être dans les diverses modalités du domaine individuel.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 97

[ critique anti-dualisme ] [ monade humaine ]

 

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néologisme

Dans l’affaire du pronom iel, la pire arnaque du Robert est de faire croire au caractère “scientifique” de son travail. Mais le fait de choisir n’a rien de scientifique ! Ce dictionnaire se décerne le label scientifique sans s’imposer aucun des critères rigoureux que sont la fréquence d’utilisation d’un mot nouveau, sa fluctuation, sa géographie, sa sociologie, et surtout sa temporalité ! Jean Dutour rappelait en 1998 qu’une longue période d’observation est nécessaire pour qu’un mot s’intègre définitivement à une langue et pour l’admettre dans le dictionnaire ; mais en l’adoptant précipitamment, Le Robert le passe au micro-ondes, et, plus grave encore, il le valide selon la formule magique qui pose tout dictionnaire en instance de légitimation : “C’est dans le dictionnaire, donc on peut l’employer !” […]

L’écriture inclusive n’est pas une écriture mais un code, et pas inclusive mais exclusive, relevant du séparatisme anglaméricain, appropriée à des relations en chiens de faïence. Le code exclusif est ignorant de la langue française, laid, sourd, simpliste, moraliste et d’ailleurs illisible et imprononçable ; il constitue un signe manifeste d’une allégeance à la doxa américaine, séparatiste et communautariste. Valider ce “pronom” inconsistant qui en est le supplément logique n’est pas une démarche linguistique, mais un acte militant, il collabore à l’autocolonisation en cours.

Auteur: Borer Alain

Info: Interview Le Point, 2 décembre 2021

[ grammaire ] [ progressisme ] [ critique ] [ impatience ]

 

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métaphysique

Avec les philosophes, la conception de l’élément primitif s’éleva du premier coup, grâce à Pythagore, à l’unité suprême, à l’unité unique, à la Monade ; nom magnifique, lui aussi, mais plus redoutable encore à porter que celui de l’atome. Car lorsqu’il fallut bien, avec le probe et lumineux génie de Leibniz, que la seule monade rendît compte de tout l’Univers, nous eûmes la surprise vraiment hallucinante de voir cette monade, cette unique, "qui contenait dans ses replis le monde entier", se multiplier en nombre infini pour suivre la division infinie de la matière. Si la monade avait donc le singulier avantage sur l’atome d’être un atome formel inétendu, elle n’échappait pas au mirage scientifique du monde à trois dimensions qui nous conduit à voir au fond de chaque phénomène, non pas une unité unique toujours la même, ce qui serait la vérité, mais autant d’unités totales qu’il y a de phénomènes, c’est-à-dire une infinité, ce qui est absurde. […]

Lorsque nous considérons, en effet, dans le monde à trois dimensions, la même statue de cent façons différentes, l’idée ne nous vient pas de croire à l’existence de cent statues réelles. De même, dans le monde à quatre dimensions, l’idée ne nous vient plus d’attribuer une réalité substantielle distincte à chacun des aspects de la substance unique.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, page 293

[ limites ] [ critique ] [ repli discursif ]

 
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dissolubilité du mariage

Le divorce est plus destructif de la société naturelle ou de la famille que la polygamie, puisqu’il sépare nécessairement les enfants du père ou de la mère : ce que ne fait pas la polygamie.

Il est plus destructif de la société politique, puisqu’il exalte dans les deux sexes l’amour déréglé de soi ou la passion, en lui offrant des voies légales de se satisfaire ; et qu’en même temps il ôte tout prix à la force de l’homme, il laisse sans défense la faiblesse de la femme qu’il opprime, en l’arrachant à la famille dans l’âge où la nature lui permet de remplir sa fin sociale, la propagation de l’espèce humaine, et plus encore lorsqu’elle est dans l’âge auquel la nature lui refuse cette faculté, et qu’elle n’a de protection que dans son époux, ni d’existence que par ses enfants.

Il est plus destructif de la société religieuse, puisqu’il permet de désirer la femme d’autrui, en donnant la facilité de l’obtenir.

Il est plus funeste à la tranquillité publique, puisque la polygamie se pratique sans trouble, et que le divorce ne peut s’exercer sans division.

Il est plus funeste pour les mœurs, car il permet la polyandrie à la femme en même temps qu’il permet à l’homme la polygamie.

Auteur: Bonald Louis-Ambroise de

Info:

[ critique ] [ moindre mal ] [ comparaison ] [ conséquences ]

 

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immortalité

Téléchargement de la conscience dans la réalité virtuelle.

Si nous pouvions scanner la matière synaptique d’un cerveau humain et la simuler sur un ordinateur, il serait donc possible pour nous de migrer de notre enveloppe biologique vers un monde totalement digital […].

En s’assurant que nous ayons toujours des copies de remplacement, nous pourrions effectivement jouir d’une durée de vie illimitée. […]

[Qu’est-ce que le transhumanisme ?, Nick Bostrom] Etrange aspiration que de se vouloir à perpétuité l’esprit dans la machine, l’étincelle dans le circuit. Plus crédible que l’envol d’un pur esprit sans vecteur matériel, ce croupissement d’handicapé-moteur, verrouillé dans son réseau-prothèse, si vaste soit-il, ne peut séduire que par défaut. La désincarnation ou la mort. Des deux côtés, mystique et scientiste, même mépris du "corps-machine" et de la "dépouille de chair". Quoi ! … Pas la moindre coupe d’ambroisie ?... Pas le moindre aliment d’éternité ?...

L’autre vie des mythologies avait cette supériorité qu’on y restait soi-même à jamais pour jouir de toutes les joies d’une chair indestructible. Leurs dieux n’étaient jamais que des surhommes anthropomorphes, sur-naturels, et leur culte célébrait d’abord un surhumanisme. Notion inaccessible à des gens qui ne se conçoivent que comme l’activité électrique d’une grossière machine et ne visent qu’à transférer cette activité dans une merveilleuse circuiterie.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Aujourd'hui le nanomonde", pages 144-145

[ critique ] [ déshumanisation ]

 

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